Parmiles diffĂ©rentes espĂšces de martinets que lâon peut observer en France, câest le Martinet noir qui est de loin le plus rĂ©pandu. Il est frĂ©quemment confondu avec lâHirondelle.Ce sont tous des oiseaux migrateurs, mais ils appartiennent Ă des familles bien distinctes.Zoom sur le Martinet noir, une espĂšce protĂ©gĂ©e dont le nombre dâindividus a considĂ©rablement baissĂ© en 10 ans.
PERSONNAGES La EsmĂ©ralda Phoebus De Chateaupers Claude Frollo Quasimodo Fleur De Lys Madame Aloise De Gondelaurier Diane BerangĂšre Le Vicomte de Gif M. De Chevreuse M. De Morlaix Clopin Trouille fou Le Crieur public Le Peuple, Truands, Archers, etc ACTE PREMIER. La Cour des miracles. â Il est nuit. Foule de truands. Danses et bruyantes. Mendiant et mendiantes dans leurs diverses attitudes de mĂ©tier. Le roi de Thune sur son tonneau. Feux, torches, flambeaux. Cercle de hideuses maisons dans lâombre. ScĂšne PREMIĂRE. CLAUDE FROLLO, CLOPIN TROUILLEFOU, puis LA ESMERALDA, puis QUASIMODO, â Les truands. ChĆur des truands. Vive Clopin, roi de Thune ! Vivent les gueux de Paris ! Faisons nos coups Ă la brune, Heure oĂč tous les chats sont gris. Dansons ! narguons pape et bulle, Et raillons-nous dans nos peaux, Quâavril mouille ou que juin brĂ»le La plume de nos chapeaux ! Sachons flairer dans lâespace Lâestoc de lâarcher vengeur, Ou le sac dâargent qui passe Sur le dos du voyageur ! Nous irons au clair de lune Danser avec les esprits⊠â Vive Clopin, roi de Thune ! Vivent les gueux de Paris ! CLAUDE FROLLO, Ă part, derriĂšre un pilier, dans un coin du théùtre. Il est enveloppĂ© dâun grand manteau qui cache son habit de prĂȘtre. Au milieu de la ronde infĂąme, Quâimporte le soupir dâune Ăąme ? Je souffre ! oh ! jamais plus de flamme Au sein dâun volcan ne La Esmeralda en dansant. ChĆurLa voilĂ ! la voilĂ ! câest elle ! Esmeralda ! CLAUDE FROLLO, Ă elle ! oh ! oui, câest elle ! Pourquoi, sort rigoureux, Lâas-tu faite si belle, Et moi si malheureux ?Elle arrive au milieu du théùtre. Les truands font cercle avec admiration autour dâelle. Elle danse. LA suis lâorpheline, Fille des douleurs, Qui sur vous sâincline En jetant des fleurs ; Mon joyeux dĂ©lire Bien souvent soupire ; Je montre un sourire, Je cache des pleurs. Je danse, humble fille, Au bord du ruisseau ; Ma chanson babille Comme un jeune oiseau ; Je suis la colombe Quâon blesse et qui tombe. La nuit de la tombe Couvre mon berceau. jeune fille ! Tu nous rends plus doux. Prends-nous pour famille, Et joue avec nous, Comme lâhirondelle Ă la mer se mĂȘle, Agaçant de lâaile Le flot en courroux. Câest la jeune fille, Lâenfant du malheur ! Quand son regard brille, Adieu la douleur ! Son chant nous rassemble ; De loin elle semble Lâabeille qui tremble Au bout dâune fleur. Danse, jeune fille, Tu nous rends plus doux. Prends-nous pour famille, Et joue avec nous ! CLAUDE FROLLO[Ă part.] FrĂ©mis, jeune fille ; Le prĂȘtre est jaloux ! [Claude veut se rapprocher de La Esmerala, qui se dĂ©tourne de lui avec une sorte dâ la procession du pape des fous. Torches, lanternes et musique. On porte au milieu du cortĂšge, sur un brancard couvert de chandelles, Quasimodo, chapĂ© et mitrĂ©] CHĆUR Saluez, clercs de basoche ! Hubins, coquillards, cagoux, Saluez tous ! il approche. Voici le pape des fous ! CLAUDE FROLLO[apercevant Quasimodo sâĂ©lance vers lui avec un geste de colĂšre] Quasimodo ! quel rĂŽle Ă©trange ! 0 profanation ! Ici, Quasimodo ! QUASIMODO Grand Dieu ! quâentends-je ? CLAUDE FROLLO Ici, te dis-je ! QUASIMODO[se jetant en bas de la litiĂšre] Me voici ! CLAUDE FROLLO Sois anathĂšme ! {{PersonnageQUASIM ODOcred}} Dieu ! câest lui-mĂȘme ! CLAUDE FROLLO Audace extrĂȘme ! QUASIMODO Instant dâeffroi ! CLAUDE FROLLO Ă genoux, traĂźtre ! QUASIMODO Pardonnez, maĂźtre ! CLAUDE FROLLO Non, je suis prĂȘtre ! QUASIMODO Pardonnez-moi ! [Claude Frollo arrache les ornements pontificaux de Quasimodo et les foule aux pieds. Les truands, sur lesquels Claude jette des regards irritĂ©s, commencent Ă murmurer et se forment en groupes menaçants autour de lui] LES TRUANDS Il nous menace, Ă compagnons ! Dans cette place OĂč nous rĂ©gnons ! QUASIMODO Que veut lâaudace De ces larrons ? On le menace, Mais nous verrons ! CLAUDE FROLLO Impure race ! Juifs et larrons ! On me menace, Mais nous verrons ! [La colĂšre des truands Ă©clate] {{PersonnageLES TRUANDScred}} ArrĂȘte ! arrĂȘte ! arrĂȘte ! Meure le trouble-fĂȘte ! Il paiera de sa tĂȘte ! En vain il se dĂ©bat ! QUASIMODO Quâon respecte sa tĂȘte ! Et que chacun sâarrĂȘte, Ou je change la fĂȘte En un sanglant combat ! CLAUDE FROLLO Ce nâest point pour sa tĂȘte Que Frollo sâinquiĂšte. [Il met la main sur la poitrine] Câest lĂ quâest la tempĂȘte, Câest lĂ quâest le combat ! [Au moment oĂč la fureur des truands est au comble, Clopin parait au fond du théùtre] CLOPIN Qui donc ose attaquer, dans ce repaire infĂąme, Lâarchidiacre mon seigneur, Et Quasimodo le sonneur De Notre-Dame ? LES TRUANDS[sâarrĂȘtant.] Câest Clopin, notre roi ! CLOPIN Manants, retirez-vous ! LES TRUANDS Il faut obĂ©ir ! CLOPIN Laissez-nous. [Les truands se retirent dans les masures. La Cour des miracles reste dĂ©serte. Clopin sâapproche mystĂ©rieusement de Claude] ScĂšne II CLAUDE â FROLLO â QUASIMODO â CLOPINCLOPIN Quel motif vous avait jetĂ© dans cette orgie ? Avez-vous, monseigneur, quelque ordre Ă me donner ? Vous ĂȘtes mon maĂźtre en magie. Parlez ; je ferai tout. CLAUDE FROLLO[Il saisit vivement Clopin par le bras et lâattire sur le devant du théùtre]. Je viens tout terminer. Ăcoute. CLOPIN Monseigneur ? CLAUDE FROLLO Plus que jamais je lâaime ! Dâamour et de douleur tu me vois palpitant. Il me la faut cette nuit mĂȘme. CLOPIN Vous lâallez voir ici passer dans un instant ; Câest le chemin de sa demeure. CLAUDE FROLLO[Ă part.] Oh ! lâenfer me saisit ! [Haut.] BientĂŽt, dis-tu ? CLOPIN Sur lâheure. CLAUDE FROLLO Seule ? CLOPIN Seule. CLAUDE FROLLO Il suffit. CLOPIN Attendrez-vous ? CLAUDE FROLLO Jâattend. Que je lâobtienne ou que je meure ! CLOPIN Puis-je vous servir ? CLAUDE FROLLO Non. [Il fait signe Ă Clopin de sâĂ©loigner, aprĂšs lui avoir jetĂ© sa bourse. RestĂ© seul avec Quasimodo, il lâamĂšne sur le devant du théùtre] Viens, jâai besoin de toi. QUASIMODO Câest bien. CLAUDE FROLLO Pour une chose impie, affreuse, extrĂȘme. QUASIMODO Vous ĂȘtes mon seigneur. CLAUDE FROLLO Les fers, la mort, la loi, Nous bravons tout. QUASIMODO Comptez sur moi. CLAUDE FROLLO[impĂ©tueusement.] JâenlĂšve la fille bohĂšme ! QUASIMODO MaĂźtre, prenez mon sang-sans me dire pourquoi. [Sur un signe de Claude Frollo, il se retire vers le fond du théùtre et laisse son maĂźtre sur le devant de la scĂšne.] CLAUDE FROLLO 0 ciel ! avoir donnĂ© ma pensĂ©e aux abĂźmes, Avoir de la magie essayĂ© tous les crimes,. Ătre tombĂ© plus bas que lâenfer ne descend, PrĂȘtre, Ă minuit, dans lâombre Ă©pier une femme, Et songer, dans lâĂ©tat oĂč se trouve mon Ăąme, Que Dieu me regarde Ă prĂ©sent ! Eh bien, oui ! quâimporte ! Le destin mâemporte, Sa main est trop forte, Je cĂšde Ă sa loi ! Mon sort recommence ! Le prĂȘtre en dĂ©mence Nâa plus dâespĂ©rance Et nâa plus dâeffroi ! DĂ©mon qui mâenivres, QuâĂ©voquent mes livres, Si tu me la livres, Je me livre Ă toi ! Reçois sous ton aile Le prĂȘtre infidĂšle ! Lâenfer avec elle, Câest mon ciel, Ă moi ! Viens donc, ĂŽ jeune femme ! Câest moi qui te rĂ©clame ! Viens, prends-moi sans retour ! Puisquâun Dieu, puisquâun maĂźtre, Dont le regard pĂ©nĂštre Notre cĆur nuit et jour, Exige en son caprice Que le prĂȘtre choisisse Du ciel ou de lâamour ! QUASIMODO[revenant] MaĂźtre, lâinstant sâapproche. CLAUDE FROLLO Oui, lâheure est solennelle ; Mon sort se dĂ©cide, tais-toi. CLAUDE FROLLO â QUASIMODO La nuit est sombre, Jâentends des pas ; Quelquâun dans lâombre Ne vient-il pas ? [Ils vont Ă©couter au fond du théùtre.] {{Personnage LE GUETcred}} [passant derriĂšre les maisons.] Paix et vigilance ! Ouvrons, loin du bruit, Lâoreille au silence Et lâĆil Ă la nuit. CLAUDE â FROLLO â QUASIMODO Dans lâombre on sâavance ; Quelquâun vient sans bruit. Oui, faisons silence ; Câest le guet de nuit ! [Le chant sâĂ©loigne.] QUASIMODO Le guet sâen va. CLAUDE FROLLO Notre crainte le suit. [Claude Foirolle et Quasimodo regardent avec anxiĂ©tĂ© vers la rue par laquelle doit venir La EsmĂ©ralda] QUASIMODO Lâamour conseille, Lâespoir rend fort Celui qui veille Lorsque tout dort. Je la devine, Je lâentrevoie ; Fille divine, Viens sans effroi ! CLAUDE FROLLO Lâamour conseille, Lâespoir rend fort Celui qui veille Lorsque tout dort. Je la devine, Je lâentrevoie ; Fille divine ! Elle est Ă moi ! [Entre La Esmeralda. Ils se jettent sur elle, et veulent lâentraĂźner. Elle se dĂ©bat.] LA ESMERALDA Au secours ! au secours ! Ă moi ! CLAUDE â FROLLO â QUASIMODO Tais-toi, jeune fille ! tais-toi ! ScĂšne III LA ESMERALDA â QUASIMODO â PHĆBUS DE CHATEAUPERS â LES ARCHERS DU GUETPHĆBUS DE CHATEAUPERS,[entrant Ă la tĂȘte dâun gros dâarchers.] De par le roi ! [Dans le tumulte, Claude sâĂ©chappe. Les archers saisissent Quasimodo] PHĆBUS DE CHATEAUPERS[aux archers, montrant Quasimodo] ArrĂȘtez-le ! serrez ferme ! Quâil soit seigneur ou valet ! Nous allons, pour quâon lâenferme, Le conduire au ChĂątelet ! [Les archers emmĂšnent Quasimodo au fond. La Esmeralda, remise de sa frayeur, sâapproche de Phoebus De Chateaupers avec une curiositĂ© mĂȘlĂ©e dâadmiration, et lâattire doucement sur le devant de la scĂšne.] LA ESMERALDA[Ă Phoebus De Chateaupers] Daignez me dire Votre nom, sire ! Je le requiers ! PHEOBUS DE CHATEAUPERS, Phoebus De Chateaupers, ma fille, De la famille De ChĂąteaupers. LA ESMERALDA, Capitaine ? PHEOBUS DE CHATEAUPERS, Oui, ma reine. {{PersonnageLA ESMERA LDAcred}} Reine ? oh ! non. PHEOBUS DE CHATEAUPERS GrĂące extrĂȘme ! LA ESMERALDA Phoebus De Chateaupers, jâaime Votre nom ! PHEOBUS DE CHATEAUPERS Sur mon Ăąme, Jâai, madame, Une lame De renom ! LA ESMERALDA[Ă Phoebus De Chateaupers] Un beau capitaine, Un bel officier, Ă mine hautaine, Ă corset dâacier, Souvent, mon beau sire, Prend nos pauvres cĆurs, Et ne fait que rire De nos yeux en pleurs. PHEOBUS DE CHATEAUPERS[Ă part] Pour un capitaine, Pour un officier, Lâamour peut Ă peine Vivre un jour entier. Tout soldat dĂ©sire Cueillir toute fleur, Plaisir sans martyre, Amour sans douleur ! [A La Esmeralda] Un esprit Radieux Me sourit Dans tes yeux. {{PersonnageLA ESMERALDA cred}} Un beau capitaine, Un bel officier, Ă mine hautaine, Ă corset dâacier, Quand aux yeux il brille, Fait longtemps penser Toute pauvre fille Qui lâa vu passer ! PHEOBUS DE CHATEAUPERS[Ă part] Pour un capitaine, Pour un officier, Lâamour peut Ă peine Vivre un jour entier. Câest lâĂ©clair qui brille, Il faut courtiser Toute belle fille Que lâon voit passer. LA ESMERALDA[Elle se pose devant le capitaine et lâadmire] Seigneur Phoebus De Chateaupers, que je vous voie Et que je vous admire encore ! Oh ! la belle Ă©charpe de soie, La belle Ă©charpe Ă franges dâor ! [Phoebus De Chateaupers dĂ©tache son Ă©charpe et la lui offre] PHEOBUS DE CHATEAUPERS Vous plaĂźt-elle ? [La Esmeralda prend lâĂ©charpe et sâen pare] LA ESMERALDA Quâelle est belle ! PHEOBUS DE CHATEAUPERS Un moment ! [Il sâapproche dâelle et cherche Ă lâembrasser.] LA ESMERALDA[reculant]. Non ! de grĂące ! PHEOBUS DE CHATEAUPERS[ qui insiste] Quâon mâembrasse ! LA ESMERALDA[reculant toujours] Non, vraiment ! PHEOBUS DE CHATEAUPERS[riant] Une belle Si rebelle. Si cruelle ! Câest charmant. LA ESMERALDA Non, beau capitaine, Je dois refuser. Sais-je oĂč lâon mâentraĂźne Avec un baiser ? PHEOBUS DE CHATEAUPERS Je suis capitaine, Je veux un baiser. Ma belle africaine, Pourquoi refuser ? Donne un baiser, donne, ou je vais le prendre. LA ESMERALDA, Non, laissez-moi ; je ne veux rien entendre. PHEOBUS DE CHATEAUPERS, Un seul baiser ! ce nâest rien, sur ma foi ! LA ESMERALDA Rien pour vous, sire, hĂ©las ! et tout pour moi ! PHEOBUS DE CHATEAUPERS Regarde-moi ; tu verras si je tâaime ! LA ESMERALDA Je ne veux pas regarder en moi-mĂȘme. PHEOBUS DE CHATEAUPERS Lâamour, ce soir, veut entrer dans ton cĆur. LA ESMERALDA Lâamour ce soir, et demain le malheur ! [Elle glisse de ses bras et sâenfuit. Phoebus De Chateaupers, dĂ©sappointĂ©, se retourne vers Quasimodo, que les gardes tiennent liĂ© au fond du théùtre] PHEOBUS DE CHATEAUPERS Elle mâĂ©chappe, elle rĂ©siste. Belle aventure en vĂ©ritĂ© ! Des deux oiseaux de nuit je garde le plus triste ; Le rossignol sâen va, le hibou mâest restĂ©. [Il se remet Ă la tĂȘte de sa troupe, et sort emmenant Quasimodo] CHĆUR DE LA RONDE DU GUET Paix et vigilance ! Ouvrons, loin du bruit, Lâoreille au silence Et lâĆil Ă la nuit ! [Ils sâĂ©loignent peu Ă peu et disparaissent.] ACTE II ScĂšne I [La place de GrĂšve. Le pilori. Quasimodo au pilori. Le Peuple sur la place] CHĆUR -Il enlevait une fille ! -Comment ! vraiment ? -Vous voyez comme on lâĂ©trille En ce moment ! -Entendez-vous, mes commĂšres ? QUASIMODO Sâen vient chasser sur les terres De Cupido ! UNE FEMME DU PEUPLE Il passera dans ma rue Au retour du pilori, Et câest Pierrat Torterue Qui va nous faire le cri. LE CRIEUR De par le roi, que Dieu garde ! Lâhomme quâici lâon regarde Sera mis, sous bonne garde, Pour une heure au pilori ! CHĆUR Ă bas ! Ă bas ! Le bossu ! le sourd ! le borgne ! Ce Barabbas ! Je crois, mortdieu ! quâil nous lorgne. Ă bas le sorcier ! Il grimace, il rue ! Il fait aboyer Les chiens dans la rue. -Corrigez bien ce bandit ! -Doublez le fouet et lâamende ! QUASIMODO CHĆUR Quâon le pende ! QUASIMODO Ă boire ! CHĆUR Sois maudit ! [Depuis quelques instants La Esmeralda sâest mĂȘlĂ©e Ă la foule. Elle a observĂ© Quasimodo avec surprise dâabord, puis avec pitiĂ©. Tout Ă coup, au milieu des cris du peuple, elle monte au pilori, dĂ©tache une petite gourde de sa ceinture, et donne Ă boire Ă Quasimodo] CHĆUR Que fais-tu, belle fille ? Laisse Quasimodo ! Ă BelzĂ©buth qui grille On ne donne pas dâeau ! [Elle descend du pilori. Les archers dĂ©tachent et emmĂšnent Quasimodo] CHĆUR -Il enlevait une femme ! -Qui ? ce butor ? -Mais câest affreux ! câest infĂąme ! -Câest un peu fort ! -Entendez-vous, mes commĂšres ? QUASIMODO Osait chasser sur les terres De Cupido ! ScĂšne II [Une salle magnifique oĂč se font des prĂ©paratifs de fĂȘte.] PHEOBUS DE CHATEAUPERS â FLEUR DE LYS â MADAME ALOISE DE GONDELAURIER MADAME ALOISE Phoebus, mon futur gendre, Ă©coutez, je vous aime ; Soyez maĂźtre cĂ©ans comme un autre moi-mĂȘme ; Ayez soin que ce soir chacun sâĂ©gaye ici. Et vous, ma fille, allons, tenez-vous prĂȘte. Vous serez la plus belle encore dans cette fĂȘte, Soyez la plus joyeuse aussi ! [Elle va au fond, et donne des ordres aux valets qui disposent la fĂȘte.] FLEUR DE LYS Monsieur, depuis lâautre semaine On vous a vu deux fois Ă peine. Cette fĂȘte enfin vous ramĂšne. Enfin ! câest bien heureux vraiment ! PHĆBUS DE CHATEAUPERS Ne grondez pas, je vous supplie ! FLEUR DE LYS Ah ! je le vois, Phoebus De Chateaupers mâoublie ! PHĆBUS DE CHATEAUPERS Je vous jure⊠FLEUR DE LYS Pas de serment ! On ne jure que lorsquâon ment. PHĆBUS DE CHATEAUPERS Vous oublier ! quelle folie ! NâĂȘtes-vous pas la plus jolie ? Ne suis-je pas le mieux aimant ? PHĆBUS DE CHATEAUPERS[Ă part.] Comme ma belle fiancĂ©e Gronde aujourdâhui ! Le soupçon est dans sa pensĂ©e. Ah ! quel ennui ! Belles, les amants quâon rudoie Sâen vont ailleurs. On en prend plus avec la joie Quâavec les pleurs. FLEUR DE LYS[ Ă part] Me trahir, moi, sa fiancĂ©e, Qui suis Ă lui ! Moi qui nâai que lui pour pensĂ©e Et pour ennui ! Ah ! quâil sâabsente ou quâil me voie, Que de douleurs ! PrĂ©sent, il dĂ©daigne ma joie, Absent, mes pleurs ! FLEUR DE LYS LâĂ©charpe, que pour vous, Phoebus De Chateaupers, jâai festonnĂ©e, Quâen avez-vous donc fait ? je ne vous la vois pas. PHĆBUS DE CHATEAUPERS[troublĂ©.] LâĂ©charpe ? Je ne sais⊠[A part.] Mortdieu ! le mauvais pas ! FLEUR DE LYS Vous lâavez oubliĂ©e ! [A part.] Ă qui lâa-t-il donnĂ©e ? Et pour qui suis-je abandonnĂ©e ? MADAME ALOISE[remontant vers eux et tĂąchant de les accorder.] Mon Dieu ! mariez-vous ; vous bouderez aprĂšs. PHĆBUS DE CHATEAUPERS[Ă Fleur-de-Lys] Non, je ne lâai pas oubliĂ©e. Je lâai, je mâen souviens, soigneusement pliĂ©e Dans un coffret dâĂ©mail que jâai fait faire exprĂšs. [Avec passion, Ă Fleur-de-Lys, qui boude encore.] Je vous jure que je vous aime Plus quâon nâaimerait VĂ©nus mĂȘme. FLEUR DE LYS Pas de serment ! pas de serment ! On ne jure que lorsquâon ment. MADAME ALOISE Enfants ! pas de querelle ; aujourdâhui tout est joie. Viens, ma fille, il faut quâon nous voie. Voici quâon va venir. Chaque chose a son tour. [Aux valets] Allumez les flambeaux, et que le bal sâapprĂȘte. Je veux que tout soit beau, quâon sây croie en plein jour PHĆBUS DE CHATEAUPERS Puisquâon a Fleur-de-Lys, rien ne manque Ă la fĂȘte. FLEUR DE LYS Phoebus De Chateaupers, il y manque lâamour ! [Elles sortent] PHĆBUS DE CHATEAUPERS[regardant sortir Fleur-de-Lys] Elle dit vrai, prĂšs dâelle encore Mon cĆur est rempli de souci. Celle que jâaime, Ă qui je pense dĂšs lâaurore, HĂ©las ! elle nâest pas ici ! Fille ravissante, Ă toi mes amours ! Belle ombre dansante, Qui remplis mes jours, Et, toujours absente, Mâapparais toujours ! Elle est rayonnante et douce Comme un nid dans les rameaux, Comme une fleur dans la mousse, Comme un bien parmi des maux ! Humble fille et vierge fiĂšre, Ăme chaste en libertĂ©, La pudeur sous sa paupiĂšre Ămousse la voluptĂ© ! Câest, dans la nuit sombre, Un ange des cieux, Au front voilĂ© dâombre, Ă lâĆil plein de feux ! Toujours je vois son image, Brillante ou sombre parfois ; Mais toujours, astre ou nuage, Câest au ciel que je la vois ! Fille ravissante, Ă toi mes amours ! Belle ombre dansante Qui remplis mes jours, Et, toujours absente, Mâapparais toujours ! [Entrent plusieurs seigneurs et dames en habits de fĂȘte] ScĂšne III LES PRECEDENTS â LE VICOMTE DE GIF â M. DE MORLAIX â M. DE CHEVREUSE â MADAME DE GONDELAURIER â FLEUR DE LYS â DIANE â BERANGERE â DAMES â SEIGNEURSLE VICOMTE DE GIF Salut, nobles chĂątelaines ! MADAME ALOISE â PHĆBUS DE CHATEAUPERS â FLEUR DE LYS[saluant] Bonjour, noble chevalier ! Oubliez soucis et peines Sous ce toit hospitalier ! M. DE MORLAIX Mesdames, Dieu vous envoie SantĂ©, plaisir et bonheur ! MADAME ALOISE â PHĆBUS DE CHATEAUPERS â FLEUR DE LYS Que le ciel vous rende en joie Vos bons souhaits, beau seigneur ! M. DECHEVREUSE Mesdames, du fond de lâĂąme Je suis Ă vous comme Ă Dieu. {{Personnage MADAME ALOISE â PHĆBUS DE CHATEAUPERS â FLEUR DE LYScred}} Beau sire, que Notre-Dame Vous soit en aide en tout lieu ! [Entrent tous les conviĂ©s.] CHĆUR Venez tous Ă la fĂȘte ! Page, dame et seigneur ! Venez tous Ă la fĂȘte, Des fleurs sur votre tĂȘte, La joie au fond du cĆur. [Les conviĂ©s sâaccostent et se saluent. Des valets circulent dans la foule, portant des plateaux chargĂ©s de fleurs et de fruits. Cependant un groupe de jeunes filles sâest formĂ© prĂšs dâune fenĂȘtre, Ă droite. Tout Ă coup lâune dâelles appelle les autres et leur fait signe de se pencher hors de la fenĂȘtre] DIANE[regardant au dehors.] Oh ! viens donc voir, viens donc voir, BĂ©rengĂšre ! BERANGERE[regardant dans la rue] Quâelle est vive ! quâelle est lĂ©gĂšre ! DIANE Câest une fĂ©e ou câest lâAmour ! LE VICOMTE DE GIF[riant.] Qui danse dans le carrefour ! M. DE CHEVREUSE[aprĂšs avoir regardĂ©.] Eh mais, câest la magicienne ! Phoebus De Chateaupers, câest ton Ă©gyptienne, Que lâautre nuit, avec valeur, Tu sauvas des mains dâun voleur. LE VICOMTE DE GIF Eh ! oui, câest la bohĂ©mienne ! M. DE MORLAIX Elle est belle comme le jour ! DIANE [Ă Phoebus De Chateaupers] Si vous la connaissez, dites-lui quâelle vienne Nous Ă©gayer de quelque tour. PHĆBUS DE CHATEAUPERS[ regardant Ă son tour dâun air distrait] Il se peut bien que ce soit elle. [A. Vicomte de Gif] Mais crois-tu quâelle se rappelle ?⊠FLEUR DE LYS[qui observe et qui Ă©coute] De vous toujours on se souvient. Voyons, appelez-la, dites-lui quâelle monte. [A part.] Je verrai sâil faut croire Ă ce que lâon raconte. PHĆBUS DE CHATEAUPERS[Ă Fleur-de-Lys] Vous le voulez ? Eh bien, essayons. [Il fait signe Ă la danseuse de monter] LES JEUNES FILLES Elle vient ! M. DE CHEVREUSE Sous le porche elle est disparue. DIANE Comme elle a laissĂ© lĂ ce bon peuple Ă©bahi ! LE VICOMTE DE GIF Dames, vous allez voir la nymphe de la rue. FLEUR DE LYS[Ă part.] Quâau signe de Phoebus De Chateaupers elle a vite obĂ©i ! ScĂšne IV LES PRECEDENTS â LA ESMERALDA [Entre la bohĂ©mienne, timide, confuse, et radieuse. Mouvement dâadmiration. La foule sâĂ©carte devant elle] CHĆUR Regardez ! son beau front brille entre les plus beaux, Comme ferait un astre entourĂ© de flambeaux ! PHĆBUS DE CHATEAUPERS Oh ! la divine crĂ©ature ! Amis, de ce bal enchantĂ© Elle est la reine, je vous jure. Sa couronne câest sa beautĂ© ! [Il se tourne vers Le Vicomte de Gif et de M. De Chevreuse] Amis, jâen ai lâĂąme Ă©chauffĂ©e ! Je braverais guerre et malheur, Si je pouvais, charmante fĂ©e, Cueillir ton amour dans sa fleur ! M. DE CHEVREUSE Câest une cĂ©leste figure ! Un de ces rĂȘves enchantĂ©s Qui flottent dans la nuit obscure Et sĂšment lâombre de clartĂ©s ! Dans le carrefour elle est nĂ©e. Ă jeux aveugles du malheur ! Quoi ! dans lâeau du ruisseau traĂźnĂ©e, HĂ©las ! une si belle fleur ! LA ESMERALDA[lâĆil fixĂ© sur Phoebus De Chateaupers dans la foule] Câest mon Phoebus De Chateaupers, jâen Ă©tais sĂ»re, Tel quâen mon cĆur il est restĂ© ! Ah ! sous la soie ou sous lâarmure, Câest toujours lui, grĂące et beautĂ© ! Phoebus De Chateaupers, ma tĂȘte est embrasĂ©e ! Tout me brĂ»le, joie et douleurs. La terre a besoin de rosĂ©e, Et mon Ăąme a besoin de pleurs ! FLEUR DE LYS Quâelle est belle ! jâen Ă©tais sĂ»re. Oui, je dois ĂȘtre, en vĂ©ritĂ©, Bien jalouse, si je mesure Ma jalousie Ă sa beautĂ© ! Mais peut-ĂȘtre, prĂ©destinĂ©es, Sous la rude main du malheur, Elle et moi, nous serons fanĂ©es Toutes les deux dans notre fleur ! {{Personnage MADAME ALOISEcred}} Câest une belle crĂ©ature ! Il est Ă©trange, en vĂ©ritĂ©, Quâune bohĂ©mienne impure Ait tant de charme et de beautĂ© ! Mais qui connaĂźt la destinĂ©e ? Souvent le serpent oiseleur Cache sa tĂȘte empoisonnĂ©e Sous le buisson le plus en fleur. TOUS Elle a le calme et la beautĂ© Du ciel dans les beaux soirs dâĂ©tĂ© ! MADAME ALOISE[Ă La Esmeralda] Allons, enfant, allons, la belle, Venez, et dansez-nous quelque danse nouvelle. [La Esmeralda se prĂ©pare a danser et tire de son sein lâĂ©charpe que lui a donnĂ©e Phoebus De Chateaupers] FLEUR DE LYS Mon Ă©charpe !⊠Phoebus De Chateaupers, je suis trompĂ©e ici, Et ma rivale, la voici ! [Fleur-de-Lys arrache lâĂ©charpe Ă La Esmeralda, et tombe Ă©vanouie. Tout le bal sâameute en dĂ©sordre contre lâĂ©gyptienne, qui se rĂ©fugie prĂšs de Phoebus De Chateaupers] TOUS Est-il vrai ? Phoebus De Chateaupers lâaime ! InfĂąme ! sors dâici. Ton audace est extrĂȘme De nous braver ainsi ! 0 comble dâimpudence ! Retourne aux carrefours Faire admirer ta danse Aux marchands des faubourgs ! Que sur lâheure on la chasse ! Ă la porte ! il le faut. Une fille si basse Ălever lâĆil si haut ! LA ESMERALDA Oh ! dĂ©fends-moi toi-mĂȘme, Mon Phoebus De Chateaupers, dĂ©fends-moi ! Lâhumble fille bohĂšme NâespĂšre ici quâen toi. {{Personnage PhĆbus. Je lâaime, et nâaime quâelle ! Je suis son dĂ©fenseur. Je combattrai pour elle. Mon bras est Ă mon cĆur. Sâil faut quâon la soutienne, Eh bien, je la soutien ! Son injure est la mienne, Et son honneur le mien ! Tous. Quoi ! voilĂ ce quâil aime ! Hors dâici ! hors dâici ! Quoi ! câest une bohĂšme Quâil nous prĂ©fĂšre ainsi ! Ah ! tous les deux, silence Sur une telle ardeur !Ă Phoebus. Vous, câest trop dâinsolence !Ă la Esmeralda. Toi, câest trop dâimpudeur !PhĆbus et ses amis protĂšgent la bohĂ©mienne entourĂ©e des menaces de tous les conviĂ©s de Madame de Gondelaurier. La Esmeralda se dirige en chancelant vers la porte. La toile tombe. ACTE TROISIĂME ScĂšne PREMIĂRE. Le prĂ©au extĂ©rieur dâun cabaret. Ă droite la taverne. Ă gauche des arbres. Au fond une porte et un petit mur trĂšs bas qui clĂŽt le prĂ©au. Au loin la croupe de Notre-Dame, avec ses deux tours et sa flĂšche, et une silhouette sombre du vieux Paris qui se dĂ©tache sur le ciel rouge du couchant. La Seine au bas du tableau. PHĆBUS â Le Vicompte DE GIF â M. DE MORLAIX â M. DE CHEVREUSE et plusieurs autres amis de PhĆbus, assis Ă des tables, buvant et chantant ; puis DOM CLAUDE FROLLO. CĆurs. Sois propice et salutaire, Notre-Dame de Saint-LĂŽ, Au soudard qui sur la terre Nâa de haine que pour lâeau ! PhĆbus. Donne au brave, En tous lieux, Bonne cave Et beaux yeux ! Lâheureux drille ! Fais quâil pille Jeune fille Et vin vieux ! Quâune belle Au cĆur froid Soit rebelle, â On en voit, â Il plaisante La mĂ©chante, Puis il chante, Puis il boit ! Le jour passe ; Ivre ou non, Il embrasse Sa Toinon, Et, farouche, Il se couche Sur la bouche Dâun canon. Et son Ăąme, Qui souvent Dâune femme Va rĂȘvant, Est contente Quand la tente Palpitante Tremble au vent. CHĆUR Sois propice et salutaire, Notre-Dame de Saint-LĂŽ, Au soudard qui sur la terre Nâa de haine que pour lâeau ! [Entre Claude Frollo, qui va sâasseoir Ă une table Ă©loignĂ©e de celle oĂč est Phoebus De Chateaupers, et paraĂźt dâabord Ă©tranger Ă ce qui se passe autour de lui] LE VICOMTE DE GIF[Ă Phoebus De Chateaupers] Cette Ă©gyptienne si belle, Quâen fais-tu donc, dĂ©cidĂ©ment ? [Mouvement dâattention de Claude Frollo] PHĆBUS DE CHATEAUPERS Ce soir, dans une heure, avec elle, Jâai rendez-vous. TOUS Vraiment ? PHĆBUS DE CHATEAUPERS Vraiment ! [Lâagitation deClaude Frollo redouble] VICOMTE DE GIF Dans une heure ? {{PersonnagePHĆBUS DE CHATEAUP ERScred}} Dans un moment ! LA ESMERALDA Oh ! lâamour, voluptĂ© suprĂȘme ! Se sentir deux dans un seul cĆur ! PossĂ©der la femme quâon aime ! Ătre lâesclave et le vainqueur ! Avoir son Ăąme, avoir ses charmes ! Son chant qui sait vous apaiser ! Et ses beaux yeux remplis de larmes Quâon essuie avec un baiser ! [Pendant quâil chante, les autres boivent et choquent leurs verres] CHĆUR Câest le bonheur suprĂȘme, En quelque temps quâon soit, De boire Ă ce quâon aime Et dâaimer ce quâon boit ! PHĆBUS DE CHATEAUPERS Amis, la plus jolie, Une grĂące accomplie ! 0 dĂ©lire ! ĂŽ folie ! Amis, elle est Ă moi ! CLAUDE FROLLO[Ă part] Ă lâenfer je mâallie. Malheur sur elle et toi ! PHĆBUS DE CHATEAUPERS Le plaisir nous convie ! Ăpuisons sans retour Le meilleur de la vie Dans un instant dâamour ! Quâimporte aprĂšs que lâon meure ! Donnons cent ans pour une heure, LâĂ©ternitĂ© pour un jour ! [Le couvre-feu sonne. Les amis de Phoebus De Chateaupers se lĂšvent de table, remettent leurs Ă©pĂ©es, leurs chapeaux, leurs manteaux, et sâapprĂȘtent Ă partir] CHĆUR Phoebus de Chateaupers, lâheure tâappelle Oui, câest le couvre-feu. Va retrouver ta belle. Ă la garde de Dieu ! PHĆBUS DE CHATEAUPERS Vraiment ! lâheure mâappelle ; Oui, câest le couvre-feu. Je vais trouver ma belle. Ă la garde de Dieu ! [Les amis de Phoebus de Chateaupers sortent] ScĂšne II CLAUDE FROLLO â PHĆBUS DE CHATEAUPERS [arrĂȘtant Phoebus De Chateaupers au moment oĂč il se dispose Ă sortir] Capitaine ! PHĆBUS DE CHATEAUPERS Quel est cet homme ? CLAUDE FROLLO Ăcoutez-moi. PHĆBUS DE CHATEAUPERS DĂ©pĂȘchons-nous ! CLAUDE FROLLO Savez-vous bien comment se nomme Celle qui vous attend ce soir au rendez-vous ? PHĆBUS DE CHATEAUPERS Eh, pardieu ! câest mon amoureuse, Celle qui mâaime et me plaĂźt fort ; Câest ma chanteuse, ma danseuse, Câest Esmeralda. CLAUDE FROLLO Câest la mort. PHĆBUS DE CHATEAUPERS Lâami, vous ĂȘtes fou, dâabord ; Ensuite, allez au diable ! CLAUDE FROLLO Ăcoutez ! {{PersonnagePHĆBUS DE CHATEAUP ERScred}} Que mâimporte ? CLAUDE FROLLO Phoebus De Chateaupers, si vous passez le seuil de cette porteâŠ. PHĆBUS DE CHATEAUPERS Vous ĂȘtes fou ! CLAUDE FROLLO Vous ĂȘtes mort ! Tremble ! câest une Ă©gyptienne ! Elles nâont ni loi, ni remord. Leur amour dĂ©guise leur haine, Et leur couche est un lit de mort ! PHĆBUS DE CHATEAUPERS[riant] Mon cher, rajustez votre cape. Rentrez Ă lâhĂŽpital des fous ; Il me paraĂźt quâon sâen Ă©chappe. Que Jupiter, saint Esculape, Et le diable soient avec vous ! CLAUDE FROLLO Ce sont des femmes infidĂšles. Crois-en les publiques rumeurs. Tout est tĂ©nĂšbres autour dâelles. Phoebus De Chateaupers nây va pas, ou tu meurs ! [Lâinsistance de Claude Frollo paraĂźt troubler Phoebus De Chateaupers, qui considĂšre son interlocuteur avec anxiĂ©tĂ©] PHĆBUS DE CHATEAUPERS Il mâĂ©tonne, Il me donne MalgrĂ© moi quelques soupçons. Cette ville, Peu tranquille, Est pleine de trahisons. CLAUDE FROLLO Je lâĂ©tonne, Je lui donne MalgrĂ© lui quelques soupçons. LâimbĂ©cile, Dans la ville, Ne voit plus que trahisons. Croyez-moi, monseigneur, Ă©vitez la sirĂšne Dont le piĂ©ge vous attend. Plus dâune bohĂ©mienne Ă poignardĂ© dans sa haine Un cĆur dâamour palpitant. [Phoebus De Chateaupers, quâil veut entraĂźner, se ravise et le repousse] PHĆBUS DE CHATEAUPERS Mais suis-je fou moi-mĂȘme ? Maure, juive ou bohĂšme, Quâimporte quand on aime ? Lâamour doit tout couvrir. Laisse-nous ! il mâappelle ! Ah ! si la mort, câest elle, Quand la mort est si belle, Il est doux de mourir ! CLAUDE FROLLO[le retenant.] ArrĂȘte ! Une bohĂšme ! Ta folie est extrĂȘme ! Oses-tu donc toi-mĂȘme Ă ta perte courir ? Crains la femme infidĂšle Qui dans lâombre tâappelle. Mais quoi ! tu cours prĂšs dâelle ? Va, si tu veux mourir ! [Phoebus De Chateaupers sort vivement, malgrĂ© Claude Frollo reste un moment sombre et comme indĂ©cis ; puis il suit Phoebus De Chateaupers] ScĂšne III [Une chambre. Au fond, une fenĂȘtre qui donne sur la riviĂšre] CLOPIN[entre, un flambeau Ă la main ; il est accompagnĂ© de quelques hommes auxquels il fait un geste dâintelligence, et quâil place dans un coin obscur oĂč ils disparaissent ; puis il retourne vers la porte et semble faire signe Ă quelquâun de monter. Claude paraĂźt] CLOPIN[Ă Claude] Dâici vous pourrez voir, sans ĂȘtre vu vous-mĂȘme, Le capitaine et la bohĂšme. [Il lui montre un enfoncement derriĂšre une tapisserie] CLAUDE FROLLO Les hommes apostĂ©s sont-ils prĂȘts ? CLOPIN Ils sont prĂȘts. CLAUDE FROLLO Que jamais de ceci lâon ne trouve la source. Silence ! prenez cette bourse. Vous en aurez autant aprĂšs. [Claude Frollo se place dans la cachette. Clopin sort avec prĂ©caution. Entrent La EsmĂ©ralda et Phoebus De Chateaupers] CLAUDE FROLLO[Ă part] Ă fille adorĂ©e, Au destin livrĂ©e ! Elle entre parĂ©e Pour sortir en deuil ! LA ESMERALDA[Ă Phoebus De Chateaupers] Monseigneur le comte, Mon cĆur que je dompte Est rempli de honte Et rempli dâorgueil ! PHĆBUS DE CHATEAUPERS[Ă La Esmeralda] Oh ! comme elle est rose ! Quand la porte est close, Ma belle, on dĂ©pose Toute crainte au seuil. [Phoebus De Chateaupers fait asseoir La EsmĂ©ralda sur le banc prĂšs de lui] PHEOBUS DE CHATEAUPERS Mâaimes-tu ? LA ESMERALDA Je tâaime ! CLAUDE FROLLO PHĆBUS DE CHATEAUPERS Ă lâadorable crĂ©ature ! Vous ĂȘtes divine, en honneur ! LA ESMERALDA Votre bouche est une flatteuse ! Tenez, je suis toute honteuse ! Nâapprochez pas tant, monseigneur ! CLAUDE FROLLO Ils sâaiment ! que je les envie ! LA ESMERALDAMon Phoebus De Chateaupers, je vous dois la vie ! PHĆBUS DE CHATEAUPERS Et moi, je te dois le bonheur ! LA ESMERALDA Oh ! sois sage ! Encourage Dâun visage Gracieux La petite Qui palpite Interdite Sous tes yeux ! PHĆBUS DE CHATEAUPERS Ă ma reine, Ma sirĂšne, Souveraine D e beautĂ© ! Douce fille, Dont lâĆil brille Et pĂ©tille De fiertĂ© ! CLAUDE FROLLO Les attendre ! Les entendre ! Quâelle est tendre ! Quâil est beau ! Sois joyeuse ! Sois heureuse ! Moi, je creuse Le tombeau ! PHĆBUS DE CHATEAUPERS FĂ©e ou femme, Sois ma dame ! Car mon Ăąme, Nuit et jour, Te dĂ©sire, Te respire, Et tâadmire, Mon amour ! LA ESMERALDA Je suis femme, Et mon Ăąme, Toute flamme, Tout amour, Est, beau sire, Une lyre Qui soupire Nuit et jour ! CLAUDE FROLLO Attends, femme, Que ma flamme Et ma lame Aient leur tour ! Oui, jâadmire Leur sourire, Leur dĂ©lire, Leur amour ! PHĆBUS DE CHATEAUPERS Sois toujours rose et vermeille ! Rions Ă notre heureux sort, Ă lâamour qui se rĂ©veille, Ă la pudeur qui sâendort ! Ta bouche, câest le ciel mĂȘme ! Mon Ăąme veut sây poser. Puisse mon souffle suprĂȘme Sâen aller dans ce baiser ! LA ESMERALDA Ta voix plaĂźt Ă mon oreille ; Ton sourire est doux et fort ; Lâinsouciance vermeille Rit dans tes yeux et mâendort. Tes vĆux sont ma loi suprĂȘme, Mais je dois mây refuser. Ma vertu, mon bonheur mĂȘme, Sâen iraient dans ce baiser ! CLAUDE FROLLO Ne frappez point leur oreille, Pas rapprochĂ©s de la mort ! Ma haine jalouse veille Sur leur amour qui sâendort ! La mort dĂ©charnĂ©e et blĂȘme Entre eux deux va se poser ! Phoebus De Chateaupers, ton souffle suprĂȘme Sâen ira dans ce baiser ! [Claude Frollo se jette sur Phoebus De Chateaupers et le poignarde, puis il ouvre la fenĂȘtre du fond, par laquelle il disparaĂźt. La EsmĂ©ralda tombe avec un grand cri sur le corps de Phoebus De Chateaupers entrent en tumulte les hommes apostĂ©s, qui la saisissent et semblent lâaccuser. La toile tombe] ACTE IV ScĂšne I [Une prison. Au fond, une porte.] LA ESMERALDA[seule, enchaĂźnĂ©e, couchĂ©e sur la paille.] Quoi ! lui dans le sĂ©pulcre, et moi dans cet abĂźme ! Moi prisonniĂšre et lui victime ! Oui, je lâai vu tomber. Il est mort en effet ! Et ce crime, ĂŽ ciel ! un tel crime, On dit que câest moi qui lâai fait ! La tige de nos jours est brisĂ©e encore verte ! Phoebus De Chateaupers en sâen allant me montre le chemin ! Hier sa fosse sâest ouverte, La mienne sâouvrira demain ! [Romance] Phoebus De Chateaupers, nâest-il sur la terre Aucun pouvoir salutaire Ă ceux qui se sont aimĂ©s ? Nâest-il ni philtres ni charmes Pour sĂ©cher des yeux en larmes, Pour rouvrir des yeux fermĂ©s ? Dieu bon, que je supplie Et la nuit et le jour, Daignez mâĂŽter ma vie Ou mâĂŽter mon amour ! Mon Phoebus De Chateaupers, ouvrons nos ailes Vers les sphĂšres Ă©ternelles, OĂč lâamour est immortel ! Retournons oĂč tout retombe ! Nos corps ensemble Ă la tombe, Nos Ăąmes ensemble au ciel ! Dieu bon, que je supplie Et la nuit et le jour, Daignez mâĂŽter ma vie Ou mâĂŽter mon amour ! [La porte sâouvre. Entre Claude Frollo, une lampe Ă la main, le capuchon rabattu sur le visage. Il vient se placer, immobile, en face de La Esmeralda] LA ESMERALDA[ se levant en sursaut.] Quel est cet homme ? CLAUDE FROLLO[voilĂ© par son capuchon.] Un prĂȘtre. LA ESMERALDA Un prĂȘtre ! Quel mystĂšre ! CLAUDE FROLLO Ătes-vous prĂȘte ? LA ESMERALDA Ă quoi ? CLAUDE FROLLO PrĂȘte Ă mourir. LA ESMERALDA Oui. CLAUDE FROLLO Bien. LA ESMERALDA Sera-ce bientĂŽt ? RĂ©pondez-moi, mon pĂšre. CLAUDE FROLLO Demain. LA ESMERALDA Pourquoi pas aujourdâhui ? CLAUDE FROLLO Quoi ! vous souffrez donc bien ? LA ESMERALDA Oui, je souffre ! CLAUDE FROLLO Peut-ĂȘtre, Moi qui vivrai demain, je souffre plus que vous. LA ESMERALDA Vous ? qui donc ĂȘtes-vous ? {{PersonnageCLAUDE FROLLO cred}} La tombe est entre nous ! LA ESMERALDA Votre nom ? CLAUDE FROLLO Vous voulez le savoir ? LA ESMERALDA Oui. [Il lĂšve son capuchon] LA ESMERALDA Le prĂȘtre ! Câest le prĂȘtre ! ĂŽ ciel ! ĂŽ mon Dieu ! Câest bien son front de glace et son regard de feu ! Câest bien le prĂȘtre ! câest lui-mĂȘme ! Câest lui qui me poursuit sans trĂȘve nuit et jour ! Câest lui qui lâa tuĂ©, mon Phoebus De Chateaupers, mon amour ! Monstre, je vous maudis Ă mon heure suprĂȘme ! Que vous ai-je donc fait ? quel est votre dessein ? Que voulez-vous de moi, misĂ©rable assassin ? Vous me haĂŻssez donc ? CLAUDE FROLLO Je tâaime ! - Je tâaime, câest infĂąme ! Je tâaime en frĂ©missant ! Mon amour, câest mon Ăąme ; Mon amour, câest mon sang. Oui, sous tes pieds je tombe, Et, je le dis, Je prĂ©fĂšre ta tombe Au paradis. Plains-moi ! Quoi ! je succombe. ; Et tu maudis ! LA ESMERALDA Il mâaime ! ĂŽ comble dâĂ©pouvante ! Il me tient, lâhorrible oiseleur ! CLAUDE FROLLO La seule chose en moi vivante, Câest mon amour et ma douleur ! DĂ©tresse extrĂȘme ! Quelle rigueur ! HĂ©las ! je tâaime ! Nuit de douleur ! LA ESMERALDA Moment suprĂȘme ! Tremble, ĂŽ mon cĆur ! Ă ciel ! il mâaime ! Nuit de terreur ! CLAUDE FROLLO[Ă part.] Dans mes mains elle palpite ! Enfin le prĂȘtre a son tour ! Dans la nuit je lâai conduite, Je vais la conduire au jour. La mort, qui vient Ă ma suite, Ne la rendra quâĂ lâamour ! LA ESMERALDA Par pitiĂ© laissez-moi vite ! Phoebus De Chateaupers est mort, câest mon tour ! HĂ©las ! je suis interdite Devant votre affreux amour, Comme lâoiseau qui palpite Sous le regard du vautour ! CLAUDE FROLLO Accepte-moi ! je tâaime ! oh ! viens, je tâen conjure ! PitiĂ© pour moi ! pitiĂ© pour toi ! fuyons ! tout dort ! LA ESMERALDA Votre priĂšre est une injure ! CLAUDE FROLLO Aimes-tu mieux mourir ? LA ESMERALDA Le corps meurt, lâĂąme sort. CLAUDE FROLLO Mourir, câest bien affreux ! LA ESMERALDA Taisez-vous, bouche impure ! Votre amour rend belle la mort ! CLAUDE FROLLO Choisis, ou la mort ! [Claude tombe aux pieds dâEsmeralda, suppliant. Elle le repousse.] LA ESMERALDA Non, meurtrier ! jamais ! silence ! Ton lĂąche amour est une offense. PlutĂŽt la tombe oĂč je mâĂ©lance ! Sois maudit parmi les maudits ! CLAUDE FROLLO Tremble ! lâĂ©chafaud te rĂ©clame. Sais-tu que je porte en mon Ăąme Des projets de sang et de flamme, De lâenfer dans-lâombre applaudis ? Oh ! je tâadore ! Donne ta main ! Tu peux encore Vivre demain ! Ă nuit dâalarmes ! Nuit de remord ! Pour moi les larmes, Pour toi la mort ! Dis-moi Je tâaime ! Pour te sauver ! - Lâaube suprĂȘme Va se lever. Ah ! puisquâen vain je tâimplore, Puisque ta haine me fuit, Adieu donc ! un jour encore, Et puis lâĂ©ternelle nuit ! {{Personnage LA ESMERALDAcred}} Va, je tâabhorre, PrĂȘtre inhumain ! Le meurtre encore Rougit ta main ! Ă nuit dâalarmes ! Nuit de remord ! Assez de larmes, Je veux la mort ! Dans les fers mĂȘme Je tâai bravĂ©. Sois anathĂšme ! Sois rĂ©prouvĂ© ! Va, ton crime te dĂ©vore, Phoebus De Chateaupers vers Dieu me conduit ! Le ciel mâouvre son aurore ! Lâenfer tâattend dans sa nuit ! [Un geĂŽlier paraĂźt Claude Frollo lui fait signe dâemmener la Esmeralda, et sort, pendant quâon entraĂźne la bohĂ©mienne.] ScĂšne II [Le parvis Notre-Dame. La façade de lâĂ©glise. On entend un bruit de cloches.] QUASIMODO Mon Dieu ! jâaime, Hors moi-mĂȘme, Tout ici ! Lâair qui passe Et qui chasse Mon souci ! Lâhirondelle Si fidĂšle Aux vieux toits ! Les chapelles Sous les ailes De la croix ! Toute rose Qui fleurit ; Toute chose Qui sourit ! Triste Ă©bauche, Je suis gauche, Je suis laid. Point dâenvie ! Câest la vie Comme elle est ! Joie ou peine, Nuit dâĂ©bĂšne Ou ciel bleu, Que mâimporte ? Toute porte MĂšne Ă Dieu ! Noble lame, Vil fourreau, Dans mon Ăąme Je suis beau ! Cloches grosses et frĂȘles, Sonnez, sonnez toujours ! Confondez vos voix grĂȘles Et vos murmures sourds ! Chantez dans les tourelles, Bourdonnez dans les tours ! Ăa, quâon sonne ! QuâĂ grand bruit On bourdonne Jour et nuit ! Nos fĂȘtes seront splendides. AidĂ© par vous, jâen rĂ©ponds. Sautez Ă bonds plus rapides Dans les airs que nous frappons ! VoilĂ les bourgeois stupides Qui se hĂątent sur les ponts ! Ăa, quâon sonne, Quâon bourdonne Jour et nuit ! Toute fĂȘte Se complĂšte Par le bruit ! [Il se retourne vers la façade de lâĂ©glise.] Jâai vu dans la chapelle une tenture noire. HĂ©las ! va-t-on traĂźner quelque misĂšre ici ? Dieu ! quel pressentiment !⊠Non, je nây veux pas croire ! [Entrent Claude Frollo et Clopin sans voir Quasimodo] Câest mon est bien sombre aussi ! [Il se cache dans un angle obscur du portail.] Ă ma maĂźtresse ! ĂŽ Notre-Dame ! Prenez mes jours, sauvez son Ăąme ! ScĂšne III CLAUDE FROLLO CLOPINQUASIMODO [cachĂ©]CLAUDE FROLLO Donc Phoebus De Chateaupers est Ă Montfort ? CLOPIN Monseigneur, il nâest pas mort ! CLAUDE FROLLO Pourvu quâici rien ne lâamĂšne ! CLOPIN Ne vous en mettez pas en peine, Il est trop faible encore pour un si long chemin. Sâil venait, sa mort serait sĂ»re. Monseigneur, soyez-en certain, Chaque pas quâil ferait rouvrirait sa blessure. Ne craignez rien pour ce matin. CLAUDE FROLLO Ah ! quâaujourdâhui du moins seul je la tienne, Pour vivre ou mourir, dans ma main ! Enfer, pour aujourdâhui je te donne demain ! [A Clopin] BientĂŽt on va mener ici lâĂ©gyptienne. Toi, que de tout il te souvienne ! - Sur la place avec les tiensâŠ. CLOPIN Bien. CLAUDE FROLLO Tiens-toi dans lâombre. Si je crie Ă moi ! tu viens. {{PersonnageCLOPINc CLAUDE FROLLO Soyez en nombre. CLOPIN Donc si vous criez Ă moi !⊠CLAUDE FROLLO Oui. CLOPIN Jâaccours prĂšs dâelle. Je lâarrache aux gens du roiâŠ. CLAUDE FROLLO Bien. CLOPIN Ă vous la belle ! CLAUDE FROLLO Ă la foule mĂȘlez-vous. Et peut-ĂȘtre Ce cĆur deviendra plus doux Pour le prĂȘtre. Alors vous accourez tousâŠ. CLOPIN Oui, mon maĂźtre. CLAUDE FROLLO Tenez-vous partout serrĂ©s. CLOPIN Oui. CLAUDE FROLLO Cachez vos armes Pour ne pas donner dâalarmes. CLOPIN MaĂźtre, vous verrez. {{PersonnageCLAUDE FROLLOcr ed}} Mais que lâenfer la remporte, Compagnon, Si la folle Ă cette porte Me dit non ! DestinĂ©e ! ĂŽ jeu funeste ! Ami, je compte sur toi. Sur la chance qui me reste Je me penche avec effroi. CLOPIN Ne craignez rien de funeste, Monseigneur, comptez sur moi. Ă la chance qui vous reste Confiez-vous sans effroi. [Ils sortent avec prĂ©caution. Le Peuple commence Ă arriver sur la place.] ScĂšne IV LE PEUPLE â QUASIMODO â LA ESMERALDA[et son cortĂšge, puis] CLAUDE FROLLO â PHĆBUS DE CHATEAUPERS â CLOPIN â PRETRES â ARCHERS â GENS DE JUSTICECHĆUR Ă Notre-Dame Venez tous voir La jeune femme Qui meurt ce soir ! Cette bohĂ©mienne Ă poignardĂ©, je crois, Un archer capitaine, Le plus beau quâait le roi ! Eh quoi ! si belle Et si cruelle ! Entendez-vous ? Comment y croire ? LâĂąme si noire Et lâĆil si doux ! Câest une chose affreuse ! Ce que câest que de nous ! La pauvre malheureuse ! Venez, accoure z tous ! Ă Notre-Dame Venez tous voir La jeune femme Qui meurt ce soir ! [La foule grossit. Rumeur. Un cortĂšge sinistre commence Ă dĂ©boucher sur la place du Parvis. Files de pĂ©nitents noirs. BanniĂšres de la MisĂ©ricorde. Flambeaux. Archers. Gens de justice et du guet. Les soldats Ă©cartent la foule. Parait La Esmeralda en chemise, la corde au cou, pieds nus, couverte dâun grand crĂȘpe noir. PrĂšs dâelle, un moine avec un crucifix. DerriĂšre elle, les bourreaux et les gens du roi. Quasimodo, appuyĂ© aux contre-forts du portail, observe avec attention. Au moment oĂč la condamnĂ©e arrive devant la façade, on entend un chant grave et lointain venir de lâintĂ©rieur de lâĂ©glise, dont les portes sont fermĂ©es.] CHĆUR[dans lâĂ©glise.] _Omnes fluctus fluminis Transierunt super me In imo voraginis Ubi plorant [Le chant sâapproche lentement. Il Ă©clate enfin prĂšs des portes, qui sâouvrent tout Ă coup et laissent voir lâintĂ©rieur de lâĂ©glise occupĂ© par une longue procession de prĂȘtres en habits de cĂ©rĂ©monie et prĂ©cĂ©dĂ©s de banniĂšres. Claude Frollo, en costume sacerdotal, est en tĂȘte de la procession. Il sâavance vers la condamnĂ©e.] LE PEUPLE Vive aujourdâhui, morte demain ! Doux JĂ©sus, tendez-lui la main ! LA ESMERALDA Câest mon Phoebus De Chateaupers qui mâappelle Dans la demeure Ă©ternelle OĂč Dieu nous tient sous son aile. BĂ©ni soit mon sort cruel ! Au fond de tant de misĂšre, Mon cĆur qui se brise espĂšre. Je vais mourir pour la terre, Je vais naĂźtre pour le ciel ! CLAUDE FROLLO Mourir si jeune, si belle ! HĂ©las ! le prĂȘtre infidĂšle Est bien plus condamnĂ© quâelle ! Mon supplice est Ă©ternel. Pauvre fille de misĂšre, Que jâai prise dans ma serre, Tu vas mourir pour la terre ; Moi, je suis mort pour le ciel ! LE PEUPLE HĂ©las ! câest une infidĂšle ! Le ciel, qui tous nous appelle, Nâa point de portes pour elle. Son supplice est Ă©ternel. La mort, oh ! quelle misĂšre ! La tient dans sa double serre ; Elle est morte pour la terre, Elle est morte pour le ciel ! [La procession sâapproche, Claude aborde La Esmeralda] LA ESMERALDA[glacĂ©e de terreur] Câest le prĂȘtre ! CLAUDE FROLLO[bas] Oui, câest moi ; je tâaime et je tâimplore. Dis un seul mot, je puis encore, Je puis encore te sauver. Dis-moi Je tâaime. LA ESMERALDA Je tâabhorre ! Va-tâen ! CLAUDE FROLLO Alors meurs donc ! jâirai te retrouver. [Il se tourne vers la foule.] Peuple, au bras sĂ©culier nous livrons cette femme. Ă ce suprĂȘme instant, puisse sur sa pauvre Ăąme Passer le souffle du Seigneur ! [Au moment oĂč les hommes de justice mettent la main sur La Esmeralda, Quasimodo saute dans la place, repousse les archers, saisit la Esmeralda dans ses bras, et se jette dans lâĂ©glise avec elle] QUASIMODO Asile ! asile ! asile ! LE PEUPLE Asile ! asile ! asile ! NoĂ«l, gens de la ville ! NoĂ«l au bon sonneur ! Ă destinĂ©e ! La condamnĂ©e Est au Seigneur. Le gibet tombe, Et lâĂternel, Au lieu de tombe, Ouvre lâautel. Bourreaux, arriĂšre, Et gens du roi ! Cette barriĂšre Borne la loi. Câest toi qui changes Tout en ce lieu. Elle est aux anges, Elle est Ă Dieu ! CLAUDE FROLLO[faisant faire silence dâun geste.] Elle nâest pas sauvĂ©e, elle est Ă©gyptienne. Notre-Dame ne peut sauver quâune chrĂ©tienne. MĂȘme embrassant lâautel les paĂŻens sont proscrits. [Aux gens du roi.] Au nom de monseigneur lâĂ©vĂȘque de Paris, Je vous rends cette femme impure. QUASIMODO[aux archers.] Je la dĂ©fendrai, je le jure ! Nâapprochez pas ! CLAUDE FROLLO[aux archers.] Vous hĂ©sitez ! ObĂ©issez Ă lâinstant mĂȘme. Arrachez du saint lieu cette fille bohĂšme. [Les archers sâavancent. Quasimodo se place entre eux et La Esmeralda] QUASIMODO Jamais ! [On entend un Cavalier accourir et crier du dehors] ArrĂȘtez ! [La foule sâĂ©carte] {{PersonnagePHĆBUS DE CHATEAUPERS cred}} [apparaissant Ă cheval, pĂąle, haletant, Ă©puisĂ© comme un homme qui vient de faire une longue course] ArrĂȘtez ! LA ESMERALDAPhoebus De Chateaupers ! CLAUDE FROLLO[Ă part, terrifiĂ©.] La trame se dĂ©chire ! PHĆBUS DE CHATEAUPERS[se jetant Ă bas du cheval.] Dieu soit louĂ© ! je respire. Jâarrive Ă temps. Celle-ci Est innocente, et voici Mon assassin ! [Il dĂ©signe Claude Frollo] TOUS Ciel ! le prĂȘtre ! PHĆBUS DE CHATEAUPERS Le prĂȘtre est seul coupable, et je le prouverai. Quâon lâarrĂȘte. LE PEUPLE Ă surprise ! [Les archers entourent Claude Frollo] CLAUDE FROLLO Ah ! Dieu seul est le maĂźtre ! LA ESMERALDA Phoebus De Chateaupers ! PHĆBUS DE CHATEAUPERS Esmeralda ! [Ils se jettent dans les bras lâun de lâautre.] LA ESMERALDA Mon Phoebus De Chateaupers adorĂ© ! Nous vivrons. PHĆBUS DE CHATEAUPERS Tu vivras. LA ESMERALDA Pour nous le bonheur brille. {{PersonnageLE PE UPLEcred}} Vivez tous deux ! LA ESMERALDA Entends ces joyeuses clameurs ! Ă tes pieds reçois lâhumble Ciel ! tu pĂąlis ! Quâas-tu ? PHĆBUS DE CHATEAUPERS[chancelant.] Je meurs. [Elle le reçoit dans ses bras. Attente et anxiĂ©tĂ© dans la foule.] Chaque pas que jâai fait vers toi, ma bien-aimĂ©e, Ă rouvert ma blessure Ă peine encore fermĂ©e. Jâai pris pour moi la tombe et te laisse le jour. Jâexpire. Le sort te venge ; Je vais voir, ĂŽ mon pauvre ange, Si le ciel vaut ton amour ! -Adieu ! [Il expire.] LA ESMERALDA Phoebus ! il meurt ! en un instant tout change ! [Elle tombe sur son corps.] Je te suis dans lâĂ©ternitĂ© ! CLAUDE FROLLO FatalitĂ© ! LE PEUPLE FatalitĂ© ! Lefouet plat. IncarnĂ©e par les modĂšles Yoko Design 1007 et Rösle 95651 prĂ©sentĂ©s dans le comparatif, cette catĂ©gorie vous permettra de rĂ©ussir vos sauces et vos omelettes. AdaptĂ© aux rĂ©cipients plats (assiettes, saladier, poĂȘles, etc.), ce type de fouet nâest pas vraiment destinĂ© Ă la pĂątisserie Ă proprement parler. Vous trouverez ici toutes les rĂ©ponses de la Grille 4 du Groupe 152 de Codycross Sports. ContenuEnvoyer un colis ou une lettrePrendre de lâargent sur un compteDresser en parlant des poilsCrime cruelFureur exaltation ; rime avec poĂ©sieRecouvrir une route de bitumeTitre dâun chapitreAu cinĂ©ma sĂ©rie de plans formant un toutRessentiment envers une autre personneEn sport qui nâa jamais perduNĂ©faste Ă la vieNavigateur portugais du XVIĂšme siĂšcleUn lieu vacantFilets de hareng marinĂ© au vinaigreOn le confond avec lâhirondelle ; petit fouetTerme de chirurgie petit bout dâos cassĂ© Envoyer un colis ou une lettre Voici le solution du groupe 152 grille 4 Envoyer un colis ou une lettre EXPEDIER Prendre de lâargent sur un compte Voici le solution du groupe 152 grille 4 Prendre de lâargent sur un compte PRELEVER Dresser en parlant des poils Voici le solution du groupe 152 grille 4 Dresser en parlant des poils HERISSER Crime cruel Voici le solution du groupe 152 grille 4 Crime cruel ATROCITE Fureur exaltation ; rime avec poĂ©sie Voici le solution du groupe 152 grille 4 Fureur exaltation ; rime avec poĂ©sie FRENESIE Recouvrir une route de bitume Voici le solution du groupe 152 grille 4 Recouvrir une route de bitume BETONNER Titre dâun chapitre Voici le solution du groupe 152 grille 4 Titre dâun chapitre INTITULE Au cinĂ©ma sĂ©rie de plans formant un tout Voici le solution du groupe 152 grille 4 Au cinĂ©ma sĂ©rie de plans formant un tout SEQUENCE Ressentiment envers une autre personne Voici le solution du groupe 152 grille 4 Ressentiment envers une autre personne RANCOEUR En sport qui nâa jamais perdu Voici le solution du groupe 152 grille 4 En sport qui nâa jamais perdu INVAINCU NĂ©faste Ă la vie Voici le solution du groupe 152 grille 4 NĂ©faste Ă la vie DELETERE Navigateur portugais du XVIĂšme siĂšcle Voici le solution du groupe 152 grille 4 Navigateur portugais du XVIĂšme siĂšcle MAGELLAN Un lieu vacant Voici le solution du groupe 152 grille 4 Un lieu vacant INOCCUPE Filets de hareng marinĂ© au vinaigre Voici le solution du groupe 152 grille 4 Filets de hareng marinĂ© au vinaigre ROLLMOPS On le confond avec lâhirondelle ; petit fouet Voici le solution du groupe 152 grille 4 On le confond avec lâhirondelle ; petit fouet MARTINET Terme de chirurgie petit bout dâos cassĂ© Voici le solution du groupe 152 grille 4 Terme de chirurgie petit bout dâos cassĂ© ESQUILLE Plus de rĂ©ponses de Codycross Sports Codycross est lâun des jeux de mots les plus jouĂ©s de lâhistoire. Amusez-vous avec les nouveaux niveaux que les dĂ©veloppeurs crĂ©ent pour nâoubliez pas dâajouter ce site web Ă vos favoris đ afin de pouvoir revenir lorsque vous avez besoin dâaide pour un niveau de Codycross. NâhĂ©sitez pas Ă nous contacter pour nous faire part de vos suggestions et commentaires.Lemartinet noir ( Apus apus) fait partie de la famille des apodidĂ©s. On le confond souvent avec lâhirondelle alors que sa queue est plus courte et surtout ses ailes sont en formes dâarcs. Câest un oiseau capable de figures aĂ©riennes impressionnantes et remarquables dans le ciel en dĂ©but dâĂ©tĂ©. Sa principale caractĂ©ristique : le
Ă petite hirondelle Qui bats de l'aile, Et viens contre mon mur, Comme abri sĂ»r, BĂątir d'un bec agile Un nid fragile, Dis-moi, pour vivre ainsi Sans nul souci, Comment fait l'hirondelle Qui bat de l'aile ? Moi, sous le mĂȘme toit, je trouve tour Ă tour Trop prompt, trop long, le temps que peut durer un jour. J'ai l'heure des regrets et l'heure du sourire, J'ai des rĂȘves divers que je ne puis redire ; Et, roseau qui se courbe aux caprices du vent, L'esprit calme ou troublĂ©, je marche en hĂ©sitant. Mais, du chemin je prends moins la fleur que l'Ă©pine, Mon front se lĂšve moins, hĂ©las ! qu'il ne s'incline ; Mon cĆur, pesant la vie Ă des poids diffĂ©rents, Souffre plus des hivers qu'il ne rit des printemps. Ă petite hirondelle Qui bats de l'aile, Et viens contre mon mur, Comme abri sĂ»r, BĂątir d'un bec agile Un nid fragile, Dis-moi, pour vivre ainsi Sans nul souci, Comment fait l'hirondelle Qui bat de l'aile ? J'Ă©voque du passĂ© le lointain souvenir ; Aux jours qui ne sont plus je voudrais revenir. De mes bonheurs enfuis, il me semble au jeune agi N'avoir pas Ă loisir savourĂ© le passage, Car la jeunesse croit qu'elle est un long trĂ©sor, Et, si l'on a reçu, l'on attend plus encor. L'avenir nous parait l'espĂ©rance Ă©ternelle, Promettant, et restant aux promesses fidĂšle ; On gaspille des biens que l'on rĂȘve sans fin... Mais, qu'on voudrait, le soir, revenir au matin ! Ă petite hirondelle Qui bats de l'aile, Et viens contre mon mur, Comme abri sĂ»r, BĂątir d'un bec agile Un nid fragile, Dis-moi, pour vivre ainsi Sans nul souci, Comment fait l'hirondelle Qui bat de l'aile ? De mes jours les plus doux je crains le lendemain, Je pose sur mes yeux une tremblante main. L'avenir est pour nous un mensonge, un mystĂšre ; N'y jetons pas trop tĂŽt un regard tĂ©mĂ©raire. Quand le soleil est pur, sur les Ă©pis fauchĂ©s Dormons, et reposons longtemps nos fronts penchĂ©s ; Et ne demandons pas si les moissons futures Auront des champs fĂ©conds, des gerbes aussi mĂ»res. Bornons notre horizon.... Mais l'esprit insoumis Repousse et rompt le frein que lui-mĂȘme avait mis. Ă petite hirondelle Qui bats de l'aile, Et viens contre mon mur, Comme abri sĂ»r, BĂątir d'un bec agile Un nid fragile, Dis-moi, pour vivre ainsi Sans nul souci, Comment fait l'hirondelle Qui bat de l'aile ? Souvent de mes amis j'imagine l'oubli C'est le soir, au printemps, quand le jour affaibli Jette l'ombre en mon cĆur ainsi que sur la terre ; Emportant avec lui l'espoir et la lumiĂšre ; RĂȘveuse, je me dis Pourquoi m'aimeraient-ils ? De nos affections les invisibles fils Se brisent chaque jour au moindre vent qui passe, Comme on voit que la brise enlĂšve au loin et casse Ces fils blancs de la Vierge, errants au sein des cieux ; Tout amour sur la terre est incertain comme eux ! » Ă petite hirondelle Qui bats de l'aile, Et viens contre mon mur, Comme abri sĂ»r, BĂątir d'un bec agile Un nid fragile, Dis-moi, pour vivre ainsi Sans nul souci, Comment fait l'hirondelle Qui bat de l'aile ? C'est que, petit oiseau, tu voles loin de nous ; L'air qu'on respire au ciel est plus pur et plus doux. Ce n'est qu'avec regret que ton aile lĂ©gĂšre, Lorsque les cieux sont noirs, vient effleurer la terre. Ah ! que ne pouvons-nous, te suivant dans ton vol, Oubliant que nos pieds sont attachĂ©s au sol, Ălever notre cĆur vers la voĂ»te Ă©ternelle, Y chercher le printemps comme fait l'hirondelle, DĂ©tourner nos regards d'un monde malheureux, Et, vivant ici-bas, donner notre Ăąme aux cieux ! Ă petite hirondelle Qui bats de l'aile, Et viens contre mon mur, Comme abri sĂ»r, BĂątir d'un bec agile Un nid fragile, Dis-moi, pour vivre ainsi Sans nul souci, Comment fait l'hirondelle Qui bat de l'aile ? Sophie d'Arbouville Fables et Comptines pour EnfantsUnfeu dĂ©vastateur se dĂ©clenche sur la terre, qui se propage Ă grande vitesse de village en village, de forĂȘt en forĂȘt. Les hommes courent, sâempressent, mais rapidement nâont plus quâune hĂąte : sâĂ©loigner et se mettre Ă lâabri. Dans le ciel, un petit colibri sâaffaire. Il vote de feuille en feuille, trĂšs haut, Ă la
Une Hirondelle en ses voyages Avait beaucoup appris. Quiconque a beaucoup vu Peut avoir beaucoup retenu. Celle-ci prĂ©voyait jusqu'aux moindres orages, Et devant qu'ils fussent Ă©clos, Les annonçait aux Matelots. Il arriva qu'au temps que le chanvre se sĂšme, Elle vit un manant en couvrir maints sillons. " Ceci ne me plaĂźt pas, dit-elle aux Oisillons Je vous plains ; car pour moi, dans ce pĂ©ril extrĂȘme, Je saurai m'Ă©loigner, ou vivre en quelque coin. Voyez-vous cette main qui par les airs chemine ? Un jour viendra, qui n'est pas loin, Que ce qu'elle rĂ©pand sera votre ruine. De lĂ naĂźtront engins Ă vous envelopper, Et lacets pour vous attraper, Enfin mainte et mainte machine Qui causera dans la saison Votre mort ou votre prison Gare la cage ou le chaudron ! C'est pourquoi, leur dit l'Hirondelle, Mangez ce grain; et croyez-moi. " Les Oiseaux se moquĂšrent d'elle Ils trouvaient aux champs trop de quoi. Quand la chĂšneviĂšre fut verte, L'Hirondelle leur dit " Arrachez brin Ă brin Ce qu'a produit ce maudit grain, Ou soyez sĂ»rs de votre perte. - ProphĂšte de malheur, babillarde, dit-on, Le bel emploi que tu nous donnes ! Il nous faudrait mille personnes Pour Ă©plucher tout ce canton. " La chanvre Ă©tant tout Ă fait crue, L'Hirondelle ajouta " Ceci ne va pas bien ; Mauvaise graine est tĂŽt venue. Mais puisque jusqu'ici l'on ne m'a crue en rien, DĂšs que vous verrez que la terre Sera couverte, et qu'Ă leurs blĂ©s Les gens n'Ă©tant plus occupĂ©s Feront aux oisillons la guerre ; Quand reginglettes et rĂ©seaux Attraperont petits Oiseaux, Ne volez plus de place en place, Demeurez au logis, ou changez de climat Imitez le Canard, la Grue, et la BĂ©casse. Mais vous n'ĂȘtes pas en Ă©tat De passer, comme nous, les dĂ©serts et les ondes, Ni d'aller chercher d'autres mondes ; C'est pourquoi vous n'avez qu'un parti qui soit sĂ»r C'est de vous renfermer aux trous de quelque mur. " Les Oisillons, las de l'entendre, Se mirent Ă jaser aussi confusĂ©ment Que faisaient les Troyens quand la pauvre Cassandre Ouvrait la bouche seulement. Il en prit aux uns comme aux autres Maint oisillon se vit esclave retenu. Nous n'Ă©coutons d'instincts que ceux qui sont les nĂŽtres, Et ne croyons le mal que quand il est venu. CartesPokĂ©mon : oĂč commander le coffret PokĂ©mon Go Collection 64.99 ⏠Voir le deal Harry Potter 2005 :: ~€~ CrĂ©ations personnelles ~€~ :: Ecrits des membres :: Concours: Page 1 sur 1: Concours RPG NoĂ«l 2015 : Le NoĂ«l d'aprĂšs - Azphel. Devon Starck. Poufsouffle : : : Prudence humaine et prudence 17 juin JĂ©sus dit "Je veux te parler de la prudence humaine. La prudence surnaturelle est une grande vertu [1]. Mais la prudence humaine nâest pas une vertu. Vous les humains avez appliquĂ© ce nom, telle une Ă©tiquette erronĂ©e, Ă des sentiments impropres et non vertueux, tout comme vous appelez charitĂ© lâobole que vous donnez au pauvre. Mais si vous faites une aumĂŽne, mĂȘme considĂ©rable, et si vous la faites pour ĂȘtre remarquĂ©s et applaudis du monde, croyez-vous faire un acte de charitĂ© ? Non. DĂ©trompez-vous. CharitĂ© veut dire amour [2]. La charitĂ©, câest donc dâavoir pitiĂ© et amour pour tous les nĂ©cessiteux de la terre. Lâargent nâest pas nĂ©cessaire pour faire un acte de charitĂ©. Un conseil, un mot de rĂ©confort, de douceur, un geste dâaide matĂ©rielle, une priĂšre sont de la charitĂ©. Une aumĂŽne faite sans aucune dĂ©licatesse, laquelle humilie le pauvre en qui vous ne savez pas me voir nâest pas charitĂ©. Câest la mĂȘme chose pour la prudence. Vous appelez prudence votre lĂąchetĂ©, votre envie de vivre tranquillement, votre Ă©goĂŻsme, trois choses qui ne sont certainement pas des vertus. MĂȘme dans vos rapports avec la religion, vous aimez votre petite vie tranquille. Quand vous savez quâune franche profession de foi, quâune expression, dite telle que vous la chuchote lâEsprit de vĂ©ritĂ©, peut choquer les autoritĂ©s, les employeurs, mari, enfants, parents, ceux dont vous attendez des appuis matĂ©riels, votre prudence humaine vous renferme dans un silence qui nâest pas prudent mais pusillanime, sâil nâest pas coupable, car vous arrivez Ă nier Ă renier, en vous parjurant, vos sentiments les plus spirituels. Pierre fut le premier qui, par prudence humaine, en vint Ă nier me connaĂźtre Ă lâheure du danger [3]. Je permis que cela arrive, pour que, une fois repenti, il pĂ»t compatir et pardonner aux frĂšres et sĆurs pusillanimes. Mais que de Pierresâ depuis ce jour-lĂ ! Vous avez toujours Ă lâesprit quelquâintĂ©rĂȘt mesquin vous le faites passer en premier et vous le dĂ©fendez au dĂ©triment de lâintĂ©rĂȘt Ă©ternel que vous vaudrait la courageuse vĂ©ritĂ© courageusement professĂ©e. Devant certaines manifestations de Dieu, vous, pauvres humains, nâavez pas le courage de NicodĂšme [4] et de Joseph [5], lesquels surent, Ă une heure terrible pour le NazarĂ©en et ses disciples, penser Ă moi, contre lâopposition de toute la ville de JĂ©rusalem, et offrir leur collaboration. Toi-mĂȘme parfois, tu restes un peu en suspens face Ă certaines de mes expressions que tu voudrais rendre moins tranchantes. La prudence humaine vous guide. Vous lâapportez partout, jusque dans les Ă©vĂȘchĂ©s, jusque dans les couvents. Que vous ĂȘtes diffĂ©rents des premiers chrĂ©tiens qui ne tenaient compte de rien qui fĂ»t humain et qui ne regardaient quâau Ciel !Il est vrai que je vous ai dit dâĂȘtre prudents comme des serpents [6], mais non dâune prudence humaine. Je vous ai dit Ă©galement que pour me suivre il faut de lâaudace contre tout et tous, contre lâamour propre, contre le pouvoir lorsquâil vous persĂ©cute parce que vous ĂȘtes mes disciples; contre le pĂšre, la mĂšre, lâĂ©pouse, les enfants quand ceux-ci, par affection humaine et prĂ©occupation terrestre, veulent vous empĂȘcher de suivre ma voie. Car une seule chose est nĂ©cessaire sauver son Ăąme, mĂȘme sâil faut perdre la vie de la chair pour obtenir la vie Ă©ternelle."[1] CEC § 1806 - La prudence est la vertu qui dispose la raison pratique Ă discerner en toute circonstance notre vĂ©ritable bien et Ă choisir les justes moyens de lâaccomplir. "Lâhomme avisĂ© surveille ses pas" Proverbes 14, 15. "Soyez sages et sobres en vue de la priĂšre" 1 Pierre 4,7. La prudence est la "droite rĂšgle de lâaction", Ă©crit saint Thomas somme thĂ©ologique 2-2, 47,2 aprĂšs Aristote. Elle ne se confond ni avec la timiditĂ© ou la peur, ni avec la duplicitĂ© ou la dissimulation. Elle est dite auriga virtutum conductrice ou pilote de la vertu elle conduit les autres vertus en leur indiquant rĂšgle et mesure. Câest la prudence qui guide immĂ©diatement le jugement de conscience. Lâhomme prudent dĂ©cide et ordonne sa conduite suivant ce jugement. GrĂące Ă cette vertu, nous appliquons sans erreur les principes moraux aux cas particuliers et nous surmontons les doutes sur le bien Ă accomplir et le mal Ă Ă©viter.[2] Le mot charitĂ© est lâĂ©quivalent du mot grec initial agapĂ© qui dĂ©signe lâamour, car Dieu est Amour et lâAmour est Dieu mĂȘme, rappelle saint Jean Cf. 1 Jean 4, 7-. Le mot agapĂ© fut traduit par Caritas dans la Vulgate, version latine Ă lâorigine de la plupart des Bibles. Câest donc avec ces mots dâamour/agapĂ© que nous retraduisons aujourdâhui le mot charitĂ©. Lâamour a un double objet Dieu et le prochain. Ce que rappelle JĂ©sus Ă un scribe qui lâinterrogeait Cf. Matthieu 22, 34-40 et Marc 12, 28-34. Il est le fondement et le rĂ©sumĂ© de toute la loi divine.[3] Cf Jean 18, 16-17, 25-27.[4] NicodĂšme Ă©tait un notable parmi les Juifs, mais aussi un disciple de JĂ©sus. Cf Jean 3, 1-21, et Jean 19, 39.[5] Il s'agit de Joseph d'Arimathie . Voir Jean 19, 38.[6] Cf. Matthieu 10, aliment 18 juin JĂ©sus dit Pour soutenir ses forces physiques, il faut nourrir le corps. Les indigents qui ne peuvent se procurer de la nourriture doivent la mendier auprĂšs des riches. Dâhabitude, ils demandent du pain. Sans pain, la vie est impossible. Vous ĂȘtes des pauvres qui avez besoin de nourriture pour votre Ăąme. Ă votre pauvretĂ© jâai donnĂ© le Pain eucharistique. Il nourrit la moelle de votre Ăąme, donne vigueur Ă lâesprit, soutient vos forces spirituelles, augmente le pouvoir de toutes les facultĂ©s intellectuelles, car lĂ oĂč est la vigueur vitale est aussi la vigueur mentale. Une nourriture saine infuse la santĂ©. Une nourriture vraie infuse la vraie vie. Une nourriture sainte suscite la saintetĂ©. Une nourriture divine donne Dieu. Mais en plus dâĂȘtre pauvres, vous ĂȘtes malades, faibles, non seulement de cette faiblesse que cause le manque de nourriture et qui cesse quand on se nourrit, mais faibles Ă cause des maladies qui vous Ă©puisent. Que de maladies a votre Ăąme ! Que de microbes vous inocule le Malin pour provoquer ces maladies en vous ! Celui qui est faible et malade a besoin, non seulement de pain, mais aussi de vin. Dans mon Eucharistie, je vous ai laissĂ© les deux signes de ce dont a besoin votre nature de pauvres et votre faiblesse de malades le pain qui nourrit, le vin qui fortifie. Jâaurais pu me communiquer Ă vous sans signes extĂ©rieurs. Je le peux. Mais vous ĂȘtes trop lourds pour saisir le spirituel. Vos sens extĂ©rieurs ont besoin de voir. Votre Ăąme, votre cĆur, votre esprit cĂšdent, et pĂ©niblement, devant les formes visibles et palpables. Câest tellement vrai que, si vous arrivez Ă croire que je suis dans lâEucharistie et que vous me recevez dans lâhostie, vous nâadmettez pas, la grande majoritĂ© dâentre vous, lâinfusion en vous de lâEsprit dont vous viennent Ă©lans, lumiĂšres, impulsions aux bonnes Ćuvres. Si vous croyiez avec la force dont le MystĂšre est digne, vous sentiriez, en me recevant, la vie qui entre en vous. Lorsque je mâapproche de vous, vous devriez vous sentir brĂ»ler comme prĂšs dâune fournaise ardente. Ma prĂ©sence en vous devrait vous plonger dans une extase qui emporterait le profond de votre esprit dans un ravissement de Paradis. La fusion de votre humanitĂ© pervertie avec mon humanitĂ© parfaite vous donnerait la santĂ©, mĂȘme physique; ainsi, vous rĂ©sisteriez aux maladies de votre corps jusquâau jour oĂč je dirais Assez» pour vous ouvrir le Ciel. Elle vous apporterait lâintelligence pour comprendre rapidement et avec justesse. Elle vous rendrait impĂ©nĂ©trables aux assauts dĂ©chaĂźnĂ©s ou aux piĂšges subtils de la BĂȘte. Au lieu de cela, je peux faire bien peu parce que jâentre lĂ oĂč la foi est languissante, oĂč la charitĂ© est superficielle, oĂč la volontĂ© est Ă lâĂ©tat dâĂ©bauche, oĂč lâhumain est plus fort que lâesprit, oĂč, par-dessus tout, vous ne faites pas dâeffort pour rĂ©primer la chair afin que lâesprit surgisse. Vous ne vous efforcez pas du tout. Vous attendez le miracle de moi. Rien ne mâempĂȘche de lâaccomplir, mais je veux de votre part au moins le dĂ©sir de le celui qui se tourne vers moi en criant de lâaider et en imitant la foi des foules de GalilĂ©e, je me communiquerai, non seulement avec mon Corps et mon Sang, mais avec ma charitĂ©, mon intellect, ma force, ma volontĂ©, ma perfection, mon Essence. Dans lâĂąme qui sait venir Ă moi, je serai prĂ©sent comme je le suis au Ciel, dans le sein du PĂšre dont je procĂšde, engendrant lâEsprit qui est charitĂ© et sommet de perfection.â Source Ă©dition par Anayel le Mer 24 Nov - 2237, Ă©ditĂ© 1 foisVoici un commentaire d'une personne sur Youtube Je vous conseille de vous mĂ©fier de Maria Valtorta. Je l'ai pas mal lue ainsi que des commentaires en faveur de l'authenticitĂ© de ses visions.. Il semble qu'elle est en contradiction sur de nombreux points avec d'autres mystiques.. qui elles, sont reconnues par l'Eglise. Lisez plutĂŽt Anne Catherine Emmerich, Marie d'Agreda, Sainte Brigitte de SuĂšde.. etc.. Sans parler de certains passages assez douteux.. Je vous met des extraits d'un article au sujet de Marie Valtorta. "En 1949 l'ouvrage est examinĂ© par la CongrĂ©gation pour la doctrine de la foi appelĂ©e alors Saint-Office en charge de ces questions. Loin de recevoir l'imprimatur, il est interdit de publication, comme l'indique l'article de L'Osservatore Romano en date du 6 janvier 1960 Il y a environ dix ans [donc environ 10 ans avant 1960] il circulait d'Ă©paisses pages dactylographiĂ©es qui contenaient des prĂ©tendues visions et rĂ©vĂ©lations. Ă ce moment-lĂ l'AutoritĂ© EcclĂ©siastique compĂ©tente avait prohibĂ© l'impression de ces pages dactylographiĂ©es et avait commandĂ© qu'elles fussent retirĂ©es de la circulation[12]. » En 1966, l'Index est aboli. Ă l'Ă©poque, le cardinal Alfredo Ottaviani, prĂ©fet de la CongrĂ©gation pour la doctrine de la foi, prĂ©cise que si la dissolution de l'Index lĂšve la prohibition sur les ouvrages concernĂ©s, l'Index n'en garde pas moins sa force morale. ... En ce qui concerne les Ćuvres de Maria Valtorta, dans un courrier datĂ© du 31 janvier 1985 adressĂ© au cardinal Siri, archevĂȘque de GĂȘnes, le cardinal Joseph Ratzinger, successeur d'Alfredo Ottaviani Ă la tĂȘte de la CongrĂ©gation pour la doctrine de la foi, confirme que leur diffusion ne serait pas opportune »[19]. Il Ă©crit Ă ce propos L'Index conserve toute sa valeur morale, par laquelle il n'est pas opportun de diffuser ou de recommander une Ćuvre dont la condamnation n'a pas Ă©tĂ© dĂ©cidĂ©e Ă la lĂ©gĂšre mais pour des raisons mĂ»rement rĂ©flĂ©chies, afin de neutraliser les dommages qu'une telle publication peut causer aux fidĂšles les plus naĂŻfs ». L'annĂ©e suivante, en avril 1993, l'Ăglise catholique se prononce de nouveau Ă propos de Maria Valtorta, aprĂšs l'interdiction de publier dĂšs 1949, la mise Ă l'Index en 1960 et la lettre du cardinal Ratzinger en 1985. De nouveau, la CongrĂ©gation pour la doctrine de la foi rĂ©pĂšte que les visions » et les dictĂ©es » qu'aurait reçues Maria Valtorta ne peuvent ĂȘtre considĂ©rĂ©es comme Ă©tant d'origine surnaturelle ». Ă l'initiative du cardinal Ratzinger et de la CongrĂ©gation, la ConfĂ©rence des Ă©vĂȘques italiens demande Ă l'Ă©diteur de Maria Valtorta de publier un dĂ©menti Ă l'intĂ©rieur des volumes qui indique clairement, dĂšs la toute premiĂšre page, que les "visions" et les "dictĂ©es" auxquelles il est fait allusion sont simplement des formes littĂ©raires utilisĂ©es par l'auteur pour raconter la vie de JĂ©sus Ă sa maniĂšre. Elles ne peuvent ĂȘtre considĂ©rĂ©es comme Ă©tant d'origine surnaturelle ». .... Depuis lors, plusieurs thĂ©ologiens catholiques, dont le prĂȘtre jĂ©suite Mitch Pacwa[14], ont rĂ©expliquĂ© pour quelles raisons l'Ăglise catholique a clairement condamnĂ©, Ă plusieurs reprises, l'ouvrage de Maria Valtorta. Ils ont relevĂ© de nombreuses et graves incohĂ©rences thĂ©ologiques, incompatibles avec le dogme catholique par exemple, le pĂ©chĂ© originel » est dĂ©crit comme une scĂšne d'attouchements sexuels ou encore Maria Valtorta dĂ©signe JĂ©sus-Christ sous le nom de l'Homme-Dieu » alors que pour le catholicisme il est Dieu fait homme »[32]. Sur un plan plus anecdotique, l'ouvrage prĂ©sente des anachronismes, par exemple l'usage de tournevis Ă l'Ă©poque christique. L'Ăglise catholique n'est jamais revenue sur cette condamnation, prononcĂ©e au minimum sept fois en 1949, 1959, 1960, 1961, 1985 et deux fois en 1993. Selon l'Ă©diteur En 1985, le fils de Michele Pisani, premier Ă©diteur de Maria Valtorta, Emilio Pisani créé une sociĂ©tĂ© privĂ©e ad hoc, le Centro Editoriale Valtortiano CEV. Les statuts du CEV indiquent que la sociĂ©tĂ© a pour "vocation spĂ©cifique et prioritaire de dĂ©velopper, documenter et diffuser la connaissance de Maria Valtorta, de sa personne, de ses Ă©crits, de ses idĂ©aux, au moyen de l'impression et de la vente de ses Ćuvres littĂ©raires". Le CEV parle du soutien de plusieurs ecclĂ©siastiques de haut rang qu'aurait reçus L'Ăvangile tel qu'il m'a Ă©tĂ© rĂ©vĂ©lĂ©, avant et aprĂšs sa mise Ă l'Index. Ces tĂ©moignages ont Ă©tĂ© exclusivement publiĂ©s par le CEV et n'ont Ă©tĂ© confirmĂ©s par aucune autre source. " En espĂ©rant que cela vous aide Ă discerner. Je suis confiante en ce tĂ©moignage, car elle a lu les livres, et, franchement, l'histoire du tournevis, de la sexuelle pour la chute d'Adam et Eve..... moi aussi en lisant parfois je ressemblais un trouble... J'ai confiance en l'Esprit Saint qui me parle. C'est Lui aussi qui m'a fait sentir que Luz de Maria est un faux prophĂšte....Maintenant vous ĂȘtes libre. Vous ĂȘtes responsable et adulte,Je vous salueBonjour Evelyne,Il est trop tard pour que je rĂ©ponde ce soir, je vous lirai attentivement demain dans l'aprĂšs-midi et je vous rĂ©pondrai Ă ce moment-lĂ Je retire juste la balise Code [mod] dans votre message qui est rĂ©servĂ© Ă la modĂ©ration, et je la remplace par la balise [quote].Eventuellement, je diviserai le sujet pour ne pas faire trop de hors sujet liĂ© au fil je poste ma rĂ©ponse complĂšte ce vendredi Bonjour Evelyne,Avant de commencer, je tiens Ă vous dire que je respecte votre point de vue et votre opinion sur Maria Valtorta. Câest tout Ă fait votre droit de ne pas croire en ses ce qui me concerne, je nâarrĂȘterai pas de publier les Cahiers ni de dĂ©fendre ses Ă©crits. Tout simplement parce que cette Oeuvre mâa vraiment permis dâavoir une spiritualitĂ© saine, Ă©quilibrĂ©e, totalement abandonnĂ©e Ă lâEglise ne saurai expliquer Ă quel point ses Ă©crits mâont plongĂ©e en JĂ©sus et Marie. Je ne saurai expliquer Ă©galement Ă quel point ils mâont donnĂ© des racines profondes dans la foi savez, jâai dĂ©couvert Maria Valtorta vers lâĂąge de mes 18 ans et, sans vouloir critiquer le catĂ©chisme dâaujourdâhui, je ne savais rien. Je savais que JĂ©sus Ă©tait mon Seigneur et mon Dieu, que Marie Ă©tait sa MĂšre, que Dieu Ă©tait trinitaire, et je savais les grandes vĂ©ritĂ©s de foi. Mais câĂ©tait tout. JâĂ©tais une catholique de bonne foi, qui avançait main dans la main avec JĂ©sus et Marie, mais je nâavais aucune connaissance religieuse, jâĂ©tais juste une petite » du troupeau de JĂ©sus. Ma seule qualitĂ©, câĂ©tait peut-ĂȘtre de cultiver ma foi en mon cĆur et de profondĂ©ment aimer le Seigneur, comme les simples peuvent le faire. Mais je nâavais rien dâautre et je nâavais pas mĂȘme dâaffection pour lâEglise. Saint Jean-Paul II aurait pu parler Ă mon cĆur mais il est mort bien trop tĂŽt pour que je le comprenne, et BenoĂźt XVI me paraissait vieux ». Ce nâest quâĂ partir de François que ma vision a changĂ©, peut-ĂȘtre parce que jâĂ©tais plus mĂąture pour me pencher sur lâ lâaube de mes 18 ans, je ne connaissais que lâEvangile et quelques apparitions mariales. JâĂ©tais vierge de toute culture religieuse. Câest lâĆuvre de Maria Valtorta qui mâa fait comprendre ce quâĂ©tait vraiment les sacrements, câest lâĆuvre de Maria qui mâa fait mieux percevoir lâamour immense que JĂ©sus avait pour moi, câest lâĆuvre de Maria enfin qui mâa permis dâentrer plus profondĂ©ment dans lâEvangile. Cette Ćuvre nâĂ©carte pas les Ăąmes de lâEcriture Sainte, mais elle nous fait au contraire comprendre Ă quel point un seul petit verset peut ĂȘtre source de grĂąces et de Ăąmes qui me lisent rĂ©guliĂšrement savent peut-ĂȘtre que je peux parler avec assurance de certains sujets spirituels, qui ne sont pas toujours Ă©vidents. Mais mes connaissances, ma vision des choses, mes rĂ©ponses, elles ne viennent pas de moi et de ma petite science, elles viennent de deux sources lâEvangile, que je rabĂąche depuis ma naissance, et lâOeuvre de Maria Valtorta. LâEsprit mâaide Ă©galement bien sĂ»r en tout cas jâespĂšre, et jâose espĂ©rer que, si je faisais fausse route, Emmanuel et dâautres amis du forum me reprendraient avec douceur et fermetĂ©. Je ne peux mâĂ©carter de cette Ćuvre et encore moins la renier car jâai tout reçu dâelle une meilleure comprĂ©hension de la foi, une meilleure comprĂ©hension des Evangiles, une meilleure comprĂ©hension de mon Seigneur et MaĂźtre. Bon, bien sĂ»r, il nây a pas eu que Maria Valtorta, il y a eu une gradation dans mon Ă©volution spirituelle, mais elle est clairement la pierre angulaire qui mâa permis de devenir celle que je suis aujourdâhui. Ou plutĂŽt JĂ©sus est la pierre angulaire qui mâa permis de grandir et il mâa littĂ©ralement mis LâEvangile tel quâil mâa Ă©tĂ© rĂ©vĂ©lĂ© dans les mains pour que je me nourrisse dâune façon spĂ©ciale Ă cette Ćuvre. Il savait que jâĂ©tais assoiffĂ©e parce quâon ne mâapprenait rien de concret sur la foi, et il savait que je boirais Ă lâeau de son CĆur, comme un bĂ©bĂ© boit au sein de sa mĂšre. Et de fait, jâĂ©tais une page blanche quand jâai ouvert le premier tome. Câest Lui qui a Ă©crit tout le spiritualitĂ© dâaujourdâhui est valtortienne, tant cette Ćuvre mâa marquĂ©e. Mais je ne suis pas non plus fermĂ©e que sur Maria Valtorta, il y a Ă©normĂ©ment de mystiques et de saints que je veux dĂ©couvrir Gabrielle Bossis, saint Padre Pio, sainte Faustine, et bien dâautres encore. LâEglise regorge de trĂ©sors, et moi qui suis une fervente lectrice, jâai hĂąte de dĂ©couvrir tous ces beaux Ă©crits quâelle nous recommande de poste la seconde partie de mon message dans un second temps, je m'attarderai plus sur le commentaire de Youtube Fraternellement,AnayelEvelyn,Concernant le commentaire de Youtube que vous avez tirĂ©, jâai lâimpression quâil sâattarde plutĂŽt sur les faits qui entourent la publication de lâĆuvre. Or, il faut resituer ces Maria Valtorta, Marie dâAgreda et Anne-Catherine Emmerich Il semble qu'elle est en contradiction sur de nombreux points avec d'autres mystiques.. qui elles, sont reconnues par l'Eglise. Lisez plutĂŽt Anne Catherine Emmerich, Marie d'Agreda, Sainte Brigitte de SuĂšde.. etc.. Les Ă©crits dâAnne-Catherine Emmerich et Marie dâAgreda ne sont pas aussi fiables que ceux de Maria mâ la premiĂšre, Clemens Brentano, qui recueillait ses visions, a cru bon dâenrichir les visions par ses propres dĂ©ductions. Des faits, des discours, des attitudes semblent avoir Ă©tĂ© ajoutĂ©s Ă lâĂ©crit cardinal JosĂ© Saraiva Martins dĂ©clare La bienheureuse Anne-Catherine Emmerick, ne nous a laissĂ© que trois lettres dont lâauthenticitĂ© soit sĂ»re. Les autres Ă©crits, qui lui sont attribuĂ©s par erreur, ont des origines diverses les âvisionsâ de la Passion du Christ ont Ă©tĂ© annotĂ©es, réélaborĂ©es trĂšs librement et sans contrĂŽle par lâĂ©crivain allemand Clemens Brentano et ont Ă©tĂ© publiĂ©es en 1833 sous le titre ''La douloureuse passion de Notre Seigneur JĂ©sus-Christ''. [âŠ] Les Ćuvres en discussion ne peuvent donc pas ĂȘtre considĂ©rĂ©es comme des Ćuvres Ă©crites ou dictĂ©es par Anne-Catherine Emmerick ni comme des transcriptions fidĂšles de ses dĂ©clarations et de ses rĂ©cits, mais comme une Ćuvre littĂ©raire de Brentano qui a procĂ©dĂ© Ă de telles amplifications et manipulations quâil est impossible dâĂ©tablir quel est le vĂ©ritable noyau attribuable Ă la bienheureuse. Maria Valtorta nâa jamais retravaillĂ© ses Ă©crits elle annotait les copies dactylographiĂ©es ou ajoutait des rĂ©flexions dans la marge. Il nây a donc pas eu de âpollution extĂ©rieureâ par un tiers, si tant est quâon accepte lâidĂ©e quâil sâagisse dâune rĂ©vĂ©lation Marie dâAgreda, ses Ă©crits ne sont pas non plus aussi fiables que ceux de Valtorta parce quâelle Ă©crit ses visions dix ans plus tard, et elle en vient Ă brĂ»ler son manuscrit Ă la demande dâun de ses confesseurs. Elle réécrit ensuite son oeuvre. Elle a certainement fait de son mieux, mais nous qui ne sommes que des crĂ©atures, je nâose imaginer lâampleur de la tĂąche pour se rappeler tout ce quâelle a vu. Les vicissitudes de la narration des visions, notamment la distance entre leur rĂ©daction et les visions initiales, ainsi que les pressions psychologiques auxquelles Marie d'AgrĂ©da fut soumise, ont introduit des Ă©lĂ©ments de l'Ă©poque comme le confirmera JĂ©sus Ă Maria Valtorta, une autre voyante "Sâil faut rĂ©pĂ©ter toute une sĂ©rie de visions en ne les ayant plus sous les yeux, aprĂšs un long intervalle de temps, il retombe sans cesse dans sa propre personnalitĂ© et dans les habitudes de son Ă©poque". De lĂ trois dĂ©fauts - un langage artificiellement recomposĂ©, - une abondance en superstructures, - avec une superfĂ©tation du merveilleux. Pour ce qui concerne Maria Valtorta, elle Ă©crit instantanĂ©ment ce quâelle voit, et si elle contemple une seconde fois la vision, elle lâĂ©crit une nouvelle fois sans retoucher Ă la vision ne veut pas dire que Anne-Catherine Emmerich et Marie dâAgreda ne doivent pas ĂȘtre lues, au contraire, elles sont une sources dâĂ©dification, mais en termes de fidĂ©litĂ© » et vĂ©racitĂ© » des faits, câest Maria Valtorta qui tĂ©moigne le plus fidĂšlement ce quâelle a ne me prononce pas sur Brigitte de SuĂšde que je ne connais pas du tout mais jâai dĂ©jĂ lu quelques extraits de son oeuvre et je les avais bien tout cela pour dire que certes, on peut tout Ă fait lire Anne-Catherine Emmercih et Marie dâAgreda, mais leurs oeuvres nâont pas leur perfection quâelles avaient au tout dĂ©but quand elles voyaient les visions. On ne retrouve pas ce dĂ©faut chez Maria Valtorta, puisquâelle Ă©crit sur-le-champ ce quâelle voit, sans retoucher Ă ses visions. Puisque ces trois mystiques ont eu des conditions dâĂ©criture diffĂ©rentes, il ne faut pas sâĂ©tonner quâon retrouve des contradictions entre informations, voilĂ les deux sources que jâai Ă©tĂ© consultĂ©es pour rĂ©pondre Ă ce sujet je recommande ce fil La mise Ă lâIndex En 1949 l'ouvrage est examinĂ© par la CongrĂ©gation pour la doctrine de la foi appelĂ©e alors Saint-Office en charge de ces questions. Loin de recevoir l'imprimatur, il est interdit de publication, comme l'indique l'article de L'Osservatore Romano en date du 6 janvier 1960 Il y a environ dix ans [donc environ 10 ans avant 1960] il circulait d'Ă©paisses pages dactylographiĂ©es qui contenaient des prĂ©tendues visions et rĂ©vĂ©lations. Ă ce moment-lĂ l'AutoritĂ© EcclĂ©siastique compĂ©tente avait prohibĂ© l'impression de ces pages dactylographiĂ©es et avait commandĂ© qu'elles fussent retirĂ©es de la circulation[12]. » Jâaurais bien aimĂ© savoir de quel article Ă©tait tirĂ© cet extrait, mais ce nâest pas grave. Si jamais ça a Ă©tĂ© repris de WikipĂ©dia, jâattire quand mĂȘme lâattention sur le fait quâil y a quelques personnes qui censurent cette page, sans accepter quoi que ce soit qui appuie lâĆuvre. Pour ce qui concerne lâinterdiction de 1960, il faut bien savoir que - LâĆuvre de Maria Valtorta ne fut condamnĂ©e que pour une raison disciplinaire, le dĂ©faut dâimprimatur, et non dogmatique. Cet imprimatur nâest plus formellement requis pour de telles Ćuvres. - LâĆuvre a Ă©tĂ© examinĂ©e et certifiĂ©e par des autoritĂ©s compĂ©tentes sur les plans dogmatique, thĂ©ologique, biblique et exĂ©gĂ©tique. - Ses soutiens se recrutent dans la sphĂšre des Pontifes et des saints. Lâouvrage de Maria Valtorta fut censurĂ©e au titre de lâarticle 1385, paragraphe 1, § 2 du Code de droit canonique de 1917, en vigueur au temps de Maria Valtorta. Il stipulait quâaucun livre touchant Ă un sujet religieux ne peut ĂȘtre Ă©ditĂ© sans imprimatur. Hors câĂ©tait le cas de la vie de JĂ©sus de Maria Valtorta qui ne pouvait fournir une attestation Ă©crite dans ce sens. Il sâagit dâune condamnation disciplinaire et non doctrinale. Les condamnations doctrinales sont rĂ©gies par un autre article du code le § 1399. On imagine mal dâailleurs que des souverains Pontifes, des cardinaux, des thĂ©ologiens et des biblistes aient pu soutenir une Ćuvre contraire Ă la foi, voire mĂȘme futile ou nocive. Cela est du simple bon sens. La censure intervient en dĂ©cembre 1959 plus de trois ans aprĂšs la publication du premier tome juin 1956. Il faut dire quâentre-temps le Pape Pie XII, qui avait encouragĂ© la publication, Ă©tait mort ceci explique cela. Benoit XVI et Maria Valtorta En ce qui concerne les Ćuvres de Maria Valtorta, dans un courrier datĂ© du 31 janvier 1985 adressĂ© au cardinal Siri, archevĂȘque de GĂȘnes, le cardinal Joseph Ratzinger, successeur d'Alfredo Ottaviani Ă la tĂȘte de la CongrĂ©gation pour la doctrine de la foi, confirme que leur diffusion ne serait pas opportune »[19]. Il Ă©crit Ă ce propos L'Index conserve toute sa valeur morale, par laquelle il n'est pas opportun de diffuser ou de recommander une Ćuvre dont la condamnation n'a pas Ă©tĂ© dĂ©cidĂ©e Ă la lĂ©gĂšre mais pour des raisons mĂ»rement rĂ©flĂ©chies, afin de neutraliser les dommages qu'une telle publication peut causer aux fidĂšles les plus naĂŻfs ». Dans ce cas-lĂ , vous ne savez pas la rĂ©action de BenoĂźt XVI dans les annĂ©es 90. Je mets un extrait ici Il [BenoĂźt XVI] lisait volontiers lâHomme Nouveau, un magazine dirigĂ© alors par Marcel ClĂ©ment. LâabbĂ© AndrĂ© Richard y publiait rĂ©guliĂšrement des articles trĂšs favorables Ă la mystique italienne. Ce qui donna lâoccasion au cardinal Ratzinger dâintervenir. Mais le mieux est dâĂ©couter GeneviĂšve Esquier, journaliste Ă Marie de Nazareth raconter les faits dont elle fut tĂ©moin directe Quand j'Ă©tais journaliste Ă L'Homme Nouveau, dans les annĂ©es 90, nous publiions des articles trĂšs positifs sur Maria Valtorta, jusqu'au jour oĂč le cardinal Ratzinger, alors prĂ©fet de la CongrĂ©gation pour la Doctrine de la Foi, a Ă©crit Ă Marcel ClĂ©ment, directeur du journal qu'il connaissait bien, pour lui demander de suspendre les articles sur Valtorta, au motif qu'il y avait quelques doutes sur l'orthodoxie de ses propos, notamment en matiĂšre de thĂ©ologie du mariage. Il se demandait s'il n'y avait pas quelques relents de jansĂ©nisme chez elle et voulait prendre le temps d'Ă©tudier ses Ă©crits. Marcel ClĂ©ment a rĂ©uni la rĂ©daction du journal pour nous annoncer que non seulement pendant un temps indĂ©fini, on ne publierait plus rien sur Maria Valtorta, mais qu'on suspendait aussi la vente de ses livres Ă la librairie de l'Homme Nouveau, oĂč on en vendait beaucoup ! Ă peu prĂšs un an plus tard, le cardinal Ratzinger a Ă nouveau Ă©crit Ă Marcel ClĂ©ment pour le remercier de son obĂ©issance et pour lui dire qu'il pouvait reprendre la publication et la vente des ouvrages de Valtorta, car ils ne contenaient rien qui aille contre la doctrine de l'Ăglise. Pour info, le cardinal Ratzinger Ă©tait un lecteur trĂšs assidu de l'Homme Nouveau. HĂ©las, je ne possĂšde pas copie de cette lettre qui doit se trouver dans les papiers de ClĂ©ment, ou mĂȘme encore dans les dossiers de l'Homme Nouveau. Mais j'en ai Ă©tĂ© le tĂ©moin oculaire et auditif ! La rĂ©daction de Marie de Nazareth rajoute nous recherchons cette lettre actuellement dans les archives de lâHomme Nouveau, mais le tĂ©moignage est trĂšs fiable ». Effectivement, il est corroborĂ© par une autre personne qui souhaite cependant rester Nihil obstat du PrĂ©fet de la CongrĂ©gation pour la foi a Ă©tĂ© confirmĂ©e par Mgr Roman Danylak administrateur apostolique de lâĂglise grĂ©co-catholique pour lâest-canadien le cardinal Ratzinger, Ă©crit-il, en lettres privĂ©es, a reconnu que cette Ćuvre est exempte d'erreurs de doctrine ou de morale » [5]. Pour lire la position de Benoit XVI, il faut aller ici Emilio Pisani, le pĂ©chĂ© originel et lâexpression de lâHomme-Dieu » Ă l'initiative du cardinal Ratzinger et de la CongrĂ©gation, la ConfĂ©rence des Ă©vĂȘques italiens demande Ă l'Ă©diteur de Maria Valtorta de publier un dĂ©menti Ă l'intĂ©rieur des volumes qui indique clairement, dĂšs la toute premiĂšre page, que les "visions" et les "dictĂ©es" auxquelles il est fait allusion sont simplement des formes littĂ©raires utilisĂ©es par l'auteur pour raconter la vie de JĂ©sus Ă sa maniĂšre. Elles ne peuvent ĂȘtre considĂ©rĂ©es comme Ă©tant d'origine surnaturelle ». .... Depuis lors, plusieurs thĂ©ologiens catholiques, dont le prĂȘtre jĂ©suite Mitch Pacwa[14], ont rĂ©expliquĂ© pour quelles raisons l'Ăglise catholique a clairement condamnĂ©, Ă plusieurs reprises, l'ouvrage de Maria Valtorta. Ils ont relevĂ© de nombreuses et graves incohĂ©rences thĂ©ologiques, incompatibles avec le dogme catholique par exemple, le pĂ©chĂ© originel » est dĂ©crit comme une scĂšne d'attouchements sexuels ou encore Maria Valtorta dĂ©signe JĂ©sus-Christ sous le nom de l'Homme-Dieu » alors que pour le catholicisme il est Dieu fait homme »[32]. Pour la premiĂšre partie de la citation, je rĂ©ponds ceci Les auteurs de la note rappellent que Mgr Tettamanzi adressa le 6 mai 1992 une lettre Ă Emilio Pisani, lâĂ©diteur de Maria Valtorta, dans laquelle il lui demandait pour le bien des lecteurs et dans lâesprit dâun authentique service de la foi de lâĂglise, de dĂ©clarer clairement dĂšs les premiĂšres pages que les âvisionsâ et les âdictĂ©esâ reproduites ne peuvent pas ĂȘtre considĂ©rĂ©es dâorigine surnaturelle, mais comme de simples formes littĂ©raires que lâauteur a utilisĂ© pour raconter, Ă sa façon, la vie de JĂ©sus ».Cependant, ils ne disent pas que M. Pisani rĂ©pondit Ă Mgr Tettamanzi par Ă©crit ne pas avoir lâautoritĂ© de dĂ©clarer de lui-mĂȘme que les âvisionsâ et les âdictĂ©esâ pouvaient ĂȘtre dâorigine surnaturelle ou non, mais ĂȘtre prĂȘt Ă imprimer sur tous les volumes une telle dĂ©claration si elle Ă©tait Ă©tablie de maniĂšre officielle par lâautoritĂ© ecclĂ©siastique compĂ©tente. Il nâobtint jamais de rĂ©ponse.Donc, M. Pisani nâa pas manquĂ© Ă son devoir. Quâon me cite explicitement oĂč le pĂ©chĂ© originel est dĂ©crite comme une scĂšne dâattouchements sexuels. Moi qui ai lu toute lâĆuvre, je nâai jamais lu ce lâexpression de lâHomme-Dieu, il nây a rien de contradictoire en cela, puisque JĂ©sus est vrai Homme et vrai Dieu. En tout cas, je ne vois pas oĂč est le problĂšme... V. Le tournevis Sur un plan plus anecdotique, l'ouvrage prĂ©sente des anachronismes, par exemple l'usage de tournevis Ă l'Ă©poque christique. Je ne connais pas cette histoire de tournevis. Jâai retrouvĂ© ceci sur le site On trouve, sous la plume de Maria Valtorta, des mots anachroniques certains sont dus Ă la traduction française interprĂ©tative, par exemple "jockey" Ă la place du mot original "aurige". Le traducteur a voulu, de bonne foi, "acculturer" dans le monde contemporain les visions du passĂ©. Sur ce principe, il emploie aussi des mots comme "usine" Ă la place "d'atelier". Chaque fois que nous l'avons pu, nous avons restituĂ© le mot original aprĂšs l'avoir vĂ©rifiĂ© dans la version italienne de rĂ©fĂ©rence. D'autres sont impropres comme "tournevis". Maria Valtorta dĂ©crit les scĂšnes qu'elle voit. Manquant du terme technique exact, il lui arrive d'utiliser l'analogie "qui ressemble Ă ...", avec les mots de sa qui ressemble Ă un tournevis est probablement un ciseau Ă bois, une gouge ou un bĂ©dane Ă cette Ă©poque les outils du charpentier ressemblaient beaucoup Ă ceux de notre Ă©poque. Comme il s'agit des mots mĂȘmes de Maria Valtorta, nous les avons laissĂ© tel quel. Au lecteur de se faire sa propre La traduction française nâest pas parfaite sur le forum Maria Valtorta, un membre a relevĂ© que le mot âanimoâ et âanimaâ qui ont deux sens diffĂ©rents en italien Ă©taient traduits par âĂąmeâ, alors quâon devrait probablement distinguer âĂąmeâ et âespritâVII. Sept condamnations ? L'Ăglise catholique n'est jamais revenue sur cette condamnation, prononcĂ©e au minimum sept fois en 1949, 1959, 1960, 1961, 1985 et deux fois en 1993. Je me permets de taguer Valtortiste91 car cette affirmation me semble erronĂ©e. Sâil y avait eu sept condamnations, officieuses ou officielles, je crois que les plus grands dĂ©fenseurs de lâĆuvre le erreur de ma part, il nây a pas eu de condamnation officielle de lâEglise dâun point de vue doctrinal et thĂ©ologique. Comme je lâĂ©nonçais plus haut, lâIndex portait sur un dĂ©faut dâimprimatur câest-Ă -dire une autorisation dâimprimer. Le reste concerne surtout des avertissements de lâEglise qui se remet Ă la conscience mĂąture des fidĂšle ». MĂȘme le rĂ©cent avertissement de la CEF ne condamne pas le contenu spirituel de lâ aux observations de lâOsservatore Romano, il y vraiment moyen de remettre leurs contestations dans le contexte de lâ Le CEV et les prĂȘtres qui soutiennent lâOeuvre Selon l'Ă©diteur En 1985, le fils de Michele Pisani, premier Ă©diteur de Maria Valtorta, Emilio Pisani créé une sociĂ©tĂ© privĂ©e ad hoc, le Centro Editoriale Valtortiano CEV. Les statuts du CEV indiquent que la sociĂ©tĂ© a pour "vocation spĂ©cifique et prioritaire de dĂ©velopper, documenter et diffuser la connaissance de Maria Valtorta, de sa personne, de ses Ă©crits, de ses idĂ©aux, au moyen de l'impression et de la vente de ses Ćuvres littĂ©raires". Le CEV parle du soutien de plusieurs ecclĂ©siastiques de haut rang qu'aurait reçus L'Ăvangile tel qu'il m'a Ă©tĂ© rĂ©vĂ©lĂ©, avant et aprĂšs sa mise Ă l'Index. Ces tĂ©moignages ont Ă©tĂ© exclusivement publiĂ©s par le CEV et n'ont Ă©tĂ© confirmĂ©s par aucune autre source. " En espĂ©rant que cela vous aide Ă discerner. Je peux citer trois prĂȘtres qui dĂ©fendaient lâoeuvre - Mgr RenĂ© Laurentin- Le PĂšre Yannick Bonnet ;- Le frĂšre Benjamin de Don Bosco, dâailleurs, vous retrouvez son tĂ©moignage sur n'est pas facile de devoir, souvent, rĂ©pĂ©ter et rĂ©tablir les faits face Ă tant d'affirmations issues de rumeurs ou de faits dĂ©formĂ©s et partagĂ©s sans pourtant une nĂ©cessitĂ© afin que la VĂ©ritĂ© soit Anayel, d'abord pour ton tĂ©moignage personnel, si fort et si important, et ensuite pour ce travail pour rĂ©tablir les lutte des anges et des dĂ©mons dans les Ă©vĂšnements du est le modĂšle de la vie 19 juin Je fais prĂ©cĂ©der la transcription de deux mots dâexplication. JâĂ©tais en train de prier; il Ă©tait midi et je priais encore parce que, au cours des six heures de la matinĂ©e, jâavais Ă©tĂ© interrompue si souvent que je nâavais pas pu terminer mes oraisons matinales. La derniĂšre interruption la visite dâune jeune maman angoissĂ©e. Bref, il Ă©tait midi et je nâavais pas pu me concentrer en paix pendant dix minutes dâ que je pratiquais abondamment la patience je pensais, pour me consoler, aux paroles entendues trĂšs tard hier soir, et je me promettais de les copier [1] pour apporter un peu de douceur Ă mon cĆur. Car ce sont des paroles dâune trĂšs haute suavitĂ©. Jâen ai encore lâĂąme toute parfumĂ©e. Au lieu de cela, voilĂ que je dois interrompre ma priĂšre pour Ă©crire ce que je vais copier maintenant et qui me semble ĂȘtre la rĂ©ponse Ă une de vos questions, formulĂ©e dans une lettre, question Ă laquelle je ne pensais plus. Et maintenant que jâai commencĂ© par ce prologue, je continue, copiant dâabord les paroles dâaujourdâhui et puis celles dâhier soir. JĂ©sus dit "Il y a quelques jours, le PĂšre Migliorini a Ă©crit quâil Ă©tait perplexe face Ă la vĂ©ritable source de lâactuel flĂ©au "parce quâun rĂšgne divisĂ© en lui-mĂȘme nâest plus un rĂšgne [2]". Je montrerai au PĂšre que cela est possible, la division Ă©tant purement apparente. Lucifer, dans ses manifestations, a toujours essayĂ© dâimiter Dieu. Tout comme Dieu a donnĂ© Ă chaque nation son ange tutĂ©laire, ainsi Lucifer lui a donnĂ© son dĂ©mon. Mais comme les diffĂ©rents anges des nations obĂ©issent Ă un seul Dieu, ainsi les diffĂ©rents dĂ©mons des nations obĂ©issent Ă un seul donnĂ© par Lucifer dans lâĂ©vĂšnement prĂ©sent aux divers dĂ©mons ne change pas selon les Ă©tats. Câest un seul et mĂȘme ordre pour tous. DâoĂč on peut comprendre que le rĂšgne de Satan nâest pas divisĂ© et donc ordre peut ĂȘtre Ă©noncĂ© de la façon suivante "Semez lâhorreur, le dĂ©sespoir, les erreurs pour que les peuples se dĂ©tachent de Dieu en le maudissant". Les dĂ©mons obĂ©issent et sĂšment horreur et dĂ©sespoir, Ă©teignent la foi, Ă©tranglent lâespoir, dĂ©truisent la charitĂ©. Sur les ruines, ils sĂšment la haine, la luxure, lâathĂ©isme. Ils sĂšment lâenfer Et ils rĂ©ussissent car ils trouvent le terrain dĂ©jĂ propice. Mes anges aussi luttent pour dĂ©fendre le pays que je leur ai assignĂ©. Mais mes anges ne trouvent pas un terrain propice. Ils sont donc perdants face Ă leurs ennemis infernaux. Pour vaincre, ils devraient ĂȘtre aidĂ©s par des esprits vivant dans et pour le bien. Vivant en moi. Ils en trouvent. Mais ils sont trop peu nombreux par rapport Ă ceux qui ne croient pas, qui nâaiment pas, qui ne pardonnent pas, qui ne savent pas souffrir. Il convient de le rĂ©pĂ©ter "Satan a demandĂ© de vous passer au crible [3]". Et le crible rĂ©vĂšle que la corruption existe comme au temps du dĂ©luge, corruption aggravĂ©e par le fait que vous avez eu le Christ et son Ăglise, tandis quâau temps de NoĂ© ce nâĂ©tait pas le cas. Je lâai dĂ©jĂ dit [4] et je le rĂ©pĂšte "Câest une lutte entre le Ciel et lâEnfer". Vous nâĂȘtes quâun paravent mensonger. DerriĂšre vos troupes se battent les anges et les dĂ©mons. DerriĂšre vos prĂ©textes se cache la vraie raison la lutte de Satan contre le Christ. Câest une des premiĂšres sĂ©lections de lâhumanitĂ©, dont la derniĂšre heure approche, pour sĂ©parer la moisson des Ă©lus de la moisson des rĂ©prouvĂ©s. Malheureusement, la moisson des Ă©lus est maigre comparĂ©e Ă lâautre. Quand le Christ viendra pour vaincre lâĂ©ternel adversaire dans son ProphĂšte, il en trouvera peu qui soient marquĂ©s par la Croix dans leur esprit." Et voici les paroles dâhier soir. JĂ©sus dit "Pour obtenir les vĂ©ritables fruits de lâEucharistie, il ne faut pas la considĂ©rer comme un Ă©pisode qui se rĂ©pĂšte Ă des moments plus ou moins Ă©loignĂ©s, mais en faire la pensĂ©e de base de sa en pensant Ă Moi-Eucharistie qui mâapprĂȘte Ă venir ou qui suis venu en vous, faisant de cette rencontre un prĂ©sent continu qui dure aussi longtemps que dure votre vie. Ne pas vous sĂ©parer de moi dans votre esprit, Ćuvrer dans le rayon qui jaillit de lâEucharistie, ne jamais sortir de son orbite comme des planĂštes qui tournent autour du soleil et vivent grĂące Ă lui. En cela aussi je te propose Marie comme modĂšle. Son union avec moi doit ĂȘtre le modĂšle de ton union avec moi. La vie de Marie, ma MĂšre, fut entiĂšrement eucharistique. La vie de Maria, la petite victime, doit ĂȘtre entiĂšrement eucharistique. Si Eucharistie signifie communion, Marie vĂ©cut eucharistiquement pendant presque toute sa vie [5]. Car jâĂ©tais en ma MĂšre avant dâĂȘtre au monde comme homme. Et je ne cessai point dâĂȘtre en elle lorsque je ne fus plus de ce monde comme homme. Nous ne nous sommes plus sĂ©parĂ©s du moment oĂč lâobĂ©issance fut sanctifiĂ©e jusqu'Ă la hauteur de Dieu et oĂč je devins chair dans son sein si pur que les anges, en comparaison, le sont moins, si saint quâaucun ciboire pour mâaccueillir nâest tel. Seulement dans le sein de Dieu y a-t-il une saintetĂ© plus parfaite que celle de Marie. Elle est, aprĂšs le Dieu Unique en Trois Personnes, la Sainte des vous Ă©tait accordĂ©, Ă vous mortels, de voir la beautĂ© de Marie telle quâelle est, vous en seriez ravis et sanctifiĂ©s. Il nây a pas de comparaison dans lâUnivers qui serve Ă vous dire ce quâest ma MĂšre. Soyez saints et vous la verrez. Et si voir Dieu est la joie des bienheureux, voir Marie est la joie de tout le Paradis. Car en elle, non seulement se dĂ©lectent les chĆurs des anges et la foule des saints, mais le PĂšre, le Fils et lâEsprit Saint la contemplent comme lâĆuvre la plus belle de leur TrinitĂ© dâamour. Nous ne nous sommes jamais sĂ©parĂ©s. Elle aspirait Ă moi, avec toute la force de son cĆur virginal et immaculĂ©, en attendant le Messie qui avait Ă©tĂ© promis. Communion trĂšs pure de dĂ©sir qui mâattirait les profondeurs du Ciel. Communion encore plus vive du moment de la bienheureuse annonciation jusquâĂ lâheure de ma mort sur la croix. Nos esprits Ă©taient toujours unis par lâamour. Communion dâamour trĂšs intense et dâimmense douleur pendant mon martyre et aux jours de ma sĂ©pulture. Communion eucharistique aprĂšs la glorieuse RĂ©surrection et lâAscension, jusquâĂ lâAssomption qui fut lâĂ©ternelle union de la MĂšre trĂšs pure et du Fils divin. Marie fut lâĂąme eucharistique parfaite. Elle savait retenir son Dieu par un amour ardent, une puretĂ© superangĂ©lique, une adoration continue. Comment aurais-je pu me sĂ©parer de ce cĆur qui vivait de moi ? Je restais mĂȘme aprĂšs la consommation des espĂšces. Les paroles que je dis Ă ma MĂšre pendant les trente-trois ans oĂč je fus son fils sur la terre ne sont rien comparĂ©es aux entretiens que je-Eucharistie eus avec Elle-Ciboire. Mais ces paroles-lĂ sont trop divines et trop pures pour quâesprit humain puisse les connaĂźtre et bouche humaine les rĂ©pĂ©ter. Dans le temple de JĂ©rusalem, seul le prĂȘtre entrait dans le Saint des Saints oĂč se trouvait lâArche du Seigneur. Mais dans le temple de la JĂ©rusalem cĂ©leste, moi seul, Dieu, jâentre et connais les secrets de lâArche trĂšs sainte quâest Marie, ma dâimiter Marie. Et puisque câest une chose trop ardue, demande Ă Marie de tâaider. Ce qui est impossible Ă lâĂȘtre humain est possible Ă Dieu, et trĂšs possible si on le demande en Marie, avec Marie, par Marie."[1] Voir la note de bas de page n° 4 dans la dictĂ©e du 7 juin 1943.[2] Cf. Luc 11, 17-18.[3] Cf. Luc 22, 31.[4] Dans la dictĂ©e du 4 juin 1943Source don du Coeur de JĂ©sus Le 20 juinLa Sainte TrinitĂ© [1] JĂ©sus dit "Maintenant que tu as vu [2], as-tu compris ce quâest lâEucharistie? Câest mon CĆur que je vous distribue. Je ne pouvais vous faire un don plus grand et plus aimant.[3] Quand vous recevez la Communion, si vous saviez me voir, moi qui vous donne mon cĆur, nâen seriez-vous pas Ă©mus ? La foi devrait ĂȘtre trĂšs forte, et trĂšs forte la charitĂ© pour vous le faire voir. Cette vision mentale ne devrait pas constituer un don exceptionnel de ma part, mais devrait ĂȘtre la rĂšgle, la douce rĂšgle. Et ce serait la rĂšgle si vous Ă©tiez rĂ©ellement mes disciples. Alors [4] vous me verriez et vous mâentendriez prononcer les paroles de la consĂ©cration sur le pain et sur le vin, rompre et distribuer le pain, vous lâoffrant de mes propres mains [5]. Mon prĂȘtre disparaĂźtrait parce que je me superposerais Ă lui pour vous dire "Voici le Corps du Seigneur JĂ©sus Christ, mon Corps qui doit vous garder pour la vie Ă©ternelle". Et Ă la lumiĂšre de lâamour vous verriez que je vous offre mon propre cĆur, la partie Ă©minemment parfaite de mon corps trĂšs parfait, celle dont jaillit la charitĂ© mĂȘme. Jâai fait cela par amour pour vous je me suis donnĂ© moi-mĂȘme. Et jâai fait cela pour toi aujourdâhui jâai soulevĂ© le voile du MystĂšre et je tâai fait connaĂźtre comment je viens Ă vous, comment je me donne Ă vous, ce que je vous donne de moi, mĂȘme si vous ne savez pas voir et comprendre. Câest assez pour aujourdâhui. Il nây a pas dâautres mots Ă dire. Regarde et adore."[1] Lâauteur note au crayon dans la marge Ăcrit avant la Communion et interrompu par sa venue se rĂ©fĂ©rant au pĂšre Migliorini.[2] Ceci est expliquĂ© dans le texte du 23 juin.[3] CEC § 1374 - Le mode de prĂ©sence du Christ sous les espĂšces eucharistiques est unique. Il Ă©lĂšve lâEucharistie au-dessus de tous les sacrements et en fait "comme la perfection de la vie spirituelle et la fin Ă laquelle tendent tous les sacrements" S. Thomas dâA., s. th. 3, 73, 3. Dans le trĂšs saint sacrement de lâEucharistie sont "contenus vraiment, rĂ©ellement et substantiellement le Corps et le Sang conjointement avec lâĂąme et la divinitĂ© de notre Seigneur JĂ©sus-Christ, et, par consĂ©quent, le Christ tout entier" Cc Trente DS 1651. " Cette prĂ©sence, on la nomme rĂ©elleâ, non Ă titre exclusif, comme si les autres prĂ©sences nâĂ©taient pas rĂ©ellesâ, mais par excellence parce quâelle est substantielle, et que par elle le Christ, Dieu et homme, se rend prĂ©sent tout entier " MF 39.LâĂąme, citerne de grĂące dans le dĂ©sert. Le pĂ©chĂ© de lâavarice 21 juin JĂ©sus dit "Dans les pays dâOrient, il nâest pas inusitĂ© de trouver de grandes citernes dâeau situĂ©es justement Ă des endroits si arides quâon sâĂ©tonne dây trouver autant dâeau. Elles sont alimentĂ©es par des veines secrĂštes, enfouies sous le sable ou les roches calcaires qui distillent depuis des siĂšcles cette richesse bĂ©nie dans dâĂ©normes rĂ©servoirs sĂ©culaires. Tout autour il y a des palmiers et dâautres plantes, bien vertes car elles bĂ©nĂ©ficient de lâhumiditĂ© que dĂ©gage le sol. Cette vĂ©gĂ©tation garde lâeau fraĂźche et la protĂšge du soleil brĂ»lant qui dessĂšche tout dans les environs. Les citernes sont la bĂ©nĂ©diction des dĂ©serts. La bontĂ© du CrĂ©ateur a mis ces veines dâeau dans les profondeurs du sol par pitiĂ© des humains et il continue de les alimenter depuis le premier jour de la Terre. Les caravanes affluent Ă ces citernes, les animaux du dĂ©sert y accourent, et il nâest pas rare qu'un petit village sâĂ©lĂšve tout prĂšs dans la fraĂźcheur de lâoasis, village dont on peut dire quâil vit grĂące Ă lâeau qui y coule. Je vais maintenant tirer une comparaison pour lâĂąme. La citerne qui recueille les eaux pour son bien et le bien dâautrui est lâĂąme qui sait accueillir la grĂące qui coule en elle, intarissable, par la bontĂ© de Dieu. Sa propre vie et celle des autres, qui sont en contact avec elle, en profitent et deviennent luxuriantes de fruits Ă©ternels, tandis que les plus dĂ©shĂ©ritĂ©s, les malheureux qui ne savent pas faire bon usage de la grĂące, les prodigues qui la gaspillent, les coupables qui la perdent peuvent, au contact de cette Ăąme, sâen nourrir, sâen abreuver et rĂ©flĂ©chir Ă combien douce est lâeau du Seigneur; ils sont portĂ©s Ă rĂ©pĂ©ter le cri de la Samaritaine Seigneur, donne-moi de cette eauâ [1]. Crois quâen vĂ©ritĂ©, si quelquâun me demandait Ă boire, je lui donnerais tout de suite, fĂ»t-il le plus grand des pĂ©cheurs, lâeau vive de la grĂące. Mais une rĂ©flexion sâimpose. Quâarriverait-il si lâeau que distillent les profondeurs de la terre trouvait une citerne aux bords endommagĂ©s ? Lâeau dĂ©borderait et se perdrait dans le sol, formant de la boue dont ne jouiraient que les animaux visqueux et les insectes nuisibles. Les gens de ces contrĂ©es arides prennent grand soin de leurs citernes et ils en rĂ©parent les Ă©rosions pour que pas mĂȘme une goutte du prĂ©cieux Ă©lĂ©ment ne se perde. Pour que la grĂące remplisse ton Ăąme, fais bien attention Ă ce que rien nâendommage ton esprit. Les dĂ©faillances de la fidĂ©litĂ© Ă la grĂące sont autant dâattentats Ă lâintĂ©gritĂ© de la citerne mystique dans laquelle je verse sans cesse lâeau qui jaillit dâune source de vie et qui donne la vie. Donc, grande attention et grande fidĂ©litĂ©. De plus, grande humilitĂ©. Les plantes vertes qui poussent avec luxuriance grĂące Ă lâhumiditĂ© du sol et qui servent Ă garder lâeau fraĂźche, empĂȘchant le soleil de la faire Ă©vaporer, sont lâhumilitĂ© elle se fait luxuriante dans lâĂąme qui sait cultiver la grĂące et sa luxuriance empĂȘche le soleil de lâorgueil de consumer lâeau si prĂ©cieuse. Et puis, grande charitĂ©. La citerne ne vit pas pour elle-mĂȘme. Elle vit pour les autres, elle a Ă©tĂ© créée pour les autres. Autrement son existence serait inutile. LâĂąme que je comble de mes dons de grĂące doit se rĂ©jouir que tous viennent puiser en elle. Ne commets pas le vilain pĂ©chĂ© de lâavarice spirituelle en voulant thĂ©sauriser pour toi seule les richesses que je te donne. Je te les donne gratuitement, mais tu dois les partager gĂ©nĂ©reusement avec les autres. Pour ce qui est des priĂšres et des souffrances, tu le fais, mais pour ce qui est de mes paroles, tu es dâune avarice honteuse DĂ©barrasse-toi de ce dĂ©faut. J'ai parlĂ© aux foules; je nâai pas chuchotĂ© seulement Ă lâoreille des amis. Jâai parlĂ© aux amis et aux ennemis, aux Juifs et aux Gentils, Ă quiconque venait dans le rayon de ma voix. Jâentends bien que ce que je dis Ă mes amis maintenant ne reste pas trĂ©sor enfoui par lâavare. Ce serait un manque Ă la charitĂ©, lequel pourrait bien mâinciter Ă punir lâavare et le mĂ©fiant â avare, car il garde tout pour lui, mĂ©fiant, parce quâil croit que je nâai pas dâautres monnaies Ă donner. Mes richesses sont telles que les firmaments ne suffiraient pas Ă les contenir. Elles se renouvellent Ă chaque instant, Ă chaque battement, en termes humains, de ce grand cĆur qui est le pivot de notre TrinitĂ©. Vie intarissable, crĂ©ation continue, renouvellement donc avec libĂ©ralitĂ© ce que je te donne. Avec charitĂ©, avec gĂ©nĂ©rositĂ©, avec humilitĂ©. Ces paroles divines qui coulent en toi sont une lame Ă deux tranchants. Sur lâun se trouve lâhumilitĂ©, sur lâautre, lâorgueil. Un tranchant donne la vie, lâautre donne la mort. Car chaque don de Dieu oblige celui qui le reçoit Ă une plus grande perfection; il risque, dans le cas contraire, dâappesantir le jugement de Dieu sur sa tĂȘte. Ă celui Ă qui il a Ă©tĂ© beaucoup donnĂ©, beaucoup sera demandĂ© [2]. Grande humilitĂ©, donc. Donne anonymement comme je donne gratuitement. Par justice pense que rien nâest Ă toi, mais tout est Ă moi. Par respect souviens-toi que ce sont les paroles de Dieu et il serait indĂ©cent de les faire passer pour tiennes. Par vĂ©ritĂ© dire quâelles sont de toi serait un mensonge. Et maintenant, va prier. Je te donne ma paix." Maintenant, câest moi qui parle il est 8h45 du matin. JâĂ©tais en train de prier; je venais Ă peine de commencer lorsque ceci est arrivĂ©. Pour mâĂ©pargner un peu de peine, parce que jâai trĂšs mal au dos, jâai Ă©crit directement dans le cahier [3] . De toute façon, vous [4] mâavez promis dâen faire une copie. Comme vous voyez, nâayant pas Ă©tĂ© dĂ©rangĂ©e par des bavardages inutiles, jâai pu Ă©crire sous dictĂ©e et, hormis un mot mal Ă©crit en premiĂšre page, et que jâai refait, il nây a pas de ratures. Cette parabole des eaux me plaĂźt beaucoup. Elle me rafraĂźchit lâĂąme et la chair, brĂ»lante de fiĂšvre tout comme lâĂąme qui a toujours peur de se tromper. Jâai effectivement un peu dâavarice spirituelle et je me dĂ©pouille Ă contrecĆur des dons que me fait le bon JĂ©sus. Jâai lâimpression de mâarracher un morceau de cĆur et de le jeter sous les pieds dâautrui [5]. Mais je mâen corrigerai. Comme vous voyez, de mon lit, la main dans celle de JĂ©sus, jâai fait un beau voyage dans les pays du sud. Jamais je nâaurais pu me lâimaginer quand je me suis rĂ©veillĂ©e ce matin dâun sommeil court et interrompu... JĂ©sus sait que jâaime voyager et il mâa transportĂ©e parmi les palmiers et les gazelles.[1] Cf. Jean 4, 15.[2] Cf. Luc 12, 48.[3] Voir la note n° 4 du 7 juin.[4] Le pĂšre Migliorini.[5] Dans les notes du 13 mai Maria explique au pĂšre Migliorini les raisons de sa difficultĂ© Ă partager ses expĂ©riences jamais perdre Dieu de vueLe 22 juin 23h30. JĂ©sus dit "Un des secrets pour atteindre Ă la saintetĂ© est le suivant ne jamais dĂ©tourner lâesprit dâune pensĂ©e quâil doit soutenir toute la vie, celle de Dieu. La pensĂ©e de Dieu est comme la note sur laquelle on entonne le chant de lâĂąme. As-tu remarquĂ© les artistes ? Ils bougent, vont et viennent, et ils ne semblent jamais regarder en bas de la scĂšne. Mais en fait, ils ne quittent jamais des yeux le maĂźtre de musique qui leur donne la mesure. LâĂąme aussi, pour ne pas se tromper ou ĂȘtre distraite â ce qui la ferait se tromper â doit tenir le regard fixĂ© sur Dieu. Parler, travailler, marcher, mais sans que lâĆil mental perde jamais Dieu de vue. Un deuxiĂšme point pour atteindre Ă la saintetĂ© ne jamais perdre sa foi dans le Seigneur. Quoi quâil arrive, croire que cela arrive par la bontĂ© de Dieu. Sâil sâagit dâune chose pĂ©nible, mĂȘme mauvaise, et donc voulue par des forces Ă©trangĂšres Ă Dieu, penser que Dieu la permet par Ăąmes qui savent voir Dieu nâimporte oĂč savent aussi changer toute chose en devises Ă©ternelles. Les choses mauvaises sont des devises qui nâont pas cours. Mais si vous savez les prendre comme il faut, elles acquiĂšrent cours lĂ©gal et elles vous procurent le Royaume Ă©ternel [1]. Câest Ă vous de rendre bon ce qui ne lâest pas, de transformer les Ă©preuves, les tentations, les malheurs â qui ruinent complĂštement les Ăąmes dĂ©jĂ croulantes â en autant dâĂ©tais et de fondations pour Ă©riger le temple qui ne meurt pas le temple de Dieu en vous dans le prĂ©sent, le temple de la bĂ©atitude dans lâavenir, dans mon Royaume."[1] Dans l'ĂpĂźtre aux Romains 8, 28, Saint-Paul Ă©crit "⊠Toutes choses concourent au bien de ceux qui aiment DieuâŠ"Source ciboire de lâEucharistie et co-RĂ©demptrice par sa 23 juin 9h â 10h JĂ©sus dit âDans lâautre rencontre eucharistique, je tâai fait voir ce quâest lâEucharistie. Aujourdâhui je vais te montrer une autre vĂ©ritĂ© eucharistique. Si lâEucharistie est le cĆur de Dieu [1], Marie est le ciboire de ce cĆur. Regarde ma MĂšre, lâĂ©ternel ciboire vivant dans lequel descendit le Pain qui vient du Ciel. Quiconque veut me trouver, mais me trouver dans la plĂ©nitude de mes qualitĂ©s, doit chercher ma MajestĂ©, ma Puissance, ma DivinitĂ© dans la douceur, dans la puretĂ©, dans la charitĂ© de Marie. Câest elle qui fait de son cĆur le ciboire pour le cĆur de son Dieu et du vĂŽtre. Le Corps du Seigneur sâest fait chair dans le sein de Marie, et câest ma MĂšre qui vous lâoffre avec le sourire, comme si Elle vous offrait son petit Enfant bien-aimĂ© dĂ©posĂ© dans le berceau de son cĆur maternel trĂšs pur. Câest une joie pour Marie dans le Ciel que de vous donner son petit, son Seigneur. Avec le Fils, elle vous donne son cĆur sans tache, ce cĆur qui a aimĂ© et souffert Ă un degrĂ© infini. Lâon croit gĂ©nĂ©ralement que ma MĂšre nâa souffert que moralement. Câest faux. La MĂšre des mortels a connu tout genre de souffrance. Non parce quâelle lâavait mĂ©ritĂ© â elle Ă©tait immaculĂ©e et elle ne portait pas en elle lâhĂ©rĂ©ditĂ© douloureuse dâAdam â mais parce que, Ă©tant co-RĂ©demptrice et MĂšre de tout le genre humain [2], elle devait consommer le sacrifice jusquâau fond et sous toutes ses formes. Câest pourquoi elle subit, en tant que femme, les inĂ©vitables souffrances de la femme qui conçoit un enfant elle souffrit les fatigues de la chair alourdie par mon poids, elle souffrit en me donnant le jour [3], elle souffrit pendant la fuite hĂątive, elle souffrit du manque de nourriture, du froid, de la chaleur, de la soif, de la faim, de la fatigue, de la pauvretĂ©. Pourquoi nâaurait-elle pas souffert si moi, Fils de Dieu, fus soumis aux souffrances propres Ă lâhumanitĂ© ? Ătre saints ne signifie pas ĂȘtre exempts des misĂšres de la matiĂšre. De plus, ĂȘtre des rĂ©dempteurs signifie ĂȘtre particuliĂšrement sujets aux misĂšres de la chair qui est douloureusement sensible. On exerce et on atteint la saintetĂ© et la rĂ©demption de toutes sortes de façons, mĂȘme avec des maux de dents, par exemple. Il suffit que la crĂ©ature fasse des misĂšres de la chair un instrument de mĂ©rite pour soi et non de pĂ©chĂ©. Marie et moi avons fait des misĂšres de la nature humaine autant de poids de rĂ©demption pour vous. Encore maintenant, ma MĂšre souffre quand elle vous voit rebelles Ă moi, si sourds Ă la grĂące. La saintetĂ©, je le rĂ©pĂšte, ne signifie pas exclusion de la douleur, mais au contraire, imposition de la douleur. Remercie donc Marie, qui me donne Ă toi avec un sourire de MĂšre, pour toute la douleur que lui a valu dâĂȘtre ma MĂšre. Vous ne pensez jamais Ă dire merci Ă Marie dans le sein de laquelle je devins chair ! Cette chair que maintenant je vous donne pour vous nourrir Ă la vie assez contemple-moi et adore-moi, rayonnant dans lâEucharistie, dans le trĂŽne vivant quâest le sein de Marie, ma MĂšre trĂšs pure et la vĂŽtre.â Maintenant câest moi qui explique. Dimanche, non, le vendredi 18, il me semblait voir JĂ©sus Ă cĂŽtĂ© de mon lit; je vous [4] en ai dit un mot. Mais il ne faisait rien. Le dimanche 20, avant que vous nâarriviez, pendant que vous Ă©tiez ici et aprĂšs votre venue pour la Communion, il me semblait voir JĂ©sus, non plus Ă cĂŽtĂ© de mon lit, mais au pied du lit, en train de me donner lâhostie. Mais il nâavait pas de pyxide [5] dans les mains il tenait son CĆur quâil me donnait comme une hostie en se lâenlevant de la poitrine. Il Ă©tait majestueux et infiniment doux. Puis, il mâexpliqua le sens de cette vision. Vous lâavez sĂ»rement trouvĂ© dans le cahier [6] en date du 20 juin. Ce matin, je vois la Madone. Elle semble assise, elle sourit avec amour, mais tristement. Elle porte une mante [7] foncĂ©e qui lui descend de la tĂȘte, ouverte sur sa robe Ă©galement foncĂ©e, on dirait brune. AuÂtour de la taille, elle a une ceinture foncĂ©e. On dirait trois tons de brun. Sur la tĂȘte, sous la mante, elle doit avoir un voile blanc parce que jâen entrevois un filet blanc. Au milieu de sa poitrine rayonne une Hostie trĂšs grande et trĂšs belle. Et â ce qui constitue lâaspect le plus admirable de la vision â on dirait quâun trĂšs bel enfant apparaĂźt Ă travers les EspĂšces qui ressemblent Ă un magnifique quartz câest du pain mais ça ressemble Ă un quartz brillant. LâEnfant-Dieu fait chair. La Madone, qui tient les bras ouverts pour ouvrir sa mante, me regarde, puis elle incline le visage et son regard en adoration vers lâHostie qui scintille dans sa poitrine. Dans sa poitrine et non sur sa poitrine. Câest comme si, par des rayons X mystiques, je pouvais voir dans la poitrine de Marie, ou mieux encore, comme si des rayons X faisaient apparaĂźtre Ă lâextĂ©rieur ce quâil y a Ă lâintĂ©rieur de Marie. Presque comme si celle-ci avait un corps sans opacitĂ©. Je ne peux pas expliquer. Bref, je vois cela et JĂ©sus me lâexplique [8]. La Vierge ne parle pas. Elle sourit seulement. Mais son sourire est aussi Ă©loquent que mille mots et plus encore. Comme jâaimerais savoir peindre pour pouvoir reproduire ma vision et vous la montrer. Et surtout, je voudrais vous faire voir les diffĂ©rentes luminositĂ©s. Il y en a trois la premiĂšre, dâune suavitĂ© paisible, est constituĂ©e par le corps de Marie; câest lâenveloppe extĂ©rieure et protectrice de la deuxiĂšme luminositĂ©, vive et rayonnante, constituĂ©e par la grande hostie. Je dirais, pour employer des termes humains, une lumiĂšre victorieuse, qui sert dâenveloppe intĂ©rieure au Bijou divin qui resplendit comme une flamme liquide dâune indescriptible beautĂ©, et qui, dans sa beautĂ© infinie, est infiniment doux câest le petit JĂ©sus souriant de toutes ses jeunes chairs tendres et innocentes, Ă la fois de par sa nature de Dieu et son Ăąge de petit enfant. La troisiĂšme splendeur, sous les voiles des deux autres, ne peut ĂȘtre dĂ©crite par aucune comparaison. Il faut penser au soleil, Ă la lune, aux Ă©toiles, prendre toutes les diffĂ©rentes lumiĂšres des astres et en faire un seul tourbillon de lumiĂšre qui est de lâor fondu, diamant fondu, et ceci donne une pĂąle image de ce que voit mon cĆur en cette heure de bĂ©atitude. Que sera donc le Paradis enveloppĂ© de cette lumiĂšre ?De mĂȘme, il nây a aucune comparaison apte Ă exprimer la douceur du sourire de Marie. Royal, saint, chaste, aimant, triste, invitant, compatissant... Ce sont des mots qui disent un et qui devraient dire mille pour sâapprocher de ce quâest ce sourire virginal, maternel, cĂ©leste. [1] Voir les dictĂ©es du 4 juin et du 21 juin.[2] Ăve, MĂšre des vivants GenĂšse 3,20 et Marie MĂšre du Vivant. Il sâagit ici de lâHumanitĂ© rĂ©gĂ©nĂ©rĂ©e dans le Christ.[3] Ceci doit ĂȘtre compris Ă la lumiĂšre des dictĂ©es du 7 septembre, du 15 septembre, du 27 septembre, du 8 dĂ©cembre, du 18 dĂ©cembre, du 25 dĂ©cembre, du 29 dĂ©cembre. De plus, dans lâĆuvre monumentale sur la vie du Seigneur que Maria Valtorta Ă©crira, on peut lire que la maternitĂ© divine de la Vierge ne comporta en elle aucune douleur physique, celle-ci Ă©tant le fruit du pĂ©chĂ© originel, de la tache duquel elle fut prĂ©servĂ©e; mais que la Vierge Marie Ă©tant Co-RĂ©demptrice, elle souffrit toutes sortes de douleurs, causĂ©es par les humains et les circonstances, mĂȘme en ce qui a trait Ă la conception et lâaccouchement virginaux.[4] Le pĂšre Migliorini, son confesseur.[5] Pixyde Vase avec couvercle oĂč l'on conserve l'Eucharistie.[6] Dans le cahier n°3, en date du 20 juin.[7] Mante = manteau, ou plus exactement cape.[8] Dans la dictĂ©e du 20 "petit Horeb" de MariaJĂ©sus-Eucharistie et les Ăąmes innocentes parmi les ruines de la guerreLe 24 juin JĂ©sus dit "Maintenant tu comprends ce que je voulais dire par ces rappels bibliques et quel rapport ils ont avec toi [1]. Tu comprends pourquoi je dis que ceci est ton petit Horeb [2] dâavant et dâaprĂšsâ, phrase qui tâavait occupĂ© lâesprit pendant plusieurs jours et que, dans ton ignorance de la Bible, tu nâarrivais pas Ă expliquer. Tu as aussi compris pourquoi, depuis hier matin, je te chuchote que tu as fait pendant longtemps ce que fit autrefois mon vieux serviteur et prophĂšte [3]. Tu nâoublieras jamais lâĂ©pisode Ă cause de la peine que tâa coĂ»tĂ©e de rechercher le passage qui sây rĂ©fĂšre. Quand le PĂšre [4] obĂ©it Ă mon inspiration â car tout ce qui est bien pour les Ăąmes sâaccomplit grĂące Ă mon inspiration â et tâapporta la Bible [5] pour que tu en prennes connaissance, jâaurais pu te dire oĂč trouver le passage auquel je me rĂ©fĂ©rais. Mais câeĂ»t Ă©tĂ© trop facile. Jâai voulu que tu le trouves par toi-mĂȘme pour te persuader toujours davantage que ce nâest pas une illusion, mais bien la vĂ©ritĂ©. Tu es si soupçonneuse ! Jâai dĂ» tâamener lentement, trĂšs lentement, au point oĂč tu en es maintenant parce que tu tâobstinais, par peur, comme une petite chĂšvre rĂ©tive. Câest pour cela quâĂ ta priĂšre dâhier jâai rĂ©pondu par ces paroles-lĂ . Ne crois-tu peut-ĂȘtre pas que cela arriverait comme çà ? Oui. Les humains ont du courage pour me frapper. Mais non pour venir prĂšs de moi, attirĂ©s par mon amour. Ils croient aveuglĂ©ment au Mal et dans le Prince du Mal. Lui, ils le suivent sans crainte, dĂšs quâil se manifeste sous une de ses infinies formes aux noms infinis. Mais ils ne croient pas, ou croient trĂšs mal, au Bien et dans le Dieu du Bien, et ils fuient devant ses manifestations. Ils sont couverts de fautes et ils imitent Adam lorsquâil se cacha du CrĂ©ateur aprĂšs avoir pĂ©chĂ© dans lâĂden [6]. Pour ne pas avoir peur de ma voix et de mon visage, il faut une Ăąme vide de fautes graves. Les imperfections nâempĂȘchent pas quâil subsiste encore en vous ce minimum de courage qui vous permet dâentendre ma Parole sans vous Ă©vanouir. Si pour la mĂ©riter vous aviez dĂ» ĂȘtre sans imperfections, aucun mortel ne lâaurait entendue, hormis ma MĂšre. Vois-tu ? Tu as dĂ» dâabord subir une vĂ©ritable opĂ©ration de reconstruction et de bonification spirituelle menĂ©e par moi, avec ton aide, pour pouvoir arriver Ă mĂ©riter et Ă supporter ma Parole et ma Vue. Câest logique. Le pĂ©chĂ©, mĂȘme vĂ©niel, signifie parentĂ© avec le dĂ©mon. Dieu ne peut ĂȘtre lĂ oĂč est le dĂ©mon. Je pourrais terroriser les pĂ©cheurs avec une vision terrible dans laquelle jâapparaĂźtrais comme le Dieu en colĂšre qui juge et punit. Et quelquefois je lâai fait pour conquĂ©rir des cĆurs particuliers que je voulais vraiment pour moi et que je ne pouvais gagner que par ce moyen. Mais ce sont des cas rares. Je prĂ©fĂšre attirer avec lâAmour. Et celui qui a une liaison coupable avec le dĂ©mon ne peut ressentir lâAmour. VoilĂ pourquoi je ne montre pas aux foules mon visage tout amour. Je le garde pour ceux qui mâaiment et je leur donne la mission de parler aux plus sourds en rĂ©pĂ©tant ma parole, et leur demande de devenir des petites copies de moi CharitĂ© et RĂ©demption, Amoureux et Victime. Un jour, je viendrai pour tous. Le dernier. Mais seuls ceux dont lâĂąme aura Ă©tĂ© purifiĂ©e par lâamour durant leur vie pourront soutenir sans tomber dans lâabĂźme, mon visage, mon regard, ma voix dont le tonnerre bouleversera les firmaments et fera trembler les abĂźmes.â Maintenant jâexplique, sinon vous nây comprendrez rien. Il y a une dizaine de jours, peut-ĂȘtre un peu plus, alors que, dans un Ă©tat de demi-sommeil, je pensais au Seigneur, jâentendis ma chĂšre, mon adorĂ©e Voix me dire âTu es sur ton petit Horeb. Ne lâoublie pasâ. Depuis, jâavais entendu maintes fois rĂ©pĂ©ter, pour moi seule, cette phrase âCeci est ton petit Horeb dâavant et dâaprĂšsâ. Jâavais beau me triturer lâesprit pour en tirer une lumiĂšre historique ou gĂ©ographique, je ne trouvais rien. Je voulais vous en parler, parce que jâavais compris quâil sâagissait de quelque chose de biblique comme lâaffaire des dix justes [7]. Mais voilĂ quâau moment mĂȘme oĂč je mâĂ©tais dĂ©cidĂ©e Ă vous le demander, vous mâapportez la Bible. TrĂšs bien ! Je me dis. Je vais pouvoir trouver. Et jâai commencĂ© Ă la lire patiemment, dĂ©cidĂ©e Ă la lire de la premiĂšre parole Ă la derniĂšre. Mais je nâavais encore rien trouvĂ©. Hier matin, aprĂšs avoir transcrit les paroles de JĂ©sus et dĂ©crit la vision dans mes propres mots, je fis cette priĂšre âOh ! JĂ©sus, pourquoi ne montres-tu pas Ă tout le monde combien tu es divinement beau et divinement bon ? Si les hommes te voyaient tel que je te vois, ils ne pourraient pas ne pas comprendre ta bontĂ© infinie et tâaimer dâun amour qui les rendrait bons. Marta Diciotti voudrait que tu montres ton visage en colĂšre pour faire peur [8]. Moi, au contraire, je te demande de montrer ton visage aimant pour conquĂ©rir les Ăąmes comme tu mâas conquiseâ. Et JĂ©sus a rĂ©pondu âCe serait inutile. Lâamour nâest pas compris. Si jâapparaissais ainsi, certains se moqueraient de moi, dâautres me fuiraient. Ne lâas-tu pas fait toi-mĂȘme ? Pendant des annĂ©es et des annĂ©es, tu mâas Ă©chappĂ©. Et pourtant je tâapparaissais toujours revĂȘtu de mon amour dans les rĂȘves et les inspirations. Pendant des annĂ©es encore, tu as eu peur de mes manifestations et, lorsque je mâapprochais, tu faisais comme mon vieux serviteur et prophĂšte tu te cachais le visage pour ne pas me voir. Jâai dĂ» te prĂ©parer avec une patience infinie et mĂȘme maintenant, au fond, tu crains un peu que ce ne soit une illusion. Et tu as ma paix ! Que feraient ceux qui nâont pas ma paix mais la guerre dĂ©moniaque au cĆur...â Lorsque jâentendis cela, je me suis dit quâil fallait absolument chercher qui Ă©tait ce serviteur et prophĂšte et ce quâĂ©tait lâHoreb. Et hier soir, je me suis consacrĂ©e Ă une promenade biblique. Jâai cherchĂ© dans les prophĂštes. Rien. Jâai trouvĂ© le nom dâHoreb et jâai compris quâil sâagissait dâune montagne. Mais câĂ©tait trop peu. Je lisais plus avant, je revenais en arriĂšre; jâavais la tĂȘte qui Ă©clatait et je ne trouvais rien. Les sirĂšnes [9] ont retenti aprĂšs avoir priĂ© pour les victimes des bombardements, jâai repris mon incursion biblique. Je ne trouvais toujours rien. Pas Ă©tonnant ! Dans mon Ă©norme ignorance, jâĂ©tais convaincue que MoĂŻse nâavait rien Ă voir avec ce qui mâoccupait et ... je le nĂ©gligeais. Ătant donnĂ© que je ne trouvais vraiment rien, jâai priĂ© lâEsprit Saint de me le faire trouver. JâĂ©tais dĂ©cidĂ©e Ă savoir cette nuit-lĂ au risque de me retrouver le lendemain matin en train de feuilleter la Bible. Et lâEsprit Saint mâa dit âLis lâExodeâ. Jâai trouvĂ© tout de suite. JâĂ©tais tout prĂšs, parce que je suis Ă la fin de la GenĂšse, et jâallais chercher loin ! Maintenant je sais et je suis contente. Qui aurait imaginĂ© que lâHoreb Ă©tait le SinaĂŻ ? Dans ma bĂȘtise, je savais que MoĂŻse Ă©tait allĂ© sur le SinaĂŻ et je me disais donc que MoĂŻse nâavait rien Ă voir avec lâ pourquoi JĂ©sus dit que ceci est mon petit Horeb dâavant et dâaprĂšs et que je ressemble Ă son serviteur et prophĂšte. En effet, jâai trouvĂ© ici la voix de Dieu; en effet, jây suis montĂ©e sans penser Ă Dieu, en suivant la route commune, comme MoĂŻse derriĂšre son troupeau; en effet, lorsque je mây attendais le moins, jây ai reçu les paroles de JĂ©sus et... jâai couvert mon visage parce que je nâosais pas le regarder. Mais maintenant, jâai appris Ă le regarder. Il mây a habituĂ©e. Et je retourne volontiers sur lâHoreb. VoilĂ qui est plus clair. Merci, mon PĂšre, de mâavoir donnĂ© le moyen de lire la Bible. Cela me rendra moins sotte et je comprendrai mieux. Aujourdâhui, 24 juin, JĂ©sus dit encore "Aujourdâhui aussi [10], fĂȘte de mon Corps divin [11], Satan mâa frappĂ© dans mes Ă©glises et dans mes enfants [12]. Je ne passe pas triomphalement, hostie de paix, Ă travers vos quartiers, sur des tapis de fleurs, parmi les hosannas. Je tombe au milieu des dĂ©combres, dans le fracas dâenfer de la haine contre la charitĂ©, dĂ©chaĂźnĂ©e dans toute sa force. Les fleurs de ce jour, Corpus Domini du temps de la colĂšre, sont mes enfants tuĂ©s. Et bienheureux parmi eux ceux qui tombent innocents et dont la mort, dĂ©nuĂ©e de rancune, devient belle comme un martyre. On ne voit pas mon Sang parmi le sang des morts. Je garde ma blancheur Ă©clatante dâHostie. Câest le sang des autres qui mâĂ©clabousse il est la cruautĂ© de ceux qui sont asservis Ă lâEnnemi, laquelle me blesse et, avec moi, blesse ceux qui sont des hosties comme moi. Du plus grand parmi vous â droit comme sur une croix mystique entre le temple et le ciel, blessĂ©, couvert de crachats, transpercĂ©, flagellĂ©, comme son Seigneur, par le mensonge vendu Ă lâEnnemi â au plus petit enfant Ă©gorgĂ© tel un agneau innocent. Mais ces hosties ne sont pas immolĂ©es en vain. En elles, il nây a pas de tache de haine. Ce sont les victimes, Ă©ternellement bienheureuses dâĂȘtre victimes ! Mes enfants les plus chers, mes vrais enfants, portent mon signe. Je vous ai tous marquĂ©s, vous qui mâaimez et que jâaime. Encore plus que la tiare qui le couronne, ce signe est un indicateur divin sur le front de mon Pierre actuel [13], le Pontife de paix en qui ne vit aucun levain de haine. Plus que toute aurĂ©ole, ce signe resplendit sur la tĂȘte des victimes qui tombent avec moi sous les armes de Satan et qui sont les prĂ©curseurs du deuxiĂšme avĂšnement du Christ [14].Et que les mĂȘmes anges des Ă©glises frappĂ©es, lesquels prient et adorent les Hosties renversĂ©es, recueillent les Ăąmes innocentes qui seront consolĂ©es de leurs pleurs au Ciel.â[1] Cette allusion est expliquĂ©e Ă la fin de la catĂ©chĂšse JĂ©sus a laissĂ© Maria Valtorta, ignorante de la Bible, y chercher lâĂ©pisode quâĂ©voquait lâHoreb.[2] Le Mont Horeb, dans le SinaĂŻ, est le lieu oĂč MoĂŻse reçut de Dieu sa mission de libĂ©rer son peuple et recueillit son Nom de YHWH Exode, chapitre 3. Câest lĂ quâil reçut plus tard les dix commandements Exode, chapitre 20, et oĂč le prophĂšte Ălie rencontra Dieu 1 Rois 19, 8-18.[3] MoĂŻse qui se voile la face Ă lâapproche du buisson ardent.[4] Le pĂšre Migliorini, confesseur de Maria Valtorta.[5] Maria Valtorta reçut sa premiĂšre Bible Ă cette Ă©poque elle avait 47 ans. Elle ne connaissait auparavant que les quatre Ăvangiles.[6] Cf. GenĂšse 3, 8.[7] DĂ©jĂ aperçu dans la catĂ©chĂšse du 11 juin On nâa trouvĂ© aucun passage oĂč Maria Valtorta donne des prĂ©cisions sur la lacuneâ des dix justes, laquelle revient plusieurs fois dans le volume et qui est de toute Ă©vidence une rĂ©fĂ©rence biblique, probablement Ă GenĂšse 18, 32 Abraham obtient de Dieu quâil ne dĂ©truise pas Sodome sâil sây trouve dix justes, ce que Dieu lui accorde, mais il nây en avait pas dix.[8] Voir la catĂ©chĂšse du 3 juin.[9] Les sirĂšnes qui annonçaient les attaques aĂ©riennes pendant la guerre.[10] Comme dans la dictĂ©e du 4 juin.[11] FĂȘte du Corps divin autrement appelĂ©e Corpus Domini un peu plus loin dans le texte, est popularisĂ©e sous le nom de FĂȘte-Dieu ou FĂȘte du Saint-Sacrement. Elle est cĂ©lĂ©brĂ©e le jeudi qui suit la fĂȘte de la TrinitĂ©, soit soixante jours aprĂšs PĂąques. Actuellement, le nom officiel de la fĂȘte, dans lâĂglise catholique, est "SolennitĂ© du corps et du sang du Christ". Elle commĂ©more la prĂ©sence rĂ©elle de JĂ©sus-Christ dans l'Eucharistie. En 1943 cette fĂȘte tombait le 24 juin, fĂȘte de la saint Jean-Baptiste.[12] Le 24 juin les bombardiers Lancaster de la RAF bombardent la base navale italienne de La Spezia, Ă 60 km de Viareggio oĂč demeure Maria Valtorta. Ă cette occasion, les bombardiers mettent en Ćuvre la technique du "shuttle" navette, consistant Ă partir d'Angleterre, bombarder l'Allemagne, se ravitailler en Afrique du nord, bombarder l'Italie et revenir en Angleterre. Il sâagit probablement de lâĂ©vĂšnement commentĂ© par JĂ©sus. Le mĂȘme jour, la RAF bombarde lourdement Elberfeld, dans la Ruhr.[13] Pie XII, qui fut pape de 1939 Ă 1958.[14] Le "deuxiĂšme avĂšnement" peut dĂ©signer lâultime PentecĂŽte qui verra le triomphe du Christ dans les cĆurs, soit le retour du Christ en gloire pour le jugement dernier. Ce sont deux phase successives des temps ultimes de la Terre Cf. La Vierge des derniers temps, Mgr RenĂ© Laurentin, Debroise, Salvator 2014.Source des choses de la 25 juin JĂ©sus dit "Maria, nâimite jamais les hommes qui sâemportent pour des choses terrestres. Ils se font mutuellement du tort, sâentretuent, se nuisent de mille façons pour des choses sans vĂ©ritable importance, mais qui sont grandes seulement dans leurs perceptions y a tant dâespace dans mon Royaume ! Infinies sont les demeures que jây ai construites pour mes Ă©lus ! Vis, vis pour lâesprit et laisse tomber tout ce qui nâest pas esprit. Ce ne sont que des scories sans importance. Il faut tâen libĂ©rer, de toutes, mĂȘme de la plus petite. Sois une Ăąme dĂ©liĂ©e, libre, lĂ©gĂšre, agile. Imite les oiseaux que jâai créés. Il suffit Ă une hirondelle, pour se reposer du grand vol, dâun brin de paille sur la crĂȘte de la vague. Ă un rossignol, il suffit pour chanter dâun frĂȘle petit rameau au sommet dâun arbre. MĂȘme si la mer est agitĂ©e, lâhirondelle ne coule pas; le brin de paille suffit Ă la soutenir jusquâau prochain vol. MĂȘme sâil y a peu de soleil dans le feuillage, le rameau suffit au rossignol pour trouver le soleil et chanter. Utilise toi aussi les choses de la terre comme le rossignol et lâhirondelle. Comme des appuis qui aident mais qui ne sont pas indispensables au vol et au chant et quâon laisse sans regret quand ils ne servent plus. Car ce sont lâaile et la gorge qui donnent le vol et le chant, et non le brin de paille ou le rameau. Il en est de mĂȘme pour les Ăąmes. Ce nâest pas la terre qui donne le Ciel, mais le Ciel qui donne la terre, et vous devez vous servir de la terre pour prendre votre Ă©lan vers le Ciel, non pour y mettre les racines malsaines dâun attachement coupable aux choses qui ne sont pas Ă©ternelles. Seuls Dieu et les choses de Dieu sont Ă©ternels et mĂ©ritent votre attachement. Quand jâai inspirĂ© le PĂšre Migliorini Ă te demander ta petite autobiographie [1], je lâai fait parce que je savais quâil tâen serait venu un bien. Tu as expulsĂ©, en lâĂ©crivant, toute lâamertume, tout le poison, tout le ferment que la vie avait dĂ©posĂ©s en toi. Tu tâen es purifiĂ©e. Tu avais besoin de te redire Ă toi-mĂȘme tout ce que tu avais souffert et de le dire Ă un cĆur chrĂ©tien. Câest ce qui console le plus aussi longtemps quâon est un ĂȘtre humain. Tu avais besoin de faire, pour ainsi dire, une comptabilitĂ© spirituelle pour voir combien tu avais donnĂ© Ă Dieu et reçu de lui, et combien tu avais donnĂ© aux humains et reçu dâeux. ConsidĂ©rĂ©es une par une, les choses de la vie sont ou trop noires, ou trop roses, et on est parfois induit en erreur dans leur Ă©valuation. Mais alignĂ©es, encastrĂ©es comme les morceaux dâune mosaĂŻque, elles nous permettent de voir que le noir est nĂ©cessaire pour que le rose ne paraisse pas trop effrontĂ©. On voit que tout entre harmonieusement dans le dessein voulu pour vous par la BontĂ© mĂȘme, et que ce que vous avez reçu dâelle est infiniment supĂ©rieur Ă ce que vous avez donnĂ©, Ă Dieu aussi bien quâau prochain. Alors lâĂ©goĂŻsme, lâorgueil, la rancĆur tombent, lâĂąme devient reconnaissante, humble, charitable et elle arrive au pardon total. Oh ! Ceux qui pardonnent ! Ils sont ma copie la plus, ressemblante parce que moi, jâai pardonnĂ© Ă tous et je continue de pardonner, Alors lâhomme devient pourquoi jâai voulu que tu subisses cette Ă©preuve pĂ©nible aussi. Tu as souffert en te rappelant et en Ă©crivant, mais ton Ăąme sâest dĂ©pouillĂ©e de tant dâhumanitĂ© qui entravait ton Ă©volution de crĂ©ature trĂšs humaine Ă crĂ©ature spirituelle. Tu as fait comme une chrysalide qui sort de son cocon lâenveloppe qui tâemprisonnait est tombĂ©e telle une chose morte et ton Ăąme a ouvert ses ailes. Maintenant sache les garder toujours dĂ©ployĂ©es pour te maintenir trĂšs haut dans le rayon de Dieu. Quant au reste, entends-en lâĂ©cho, vois-en le reflet que ma Parole soit la seule voix dans ton cĆur et ton JĂ©sus, la seule chose que tu vois. Puis, je viendrai et il y aura la paix sans fin."[1] Son autobiographie a Ă©tĂ© Ă©crite deux mois dĂ©pouiller de toute angoisse spirituelle pour se fixer sur puissances de l'ĂąmeLe 26 juin JĂ©sus dit "DĂ©pouillez-vous, non seulement de ce qui constitue un poids dâhumanitĂ©, mais aussi de ce qui est lâinquiĂ©tude spirituelle. Je vais tâexpliquer ce que jâentends par cela pour que tu nâinterprĂštes pas mal mon expression. LâinquiĂ©tude spirituelle nâest pas le fait de tendre Ă Dieu sainement, de toutes ses forces intellectuelles. LâinquiĂ©tude spirituelle, câest cette anxiĂ©tĂ© qui envahit parfois mĂȘme les Ăąmes les plus avancĂ©es en saintetĂ© et qui consiste en la peur de ne pas arriver Ă faire tout ce quâon voudrait accomplir, spirituellement parlant, tout ce que Dieu semble vouloir de lâĂąme; peur de se dĂ©tacher de lâoraison de crainte de ne pas pouvoir goĂ»ter le flot limpide de douceur que je vous envoie, peur de ne plus pouvoir le retrouver. Ces craintes sont un reste dâhumanitĂ© qui continue de sâinfiltrer dans la spiritualitĂ© et lui nuit. Il faut suivre la voie de lâesprit avec fermetĂ© et calme. Sans aucune anxiĂ©tĂ©, aucune crainte. Câest moi qui crĂ©e le temps. Nâen aurai-je donc pas autant quâil en faut pour chaque Ăąme qui se confie Ă moi ? Câest moi qui fais couler en vous les flots de la grĂące; je sais donc en rĂ©gler le flux et vous envoyer mes lumiĂšres aux moments les plus propices. Si quelque chose vous dĂ©range pendant lâoraison, ce nâest pas une raison pour vous faire du souci. En autant que ce nâest pas vous qui vous en dĂ©tachez volontairement, pour des motifs humains. Dans ce cas, il est certain que la source se tarit ou est dĂ©tournĂ©e vers dâautres Ăąmes ouvertes Ă lâoraison. Mais si vous devez vous en dĂ©tacher pour la charitĂ© envers le prochain, cela ne tarit pas la source de lumiĂšre ni la dĂ©tourne, mais au contraire lâaugmente et lâattire, car qui a la charitĂ© a Dieu, et qui a Dieu a ses lumiĂšres. Ne sois donc jamais anxieuse. Prie, Ă©coute, mĂ©dite, souffre, travaille, repose-toi calmement, me faisant confiance. Je suis un HĂŽte parfait. Je sais faire la conversation et je sais me taire selon que je vois celui qui me reçoit en mesure de mâĂ©couter ou non. Que dirais-tu dâun invitĂ© qui ne te quitterait pas dâune semelle, tâempĂȘchant de penser aux nĂ©cessitĂ©s de la maison, surtout un jour de rĂ©ception ? Tu dirais quâil ne connaĂźt pas les premiĂšres rĂšgles de la biensĂ©ance et les obligations ordinaires dâune maĂźtresse de maison. Mais je suis JĂ©sus; je sais donc tout. Quand ton prochain te dĂ©tourne de lâoraison et de ta conversation avec moi, je ne m'en offusque pas et tu ne dois pas tâĂ©nerver. Sois patiente et charitable. Je serai patient et silencieux. Puis, une fois ton acte de charitĂ© terminĂ©, je te parlerai de façon plus lumineuse quâavant. Si au contraire tu tâinquiĂštes et tâĂ©nerves, la lumiĂšre sâassombrit comme si un nuage venait sâinterposer entre ton Soleil et ton Ăąme. Aie confiance, aie confiance, aie confiance en ton JĂ©sus. Quelque grand que puisse ĂȘtre ton amour, il est infiniment petit comparĂ© Ă mon amour pour toi. Aie donc confiance. Mon Pain, qui nâest pas seulement Eucharistie qui nourrit, mais aussi Parole qui instruit, ne te manquera jamais si tu restes bonne et confiante." "Il est dâune importance suprĂȘme pour qui veut avancer dans la voie du Ciel de savoir maintenir les pouvoirs de lâĂąme [1] fermement en Dieu. Quand cela se produit, lâĂąme est en sont les puissances de lâĂąme? Je vais faire une comparaison humaine. Comment est faite la roue ? Dâun cercle, de nombreux rayons fixĂ©s au cercle, dâun anneau qui rĂ©unit les rayons et les fait tourner autour dâun moyeu [2]. De cette façon, la roue est fonctionnelle. Si une des parties est brisĂ©e, elle le sera moins, mais si lâanneau est brisĂ©, elle ne le sera plus du tout. Et maintenant, fais bien attention, ma petite Maria qui Ă©coutes ton MaĂźtre. Le cercle, câest lâhumanitĂ© qui rassemble tous les pouvoirs moraux, physiques et spirituels qui sont dans un ĂȘtre créé. Câest une bande qui rĂ©unit tout dâun ĂȘtre humain. Les rayons sont les sentiments qui se concentrent en un anneau mystique â lâesprit â lequel les recueille et les diffuse, puisquâil sâagit dâune double opĂ©ration. Le moyeu est Dieu. Si votre humanitĂ© est abĂźmĂ©e par des caries charnelles, les sentiments restent dĂ©tachĂ©s et finissent par sâĂ©parpiller dans la poussiĂšre. Mais si lâesprit est ruinĂ© ou mĂȘme tout simplement dĂ©tachĂ© de son moyeu, alors lâadmirable mouvement de lâĂȘtre créé par Dieu sâarrĂȘte et la mort sâensuit. Il est donc absolument nĂ©cessaire, pour lâĂąme qui veut mĂ©riter le Ciel, de ne jamais se dĂ©tacher du pivot divin. Ton humanitĂ© peut bien se prĂȘter Ă aider le prochain, se donner de la peine pour le servir. Ăa, câest la charitĂ©. Mais que tes pensĂ©es ne cessent jamais de converger vers lâesprit et de rayonner de lui. Ainsi, elles se nourriront de Dieu et, mĂȘme dans les humbles besognes, elles porteront son empreinte, car ton esprit est, et doit rester, axĂ© sur Dieu, pivot divin de toute la crĂ©ation, pivot trĂšs suave de ton Ăąme qui a trouvĂ© sa Voie. Lorsque les pouvoirs de lâesprit sont rivĂ©s en Dieu, tu peux croire quâaucune force ne peut les arracher. Le mouvement devient de plus en plus vertigineux, et tu sais quâil y a une force, quâon appelle justement centripĂšte, qui attire les choses dâautant plus vers le centre que le mouvement est plus vertigineux. Câest lâamour qui imprime le mouvement. Lâesprit rivĂ© en Dieu aime Dieu, son pivot; Dieu aime lâesprit axĂ© sur lui, et ce double amour augmente le mouvement vertigineux, la course ailĂ©e dont le terme est la rencontre dans mon Royaume de lâesprit aimant avec son CrĂ©ateur."[1] Dieu le PĂšre a expliquĂ© Ă Sainte Catherine de Sienne ce que sont les puissances de l'Ăąme et comment l'Ăąme perd la grĂące. Il dit " J'ai créé l'Ăąme Ă mon image et ressemblance, en lui donnant la mĂ©moire, l'intelligence et la volontĂ©...La mĂ©moire doit retenir ma bontĂ© et mes bienfaits, l'intelligence doit contempler l'amour ineffable que je vous ai montrĂ© par le moyen de mon Fils unique je l'ai donnĂ© pour objet Ă votre intelligence, pour qu'elle y voie le foyer de ma charitĂ©. La volontĂ© alors s'unit Ă la mĂ©moire et Ă l'intelligence, en m'aimant et me dĂ©sirant comme sa fin... Si l'affection est inclinĂ©e vers les choses sensibles, le regard de l'intelligence se tourne de ce cĂŽtĂ©, et n'offre plus pour objet que des choses transitoires, qui entretiennent l'amour-propre, le dĂ©goĂ»t de la vertu et l'attrait du vice, ce qui fait naĂźtre l'orgueil et l'impatience. La mĂ©moire ne se remplit que de ce que lui prĂ©sente l'affection. Cet amour obscurcit la vue, qui ne distingue et ne voit qu'une fausse lumiĂšre. C'est cette lumiĂšre que l'intelligence voit en toute chose, et que l'affection aime Ă cause de son apparence de bien et de plaisir. Sans cette apparence l'homme ne pĂȘcherait pas ; car, par sa nature, il ne peut dĂ©sirer autre chose que le bien. Le vice est colorĂ© d'une apparence de bien personnel qui fait pĂ©cher l'Ăąme. Mais, parce que l'Ćil ne distingue plus rien dans son aveuglement, il mĂ©connaĂźt la vĂ©ritĂ© ; il s'Ă©gare en cherchant le bien et le plaisir oĂč ils ne sont pas...DĂšs que l'intelligence se trompe dans ce qu'elle voit, la volontĂ© se trompe dans son amour, puisqu'elle aime ce qu'elle ne devrait pas aimer. La mĂ©moire s'abuse de ce qu'elle retient. L'intelligence fait comme un voleur qui dĂ©pouille les autres. La mĂ©moire retient aussi continuellement des choses qui sont hors de moi, et l'Ăąme est ainsi privĂ©e de la grĂąceâŠ"Lire la suite dans Le dialogue de Sainte Catherine de Sienne TraitĂ© de la DiscrĂ©tion, LIV. Quel moyen doit prendre toute crĂ©ature raisonnable pour pouvoir sortir des flots du monde et passer par le pont divin.[2] Le moyeu est la partie centrale d'une piĂšce technique tournante discoĂŻdale roue, poulie, engrenage, volant. Cette partie centrale peut transmettre les efforts moteurs ou non ĂȘtre simplement porteur.Source douce lumiĂšre de MarieLe 27 juin JĂ©sus dit "LâĆil humain ne peut fixer le soleil, tandis quâil peut regarder la lune. LâĆil de lâĂąme ne peut fixer la perfection de Dieu telle quâelle est. Mais il peut regarder la perfection de Marie. Marie est comme la lune par rapport au soleil. Elle en est Ă©clairĂ©e et elle rĂ©flĂ©chit sur vous la lumiĂšre qui lâa Ă©clairĂ©e, mais en lâadoucisÂsant de ces vapeurs mystiques qui la rendent supportable Ă votre nature limitĂ©e [1]. Câest pour cela que, depuis des siĂšcles, je la propose comme modĂšle Ă vous tous que jâai voulus pour frĂšres, justement en Marie. Elle est la MĂšre. Quelle douceur pour les enfants que de regarder la mĂšre ! Je vous lâai donnĂ©e pour cela, pour que vous puissiez avoir une douce MajestĂ© dont la splendeur vous ravisse, mais sans vous Ă©blouir. Câest seulement Ă des Ăąmes spĂ©ciales, que jâai choisies pour des raisons sans appel, que je me suis montrĂ© dans tout mon Ă©clat de Dieu-Homme, dâintelligence et de perfection absolue. Mais avec ce don, jâai dĂ» leur en faire un autre qui les rende capables de supporter ma connaissance sans en ĂȘtre anĂ©anties. Tandis que Marie, vous pouvez tous la regarder. Non pas parce quâelle est semblable Ă vous. Oh ! Non ! Sa puretĂ© est si haute que moi, son Fils, la traite avec vĂ©nĂ©ration. Sa perfection est telle que le Paradis tout entier sâincline devant son trĂŽne sur lequel descendent lâĂ©ternel sourire et lâĂ©ternelle splendeur de Notre TrinitĂ©. Mais cette splendeur, qui lâimprĂšgne et la divinise plus que toute autre crĂ©ature, est tamisĂ©e par la blancheur Ă©clatante des voiles de sa chair immaculĂ©e, de sorte quâelle rayonne comme une Ă©toile, recueillant toute la lumiĂšre de Dieu et la diffusant telle une douce luminositĂ© sur tous les ĂȘtres. Et puis elle est Ă©ternellement votre MĂšre. Et de la mĂšre, elle possĂšde la pitiĂ© qui excuse, qui intercĂšde, qui forme patiemment. Grande est la joie de Marie lorsquâelle peut dire Ă celui qui lâaime âAime mon Filsâ [2]. Grande est ma joie lorsque je peux dire Ă celui qui mâaime âAime ma MĂšreâ [3]. Et trĂšs grande est notre joie lorsque nous voyons lâun dâentre vous qui, se dĂ©tachant de mes pieds, va Ă Marie, ou un autre qui, se dĂ©tachant du sein de Marie, vient Ă moi. Car la MĂšre se rĂ©jouit de donner au Fils dâautres personnes remplies dâamour pour lui, et le Fils se rĂ©jouit de voir sa MĂšre aimĂ©e par dâautres. Notre gloire ne cherche pas Ă Ă©craser, mais se complĂšte dans la gloire de lâautre. Je te dis donc âAime Marie. Je te donne Ă celle qui tâaime et qui tâilluminera par la seule suavitĂ© de son sourireâ."[1] Marie Lataste 1822-1847 une religieuse mystique française bĂ©nĂ©ficia plusieurs fois de visions exceptionnelles dont celle de la Vierge Marie. Elle utilise ces mĂȘmes termes pour la dĂ©crire. On peut lire ce qui suit, dans le chapitre 2 de son Livre 3"AussitĂŽt j'aperçus des yeux de l'Ăąme Marie devant l'autel. Je me trouvais dans l'Ă©glise c'Ă©tait un dimanche matin avant la sainte messe. Je la considĂ©rai attentivement. Son visage Ă©tait resplendissant comme le soleil; ses mains brillaient comme des rayons de soleil; sa robe Ă©tait blanche et parsemĂ©e d'Ă©toiles, un large manteau de couleur de feu enveloppait ses Ă©paules, il Ă©tait aussi parsemĂ© d'Ă©toiles; sa chevelure retombait en arriĂšre, couverte d'un voile en dentelle magnifiquement travaillĂ©; enfin une couronne de diamants, plus beaux et plus Ă©clatants que tous les astres des cieux, ceignait son front. Cette lumiĂšre qui Ă©tait en Marie n'est comparable Ă aucune autre lumiĂšre, celle du Sauveur JĂ©sus exceptĂ©e. La lumiĂšre du soleil aurait pĂąli devant celle qui sortait de Marie; et cependant mes yeux ne peuvent regarder en face le soleil, et je regardais Marie dont l'Ă©clat ne m'Ă©blouissait pas Ă ce point de m'empĂȘcher de la regarder. Je regardais Marie et je ne pouvais ne la point regarder. Sa vue donnait Ă mon Ăąme la fĂ©licitĂ©. "Marie Lataste , Livre 3 - La Sainte Vierge Marie, MĂšre de Notre-Seigneur JĂ©sus-Christ . Chap. 2[2] SĆur Josefa Menendez a vĂ©cu cette expĂ©rience de la joie qu'Ă Marie de faire aimer son fils, et de la joie de JĂ©sus de voir sa mĂšre aimĂ©e. Dans le livre Un appel Ă lâAmour â Le Message du CĆur de JĂ©sus au Monde on lit ce qui suit"SĆur Josefa qui voudrait savoir prier Notre-Seigneur de la maniĂšre la plus agrĂ©able Ă son CĆur fit la demande Ă la Vierge Marie qui lui rĂ©pondit Je vais te l'apprendre. Monte Ă ta cellule et, lĂ , tu Ă©criras. Ă peine y est-elle arrivĂ©e, que la TrĂšs Sainte Vierge la rejoint Ce qui plaĂźt le plus Ă mon Fils - dit-Elle d'abord - c'est l'amour et l'humilitĂ©. Ăcris doncO TrĂšs Doux et TrĂšs AimĂ© JĂ©sus, si Vous n'Ă©tiez pas mon Sauveur, je n'oserais venir Ă Vous! Mais Vous ĂȘtes mon Sauveur et mon Ăpoux, et votre CĆur m'aime de l'amour le plus tendre et le plus ardent, comme aucun autre cĆur n'est capable d'aimer. Je voudrais correspondre Ă cet amour que Vous avez pour moi, Je voudrais avoir pour Vous qui ĂȘtes mon unique Amour, toute l'ardeur des sĂ©raphins, la puretĂ© des anges et des vierges, la saintetĂ© des bienheureux qui Vous possĂšdent et qui Vous glorifient dans le ciel. Si je pouvais Vous offrir tout cela, ce serait encore trop peu pour louer votre BontĂ© et votre MisĂ©ricorde. C'est pourquoi, je Vous prĂ©sente mon pauvre cĆur tel qu'il est, avec toutes ses misĂšres, ses faiblesses et ses bons dĂ©sirs. Daignez le purifier dans le sang de votre CĆur, le transformer et l'embraser Vous-mĂȘme d'un amour pur et ardent. Ainsi cette pauvre crĂ©ature que je suis, incapable de tout bien et capable de tout mal, Vous aimera et Vous glorifiera comme les sĂ©raphins les plus embrasĂ©s du ciel. Je Vous demande, enfin ĂŽ mon TrĂšs Doux JĂ©sus, de donner Ă mon Ăąme la saintetĂ© mĂȘme de votre CĆur qu'elle soit plongĂ©e dans votre CĆur divin, afin qu'en Lui je vous aime, je Vous serve, je Vous glorifie et qu'en Lui je me perde pendant toute l'Ă©ternitĂ©! Je Vous demande cette grĂące pour toutes les personnes que j'aime. Puissent-elles Vous rendre pour moi la gloire et l'honneur dont mes offenses Vous ont privĂ©..."Cf. Un appel Ă lâAmour â Le Message du CĆur de JĂ©sus au Monde. Chap VIII Le carĂȘme de 1923 page 25.[3] Par la suite, JĂ©sus rĂ©pondra Ă la dĂ©licatesse de sa MĂšre."Josefa - lui dira-t-Il ce soir-lĂ - est-ce vrai que tu dĂ©sires quelques mots qui puissent plaire Ă ma MĂšre? Ăcris ce que Je vais te dire Alors, d'une voix ardente et enflammĂ©e, enthousiaste mĂȘme - note-t-elle - Il prononça cette priĂšre O MĂšre tendre et aimante, Vierge trĂšs prudente qui ĂȘtes la MĂšre de mon RĂ©dempteur, je viens Vous saluer en ce jour avec l'amour le plus filial dont puisse Vous aimer le cĆur d'un enfant. Oui, je suis votre enfant et, parce que mon impuissance est si grande, je prendrai les ardeurs du CĆur de votre divin Fils; avec Lui, je Vous saluerai comme la plus pure des crĂ©atures, car Vous avez Ă©tĂ© formĂ©e selon les dĂ©sirs et les attraits du Dieu trois fois Saint! Conçue sans la tĂąche du pĂ©chĂ© originel, exempte de toute corruption, Vous avez Ă©tĂ© toujours fidĂšle aux mouvements de la grĂące et votre Ăąme accumulait ainsi de tels mĂ©rites, qu'elle s'est Ă©levĂ©e au-dessus de toutes les crĂ©atures. Choisie pour ĂȘtre la MĂšre de JĂ©sus-Christ, Vous L'avez gardĂ© comme en un sanctuaire trĂšs pur et Celui qui venait donner la vie aux Ăąmes, a pris Lui-mĂȘme la vie en Vous et a reçu de Vous son Vierge incomparable! Vierge ImmaculĂ©e! DĂ©lices de la TrinitĂ© bienheureuse! AdmirĂ©e des anges et des saints, Vous ĂȘtes la joie des cieux ! Ătoile du matin, Rosier fleuri du printemps, Lys trĂšs blanc, Iris svelte et gracieux, Violette parfumĂ©e, Jardin cultivĂ© et rĂ©servĂ© pour les dĂ©lices du Roi des cieux!... Vous ĂȘtes ma MĂšre, Vierge trĂšs prudente, Arche prĂ©cieuse oĂč s'enferment toutes les vertus! Vous ĂȘtes ma MĂšre, Vierge trĂšs puissante, Vierge clĂ©mente, Vierge fidĂšle ! Vous ĂȘtes ma MĂšre, Refuge des pĂ©cheurs! Je Vous salue et je me rĂ©jouis Ă la vue de tels dons que Vous a faits le Tout-Puissant et de tant de prĂ©rogatives dont Il Vous a couronnĂ©e. Soyez bĂ©nie et louĂ©e, MĂšre de mon RĂ©dempteur, MĂšre des pauvres pĂ©cheurs! Ayez pitiĂ© de nous et couvrez-nous de votre maternelle protection. Je Vous salue au nom de tous les hommes, de tous les saints et de tous les anges. Je voudrais Vous aimer avec l'amour et les ardeurs des sĂ©raphins les plus embrasĂ©s, et comme c'est encore trop peu pour rassasier mes dĂ©sirs, je Vous aime avec votre divin Fils qui est mon PĂšre, mon RĂ©dempteur, mon Vierge incomparable! BĂ©nissez-moi, puisque je suis votre enfant. BĂ©nissez tous les hommes! ProtĂ©gez-les, priez pour eux Celui qui est Tout-Puissant et qui ne peut rien Vous refuser. Adieu, MĂšre tendre et chĂ©rie! Je Vous salue jour et nuit, et dans le temps et dans l'Ă©ternitĂ©!Maintenant, Josefa, loue la MĂšre avec les paroles du Fils et le Fils avec les paroles de la MĂšre. Jamais - dira Josefa - je n'avais vu son CĆur si beau, ni entendu sa Voix dans un tel Ă©lan d'enthousiasme."Cf. Un appel Ă lâAmour â Le Message du CĆur de JĂ©sus au Monde. Chap VIII Le carĂȘme de 1923, page parabole du banquet des nocesPriĂšre au PrĂ©cieux Sang de JĂ©susLe 28 juin JĂ©sus dit "Soyez parfaits, vous tous que jâaime dâun amour privilĂ©giĂ©. Vivez en anges, vous qui constituez ma cour sur terre". Si lâinvitation aimante Ă ĂȘtre parfaits comme mon PĂšre[1] est faite Ă tous, elle devient un doux commandement pour ceux que jâai choisis pour mes amis et intimes. Ătre de mes disciples â non au sens gĂ©nĂ©ral qui sâapplique Ă tous les chrĂ©tiens, mais au sens propre du nom dont jâappelais mes douze disciples et amis â est un grand honneur mais qui comporte un grand devoir. La petite perfection ne suffit plus, câest-Ă -dire ne pas commettre de fautes graves et obĂ©ir Ă la Loi dans ses rĂšgles les plus spĂ©cifiques. Il faut atteindre aux raffinements de la perfection, observer la Loi dans ses plus dĂ©licates nuances, je dirais mĂȘme lâanticiper avec quelque chose en plus. Comme les enfants qui ne se contentent pas dâaller vers la maison du pĂšre en marchant Ă cĂŽtĂ© de celui qui les y amĂšne, mais qui passent devant en courant, tout joyeux, surmontant la fatigue et les obstacles dâun sentier plus ardu pour pouvoir arriver plus vite, car leur amour les Ă©peronne. La maison de votre PĂšre est au Ciel; lâamour est ce qui vous Ă©peronne Ă surmonter, en volant, toute difficultĂ© pour atteindre rapidement le Ciel oĂč le PĂšre vous attend, les bras dĂ©jĂ ouverts, prĂȘts Ă vous Ă©treindre. Donc, non seulement mon disciple doit obĂ©ir Ă la Loi dans les choses importantes que jâai imposĂ©es Ă tous, mais il doit interprĂ©ter mon dĂ©sir, mĂȘme non exprimĂ©, que vous fassiez le maximum de bien que vous pouvez, dĂ©sir que lâamant comprend car lâaÂmour est lumiĂšre et savoir. Je vais maintenant tâexpliquer deux points de lâĂvangile, lâun de Matthieu[2] et lâautre de Luc [3]. En rĂ©alitĂ©, il sâagit dâune seule parabole, mais exprimĂ©e avec quelques diffĂ©rences. Il ne faut pas sâĂ©tonner quâon trouve de telles diffĂ©rences chez mes Ă©vangĂ©listes. Lorsquâils Ă©crivaient ces pages, c'Ă©taient encore des hommes, dĂ©jĂ Ă©lus mais pas encore glorifiĂ©s. Ils pouvaient donc commettre des bĂ©vues, faire des erreurs, de forme et non de substance. Il nây a que dans la gloire de Dieu quâon ne se trompe plus. Mais pour lâatteindre, ils devaient encore beaucoup lutter et seul des Ă©vangĂ©listes rapporte ce que je dis avec une exactitude phonographique. Mais câĂ©tait le pur et lâamoureux. RĂ©flĂ©chis Ă cela. La puretĂ© et la charitĂ© sont si puissantes quâelles permettent de comprendre, de se rappeler, de transmettre ma parole sans erreur, pas mĂȘme dâune virgule ou dâune rĂ©flexion. Jean Ă©tait une Ăąme sur laquelle lâAmour Ă©crivait ses paroles, et il pouvait le faire car lâAmour ne se pose que sur les cĆurs purs et nâa de contact quâavec eux, et Jean Ă©tait une Ăąme virginale, aussi pure que celle dâun petit enfant. Jâai nâai pas confiĂ© ma MĂšre Ă Pierre, mais Ă Jean, car la Vierge devait rester avec le vierge. Souviens-toi de ceci Dieu ne communique pas les substances spirituelles qui rendent Ă lâĂąme cette fraĂźcheur candide, laquelle attire mon regard et obtient ma parole, Ă qui nâa pas la puretĂ© du cĆur, conservĂ©e depuis la naissance ou regagnĂ©e par un travail assidu de pĂ©nitence et dâamour. Donc, mes Ă©vangĂ©listes racontent quâun personnage â lâun nous dit que câest un roi, lâautre laisse entendre quâil sâagit dâun riche seigneur â donna un grand banquet, probablement de noces, et y invita un grand nombre dâamis. Mais ceux-ci allĂ©guĂšrent des excuses, dit Luc, et sâen moquĂšrent, renchĂ©rit Matthieu. Malheureusement, avec votre Dieu vous nâallĂ©guez mĂȘme pas dâexcuses et vous rĂ©pondez souvent Ă ses invitations en vous en moquant. Alors le seigneur du banquet, aprĂšs avoir puni les mal Ă©levĂ©s, pour ne pas gaspiller les aliments dĂ©jĂ prĂ©parĂ©s, envoya ses serviteurs chercher tous les pauvres, les boiteux, les estropiĂ©s, les aveugles qui Ă©taient autour de la maison, en attente des restes, ou qui accouraient de partout, partagĂ©s entre la crainte et le besoin. Il ordonna de leur ouvrir la salle et de les faire asseoir Ă table aprĂšs les avoir lavĂ©s et vĂȘtus comme il se doit. Mais la salle nâĂ©tait pas encore pleine. Alors le riche seigneur ordonne aux serviteurs de sortir de nouveau et dâinviter nâimporte qui, mĂȘme en utilisant une douce violence. Entrent ainsi, non seulement les pauvres qui errent dans le voisinage des riches, mais aussi ceux qui nây pensent pas, convaincus de ne pas ĂȘtre connus du seigneur et de nâavoir besoin de rien. Quand la salle fut comble, le riche seigneur entra et il remarqua un invitĂ© - on ne prĂ©cise pas si câĂ©tait un pauvre ou un passant, mais câest un dĂ©tail sans importance â qui avait enlevĂ© son habit de noces, ce qui fait penser que câĂ©tait un passant riche et orgueilleux et non un pauvre convaincu dâĂȘtre un nĂ©cessiteux. Alors le seigneur indignĂ©, voyant quâon mĂ©prisait son don et quâon piĂ©tinait le respect dĂ» Ă la demeure de lâhĂŽte, le fit chasser car aucune contamination ne doit entrer dans la salle de noces. Maintenant je vais tâexpliquer la double parabole. Les invitĂ©s sont ceux que jâappelle par une vocation spĂ©ciale, une grĂące gratuite que jâaccorde comme une invitation Ă lâintimitĂ© avec moi-mĂȘme dans mon palais, comme Ă©lection Ă ma Cour. Les pauvres, les aveugles, les manchots, les difformes sont ceux qui nâont pas reçu dâappel spĂ©cial ou dâaide particuliĂšre, qui, par leurs seuls moyens, nâont pas pu conserver ou obtenir la santĂ© et la richesse spirituelles, mais, au contraire, ont aggravĂ© leur malheur par de naturelles imprudences. Ce sont, en dâautres termes, les pauvres pĂ©cheurs, les Ăąmes faibles et difformes qui nâosent se prĂ©senter Ă la porte, mais rĂŽdent aux alentours du palais en attendant une misĂ©ricorde qui leur redonne des forces. Les passants pressĂ©s, qui ne se soucient pas de ce qui se passe dans la demeure du Seigneur, sont ceux qui vivent dans les religions plus ou moins rĂ©vĂ©lĂ©es ou dans leur religion personnelle qui sâappelle argent, affaires, richesses. Ceux-ci croient ne pas avoir besoin de me on constate que souvent ceux qui ont Ă©tĂ© appelĂ©s nĂ©gligent mon appel, sâen dĂ©sintĂ©ressent, prĂ©fĂšrent sâoccuper de choses humaines au lieu de se consacrer aux choses surnaturelles. Alors je fais entrer les pauvres, les aveugles, les boiteux, les difformes; je les revĂȘts de lâhabit de noces, je les fais asseoir Ă ma table, je les dĂ©clare mes invitĂ©s et je les traite en amis. Et jâappelle aussi ceux qui sont en dehors de mon Ăglise, je les attire avec insistance et courtoisie, je les contrains mĂȘme avec une douce violence. Dans mon Royaume, il y a de la place pour tout le monde, et ma joie consiste Ă vous faire entrer nombreux. Mais malheur Ă ceux que jâai Ă©lus par vocation et qui me nĂ©gligent, prĂ©fĂ©rant se consacrer Ă des choses naturelles. Et malheur Ă ceux qui, accueillis avec bienveillance mĂȘme sâils ne le mĂ©ritaient pas, et revĂȘtus par ma magnanimitĂ© de la grĂące qui recouvre et annule les laideurs, enlĂšvent leur habit de noces, manquant ainsi de respect envers moi et ma demeure oĂč rien dâindigne ne doit circuler. Ils seront expulsĂ©s du Royaume car ils auront piĂ©tinĂ© le don de Dieu. Des fois, parmi les pĂ©cheurs et les convertis, je vois des Ăąmes si belles et si reconnaissantes que je les choisis pour Ă©pouses Ă la place des autres que jâavais appelĂ©es et qui mâont repoussĂ©. Toi, Maria, tu Ă©tais une pauvresse, une mendiante affamĂ©e, anxieuse, sans vĂȘtements. AprĂšs avoir essayĂ© par toi-mĂȘme de rassasier ta faim, de calmer ton anxiĂ©tĂ©, de recouvrir tes misĂšres, sans y rĂ©ussir, tu tâes approchĂ©e de ma demeure ayant compris quâen elle seule il y a paix et rĂ©confort vĂ©ritable. Et moi, je tâai accueillie, te mettant Ă la place dâune autre qui, appelĂ©e par moi, a rejetĂ© la grĂące[4], et te voyant reconnaissante et pleine de bonne volontĂ©, je tâai choisie pour Ă©pouse. LâĂ©pouse ne reste pas dans la salle de banquet. Elle pĂ©nĂštre dans la chambre de lâĂ©poux et en dĂ©couvre les secrets. Mais malheur Ă toi si la bonne volontĂ© et la reconnaissance sâassoupissaient en toi. Tu dois continuer Ă travailler pour me plaire toujours davantage. Travailler pour toi, pour me remercier de tâavoir appelĂ©e; travailler pour lâautre Ăąme, qui a repoussĂ© les noces mystiques, pour quâelle se convertisse et revienne Ă moi. Qui câest, tu le sauras un jour. Maintenant, nourris-toi Ă ma table, habille-toi de mes vĂȘtements, rĂ©chauffe-toi Ă mon feu, repose-toi sur mon cĆur, console-moi des dĂ©fections des Ă©lus, aime-moi par reconnaissance, aime-moi pour rĂ©parer, aime-moi pour obtenir, aime-moi pour augmenter tes mĂ©rites. Je donne la robe nuptiale Ă celle que jâaime dâun amour de prĂ©dilection. Mais la bien-aimĂ©e doit, par une vie dâune perfection angĂ©lique, lâorner toujours plus. Tu ne dois jamais dire âCâest assezâ. Ton Ăpoux et Roi est un tel Seigneur que la robe nuptiale de la mariĂ©e doit ĂȘtre garnie de pierres prĂ©cieuses afin dâĂȘtre digne dâhabiller lâĂ©lue appelĂ©e Ă sâasseoir dans le palais de son Seigneur". JĂ©sus dit encore âCette fois, je me montre Ă toi sous un autre aspect. LâEucharistie est Chair, mais elle est Sang aussi. Me voici sous lâaspect du Sang. Regarde comme il exsude et ruisselle sur mon visage dĂ©figurĂ©, comme il coule le long de mon cou, sur ma poitrine, sur ma tunique, douÂblement rouge car trempĂ©e de mon Sang. Regarde comme il mouille mes mains liĂ©es et descend jusquâaux pieds, au sol. Je suis vraiment celui qui presse le raisin dont parle le prophĂšte, mais câest moi que mon amour a pressĂ©. Bien peu nombreux sont ceux qui savent Ă©valuer le prix infini de ce Sang, que jâai prodiguĂ© jusquâĂ la derniĂšre goutte pour lâHumanitĂ©, et jouir de ses trĂšs puissants mĂ©rites. Je demande maintenant Ă celui qui sait le regarder et comprendre dâimiter VĂ©ronique et dâessuyer avec son amour le visage ensanglantĂ© de son Dieu. Je demande maintenant Ă celui qui mâaime de panser avec son amour les blessures que les humains ne cessent de me faire. Je demande maintenant surtout de ne pas laisser ce Sang se perdre, de le recueillir avec une attention infinie, jusquâĂ la plus petite goutÂte, et de le rĂ©pandre sur ceux qui ne se soucient pas de mon sang. Au cours du mois qui sâachĂšve, je tâai beaucoup parlĂ© de mon CĆur et de mon Corps dans le Sacrement. Maintenant, pendant le mois de mon Sang, je te ferai prier Ă mon Sang. Dis donc ceci "TrĂšs Saint Sang qui jaillis pour nous des veines du Dieu fait homme, descends comme une rosĂ©e rĂ©demptrice sur la Terre contaminĂ©e et sur les Ăąmes que le pĂ©chĂ© rend semblables Ă des lĂ©preux. VoilĂ je tâaccueille, Sang de mon JĂ©sus, et je te rĂ©pands sur lâĂglise, sur le monde, sur les pĂ©cheurs, sur le Purgatoire. Aide, rĂ©conforte, purifie, allume, pĂ©nĂštre et fĂ©conde, Oh ! TrĂšs divin Suc de Vie. Et que lâindiffĂ©rence et le pĂ©chĂ© ne tâempĂȘchent pas de couler. Au contraire, pour le petit nombre de ceux qui tâaiment, pour le nombre infini de ceux qui meurent sans toi, accĂ©lĂšre et rĂ©pands sur tous cette trĂšs divine pluie afin quâon vienne Ă toi confiant en la vie, que par toi on soit pardonnĂ© dans la mort, quâavec toi on entre dans la gloire de ton Royaume. Ainsi soit-il". Ăa suffit maintenant. Ă ta soif spirituelle je tends mes veines ouvertes. Bois Ă cette source. Tu connaĂźtras le Paradis et la saveur de ton Dieu, saveur qui ne te manquera jamais si tu sais toujours venir Ă moi les lĂšvres et lâĂąme purifiĂ©es par lâamour.â Mon JĂ©sus avait commencĂ© Ă parler Ă quatre heures du matin, dans les pauses de mon demi-sommeil. La parole descendait comme une goutte de lumiĂšre dans les rĂ©veils et sâabĂźmait dans les retours du sommeil parce que je suis si fatiguĂ©e, si Ă©puisĂ©e... CâĂ©tait comme si JĂ©sus Ă©tait penchĂ© sur mon lit et me disait un mot de temps en temps. MĂȘme quand vint lâheure de mâasseoir et de bouger, secouant le sommeil, ces mots qui avaient Ă©tĂ© rĂ©pĂ©tĂ©s maintes fois, comme le refrain dâune berceuse spirituelle, brillĂšrent vivement dans mon esprit. Ce sont les deux premiĂšres phrases du premier passage du 28 âSoyez parfaits... Vivez en angesâ. DerriĂšre elles se dĂ©roulĂšrent les autres phrases. Il restait bien peu Ă dire quand vous[5] ĂȘtes arrivĂ© avec la Sainte Communion. Et tout Ă©tait fini peu aprĂšs. Lâautre passage, comme vous pouvez facilement comprendre, est une vue intĂ©rieure est-ce que ça se dit ? de mon JĂ©sus blessĂ© et ruisselant de sang. Ce nâest pas le beau JĂ©sus des autres fois, vĂȘtu de blanc, ordonnĂ©, majestueux, ni lâEnfant resplendissant de la derniĂšre fois, qui souriait du sein de sa un JĂ©sus triste, trĂšs triste, dont les larmes se mĂȘlent au sang, un JĂ©sus contusionnĂ©, dĂ©peignĂ©, sale, la tunique dĂ©chirĂ©e, les mains liĂ©es et la couronne bien enfoncĂ©e sur la tĂȘte. Je vois distinctement la couronne de grosses Ă©pines, pas longues mais serrĂ©es, qui pĂ©nĂštrent dans les chairs et les Ă©corchent. Chaque cheveu a sa goutte de sang et le sang ruisselle du front sur les yeux, le long du nez, descend le long de la barbe et du cou, sur la tunique, tombe goutte Ă goutte sur les mains et semble plus rouge tant elles sont pĂąles, mouille la terre aprĂšs avoir mouillĂ© les pieds. Mais le plus triste Ă voir est le regard... Il demande pitiĂ© et amour, et trahit sous une mansuĂ©tude rĂ©signĂ©e, une douleur aussi [6], si jâen Ă©tais capable, je voudrais pouvoir le dessiner pour vous et pour moi. Parce que, Ă bien y penser, je ne connais aucun tableau de JĂ©sus et de Marie qui ressemble Ă ce que je vois. Ni dans les traits, ni dans lâexpression. Celle-ci en particulier fait dĂ©faut dans les tableaux des maĂźtres. Mais, devenir peintre, moi... Rien nâest impossible Ă Dieu, câest vrai, mais câest en demander un peu trop !... Et je crois que le bon Dieu nâen fera rien, aussi pour que je nâĂ©prouve pas de complaisance...[1] Cf. Matthieu 5, 48.[2] Matthieu 22, 1-14 â Cf. EMV Luc 14, 16-24. Cf. EMV Voir aussi EMV On ignore de qui il s'agit, mais on peut supposer qu'il s'agit d'une contemporaine. Les mystiques voyantes, telles Anne-Catherine Emmerich XIXe siĂšcle ou Marie d'AgrĂ©da XVIIe siĂšcle ont eu, elles aussi, leur martyre acceptĂ©. C'est la malignitĂ© des hommes parfois partant d'une bonne intention comme pour Clemens Brentano qui a perverti la transcription de leurs visions partage de la Parole de DieuLe 29 juin JĂ©sus dit "Aujourdâhui aussi, je vais te parler en me rĂ©fĂ©rant Ă lâĂvangile. Je vais illustrer une phrase pour toi, une seule, mais qui a des significations trĂšs vastes. Vous la considĂ©rez toujours dâun seul point de vue; vos limitations humaines ne vous permettent pas davantage. Mais mon Ăvangile est une Ćuvre spirituelle et, par consĂ©quent, sa signification ne reste pas circonscrite au point matĂ©riel dont il parle, mais se propage comme un son en cercles concentriques, toujours plus vastes, embrassant beaucoup de significations. Jâai dit au jeune homme riche "Va, vends ce que tu possĂšdes et Suis-moi.[1]" Vous avez cru que je vous donnais le conseil Ă©vangĂ©lique de la pauvretĂ©. Oui, mais pas de la pauvretĂ© comme vous lâentendez; pas uniquement celle-lĂ . Lâargent, les terres, les palais, les bijoux sont des choses que vous aimez et câest pour vous un sacrifice que dây renoncer et une souffrance que de les perdre. Mais par vocation dâamour, vous ĂȘtes quand mĂȘme capables de vous en dĂ©pouiller. Combien de femmes nâont-elles pas tout vendu pour garder leur mari ou leur amant â ce qui est pire â et poursuivre dans leur vocation dâamour humain ? Dâautres jettent leur vie pour une idĂ©e. Des soldats, des scientifiques, des politiciens, des promoteurs de nouvelles doctrines sociales, plus ou moins justes, sâimmolent tous les jours pour leur idĂ©al, vendant leur vie, donnant leur vie pour la beautĂ©, ou ce quâils jugent ĂȘtre la beautĂ©, dâune idĂ©e. Ils sâappauvrissent de la richesse de leur vie pour leur idĂ©e. Parmi mes disciples aussi, beaucoup ont su et savent renoncer Ă la richesse de leur vie, me lâoffrant par amour pour moi et pour leur prochain. Renonciation beaucoup plus grande que celle des richesses matĂ©rielles. Mais ma phrase a un autre sens encore, tout comme il y a une richesse plus grande que lâor et la vie et infiniment plus chĂšre. La richesse intellectuelle. Sa propre pensĂ©e ! Comme on y tient ! Il existe, il est vrai, les Ă©crivains qui la prodiguent aux foules. Mais ils le font pour un gain, et dâailleurs ils ne rĂ©vĂšlent jamais leur vraie pensĂ©e. Ils disent ce qui est utile Ă leur thĂšse, mais ils gardent leurs lumiĂšres intimes sous clĂ© dans lâĂ©crin de leur esprit. Car souvent ce sont des pensĂ©es douloureuses au sujet de peines personnelles ou des reproches de leur conscience Ă©veillĂ©e par la voix de Dieu. Eh bien ! En vĂ©ritĂ© je te dis que cette richesse Ă©tant plus grande et plus pure â car câest une richesse intellectuelle et donc immatĂ©rielle â, le fait dây renoncer possĂšde une valeur diffĂ©rente Ă mes yeux. Lorsquâelle sâallume en vous, elle provient du centre du Ciel oĂč je suis, moi, Un Dieu en Trois Personnes. Il est donc injuste que vous disiez Cette pensĂ©e est Ă moiâ. Je suis le PĂšre et le Dieu de tous. Par consĂ©quent, les richesses dâun de mes enfants, que je confĂšre Ă un de mes enfants, doivent apporter du plaisir Ă tous et non Ă lâun dâentre eux exÂclusivement. Il reste Ă celui qui les a reçues, qui a mĂ©ritĂ© dâen ĂȘtre, pour ainsi dire, le dĂ©positaire, la joie de lâĂȘtre. Mais le don doit circuler entre tous. Car je parle Ă un pour tous. Lorsque quelquâun trouve un trĂ©sor, sâil est honnĂȘte, il se hĂąte de le remettre Ă qui de droit et ne le garde pas coupablement pour soi. Celui qui trouve le TrĂ©sor, ma Voix, doit la remettre Ă ses frĂšres et sĆurs. Câest le trĂ©sor de tous. Je nâaime pas les avares. MĂȘme les avares en piĂ©tĂ©. Il y en a beaucoup qui prient pour eux-mĂȘmes, utilisent les indulgences pour eux-mĂȘmes, se nourrissent de moi pour eux-mĂȘmes. Jamais une pensĂ©e pour les autres. Câest leur Ăąme qui leur tient Ă cĆur. Je ne les aime pas. Ils ne seront pas damnĂ©s parce quâils restent dans ma grĂące, mais ils auront seulement ce minimum de grĂące qui les sauvera de lâEnfer. Quant au reste, qui leur obtiendra le Paradis, ils devront le gagner par des siĂšcles de Purgatoire. Lâavare, matĂ©riel et spirituel, est un gourmand, un glouton et un Ă©goĂŻste. Il se gave, mais il nâen tire aucun avantage. Au contraire, cela provoque en lui les maladies de lâesprit. Il devient incapable de cette agilitĂ© spirituelle qui vous permet de percevoir les inspirations divines, de vous rĂ©gler sur elles et dâatteindre sĂ»rement le Ciel. Tu vois combien de sens peut avoir une de mes paroles Ă©vangĂ©liques ? Et elle en a dâautres encore. Et maintenant, ma petite qui es jalouse de mes secrets, rĂšgle ta conduite. Ne transforme pas les richesses que je te donne en richesses injustes. En ce qui concerne ce que je tâai dit hier, ne pense pas que celle pour qui tu fais rĂ©paration soit une Ăąme consacrĂ©e dont la vocation vacille. Non. Câest une crĂ©ature faible que jâavais Ă©lue, mais qui Ă©couta les voix des crĂ©atures plus que la mienne et qui, pour de mesquines considĂ©rations humaines, perdit le trĂŽne dans la maison de lâĂpoux. Maintenant, elle en souffre. Mais elle nâa pas la force de faire rĂ©paration. Je lui ouvrirais encore mes bras. Prie pour quâelle vienne Ă la porte de la salle des noces mystique et quâelle sache y entrer avec une Ăąme nouvelle. MĂȘme une larme offerte Ă cette fin a son poids et sa valeur. Aide ton JĂ©sus, Maria, et il tâaidera toujours plus."[1] Cf. Matthieu 19, 21Source et pardon, mains liĂ©es du des affections humainesLe 30 juin JĂ©sus dit "Sais-tu ce que signifient mes mains liĂ©es, sais-tu qui me les lie ? Sais-tu pourquoi il y a tant de douleur dans mon regard, tant de fatigue sur mon visage ? Sais-tu ce que je demande Ă ceux qui savent me regarder ? Mes mains sont liĂ©es par Satan par lâentremise des pĂ©cheurs. Tu nâas pas mal compris. Je rĂ©pĂšte elles sont liĂ©es par Satan par lâentremise des pĂ©cheurs. Tu diras âMais, Seigneur, comment est-ce possible si tu es Dieu ?â Je suis le Dieu de la misĂ©ricorde et du pardon, je suis le Dieu puissant, le PĂšre des grĂąces. Mais le pĂ©chĂ© paralyse ma puissance de grĂąces, ma misĂ©ricorde, mon pardon. Car, si je suis MisĂ©ricorde, GrĂące et Pardon, je suis aussi Justice. Je donne donc Ă chacun ce quâil mĂ©rite. Et si tu rĂ©flĂ©chis avec justice, tu dois avouer que je donne toujours plus de grĂąces que vous ne mĂ©ritez. Si vous faisiez les offenses que vous me faites Ă une autoritĂ© terrestre, mĂȘme Ă un simple huissier municipal, vous seriez punis par la prison. Si en plus il sâagissait dâune autoritĂ© plus grande, vous seriez punis mĂȘme par la perte de votre vie. Et ces autoritĂ©s ne sont que de pauvres humains comme vous, qui ne restent des autoritĂ©s quâaussi longtemps que je permets quâils le soient pour votre mĂ©rite, pour leur Ă©preuve et presque toujours pour leur punition. Votre mĂ©rite obĂ©ir et patienter [1]. Leur Ă©preuve ne pas abuser du pouvoir, ne pas sâen enorgueillir, se prenant pour des demi-dieux, ou des dieux, lorsquâils voient les foules rĂ©agir Ă leur signe et prĂȘtes Ă crier Hosannaâ. Il nây a quâun seul Dieu, et câest Dieu. Leur punition car il est encore plus difficile quâune autoritĂ© reste honnĂȘte, dans les mille formes de lâhonnĂȘtetĂ©, quâun riche ne soit sauvĂ©. Par consĂ©quent, leur gloire humaine est la seule gloire quâils aient. Bien peu dâautoritĂ©s atteignent la gloire Ă©ternelle. Les fautes incessantes, toujours plus perfides, que les hommes commettent, Ă lâinstigation de mon Ennemi, lient ma misĂ©ricorde ma grĂące, mon pardon. VoilĂ ce que signifient mes mains liĂ©es. Et qui sont ceux qui les lient avec la corde du mal ? Satan et ses enfants. Et mes mains voudraient ĂȘtre libres pour pardonner, panser, consoler, bĂ©nir. Oh ! Vous qui mâaimez, dĂ©tachez avec votre amour les liens de mes mains ! RĂ©parez, rĂ©parez, Oh ! mes bien-aimĂ©s, amis et enfants trĂšs chers, lâoutrage fait aux mains de votre Dieu, PĂšre et RĂ©dempteur. Lâamour est une flamme qui consume les chaĂźnes et brĂ»le les liens, rendant la libertĂ© Ă mes mains attachĂ©es. Ayez pitiĂ©, vous qui m'aimez, de ma souffrance, et pitiĂ© de vos frĂšres et sĆurs lĂ©preux que seules mes mains peuvent guĂ©rir. Mon regard est plein de douleur pour tous les outrages qui me sont faits dans le Sacrement et dans ma Loi. Loi piĂ©tinĂ©e, Sacrement profanĂ©. As-tu lu ? As-tu entendu ? As-tu remarquĂ© ? Lâautel du Sacrement est toujours frappĂ©. Nây vois-tu pas le signe de Satan ? Et pense Ă ceci pour ta joie. Si dans les dĂ©combres on peut trouver intacte la Pyxide [2] qui me contient et la recueillir avec les honneurs qui lui sont dus, câest quâun cĆur, ou plusieurs, loin du lieu frappĂ©, mais en adoration de moi-Eucharistie, ont fait dĂ©vier par leurs priĂšres [3] le coup dirigĂ© par Satan. Ces Hosties que vous sauvez, Ăąmes humbles et aimantes qui priez pour mon sacrement, vous apportent les mĂȘmes fruits quâune Communion dâamour. La fatigue se lit sur mon visage parce que je constate toujours plus Ă quel point je suis mort en vain pour tant dâhumains, parce que je me rends compte toujours plus que rien â pas les mots, pas les miracles, pas les chĂątiments, pas les grĂąces â ne sert Ă faire penser que je suis Dieu et que le bien et la paix ne sont quâen Dieu. Lorsque quelquâun est las et affligĂ©, ceux qui lâaiment lui donnent de lâaffection pour le consoler, du repos pour le soulager. Câest ce que je te deÂmande, Ă toi et Ă ceux qui mâaiment. Je suis banni des Ă©glises et des cĆurs. Quand le Fils de lâHomme Ă©tait pĂšlerin sur la terre, il nâavait pas une pierre Ă lui oĂč poser la tĂȘte [4]. Et maintenant que les cĆurs des humains sont de pierre, est-ce que jâai oĂč poser la tĂȘte ? Non. Seulement quelque rare, trĂšs rare cĆur fidĂšle. Les autres sont hostiles Ă leur Ami et RĂ©dempteur. Ouvrez-moi donc votre cĆur, vous qui mâaimez. Donnez refuge Ă votre Dieu qui pleure de douleur sur lâhumanitĂ© coupable, rĂ©confortez celui qui se donne lui-mĂȘme en Ă©ternel sacrifice [5] et qui nâest pas compris. Moi, JĂ©sus, je viendrai avec toutes mes grĂąces et je ferai du cĆur fidĂšle un petit paradis." JĂ©sus dit encore "Parmi les richessesâ dont il faut se dĂ©pouiller pour me suivre et dont je tâai fait la liste [6] il y en a une autre encore. Câest celle qui est le plus liĂ©e Ă lâesprit et quâil fait plus mal dâarracher que de sâarracher la chair. Ce sont les affections, cette richesse vivante. Et pourtant, par amour pour moi, il faut savoir se dĂ©pouiller de cela aussi. Je ne condamne pas les affections. Au contraire, je les ai bĂ©nies et sanctifiĂ©es par la Loi et les Sacrements. Mais vous ĂȘtes sur terre pour conquĂ©rir le Ciel. Le Ciel est votre vraie demeure. Ce que jâai créé pour vous ici-bas doit ĂȘtre regardĂ© Ă travers la lentille de lĂ -haut. Ce que je vous ai donnĂ© doit ĂȘtre acceptĂ© avec reconnaissance, mais promptement remis Ă ma demande. Je ne dĂ©truis pas votre richesse affective. Je la prends de la terre pour la transplanter au Ciel [7]. LĂ seront reconstruits pour lâĂ©ternitĂ© les saints liens de famille, les amitiĂ©s pures, toutes ces formes dâaffection honnĂȘte et bĂ©nie que moi, Fils de Dieu fait homme, jâai voulues pour moi-mĂȘme et que je sais ĂȘtre trĂšs chĂšres. Mais si elles sont chĂšres, trĂšs chĂšres, elles ne sont pas plus chĂšres que Dieu et que la vie qui, devant une affection qui se brise, ne savent pas prononcer la plus belle parole des enfants de Dieu [8], mais se rĂ©voltent, ne font pas preuve de vraie foi dans le doux PĂšre qui est aux Cieux. Et ils ne rĂ©flĂ©chissent pas au fait que, si je leur donne cette douleur, câest sĂ»rement pour leur Ă©viter des souffrances plus grandes et leur procurer un plus grand mĂ©rite ! Toi aussi, tu nâas pas su dire âQuâil en soit comme tu le veux !â. Il a fallu que des annĂ©es passent avant que tu ne dises âMerci, PĂšre, pour cette douleurâ. Crois-tu que ton JĂ©sus te lâaurait donnĂ©e si ça nâavait pas Ă©tĂ© un bien ? RĂ©flĂ©chis maintenant et comprends. Mais combien de temps tu as pris pour le faire ! Je tâappelais, jâessayais de te faire entendre raison. Mais tu nâentendais pas ton Dieu. CâĂ©tait lâheure des tĂ©nĂšbres pour lâesprit et pour lâĂąme. Ne me demande pas Pourquoi lâas-tu permise ?â. Si je lâai permise, ce nâest pas sans raison. Je tâen parle ce soir oĂč tu souffres davantage. Je suis avec toi justement parce que tu souffres. Je te tiens compagnie. Moi, jâai dĂ» surmonter ma douleur tout seul, alors que toi, tu mâas toujours eu Ă tes cĂŽtĂ©s, mĂȘme quand tu ne me voyais pas parce que lâEsprit du mal te dĂ©rangeait au point de tâempĂȘcher de voir et dâentendre ton JĂ©sus. Or, si je te disais que lâadhĂ©sion dâun fils Ă la mort de son pĂšre abrĂšge le Purgatoire pour lui, que le pardon dâun fils pour les fautes plus ou moins vraies du pĂšre est un soulagement pour son Ăąme, tu y croirais. Mais dans ce temps-lĂ , tu ne te rĂ©signais pas et tu gaspillais le bien que tu faisais. Renoncer Ă la richesse dâune affection afin de suivre ma volontĂ© sans regrets humains constitue la perfection de la renonciation conseillĂ©e au jeune homme de lâĂvangile [9]. Souviens-toi de cela pour le reste de ta vie. Un pĂšre tel que je suis ne donne jamais quelque chose de nocif Ă ses enfants. MĂȘme si lâapparence est celle dâune pierre pour celui qui demande un baiser, cette pierre est de lâor pur et Ă©ternel. Il revient Ă lâĂąme de le reconnaĂźtre et de le maintenir tel, en prononçant la parole qui mâattira des Cieux au sein de Marie [10] et qui me mit sur la croix [11] pour racheter le monde fiat. [12] "[1] Ă propos de l'obĂ©issance et de la patience, Dieu le PĂšre disait Ă Sainte Catherine de Sienne "Le signe qui prouve qu'on possĂšde la vertu de l'obĂ©issance, c'est la patienceâŠNul ne peut entrer dans la vie Ă©ternelle que par l'obĂ©issance. C'est la clef de l'obĂ©issance qui a ouvert la porte du paradis, fermĂ©e par la dĂ©sobĂ©issance d'Adam." Le dialogue de Sainte Catherine de Sienne TraitĂ© de l'obĂ©issance, OĂč se trouve lâobĂ©issance, ce quâelle est, ce qui la fait perdre, et ce qui prouve quâon la possĂšde. Voir aussi la dictĂ©e du 29 aoĂ»t 1943 qui parle de la valeur mĂ©ritoire de lâobĂ©issance Ă Dieu.[2] Vase oĂč l'on conserve l'Eucharistie.[3] Voir la priĂšre de rĂ©paration pour les hosties profanĂ©es apprise par JĂ©sus Ă Maria Valtorta dans la dictĂ©e du 4 juin.[4] "Les renards ont des terriers, les oiseaux du ciel ont des nids; mais le Fils de lâhomme nâa pas dâendroit oĂč reposer la tĂȘte." Cf. Matthieu 8, 20[5] Cette notion d'Ă©ternitĂ© du sacrifice du Christ fera l'objet de la dictĂ©e du 28 aoĂ»t 1943.[6] Dans la dictĂ©e du 29 juin.[7] Le 30 juin est le jour anniversaire de la mort de Giuseppe Valtorta, le pĂšre trĂšs-aimĂ© de Maria, mort en 1935. Les paroles qui suivent sont aussi adressĂ©es pour la consolation de Maria Valtorta.[8] La plus belle parole des enfants de Dieu est celle que la Vierge Marie Ă prononcer lors de l'annonciation pour accepter l'incarnation du Verbe et que JĂ©sus lui-mĂȘme Ă prononcer au jardin de GethsĂ©mani pour accepter sa passion et sauver le monde "FIAT". Plus de dĂ©tails sur le mot Fiat dans la note[11][9] Cf. Matthieu 19, 21. Voir aussi Philippe de Canata.[10] Paroles prononcĂ©es par la Vierge Marie lors de l'annonciation pour accepter l'incarnation du Verbe. Luc 1, 38[11] Paroles prononcĂ©es par JĂ©sus lors de son agonie au jardin des Oliviers. Matthieu 26, 39-44[12] Ă propos du mot Fiat, JĂ©sus disait Ă Luisa Piccarreta "Tu dois savoir pourquoi, Ă la crĂ©ation, la Sagesse Divine voulut prononcer le Fiat. Elle aurait pu crĂ©er toutes choses sans prononcer un seul mot, mais, comme elle voulait que sa VolontĂ© plane au-dessus de toutes choses, que toutes choses reçoivent sa vertu et ses biens, elle prononça le Fiat. En le prononçant, elle communiqua Ă la CrĂ©ation les prodiges de sa volontĂ© afin que toutes choses puissent avoir sa volontĂ© comme vie, comme rĂ©gime, comme exemple et comme Ă©ducatrice. Grande, ma fille, fut la premiĂšre parole de votre Dieu qui rĂ©sonna dans la voĂ»te des cieux ce fut le Fiat. Il n'a rien dit d'autre. Cela signifie que tout Ă©tait dans ce Fiat. Par lui, j'ai créé toutes choses, j'ai tout constituĂ©, j'ai tout ordonnĂ©, j'ai tout inclus, j'ai consignĂ© tous mes biens pour le bĂ©nĂ©fice de tous ceux qui n'iraient pas hors de mon Ă©ternel Fiat. Quand aprĂšs avoir créé toutes choses, je voulus crĂ©er l'homme, je rien fait d'autre que de rĂ©pĂ©ter mon Fiat. Et comme si je voulais le pĂ©trir avec ma propre VolontĂ©, j'ajoutai "Faisons l'homme Ă notre image et Ă notre ressemblance. Par la vertu de notre VolontĂ©, il gardera notre ressemblance entiĂšre en son intĂ©rieur et il prĂ©servera notre image belle et intacte. Comme si elle Ă©tait incapable de dire autre chose que le mot Fiat, la Sagesse Incréée rĂ©pĂ©ta ce mot si nĂ©cessaire et sublime pour tous. Et ce mot Fiat plane encore au-dessus de toute la crĂ©ation comme le prĂ©servateur de mes Ćuvres et dans l'acte de descendre sur la terre pour investir l'homme, l'enclore de nouveau en lui, afin qu'il puisse retourne lĂ d'oĂč il vient issu de ma VolontĂ©, qu'il puisse revenir dans ma VolontĂ©. C'est ma VolontĂ© que toutes les choses créées me reviennent par le mĂȘme chemin que celui empruntĂ© pour les crĂ©er, de telle sorte qu'elles me reviennent toutes belles et comme portĂ©es en triomphe par ma VolontĂ©. Tout ce que je t'ai dit concernant ma VolontĂ© avait pour but ceci que ma VolontĂ© soit connue et en vienne Ă rĂ©gner sur la terre. Je vais tout faire pour obtenir cela, mais tout doit me revenir par l'entremise de ce mot Fiat. Dieu a dit Fiat et l'homme doit dire fiat; dans toutes ces choses, il n'aura rien d'autre que l'Ă©cho de mon Fiat, la marque de mon Fiat, les effets de mon Fiat, ce qui me permettra de lui donner les biens que contient ma VolontĂ©. C'est ainsi que j'atteindrai totalement les objectifs de la CrĂ©ation. Et c'est pourquoi j'ai entrepris de faire connaĂźtre les effets, la valeur, les biens et les choses sublimes de ma VolontĂ©, et comment l'Ăąme, empruntant le mĂȘme chemin que mon Fiat, deviendra si sublime, divinisĂ©e, sanctifiĂ©e, enrichie, que le Ciel et la terre seront Ă©tonnĂ©s Ă la vue des prodiges accomplis en elle par mon Fiat. En fait, par la vertu de ma VolontĂ©, de nouvelles grĂąces jamais donnĂ©es auparavant, une lumiĂšre plus brillante, des prodiges inouĂŻs jamais vus auparavant sortiront de moi." Le Livre du Ciel, Tome 16, 24 mai 1924Source de la tentationLe mystĂšre de la TrinitĂ© divineLe 1er juillet JĂ©sus dit âIl ne faut pas sâĂ©tonner quâune Ăąme subisse des tentations. MĂȘme que la tentation est dâautant plus violente que lâĂąme est plus avancĂ©e dans ma voie. Satan est envieux et rusĂ©. Il dĂ©ploie donc son intelligence lĂ oĂč il faut plus dâeffort pour arracher une Ăąme au Ciel. Il nâest pas nĂ©cessaire de tenter un homme du monde qui vit pour la chair. Satan sait quâil travaille dĂ©jĂ par lui-mĂȘme Ă tuer son Ăąme et il le laisse faire. Mais une Ăąme qui veut appartenir Ă Dieu attire toute sa rancĆur. Mais les Ăąmes ne doivent point trembler, ni se laisser abattre. Etre tentĂ© nâest pas un mal. Câest un mal que de cĂ©der Ă la tentation. Il y a les grandes tentations. Devant elles, les Ăąmes droites se mettent tout de suite sur la dĂ©fensive. Mais il y a les petites tentations qui peuvent vous faire tomber sans que vous vous en rendiez compte. Ce sont les armes raffinĂ©es de lâEnnemi. Il les utilise quand il voit que lâĂąme est circonspecte et sur ses gardes pour les grandes. Alors il met de cĂŽtĂ© les grands moyens et il a recours Ă ceux-ci, si subtils quâils entrent en vous de nâimporte quel cĂŽtĂ©. Pourquoi est-ce que je le permets ? OĂč serait le mĂ©rite sâil nây avait pas de lutte ? Pourriez-vous vous dire miens si vous ne buviez pas Ă mon calice ? Que croyez-vous ? Que mon calice nâait Ă©tĂ© que celui de la douleur ? Non, crĂ©atures qui mâaimez. Le Christ â il vous le dit pour vous donner du courage â a subi la tentation avant vous. Pensez-vous quâil nây ait eu que celle dans le dĂ©sert ? Non. Cette fois-lĂ , Satan fut vaincu avec les grands moyens qui furent opposĂ©s Ă ses grandes tentatives. Mais je vous dis en vĂ©ritĂ© que moi, le Christ, je fus tentĂ© dâautres fois. LâĂvangile ne le dit pas. Mais comme Ă©crit le bien-aimĂ© âSâil fallait raconter tous les miracles faits par JĂ©sus, la Terre ne suffirait pas Ă contenir tous les livres quâon Ă©criraitâ. RĂ©flĂ©chissez, mes chers disciples. Combien de fois Satan nâa-t-il pas tentĂ© le Fils de lâhomme pour le persuader de dĂ©sister de son Ă©vangĂ©lisation ? Que savez-vous de lâĂ©puisement de la chair, fatiguĂ©e dâerrer, dâĂ©vangĂ©liser sans cesse, et des lassitudes de lâĂąme qui se savait entourĂ©e dâennemis et de gens qui le suivaient par curiositĂ© ou dans lâespoir dâen tirer quelque avantage humain ? Combien de fois, dans les moments de solitude, le tentateur me circonvenait par lâaccablement ! Et pendant la nuit de GethsĂ©mani, nâavez-vous pas pensĂ© avec quel raffinement il a cherchĂ© Ă remporter la derniĂšre victoire dans le combat entre le sauveur du genre humain et lâenfer ? Il nâest pas donnĂ© Ă lâesprit humain de pĂ©nĂ©trer et de connaĂźtre le secret de cette lutte entre le divin et le dĂ©moniaque. Moi qui lâai vĂ©cue, je suis seul Ă la connaĂźtre et je vous dis donc que je suis lĂ oĂč quelquâun souffre pour le bien. Je suis lĂ oĂč se trouve un de mes continuateurs. Je suis lĂ oĂč vit un petit Christ. Je suis lĂ oĂč se consomme le sacrifice. Et je vous dis, Ăąmes qui expiez pour tous, je vous dis ne craignez point. Je suis avec vous jusquâĂ la fin. Moi, le Christ, jâai vaincu le monde, la mort et le dĂ©mon au prix de mon Sang. Mais Ă vous, victimes, je donne mon Sang contre le poison de Lucifer.â JĂ©sus dit âIl nâest pas accordĂ© Ă vos capacitĂ©s intellectuelles trĂšs limitĂ©es, Ă votre spiritualitĂ© embryonnaire, de connaĂźtre le mystĂšre de la nature de Dieu. Mais ce mystĂšre se fait plus connaissable aux Ăąmes spirituelles, dans la masse des Ăąmes soi-disant spirituelles. Ă ceux qui aiment le Fils, Ă ceux qui sont vraiment marquĂ©s par mon Sang, le mystĂšre se rĂ©vĂšle avec une plus grande clartĂ©, car mon Sang est Savoir et ma prĂ©dilection est [1] est un grand jour de fĂȘte au Ciel car le Ciel tout entier chante aujourdâhui le sanctus Ă lâAgneau dont le Sang fut versĂ© pour la RĂ©demption de lâhumanitĂ©. Tu es parmi les quelques crĂ©atures, trop peu nombreuses, qui vĂ©nĂšrent mon Sang comme il mĂ©rite dâĂȘtre vĂ©nĂ©rĂ©. Mais Ă ceux qui le vĂ©nĂšrent depuis quâil a Ă©tĂ© versĂ©, ce Sang parle avec des mots de vie Ă©ternelle et de science suprasensible. Si mon Sang Ă©tait plus aimĂ© et vĂ©nĂ©rĂ©, plus invoquĂ© et cru, beaucoup du mal qui vous amĂšne Ă lâabĂźme serait Sang parla lorsquâil nâĂ©tait pas encore reprĂ©sentĂ© par lâagneau mosaĂŻque, sous le voile des paroles prophĂ©tiques dans le signe du tau prĂ©servateur; il parla, aprĂšs avoir Ă©tĂ© rĂ©pandu, par la bouche des apĂŽtres; son pouvoir crie dans lâApocalypse; il invite par ses appels dans la bouche des mystiques. Mais il nâest pas aimĂ©. On ne se souvient pas de lui. On ne lâinvoque pas. On ne le vĂ©nĂšre pas. Mon Ăglise compte beaucoup de fĂȘtes, mais il manque une fĂȘte trĂšs solennelle pour mon Sang. Et le salut est dans mon Sang ! Aujourdâhui, fĂȘte de mon Sang, je vais Ă©clairer un mystĂšre pour toi. Dis Gloire au PĂšre, au Fils, Ă lâEsprit Saintâ, car câest de Nous que je veux te parler. Il a fallu Ă votre lourdeur humaine des images pour penser au PĂšre et Ă lâEsprit, des ĂȘtres incorporels dâune infinie beautĂ©, mais que vous ne pouvez concevoir avec vos sens humains. A un tel point que vous vous adressez difficilement Ă Eux, dans toute la plĂ©nitude de la pensĂ©e, pour les invoquer comme vous mâinvoquez moi, que vous concevez comme lâHomme-Dieu. Vous nâavez donc pas la moindre idĂ©e de lâincomparable mystĂšre de notre TrinitĂ©. Pour penser Ă Dieu, il ne faut pas faire de comparaisons avec des ĂȘtres créés. Dieu ne se compare pas. Il est. Dans lâĂȘtre il y a tout. Mais lâĂȘtre nâa pas de corps, et lâĂtre Ă©ternel nâa pas de corps. Regarde Dieu est lumiĂšre. VoilĂ la seule chose qui peut encore reprĂ©senter Dieu sans ĂȘtre en opposition avec son Essence spirituelle. La lumiĂšre est, et pourtant elle est immatĂ©rielle. Tu la vois mais tu ne peux la toucher. Elle est. Notre TrinitĂ© est lumiĂšre. Une lumiĂšre illimitĂ©e. Source Ă elle-mĂȘme, vivant dâelle-mĂȘme, opĂ©rant en nâest pas aussi grand quâElle est infinie. Son essence remplit les Cieux, glisse sur la crĂ©ation, domine les antres infernaux. Elle nây pĂ©nĂštre pas â ce serait la fin de lâEnfer â mais les Ă©crase de son rutilement bĂ©atifique au Ciel, consolateur sur la Terre, terrifiant en Enfer. Tout est triple en Nous. Les formes, les effets, les pouvoirs. Dieu est lumiĂšre. Le PĂšre donne une lumiĂšre immense, majestueuse et paisible. Un cercle infini qui embrasse toute la crĂ©ation, de lâinstant oĂč il fut dit âQue la lumiĂšre soitâ, jusquâaux siĂšcles des siĂšcles, puisque Dieu, qui existait de toute Ă©ternitĂ©, embrasse la crĂ©ation, depuis quâelle est, et il continuera Ă embrasser ce qui, dans sa forme ultime, lâĂ©ternelle, aprĂšs le jugement, restera de la crĂ©ation. Il embrassera ceux qui sont Ă©ternels avec lui dans le Ciel. Ă lâintĂ©rieur du cercle Ă©ternel du PĂšre, il y a un deuxiĂšme cercle, engendrĂ© par le PĂšre, qui opĂšre diffĂ©remment, mais non de façon contraire, car lâEssence est une. Câest le Fils. Sa lumiĂšre, plus vibrante, ne donne pas seulement la vie aux corps, mais donne la vie aux Ăąmes, vie quâelles avaient perdue, Ă travers son Sacrifice. Câest une inondation de rayons puissants et suaves qui nourrissent votre humanitĂ© et instruisent votre lâintĂ©rieur du deuxiĂšme cercle, produit par les deux opĂ©rations des premiers cercles, il y a un troisiĂšme cercle Ă la lumiĂšre encore plus vive et plus vibrante. Câest lâEsprit Saint. Câest lâAmour que Produisent les rapports du PĂšre avec le Fils, intermĂ©diaire entre les Deux et consĂ©quence des Deux, merveille des merveilles. La PensĂ©e crĂ©a la Parole, et la PensĂ©e et la Parole sâaiment. LâAmour est le Paraclet. Il opĂšre sur votre esprit, sur votre Ăąme, sur votre chair, puisquâil consacre tout le temple, créé par le PĂšre et rachetĂ© par le Fils, de votre personne, créée Ă lâimage et Ă la ressemblance du Dieu Unique en Trois Personnes. LâEsprit Saint est le chrĂȘme sur la crĂ©ation, par le PĂšre, de votre personne; il est la grĂące pour bĂ©nĂ©ficier du sacrifice du Fils, savoir et lumiĂšre pour comprendre la parole de Dieu. Une lumiĂšre plus restreinte, non pas parce quâelle est limitĂ©e par rapport aux autres, mais parce quâelle est lâesprit de lâesprit de Dieu, et par consĂ©quent, dans sa condensation, elle est trĂšs puissante comme elle est trĂšs puissante dans ses pourquoi je dis âQuand viendra le Paraclet, il vous instruiraâ. MĂȘme moi, qui suis la pensĂ©e du PĂšre devenue parole, je ne peux vous faire comprendre autant que peut le faire lâEsprit Saint en un seul Ă©clair. Si chaque genou doit se plier devant le Fils, chaque esprit doit s'incliner devant le Paraclet, car lâEsprit donne vie Ă lâesprit. Câest lâAmour qui a créé lâUnivers, qui a instruit les premiers serviteurs de Dieu, qui a poussĂ© le PĂšre Ă donner les commandements, qui a illuminĂ© les prophĂštes, qui, avec Marie, a conçu le RĂ©dempteur, qui m'a mis sur la croix, qui a soutenu les martyrs, qui a dirigĂ© lâĂglise, qui opĂšre les prodiges de la grĂące. Feu blanc, insoutenable Ă la vue et Ă la nature humaine, il concentre en lui-mĂȘme le PĂšre et le Fils et il est le joyau incomprĂ©hensible, quâon ne peut regarder, de notre Ă©ternelle beautĂ©. Immobile dans lâabĂźme du Ciel, il attire Ă lui tous les esprits de mon Ăglise triomphante et aspire Ă lui ceux qui savent vivre de lâesprit dans lâĂglise militante. Notre TrinitĂ©, notre triple et unique nature se fixe dans une unique splendeur en ce point dâoĂč est engendrĂ© tout ce qui est, dans un ĂȘtre Ă©ternel. Dis Gloire au PĂšre, au Fils, Ă lâEsprit Saintâ.â Il dit encore âLorsque jâai parlĂ© des dix justesâ [2], je nâai pas voulu dire que le lieu oĂč se trouveront dix justes sera sauvĂ©. Mais on peut comprendre sans se tromper que si dix Ăąmes justes et gĂ©nĂ©reuses sâassemblent en priĂšre, Ă une fin sainte, pour demander pitiĂ© pour un lieu, je ne repousserai pas leur priĂšre. Nâai-je pas dit que jâĂ©couterais les priĂšres faites par plusieurs personnes en mon Nom ? Je ne manque pas Ă mes paroles et Ă mes promesses. Mais ces personnes qui se rĂ©uniraient maintenant pour prier Ă cette fin, seraient-elles constantes dans la foi, dans le sacrifice, dans la puretĂ© spirituelle et dans la puretĂ© dâintention ? Sâil y en a, et si elles sont telles quâelles devraient ĂȘtre â de vrais prĂȘtres sont prĂȘtres ceux qui prient et sâimmolent pour leurs frĂšres et sĆurs â je les bĂ©nirai et jâaccorderai ce quâon demande en mon Nom.â JâĂ©cris ce matin en vous [3] attendant parce quâhier jâĂ©tais trop Ă©puisĂ©e pour faire des ajouts. Il est impossible de dĂ©crire la chose que jâai vue. Les mots me manquent. Pendant que JĂ©sus parlait, je voyais, mais je ne peux rĂ©pĂ©ter ce que mon esprit a vu de façon Ă ce quâun autre voie aussi. Je pourrais en tracer lâimage, mĂȘme si je suis nulle en dessin. Il suffirait de dessiner trois cercles concentriques avec un point au milieu. Mais ça ne dirait rien. Il manquerait la LumiĂšre, et il manquerait aussi lâintuition des rapports entre les trois cercles et le point qui les concentre. Cela deviendrait un symbole sans vie, alors quâil est si vivant, opĂ©rant, est certain que, mĂȘme si je vivais encore pendant mille ans, je nâoublierais jamais la beautĂ© de cette vision intellectuelle. Elle sera pour moi aide, rĂ©confort, force, dĂ©fense, tout, dans toutes les circonstances. Câest un aimant ultra-puissant qui mâattire et me donne une envie indescriptible de le rejoindre. Jâai lâimpression de vivre sous le soleil. Le soleil, mais que dis-je ? Le soleil est un astre Ă©teint et froid comparĂ© au Feu divin enchĂąssĂ© dans la profondeur de lâEmpyrĂ©e, si lointain et si proche...Oui. JâĂ©prouve la sensation de sa distance dĂ©mesurĂ©e, Ă travers laquelle glisse tout lâUnivers qui baigne et vit dans sa LumiĂšre, et en mĂȘme temps je sens que tout ĂȘtre, le mien en particulier, par la bontĂ© de Dieu qui mâa permis dâavoir cette joie incomparable, est proche de ce point de vie quâest Dieu et dans son rayon qui le tient bien recueilli, protĂ©gĂ© et en forme, comme une cloche de verre sur une plante trĂšs dĂ©licate et avec cette comparaison banale, je gĂąche tout, mais je ne trouve rien de mieux. Bref, je me sens sous lâĆil de Dieu. Et câest une sensation de joie, de chaleur, de force, de paix infinie, indescriptible, rĂ©jouissante. Câest une telle bĂ©atitude que de vivre ainsi sous lâincomprĂ©hensible joyau que mon maĂźtre a bien dit ! de la beautĂ© divine, joyau qui rĂ©unit en une seule et insoutenable splendeur les Trois Personnes divines pour en faire une UnitĂ© de LumiĂšre divine, que toute la souffrance vĂ©cue sâannule ainsi que celle que jâaurai Ă subir...Maintenant je comprends vĂ©ritablement ce que veut dire Paradisâ. Cela veut dire vivre en voyant toujours ce Soleil, Un et Trin. [1] Le 1 juillet, fĂȘte du PrĂ©cieux Sang.[2] Voir la catĂ©chĂšse du 11 juin 1943, page 68 On a trouvĂ© aucun passage oĂč l'auteure donne des prĂ©cisions sur la "lacune" des dix justes, laquelle revient plusieurs fois dans le volume et qui est, de toute Ă©vidence, une rĂ©fĂ©rence biblique, probablement GenĂšse 18,32 "Abraham reprit "Que mon Seigneur ne sâirrite pas si je parle une derniĂšre fois peut-ĂȘtre lĂ sâen trouvera-t-il dix !" -"Je ne dĂ©truirai pas Sodome Ă cause de ces dix".[3] Le pĂšre Migliorini. Source grande douleur de Marie, co-RĂ©demptrice. La femme courbĂ©e de l'EvangileLe 2 juillet10h15 JĂ©sus dit "Ăcris tout de suite pendant que je suis encore en toi avec mon corps, mon Sang, mon Ăme et ma DivinitĂ©, ce qui fait que tu as en toi la plĂ©nitude de la sagesse. [1] Marie vĂ©cut eucharistiquement pendant presque toute sa vie. La MĂšre nâest pas diffĂ©rente du Fils. Ni dans la nature humaine, ni dans la mission surhumaine de RĂ©demption. Le Fils, pour toucher au sommet de la douleur dut Ă©prouver la sĂ©paration du PĂšre Ă GethsĂ©mani, sur la croix. Ce fut la douleur portĂ©e Ă des hauteurs et des rigueurs infinies. La MĂšre, pour toucher au sommet de la douleur dut Ă©prouver la sĂ©paration du Fils pendant les trois jours de ma sĂ©pulture. Marie fut alors seule. Il ne lui resta que la foi, lâespĂ©rance, la charitĂ©. Mais moi jâĂ©tais absent. LâĂ©pĂ©e ne fit pas que sâenfoncer au fond de son cĆur [2] ; elle le lui transperça, le lui fouilla. Marie nâen mourut point uniquement par la volontĂ© de lâĂternel. Parce que, pour celle qui Ă©tait Pleine de GrĂące, rester privĂ©e de lâunion avec son Fils et Dieu Ă©tait une telle douleur que, sans une grĂące spĂ©ciale, Elle en serait morte. Nombreuses sont les pages secrĂštes que vous ne connaissez pas sur la vie de la trĂšs pure Co-RĂ©demptrice. Je vous lâai dĂ©jĂ dit [3] Les secrets de Marie [4] sont trop purs et divins pour que lâesprit humain puisse les connaĂźtreâ. Je vous en dis juste assez pour augmenter en vous la vĂ©nĂ©ration envers la plus Sainte du Ciel, aprĂšs Dieu. Cette heure dâimmense douleur, dans la mer de douleurs que fut la vie de ma MĂšre, consacrĂ©e Ă la souffrance suprĂȘme et Ă la joie suprĂȘme de sa conception, Ă©tait nĂ©cessaire pour complĂ©ter ce qui manquait Ă ma passion [5]. Marie est Co-RĂ©demptrice [6]. Par consĂ©quent, tout en elle Ă©tant infĂ©rieur seulement Ă Dieu, sa douleur aussi dut ĂȘtre telle quâaucune douleur humaine ne pourra jamais lâĂ©galer. Maintenant, va prier. En rĂ©alitĂ©, je te lâavais dĂ©jĂ fait comprendre [7], mais ton imperfection avait tout confondu. Je le rĂ©pĂšte afin que ce soit clair pour le pĂšre [8] et pour toi." Et nous voilĂ bien servis !... Je vois JĂ©sus mon MaĂźtre, de blanc vĂȘtu, Ă cĂŽtĂ© de mon lit, lĂ oĂč vous vous mettez pour me confesser. Le mĂȘme jour, Ă 14h JĂ©sus dit "Dans mon Ăvangile, il nây a pas de passage qui ne contienne pas des rĂ©fĂ©rences au surnaturel. Aujourdâhui, je te fais rĂ©flĂ©chir Ă lâhistoire de la femme courbĂ©e depuis dix-huit ans [9]. Les pseudo-surhommes de maintenant nient que le dĂ©mon puisse ĂȘtre lâauteur dâinfirmitĂ©s physiques. Ils nient beaucoup de choses, les surhommes. Trop. Ils ne se rendent pas compte que les possĂ©dĂ©sâ dâaujourdâhui, ce sont eux. Ils nient quâil y ait des infirmitĂ©s causĂ©es par des forces extranaturelles. Mais ils ne savent pas comprendre et guĂ©rir certaines infirmitĂ©s par des forces naturelles. Ils ne le peuvent pas justement parce que certaines infirmitĂ©s ont leur racine en dehors de la chair et lâaccablent sans en ĂȘtre nĂ©es. Elles naissent dans ces zones oĂč sâagitent les rĂšgnes de lâesprit. Il y a deux rĂšgnes de lâesprit lâun, cĂ©leste, vient de Dieu; lâautre, malin, vient de Satan. Dieu donne parfois Ă ses prĂ©destinĂ©s des infirmitĂ©s qui sont un passeport pour le Royaume divin. Encore plus souvent, Satan donne des infirmitĂ©s qui sont une vengeance contre le serviteur de Dieu ou un impĂŽt sur les pauvres qui ont cĂ©dĂ© Ă ses sĂ©ductions. Pauvres dâune pauvretĂ© horrible parce quâelle est la perte de la vraie richesse celle de la grĂące qui fait de vous les enfants et hĂ©ritiers de Dieu. Les remĂšdes humains sont inutiles en tels cas. Seul le doigt de Dieu efface le dĂ©cret de misĂšre et souscrit au dĂ©cret de dĂ©livrance. Celui qui est dĂ©livrĂ© guĂ©rit de la possessionâ sâil est possĂ©dĂ©. Celui qui est dĂ©livrĂ© entre au Ciel, si son infirmitĂ© est de Dieu. Mais outre les infirmitĂ©s de la chair, il y a les infirmitĂ©s de lâesprit. Elles sont lâĆuvre du Malin. Elles vous courbent, vous font vous dĂ©battre et Ă©cumer de rage; elles Ă©moussent les sens et la parole, vous portent Ă des aberrations morales pires que les maladies de la chair; parce quâelles courbent et Ă©moussent lâ peux les guĂ©rir, moi seul. LâĂąme dĂ©livrĂ©e de lâinfluence qui la tenait courbĂ©e se redresse et glorifie le Seigneur, comme la femme de lâĂvangile. Toi, tu lâĂ©prouves. Ta chair se meurt et tu le sens [10]. Mais comme tu te sens libre et forte puisque ton MaĂźtre tâa guĂ©rie ! Une maĂźtrise virile et paisible a envahi ton esprit. Tu as la sensation de chaĂźnes brisĂ©es tombĂ©es Ă tes pieds. Maintenant je te dis Suis-moi. Suis-moi avec ton nouvel esprit et ne pĂšche plus pour que Satan ne puisse pas tendre son piĂšge sur toi. Si tu me suis de prĂšs, il ne pourra pas te nuire car celui qui me suit ne pĂšche pas et, ne pĂ©chant pas, il ne sâasservit pas Ă celui qui veut, faire de vous mes ennemis".[1] Maria Valtorta venait sans doute de recevoir la communion Eucharistie.[2] Cf. la prophĂ©tie du vieillard SymĂ©on en Luc 2,34-35 et en EMV Dans la dictĂ©e du 19 juin.[4] Saint Louis-Marie Grignon de Montfort a eu la grĂące de recevoir la rĂ©vĂ©lation sur un des secrets de la Sainte Vierge Marie qu'il a dĂ©voilĂ© dans son Ćuvre Le Secret de Marie. Lâintroduction de lâĆuvre explique en quoi il consiste.[5] Saint-Paul apĂŽtre aussi a parlĂ© de ses souffrances dans les mĂȘmes termes dans sa Lettre aux Colossiens. Cf. Colossiens 1, 24[6] Lire Ă©galement Ă ce sujet dans la dictĂ©e du 15 septembre[7] Dans la dictĂ©e du 19 juin.[8] Le pĂšre Migliorini.[9] Cf. Luc 13, 11 et EMV 337.[10] Maria Valtorta souffrait de multiples maladies et est restĂ©e infirme jusqu'Ă la fin de sa vie. Voir le rĂ©sumĂ© de son Autobiographie Elle y Ă©crit entre autres page 295 Pour une Ăąme gĂ©nĂ©reuse aimante, le sacrifice n'est plus un effort et la souffrance n'est plus un tourment⊠Et mĂȘme une seule chose prĂ©occupe une Ăąme gĂ©nĂ©reuse elle a peur de ne point souffrir. C'est lĂ que rĂ©side le renversement des valeurs. ⊠Une Ăąme gĂ©nĂ©reuse est tout Ă fait incapable de souffrir de la façon amĂšre dont souffrent ceux qui ne sont pas gĂ©nĂ©reux. La souffrance demeure, parce que cela est inĂ©vitable, mais elle ne se prĂ©sente plus comme un ennemi elle est une amie qui nous aide Ă monter de plus en plus haut. La seule pensĂ©e que cette souffrance nous rend semblables au Christ et fait de nous des continuateurs de son Ćuvre, nous donne une soif insatiable de souffrances toujours nouvelles et plus profondes⊠Cela fait des annĂ©es que je vis de la sorte et que j'ai trouvĂ© la paix de l'Ăąme». Elle Ă©crit par ailleurs page 382 BĂ©nie soit la souffrance qui me rend semblable Ă toi ! BĂ©nie soit la croix qui m'Ă©lĂšve jusqu'au ciel ! BĂ©ni soit l'amour qui donne des ailes Ă ma souffrance ! BĂ©ni soit le jour oĂč ton regard m'a accrochĂ©e ! Et plus bienheureux encore soit le moment oĂč Ă toi je me suis consacrĂ©e ! »Source deux genres d'infirmitĂ©La possession divineLe 3 juillet JĂ©sus dit "Je tâai dit hier quâil existe des genres dâinfirmitĂ©s qui sortent du commun, câest-Ă -dire quâelles sont voulues par des forces spirituelles [1]. Dieu ou Satan, lâun agissant de lâabĂźme du Ciel, lâautre de lâabĂźme de lâEnfer, frappent certaines crĂ©atures pour des raisons diffĂ©rentes et Ă des fins diffĂ©rentes. Mais, Ă©tant donnĂ© lâorigine diffĂ©rente et opposĂ©e, lâinfirmitĂ© qui vient de Dieu porte en elle, les tirant Ă la source dâune incommensurable LumiĂšre et dâun incommensurable Amour, lumiĂšre et amour pour la crĂ©ature martyre [2] de son Dieu. Lâautre, qui provient de lâabĂźme stagnant oĂč rĂšgne Satan, enveloppe de tĂ©nĂšbres et de tourments. Jâai dit crĂ©ature martyre de son Dieu. Oui. LâĂąme qui sâest abandonnĂ©e Ă son Dieu, totalement, devient son martyr. Dieu lui-mĂȘme agit ici en sacrificateur, mais le martyre de la crĂ©ature abandonnĂ©e Ă lâAmour nâen est pas pour autant moins sanglant, mĂȘme si le sang nâest pas matĂ©riellement versĂ©, que celui de la crĂ©ature immolĂ©e par le bourreau [3]. Parce que, non seulement la chair et le sang, mais lâintellect, lâĂąme et lâesprit sont torturĂ©s dans un martyr heureux dont la fin, aprĂšs la crucifixion spirituelle â qui stigmatise lâĂȘtre dans chacune de ses puissances, dans la chair, dans le sang, dans lâintellect, dans lâĂąme, dans lâesprit, y apposant mon sceau glorieux â sera lâĂ©treinte enflammĂ©e avec la Flamme elle-mĂȘme, avec la CharitĂ© brĂ»lante, lâengloutissement dans lâardente UnitĂ© quâest notre TrinitĂ©, la connaissance complĂšte de ce quâest Dieu, la possession de Dieu et par Dieu pour lâĂ©ternitĂ©. Oui. Il y a deux formes dâinfirmitĂ©s spirituelles et deux formes de possession spirituelle. En effet, si on dit possĂ©dĂ©â celui qui est saisi, dĂ©chirĂ©, Ă©crasĂ©, dominĂ© par Satan, pourquoi nâappellerait-on pas possĂ©dĂ©â, Ă plus juste raison, celui qui est embrassĂ©, soulevĂ©, modelĂ©, dominĂ© par Dieu ? BĂ©atifique, sublime, heureuse possession ! LâĂąme, en amour, nâa quâĂ sâabandonner Ă lâAmour qui lâentoure, lâembrasse, la pĂ©nĂštre, la transporte, lui confĂšre de nouveaux sens et des connaissances inconnues aux mortels. Câest le plongeon dans le gouffre de Dieu, gouffre de LumiĂšre, de Savoir, de CharitĂ©, de toute vertu. Câest un plongeon dans le gouffre de la Paix. LâĂąme en sort, Ă ces rares instants oĂč elle en sort â dâautant plus rares que lâĂąme est plus perdue en Dieu â parfumĂ©e de lâEssence de Dieu, et aucun miasme de la Terre et de lâEnfer ne peut agir sur son esprit imprĂ©gnĂ© de lâarĂŽme divin. LâĂąme possĂ©dĂ©eâ de Dieu vient Ă lui ressembler Ă un tel point que mĂȘme la forme extĂ©rieure et matĂ©rielle de son ĂȘtre subit des modifications. Dieu brille dans son regard, dans son sourire, Ă travers ses paroles et la nouvelle majestĂ© de son expression, de sorte que celui qui lâeffleure se dit il y lĂ quelque chose qui nâest pas de cette terreâ. LâĂąme possĂ©dĂ©eâ de Dieu est un prĂ©cieux vase scellĂ©, mais qui exhale lâarĂŽme qui le remplit. ScellĂ©, puisque lâamour consacre et la possession fait de lâesprit la propriĂ©tĂ© dâUn seul, et il nây a que ce seul Ătre qui ouvre et ferme le sceau apposĂ© sur lâesprit qui sâest donnĂ© Ă lui. Exhale, car lâarĂŽme de Dieu est si puissant que, non seulement il remplit lâintĂ©rieur du vase, mais il en imbibe la matiĂšre ce qui fait que lâeffluve spirituel sâen dĂ©gage et passe dans la foule, la purifiant de lâodeur de la chair et du sang. Si les ĂȘtres savaient ce quâest la possessionâ de Dieu, ils voudraient tous ĂȘtre possĂ©dĂ©sâ.Mais pour le savoir, il faut faire le premier pas, le premier acte de gĂ©nĂ©rositĂ©, de renonciation, et puis persĂ©vĂ©rer dans ce premier acte. Le reste vient, car, tout comme une onde Ă©mise par le pole A est attirĂ©e par le pole Z qui est plus fort, ainsi lâĂąme qui sâest placĂ©e dans lâorbite de Dieu sera attirĂ©e par lui de nâimporte quel point de lâorbite oĂč elle se trouve. Car je suis lâAlfa et lâOmĂ©ga [4] et jâembrasse tout ce qui est. Seule une volontĂ© humaine contraire, qui se met sous le sceau de la BĂȘte, dĂ©tourne mon action, parce que je vous ai faits libres et je ne violente pas votre volontĂ©. Si donc votre volontĂ© est de chair et de sang, câest-Ă -dire quâelle est Satan, ma volontĂ© ne peut agir puisque ma volontĂ© est Esprit et elle agit sur votre esprit et lâesprit meurt lĂ oĂč rĂšgne la matiĂšre. Il faut renaĂźtre dans lâesprit pour pouvoir entrer dans lâorbite de Dieu et vaincre la chair [5] et son maĂźtre, Mammon. Alors se produit la possessionâ. Paradis anticipĂ© sur terre, heureuse ascension de lâĂąme au Ciel dans la mort, plĂ©nitude du paradis dans mon Royaume oĂč les miens seront avec moi pour lâĂ©ternitĂ©, lumiĂšre dans la LumiĂšre, paix dans la Paix, joie dans la Joie, gloire dans la Gloire."[1] Voir la dictĂ©e du 2 juillet. [2] En grec, le mot martyr signifie tĂ©moin de Dieu, plus spĂ©cialement jusquâau sang. Cf. par exemple Apocalypse 12,11 Eux-mĂȘmes lâont vaincu par le sang de lâAgneau, par la parole dont ils furent les tĂ©moins ; dĂ©tachĂ©s de leur propre vie, ils sont allĂ©s jusquâĂ mourir ».[3] Marie des vallĂ©es 1590-1656, dans une de ses visions dĂ©signant les Ăąmes victimes des temps futurs, les appelle les martyrs de lâAmour divin "Ce seront de grands martyrs quoique les bourreaux ne les touchent point, mais ils seront martyrs de lâAmour divin. Ce sera le divin Amour qui les martyrisera. Ils seront brĂ»lĂ©s dans la fournaise de lâAmour et ils seront plus grands martyrs que quantitĂ© dâautres des premiers martyrs qui souffrirent le martyre par lâespĂ©rance des couronnes et de la gloire, mais ceux-ci ne regardent point la rĂ©compense mais la seule gloire de Dieu" Propos recueillis par Gaston de Renty 1511-1649.[4] Cf. Apocalypse 1, 8.[5] Dans l'Ă©pĂźtre aux Galates, Saint Paul ApĂŽtre donne une sublime explication sur la vie dans l'Esprit pour pouvoir vaincre les Ćuvres de la chair. Voir Galates 5, pont entre ciel et terre La pĂ©nitence des victimesLa tentation de la fatigue et de la crainteLe 4 juillet JĂ©sus dit âLâEucharistie est mon Sang et mon Corps. Mais avez-vous dĂ©jĂ songĂ© que ce Sang et ce Corps ont Ă©tĂ© formĂ©s avec le sang et le lait de Marie ?Celle-ci, la trĂšs Pure qui accueillit le Ciel dans son sein, habillant de ses chairs de blancheur immaculĂ©e le Verbe du PĂšre aprĂšs les noces divines avec lâEsprit Saint, ne sâest pas limitĂ©e Ă engendrer le Sauveur. Elle lâa nourri de son lait. Il sâensuit que vous, humains qui vous nourrissez de moi, sucez le lait de Marie qui est devenu sang en lait virginal. Comment donc pouvez-vous rester si souvent esclaves de la chair 51, avec mon Sang, descend en vous ce lait immaculĂ© ? Câest comme si une fontaine de puretĂ© cĂ©leste dĂ©versait en vous ses flots. Nâen ĂȘtes-vous pas purifiĂ©s ? Comment pouvez-vous ĂȘtre comme cela alors que coule en vous le lait de la Vierge et le Sang du RĂ©dempteur ? Quand vous vous approchez de ma table, câest comme Si vous approchiez votre bouche du sein trĂšs chaste de la enfants qui nous aimez peu. Je suis content que vous suciez ce sein dont jâai tirĂ© ma nourriture. Mais je voudrais que, comme en des bĂ©bĂ©s nourris au sein, la vie augmente en vous ; je voudrais que vous grandissiez et vous vous fortifiiez. Le lait de la nourrice transmet, outre la vie matĂ©rielle, des tendances morales. Comment pouvez-vous, vous qui ĂȘtes nourris Ă ce sein trĂšs pur, ne pas acquĂ©rir une ressemblance spirituelle Ă Marie ? Elle vous serre sur sa poitrine, malades, Ă©maciĂ©s, sales que vous ĂȘtes. Et elle vous lave, vous nourrit, vous amĂšne Ă son Premier NĂ© car elle veut que vous lâ ce nâĂ©taient les soins de Marie et de ses priĂšres, la race humaine ne serait plus. Je lâaurais effacĂ©e parce que votre façon de vivre a vraiment touchĂ© le fond du mal et la justice est blessĂ©e, et la patience est Ă son comble, et la punition est prĂȘte. Mais Marie est lĂ qui vous protĂšge de son manteau et si je peux, dâun seul regard, prosterner le Paradis et faire trembler les astres, je ne peux rien contre ma suis son Dieu, mais je reste toujours son Enfant. Sur ce cĆur, je me suis reposĂ© dans le premier sommeil du nouveau-nĂ© et dans le dernier sommeil de la mort, et de ce cĆur je connais tous les secrets. Je sais donc que vous punir causerait une douleur transperçante Ă la MĂšre du genre humain, Ă sa vraie MĂšre, qui continue dâespĂ©rer quâelle pourra vous conduire Ă son suis son Dieu, mais elle est ma MĂšre. Et moi, parfait en tout, je suis votre MaĂźtre en ceci aussi lâamour pour la MĂšre. Ă ceux qui en ce monde croient encore, je dis "Le salut du monde est en Marie".Si vous compreniez que Dieu se retire dans les profondeurs, face Ă la marĂ©e montante des crimes que vous commettez, vous les dĂ©icides, les fratricides, vous les violeurs de la loi, les fornicateurs, les adultĂšres, les voleurs, sentine de vices, vous en trembleriez. Mais vous ĂȘtes devenus des câĂ©tait moi le pont entre le monde et le Ciel. Mais en vĂ©ritĂ©, devant votre obstination dans le mal, le Christ se retire comme autrefois de JĂ©rusalem car lâheure nâest pas encore venueâ et en attendant lâheure, le Christ vous laisse Ă votre mal pour que vous lâ le seul pont qui reste, câest Marie. Mais si vous la mĂ©prisez elle aussi, vous serez Ă©crasĂ©s. Je ne permets pas que soit vilipendĂ©e Celle en qui descendit lâEsprit Saint pour mâengendrer, moi Fils de Dieu et Sauveur du monde.âLe soirDans lâĂ©tat oĂč je me trouve, jâai eu la tentation dâadoucir un peu les mortifications habituelles, que jâai reprises avec rigueur depuis quelques mois car jâai senti que JĂ©sus le mon JĂ©sus me rĂ©pond âNon. PersĂ©vĂšre. Le monde est recouvert dâune mer de fautes et il faut des ocĂ©ans de pĂ©nitence pour les laver. Si vous Ă©tiez nombreux Ă les expier, je pourrais dire diminue. Mais vous ĂȘtes trop peu nombreux et la nĂ©cessitĂ© trop grande. Pour ce que vous pouvez faire, peu serait rĂ©parĂ©. Il y a une Ă©norme disproportion entre le pĂ©chĂ© et lâexpiation. Mais je ne regarde pas combien vous pouvez faire; je regarde et je juge si vous faites tout ce que vous pouvez faire. Tout. Je veux le tout pour rĂ©parer lâinfini. Le tout de mes imitateurs, Ăąmes aimantes et victimes, pour rĂ©parer lâinfini des Tu nâen mourras pas pour autant. Au contraire, la Paix et la LumiĂšre entreront toujours plus en toi. Souviens-toi en outre que quand, par prudence humaine, tu as diminuĂ© la pĂ©nitence, la tentation sâest insinuĂ©e en toi et elle tâa fait flĂ©chir. Alors, je lâai permis; maintenant, non. Et tu peux en comprendre les moi Ă vaincre Satan dans les cĆurs. Il y a certains dĂ©mons quâon vainc par la priĂšre et la souffrance, souviens-toi de cela. PitiĂ©, je te demande pitiĂ© pour les pĂ©cheurs et pour moi. Ce sont tes frĂšres et tes sĆurs et ils ne savent pas mâaimer. Ta pĂ©nitence doit allumer le feu dans les cĆurs Ă©teints. Je suis ton FrĂšre et les pĂ©cheurs me flagellent. Si tu me voyais humainement flagellĂ©, toi qui ne peux voir fouetter un animal, ne te lancerais-tu pas Ă la dĂ©fense de ton JĂ©sus ?Souviens-toi chaque pĂ©chĂ©, chaque blasphĂšme, chaque malĂ©diction contre Dieu, chaque perte de foi, chaque trahison est pour moi un coup de fouet. Doublement douloureux parce que je ne suis plus le JĂ©sus inconnu dâil y a vingt siĂšcles, mais bien le JĂ©sus quâon connaĂźt. Le monde sait ce quâil fait maintenant et il me frappe quand tu ne tâappartiens plus. Tu es la victime. Par amour et pour ĂȘtre fidĂšle Ă ton ministĂšre, ne diminue donc pas ta pĂ©nitence. Chaque pĂ©nitence est une blessure en moins Ă ton Dieu, tu la subis pour moi. Chaque pĂ©nitence est une lumiĂšre qui sâallume en un cĆur. Je tâenlĂšverai moi-mĂȘme la pĂ©nitence quand je jugerai que tu auras assez souffert et je mettrai entre tes mains la palme. Moi seul. Je suis ton Ă toutes les fois oĂč jâĂ©tais fatiguĂ© de souffrir et pourtant je souffris, pour toi... Car je tâaimais...âJĂ©sus dit encore âTu ne dois pas te laisser impressionner par certains moments de fatigue, de crainte; ils sont reliĂ©s Ă la nature humaine autour de laquelle lâEnnemi rĂŽde sans est un dĂ©vorateur insatiable et sa faim sâaccroĂźt dâautant plus que sa proie est vaste. Et avec la faim sâaccroĂźt la rancĆur contre le Christ et les chrĂ©tiens. Les vrais chrĂ©tiens. Il essaie donc tout. Et lorsquâil ne peut attaquer de front comme un lion furieux, il sâinsinue en rampant. Câest le serpent qui cherche Ă sâenrouler autour de lâĂąme sans quâelle sâen rende compte, prĂȘt Ă la broyer aprĂšs lâavoir essaie donc de vaincre, Ă dĂ©faut de pouvoir faire autre chose, par la fatigue et la lâarme quâil essayĂ©e avec moi. Il nâa pas rĂ©ussi, mais sais-tu combien de fois il lâa utilisĂ©e ? LâembĂ»che la plus subtile et la plus pressante me fut tendue Ă GethsĂ©mani. Satan mâa accablĂ© en mâexposant ce que jâavais Ă souffrir et le petit nombre qui en aurait souffert ce martyre de lâesprit en pensant aux victimesâ des siĂšcles Ă venir qui lâaurait subi, par lâĆuvre de Satan. Jâai souffert en pensant Ă toi. Mais ne crains rien. Mon martyre dâalors a rachetĂ© vos faiblesses, et si vous ne cĂ©dez pas Ă lâEnnemi, votre faiblesse, qui vient de la peur, seulement de la peur, nâa pas de consĂ©quences. Satan peut vous donner un frisson de frayeur. Mais rien de plus, car je suis prĂšs de mes amis et imitateurs. La possession absolue survient lorsque lâĂąme se met sous le joug satanique par le pĂ©chĂ©. Autrement, ce nâest que vengeance, et elle trouble la surface sans agiter le profond oĂč je une souffrance plus ou moins atroce. Celle que tu as Ă©prouvĂ©e aujourdâhui nâa Ă©tĂ© quâun lĂ©ger sifflement et câest tout. Tu es trop en moi pour que le dĂ©mon puisse faire autre chose. Autrefois, pendant des annĂ©es, il tâa beaucoup tourmentĂ©e et il ne tâa pas toujours trouvĂ©e forte au point de le faire trembler. Mais le passĂ© ne compte pas. Je te dis persĂ©vĂšre, le passĂ© est mort. Cette Ă©preuve-lĂ aussi Ă©tait utile. Tu lâas surmontĂ©e. Reste maintenant dans le sillage de Dieu oĂč je tâai placĂ©e et ne crains te le dis ne crains rien. Et je te dis surmonte les fatigues de la chair, les craintes de la chair assiĂ©gĂ©e par Satan, avec la hardiesse de lâesprit. Si tu souffrais seule, crĂ©ature mortelle, tu ne pourrais durer. Mais je suis avec toi, mais tu souffres pour cela avec foi et toute hardiesse te sera facile, car lâesprit est plus fort que la matiĂšre et il est trĂšs fort quand il est uni Ă son Dieu par un nĆud de charitĂ©."Je mâexplique pour que vous ne pensiez pas quâil y a eu quelque chose de grave. Non, rien de grave. Dans ma grande souffrance qui mâarrache des cris involontaires, jâavais seulement eu lâidĂ©e suscitĂ©e sĂ»rement par lâEnnemi, comme dit JĂ©sus, dâadoucir un peu mes mortifications. Peu de chose en rĂ©alitĂ©, mais je ne peux en faire davantage. Comme vous voyez, la rĂ©ponse nâa pas tardĂ©. Jâirai donc de lâavant, tant que je le pourrai. Dâailleurs, si je considĂšre la valeur que jâai attachĂ©e Ă ces bagatelles, et qui est dĂ©jĂ ratifiĂ©e par le bon Dieu en maintes choses â et]âespĂšre quâelle le sera pour dâautres aussiâ, je suis portĂ©e Ă conclure quâil vaut vraiment la peine de rĂ©sister tant que je le pourrai. Câest-Ă -dire jusquâau bout...Et puis... Si la chair est lasse de souffrir et demande pitiĂ©, lâĂąme est dans une telle paix et une telle joie !... Je ne peux sortir de ce bonheur surnaturel qui mâest restĂ© de ma vision mentale de la trĂšs Sainte TrinitĂ©. Je suis sous ce Soleil.., comme une fleur. Et je regarde mon soleil, qui resplendit au milieu des trois cercles sublimes, le Soleil de lâUnitĂ© de Dieu, dont la lumiĂšre de paix infinie et dâinfinie beautĂ© me communique de nouveaux sens. Pour mĂ©riter cela, quâest- ce que la souffrance ? Câest une joie militante, jardin du palais vrais 5 juillet JĂ©sus dit "Mon Ăglise est semblable Ă un grand jardin qui entoure le palais dâun grand roi. Le roi, pour ses raisons Ă lui, ne sort pas du palais et il a donc, aprĂšs avoir semĂ© les fleurs et les plantes les plus belles, dĂ©lĂ©guĂ© un jardinier aux soins de son Ăglise. Le jardinier, Ă son tour, a beaucoup dâaides qui lâassistent. Dans le jardin, il y a des fleurs et des plantes de toutes les espĂšces. Pour les rendre fertiles, le roi Ă©pandit sur les plates-bandes toutes sortes dâengrais, et autrefois seules les fleurs et les plantes belles et utiles fleurissaient. Au centre du jardin se dresse une fontaiÂne Ă sept bouches qui envoient leurs eaux partout, nourrissant et forÂtifiant les plantes et les fleurs. Mais en lâabsence du roi, le Malin est entrĂ© et a Ă©parpillĂ© Ă son tour sa semence nocive, de sorte que maintenant le jardin prĂ©sente un aspect dĂ©sordonnĂ©, pour ne pas dire dĂ©solant. Les mauvaises herbes, malsaines, Ă©pineuses, vĂ©nĂ©neuses se sont propagĂ©es lĂ oĂč avant Ă©taient bordures, plates-bandes et magnifiques buissons, et elles les ont Ă©touffĂ©s ou appauvris parce quâelles ont absorbĂ© les humeurs de la terre et empĂȘchĂ© le soleil de descendre sur les petites plantes. Le jardiniers et ses aides se donnent beaucoup de peine Ă sarcler, Ă extirper, Ă redresser les petites plantes pliĂ©es sous le poids des mauvaises herbes. Mais sâils travaillent ici, le Malin travaille lĂ , et le jardin continue dâavoir lâair dĂ©solĂ©. Des serpents, des crapauds, des limaces profitent du dĂ©sordre pour nicher, pour ronger, pour baver. Ici et lĂ , quelque plante robuste rĂ©siste Ă tout et pousse haut vers le ciel, quelques plates-bandes aussi, surtout de lys et de roses. Mais les belles bordures de marguerites et de violettes sont presque complĂštement effacĂ©es. Quand le roi viendra, il ne reconnaĂźtra plus son beau jardin Ă lâabandon; il arrachera avec colĂšre les mauvaises herbes, Ă©crasera les animaux visqueux, cueillera les fleurs qui seront restĂ©es et les apportera dans son palais, effaçant le jardin Ă jamais. Maintenant, Ă©coute bien lâexplication. Le roi est JĂ©sus Christ. Le jardin est son Ăglise militante. Le jardinier est mon Pierre, et ses aides sont les prĂȘtres. Les fleurs et les plantes sont les fidĂšles consacrĂ©s, les baptisĂ©s. Les substances fertilisantes sont les vertus et en particulier mon Sang, rĂ©pandu pour fĂ©conder le monde et rendre la terre fertile Ă la semence de vie Ă©ternelle. Les sept bouches de la fontaine sont les sept Sacrements. Les graines nocives sont les vices, les passions, les pĂ©chĂ©s semĂ©s par Satan dans sa haine pour moi. Le dĂ©sordre vient du fait que les bonnes plantes nâont pas rĂ©agi et se sont laissĂ© Ă©touffer par les mauvaises qui annulent les bienfaits de mon Sang, de mes sacrements, du soleil de la GrĂące. Le Jardinier suprĂȘme et ses quelques vrais aides nâarrivent pas Ă mettre le jardin en ordre Ă cause de la mauvaise volontĂ© des bonnes plantes, de leur paresse spirituelle, et Ă cause de la mauvaise volontĂ© et de la paresse de nombreux faux jardiniers qui ne se fatiguent pas Ă leur saint devoir de cultiver, dâaider, de redresser les Ăąmes. Les serpents, les crapauds et les limaces sont les tentations. Si tous les jardiniers Ă©taient diligents et toutes les plantes vigilantes, ils seraient Ă©crasĂ©s. Mais les Ăąmes nâappellent pas lâĂglise Ă leur secours quand elles se rendent compte que la tentation est plus forte quâelles, et les membres du clergĂ© nâaccourent pas, pas tous, lorsquâune des pauvres Ăąmes, que jâai payĂ©es de ma douleur et affranchies dâavance, demande de lâaide. Les bonnes plantes qui rĂ©sistent sont les vrais prĂȘtres, de mon Vicaire, jardinier suprĂȘme et arbre suprĂȘme qui lĂšve jusquâau ciel sa cime droite et intrĂ©pide, aux simples prĂȘtres qui restent le sel de la terre. Les plates-bandes, surtout celles de lys et de roses, sont les Ăąmes virginales et aimantes. Mais les bordures de petites marguerites, lâinnocence, et celles de violettes, la pĂ©nitence, prĂ©sentent un aspect dĂ©solant. Lâinnocence naĂźt et fleurit, mais bientĂŽt, elle nâest plus car la malice, la luxure, le vice, lâimprudence la dĂ©truisent. La pĂ©nitence est littĂ©ralement assĂ©chĂ©e par le chiendent de la tiĂ©deur. Seuls quelques plants rĂ©sistent. Et ils parfument, de leur odeur de purification, un large rayon du jardin, chassant les miasmes du mal. Quand je viendrai, Ă mon heure terrible, jâarracherai, je piĂ©tinerai, je dĂ©truirai les herbes maudites et les parasites maudits, jâeffacerai le jardin de lâunivers, emportant avec moi, Ă lâintĂ©rieur de mon palais royal, les plantes bĂ©nies, les fleurs bĂ©nies qui ont su rĂ©sister et fleurir pour ma joie. Et malheur Ă ceux qui seront arrachĂ©s de moi et lancĂ©s dans le royaume de Mammon, le mauvais semeur quâils auront prĂ©fĂ©rĂ© au semeur divin; et malheur Ă ceux qui auront prĂ©fĂ©rĂ© la voix des serpents et des crapauds et le baiser des limaces Ă la voix de mes anges et au baiser de ma grĂące. Il aurait mieux valu pour eux quâils ne fussent jamais nĂ©s ! Mais joie, joie Ă©ternelle Ă ceux qui seront restĂ©s mes bons serviteurs fidĂšles, chastes, pleins dâamour. Et joie encore plus grande Ă ceux qui auront voulu ĂȘtre doublement mes disciples en choisissant pour leur voie les voies du Calvaire, afin dâaccomplir dans leur corps ce qui manque encore Ă la passion Ă©ternelle du Christ [1]. Leurs corps glorifiĂ©s resplendiront comme des soleils dans la vie Ă©ternelle, car ils se seront nourris du double pain de lâEucharistie et de la Douleur, et ils auront ajoutĂ© leur sang Ă la grande Ćuvre de purification que JĂ©sus, le chef, a initiĂ©e et que, eux les membres, ont poursuivie pour laver leurs frĂšres et sĆurs et rendre gloire Ă Dieu." Jean 2, 23-25Pendant quâil Ă©tait Ă JĂ©rusalem pour la fĂȘte de la PĂąque, beaucoup crurent en son nom, Ă la vue des signes quâil accomplissait. JĂ©sus, lui, ne se fiait pas Ă eux, parce quâil les connaissait tous et nâavait besoin dâaucun tĂ©moignage sur lâhomme ; lui-mĂȘme, en effet, connaissait ce quâil y a dans lâhomme. Plus tard, je dis Ă JĂ©sus "Je ne comprends pas ce passage de lâEvangile" Jean 2, 23-25, et il mâexplique ainsi "LâĂȘtre humain est lâĂ©ternel sauvage et lâĂ©ternel enfant. Pour ĂȘtre attirĂ© et sĂ©duit, spĂ©cialement dans ce qui est bon â sa nature viciĂ©e le porte facilement Ă accepter le mal et difficilement le bien â, il a besoin dâune farandole de prodiges. Le prodige le secoue et lâexalte. Câest un choc qui le pousse aux bords du bien. Aux bords, jâai bien dit. Je savais que ceux qui croyaient grĂące Ă mes miracles Ă©taient au bord de la voie. Ătre lĂ ne veut pas dire ĂȘtre dans ma voie. Cela veut dire ĂȘtre des spectateurs curieux ou intĂ©ressĂ©s, prĂȘts Ă sâĂ©loigner quand lâutile cesse et un danger menace, et Ă devenir accusateurs ou ennemis comme avant ils sâĂ©taient montrĂ©s admirateurs et amis. Lâhumain est ambigu tant quâil nâest pas tout en Dieu. Je vois au fond des cĆurs. Câest pourquoi je ne me suis pas fiĂ© aux admirateurs dâune heure, aux croyants dâun instant. Ils nâauraient pas Ă©tĂ© les vrais confesseurs, mes vrais tĂ©moins. Ni avais-je besoin de tĂ©moins. Mes Ćuvres tĂ©moignaient de moi, et le PĂšre en tĂ©moignait, celui qui est perfection et vĂ©ritĂ© pour lâĂ©ternitĂ©. VoilĂ pourquoi Jean dit que je nâavais pas besoin que dâautres tĂ©moignent de moi. Dâautres que le PĂšre et moi-mĂȘme. La vĂ©ritĂ© ne prend pas chez lâhumain, et son tĂ©moignage nâest donc pas vĂ©ridique et durable. Nombreux furent ceux qui crurent, mais peu ceux qui persĂ©vĂ©rĂšrent, trĂšs peu ceux qui tĂ©moignĂšrent pendant toute leur vie, et par leur mort, que je suis le Messie, le vrai Fils du vrai Dieu. Ceux-lĂ sont bienheureux pour lâĂ©ternitĂ© !".[1] Comme le disait aussi Saint-Paul apĂŽtre quand il parlait de ses souffrances. Cf. Colossiens 1, deuxiĂšme conception mystique de MarieLe 6 juillet En attendant que JĂ©sus parle, je vais parler pour Ă©claircir certains points. Vous aurez remarquĂ© [1] quâen date du 28 juin, il y a une priĂšre au TrĂšs PrĂ©cieux Sang. Cependant, si JĂ©sus se plaint quâon ne vĂ©nĂšre pas assez son Sang, il nâimpose pas impĂ©rieusement quâon fasse connaĂźtre cette priĂšre. Alors quâil ne mâa laissĂ© aucun rĂ©pit tant que je ne vous ai pas envoyĂ© celle du 4 juin, en rĂ©paration Ă JĂ©sus dans le Sacrement. JĂ©sus me laisse entendre quâil faut dire cette priĂšre souvent, et personnellement, il me la fait dire avec la phrase quâil a dictĂ©e â... par la main de Satanâ. Je regrette de dĂ©sobĂ©ir au censeur ecclĂ©siastique. Mais entre lui et le MaĂźtre, je choisis le MaĂźtre. MĂȘme si je voulais en faire autrement, je ne le pourrais pas. Je regrette aussi dâavoir Ă dire que je ne connais pas celui qui a Ă©crit cette priĂšre. Oh !, si je le connais ! Mais il se cache derriĂšre lâanonymat. Il nous donne une formule parfaite dans sa concision, complĂšte, telle que lui seul pouvait la faire, il nous demande de la dire et câest tout. Si bien que je dis Ă ceux qui sont loin dâici quâelle a Ă©tĂ© Ă©crite par une infirme. Ăcrite ce mot a un sens trĂšs large. Je peux Ă©crire La Divine ComĂ©die [2], si je mây mets avec patience. Mais ce nâest sĂ»rement pas moi qui lâai composĂ©e. Câest la mĂȘme chose maintenant. Câest moi qui lâai Ă©crite et lui qui lâa composĂ©e. Mais aux voisins qui pourraient demander oĂč se trouve cette infirme, je dis âJe ne sais pas qui a Ă©crit cette priĂšreâ. Si je disais âCâest moi qui lâai Ă©criteâ, jâen aurais injustement des louanges. Si je rĂ©vĂ©lais qui me lâa dictĂ©e, les gens penseraient de deux façons diffĂ©rentes. Pour ce qui est de la premiĂšre, patience, je la subirais en pensant Ă JĂ©sus quâon a appelĂ© âfouâ. Mais je ne veux pas quâon dise la deuxiĂšme. Car si JĂ©sus, vĂ©ritable Samaritain compatissant, se penche sur mon Ăąme qui nâest que dĂ©chirure, cela est preuve de son infinie misĂ©ricorde et non de mĂ©rite de ma part. Je sens, avec la mĂȘme prĂ©cision que si je lâavais dĂ©jĂ vĂ©cu, que si lâorgueil sâemparait de moi, tout serait fini. Je vous le disais ce matin. Jâen suis persuadĂ©e personnellement, et le bon JĂ©sus le confirme en me disant que âlâorgueil tue toutes les vertus, Ă commencer par la charitĂ©. Il apporte donc avec soi la perte de la lumiĂšre de Dieu. Lâorgueilleux - mâexplique JĂ©sus - ne traite pas avec un saint respect le bon PĂšre des cieux, nâa pas dâinstinct viscĂ©ral de misĂ©ricorde pour ses frĂšres et sĆurs, se croit supĂ©rieur aux faiblesses de la chair et aux rĂšgles de la Loi. Il pĂšche donc sans cesse, et par le mĂȘme pĂ©chĂ© qui causa la ruine de Lucifer dâabord, dâAdam et de sa progĂ©niture ensuite. Mais par-dessus tout, il tue la charitĂ©. Il dĂ©truit donc lâunion avec Dieu.â Ă propos de charitĂ©. Je vous prie dâinsister chaleureusement sur cette question auprĂšs des sĆurs de lâHĂŽpital. Il est comprĂ©hensible et excusable quâelles soient fatiguĂ©es, dĂ©bordĂ©es, Ă©nervĂ©es, appelĂ©es de tous cĂŽtĂ©s comme elles le sont par les malades exigeants et souvent ingrats. Mais elles portent la livrĂ©e de la charitĂ©, de la charitĂ© active et de la plus sainte des activitĂ©s. Elles ont entre les mains des Ăąmes qui souffrent dans des corps souffrants, des Ăąmes qui parfois rencontrent le visage de Dieu dans ses servantes, justement dans les couloirs de lâhĂŽpital, des Ăąmes qui sont peut-ĂȘtre sur le point de se retrouver face Ă face avec le Dieu Ă©ternel pour le jugement particulier. Oh ! Quâelle est grande la responsabilitĂ© de celui qui soigne un malade ! Il peut, par sa façon dâagir, empĂȘcher le contact, la rencontre entre deux ĂȘtres qui se cherchaient, du moins pour ce qui est de lâUn dâeux, sans se trouver. La douleur est souvent une chaĂźne, une Ă©tincelle, un aimant entre Dieu et sa crĂ©ature. Mais quand et dâautant plus que la crĂ©ature ne connaĂźt pas son Dieu, il faut savoir exploiter le moyen â la maladie âavec une charitĂ© infinie pour obtenir que lâĂąme aille lĂ oĂč JĂ©sus lâattire, sur son cĆur aimable, au lieu de fuir, scandalisĂ©e, choquĂ©e, sceptique car elle voit quâune servante de Dieu est... un bouquet dâorties au lieu dâĂȘtre un bouquet veloutĂ© de violettes. Dâautres malades peuvent ĂȘtre des catholiques tiĂšdes... Mais comment pourront-ils sâembraser sâils sont entourĂ©s de cĆurs qui, sous lâinsigne de la Croix enflammĂ©e, sont glacĂ©s comme la chair morte ? Remettre des Ăąmes Ă JĂ©sus, prendre ces pauvres Ăąmes que la vie jette sur les douloureuses plages dâun hĂŽpital comme autant de naufragĂ©s blessĂ©s et dĂ©sespĂ©rĂ©s, et les recueillir avec amour, les soigner, les calmer, leur insuffler les trois sublimes vertus thĂ©ologales [3] et les trĂšs douces vertus cardinales [4], les conduire Ă la lumiĂšre. Faire en sorÂte que, dans la vie, si elles surmontent la maladie, ou dans la mort si lâheure du trĂ©pas est venue, elles quittent lâhĂŽpital ou la vie avec dans lâĂąme, allumĂ©e par la compatissante sĆur infirmiĂšre, la LumiĂšre qui ne meurt pas. Si ĂȘtre marraine au BaptĂȘme est une grande responsabilitĂ©, quelle nâest pas la responsabilitĂ© des âmarraines de la douleur et de la mortâ ? Jâai Ă©tĂ© infirmiĂšre, je sais et je compatis. Mais tous ne lâont pas Ă©tĂ©. Pourquoi scandaliser, susciter les cancans, blesser les Ăąmes, les fermer Ă lâheure oĂč elles devraient plus que jamais rester ouvertes, parce quâon les frappe dâanticharitĂ© ? Pardonnez-moi et que les sĆurs me pardonnent. Mais par pitiĂ© pour celles qui devront rĂ©pondre au Juge Ă©ternel dâelles-mĂȘmes et des Ăąmes soignĂ©es, par pitiĂ© pour ceux qui souffrent dans leur corps et ont tant besoin de lumiĂšre dans lâĂąme, je vous en prie, insistez sur la charitĂ© qui âfait de nous des servantes empressĂ©esâ, comme disait notre devise dâinfirmiĂšres samaritaines. De la charitĂ© viennent Ă lâinfirmiĂšre la patience, le calme, le sourire si utile auprĂšs de ceux qui souffrent et si hĂ©roĂŻque. Tout vient en cette vie et le baiser du Christ dans lâautre parfois mĂȘme dans celle-ci, ce baiser qui est le passeport pour le Royaume de Dieu. En ce qui concerne votre malade, infirme depuis quatorze ans, je prierai pour elle en souffrant. Je serai heureuse si ma douleur lui obtient la vision de notre divin et doux JĂ©sus. Elle est sourde et muette. FĂ»t-elle aveugle aussi, JĂ©sus pourrait toujours briller dans ses tĂ©nĂšbres et parler Ă ses tympans Ă©teints. Il suffirait quâil se rĂ©vĂšle un instant... AprĂšs, on ne peut plus sortir de son sillage de lumiĂšre... Je prierai beaucoup pour cette paralysĂ©e dans les membres, comme je prie pour les autres Ăąmes que vous dirigez et qui sont plus ou moins alourdies dans lâesprit. Oh ! Je voudrais souffrir beaucoup pour monter vers Dieu traĂźnant derriĂšre moi, comme un vol dâanges, une vĂ©ritable tribu dâĂąmes [5]. Je nâai pas peur de souffrir trop, parce que je souffre pour faire plaisir Ă JĂ©sus. Merci de la surprise vraiment inattendue. Dimanche, jâavais fait un vĂ©ritable sacrifice en repoussant la tentation dâacheter un livre, La vie de J. M. Vianney, quâon mâavait donnĂ© Ă lire. Mais vous voyez comme le Seigneur est bon ? Lorsque je contemple sa divine bontĂ©, jâen ai les larmes aux yeux. Car dans tout ce que je reçois, je vois JĂ©sus. Câest la main de JĂ©sus qui me donne ceci ou cela. Câest une sensation si vive que je dis dâabord âmerciâ Ă JĂ©sus et ensuite Ă la personne compatissante qui, inspirĂ©e par JĂ©sus, donne un rĂ©confort Ă la pauvre Maria. JĂ©sus se tient comme un Ă©cran entre moi et le monde, et je le vois se superposer Ă tout et Ă tous. Merci, donc, mon PĂšre, dâavoir suivi lâinspiration de JĂ©sus et de mâavoir... JĂ©sus commence Ă parler et je me tais. JĂ©sus dit "Ce fut un soulagement pour ma MĂšre de voir que jâavais cessĂ© de souffrir dans la chair, mais ce ne fut pas lâallĂ©gresseâ. Elle voyait que la chair du Fils ne souffrait plus, elle savait que lâhorreur du dĂ©icide matĂ©riel Ă©tait terminĂ©e. Mais la Femme Pleine de GrĂąceâ avait aussi la connaissance des siĂšcles Ă venir oĂč dâinnombrables humains continueraient de blesser spirituellement son Fils, et elle Ă©tait dĂ©icide ne sâest pas terminĂ© sur le Golgotha Ă lâheure de ma mort. Il se rĂ©pĂšte chaque fois quâun de ceux que jâai rachetĂ©s tue son Ăąme, profane le temple vivant de son esprit, soulĂšve son esprit sacrilĂšge Ă blasphĂ©mer contre moi, non seulement par ses propos obscĂšnes, mais par ces mille modes de vie actuels, toujours plus contraires Ă ma Loi et qui neutralisent toujours plus les mĂ©rites incalculables de ma passion et de ma mort. Marie, la sublime Co-RĂ©demptrice, ne cesse de souffrir, comme je ne cesse moi-mĂȘme de le faire. Dans la gloire intangible des Cieux, nous souffrons pour ceux qui nous renient et nous offensent. Marie est lâĂ©ternelle accouchĂ©e [6] qui vous donne le jour avec une douleur incomparable, car elle sait que cette douleur nâengendre pas des bienheureux pour le Ciel, mais, pour la majoritĂ©, des damnĂ©s pour lâEnfer. Elle sait quâelle engendre des crĂ©atures mortes ou destinĂ©es Ă mourir sous peu. Mortes, car mon Sang ne rĂ©ussit pas Ă pĂ©nĂ©trer dans certaines Ăąmes, comme si elles Ă©taient faites dâun jaspe trĂšs dur elles se tuent dĂšs leur plus jeune Ăąge. Ou, destinĂ©es Ă mourir sous peu, câest-Ă -dire celles qui, aprĂšs une ombre de vitalitĂ© chrĂ©tienne, succombent Ă leur propre inertie que rien ne parvient Ă secouer. Marie peut-elle ne pas souffrir de voir pĂ©rir ses crĂ©atures qui ont coĂ»tĂ© le sang du Fils ? Le Sang versĂ© pour tous et qui nâest utile quâĂ un si petit nombre ! Quand le temps cessera dâexister, alors Marie cessera de souffrir, car le nombre des bienheureux sera complet. Elle aura engendrĂ©, avec dâinĂ©narrables douleurs, le corps qui ne meurt pas, dont son Premier-nĂ© est la tĂȘte. Si vous considĂ©rez cela, vous comprendrez sans doute que la douleur de Marie fut la douleur suprĂȘme. Vous comprendrez que - grande dans sa Conception immaculĂ©e, grande dans sa glorieuse Assomption - Marie fut trĂšs grande dans le cycle de ma passion, câest-Ă -dire du soir de la derniĂšre CĂšne Ă lâaube de la RĂ©surrection. Alors elle fut, en ordre et en puissance, le second Christ, et pendant que le ciel sâobscurcissait sur la tragĂ©die accomplie et que le voile du Temple se dĂ©chirait [7], nos cĆurs se dĂ©chiraient dâune Ă©gale blessure en voyant le nombre incommensurable de ceux pour qui la Passion fut Ă©tait accompli, en cette heure, du sacrifice matĂ©riel ; tout restait Ă commencer par rapport au cheminement des peuples dans le sillage de lâĂglise, dans la matrice de la Vierge MĂšre, pour donner le jour aux habitants de la JĂ©rusalem qui ne meurt pas. Et pour commencer avec lâempreinte de la Croix que doit porter tout ce qui est fait pour le Ciel, cela commença dans la douleur de la lâheure des tĂ©nĂšbres. Les Cieux fermĂ©s. LâĂternel absent. Le Fils dans la mort. Marie commençait seule sa deuxiĂšme conception mystique." Et maintenant, câest moi qui termine. Je disais donc merci, mon PĂšre, dâavoir suivi lâinspiration de JĂ©sus et de mâavoir donnĂ© le moyen de relire La vie du curĂ© dâArs. Je lâaime beaucoup car il fut une victime. Quant Ă moi, je reste dans ma souffrance paisible comme un bĂ©bĂ© dans son berceau et un petit oiseau sous lâaile maternelle. Mon soleil me tient lieu de vie, dâantidouleur, de tout. Je me tiens dans son rayonnement et je suis heureuse. Avez-vous jamais observĂ© les pigeons ? Quand ils le peuvent, ils se blottissent au soleil, ils ouvrent leurs petites ailes et les soulĂšvent Ă tour de rĂŽle pour recevoir le baiser du soleil sous les ailes, ils lĂšvent la tĂȘte et, avec une satisfaction manifeste, je dirais presque une bĂ©atitude animale, ils regardent le soleil dâor. Ils sont heureux de sây rĂ©chauffer et on ignore comment ils puissent rĂ©sister si longtemps sous ce rayon de feu qui descend sur eux perpendiculairement de lâastre. Moi je suis comme une petite colombe sous le soleil. Je reste lĂ , immobile, et je ne bouge pas, heureuse de me sentir envahir, brĂ»ler par son feu, avec lâespoir dâĂȘtre bientĂŽt consumĂ©e, attirĂ©e Ă lui. Oh ! Mon Soleil ! Comme vous dites si bien, il faudrait quâun autre Ă©prouve ce que jâĂ©prouve pour le comprendre... Je mâefforce en vain dâexpliquer ce quâest cette LumiĂšre paix, majestĂ©, savoir, beautĂ©... Non. On ne peut vraiment pas dire ce quâest pour lâĂąme cette inextinguible, inexprimable, rĂ©jouissante splendeur.[1] Elle sâadresse au pĂšre Migliorini.[2] Un poĂšme de Dante Alighieri, poĂšte italien du Moyen Ăąge que Maria Valtorta aimait particuliĂšrement. Lors de son sĂ©jour Ă Florence, dans sa jeunesse, elle suivait les lectures publiques qui se faisaient au Palagio della Lana. Elle aimait particuliĂšrement cette phrase tirĂ©e de la Vie nouvelle du mĂȘme auteur parlant de BĂ©atrice son amour DĂšs quâelle se montrait, une flamme instantanĂ©e de charitĂ© sâĂ©levait en moi et me faisait pardonner les torts reçus et aimer mes ennemis». Elle avait conçu dâĂȘtre la BĂ©atrice de son entourage.[3] La foi, l'espĂ©rance et la charitĂ©.[4] Prudence, justice, force et tempĂ©rance.[5] Ces propos de Maria Valtorta rejoignent ceux de la petite Sainte Jacinthe de Fatima qui aussi aimait souffrir pour la conversion des pĂ©cheurs. Parlant de JĂ©sus et de la Vierge Marie, elle disait "Jâaime tellement souffrir pour leur amour et pour leur faire plaisir ! Ils aiment beaucoup ceux qui souffrent pour la conversion des pĂ©cheurs". C'est la Sainte Vierge Marie elle-mĂȘme qui lui avait fait la demande de l'offrande de ses souffrances pour la conversions des pĂ©cheurs. Un jour, elle confia Ă sa cousine Lucie "Notre Dame est venue nous voir et Elle a dit quâElle viendrait chercher François bientĂŽt pour lâemmener au Ciel. Elle mâa demandĂ© si je voulais convertir encore des pĂ©cheurs. Je lui ai dit que oui. Elle mâa dit que jâirais Ă lâhĂŽpital et que, lĂ , je souffrirais beaucoup ; que je souffrirais pour la conversion des pĂ©cheurs, en rĂ©paration des pĂ©chĂ©s contre le CĆur ImmaculĂ© de Marie, et pour lâamour de JĂ©sus âŠ". Sa cousine Lucie, aprĂšs une visite Ă Jacinthe confia "Je la revis avec la mĂȘme joie de souffrir par amour pour le bon Dieu et pour le CĆur ImmaculĂ© de Marie, pour les pĂ©cheurs et pour le Saint PĂšre ; ce fut son idĂ©al, celui dont elle parlait." MĂ©moires de SĆur Lucie, pages 61 Ă 62[6] Dans le sens de "Ă©ternelle nouvelle mĂšre"[7] Cf. Luc 23, du Notre PĂšreLe 7 juillet JĂ©sus dit "La perfection de la priĂšre se trouve dans le "Notre PĂšre". Observe aucun acte ne manque dans cette brĂšve formule. Foi, espĂ©rance, charitĂ©, obĂ©issance, rĂ©signation, abandon, demande, contrition, misĂ©ricorde sont tous prĂ©sents. En la disant, vous priez avec tout le Paradis pendant les quatre premiĂšres pĂ©titions; puis, quittant le Ciel, la demeure qui vous attend, vous revenez sur terre, les bras levĂ©s vers le ciel pour lâimplorer de vous accorder les nĂ©cessitĂ©s dâici-bas et pour demander de lâaide dans la bataille Ă gagner pour retourner lĂ -haut. "Notre PĂšre qui es aux Cieux". Oh ! Maria ! Seul mon amour pouvait vous inviter Ă dire "Notre PĂšre". Par cette expression, je vous ai publiquement investis du titre sublime dâenfants du TrĂšs Haut et de mes frĂšres et sĆurs. Si quelquâun, Ă©crasĂ© par la considĂ©ration de sa nullitĂ© humaine, peut douter dâĂȘtre le fils de Dieu, créé Ă son image et Ă sa ressemblance, il ne pourra plus douter en pensant Ă cette parole de moi. Le Verbe de Dieu ne se trompe pas et ne ment pas. Et le Verbe vous invite Ă dire "Notre PĂšre". Câest une douce chose et un grand secours que dâavoir un pĂšre. Dans lâordre matĂ©riel, jâai voulu avoir un pĂšre sur terre pour protĂ©ger mon existence de bĂ©bĂ©, dâenfant, de jeune homme. Jâai voulu par-lĂ vous enseigner, aux fils autant quâaux pĂšres, combien grande est la figure morale du pĂšre. Mais dâavoir un PĂšre dâune absolue perfection, tel quâest le PĂšre qui est aux Cieux, est la douceur des douceurs, le secours des secours. Regardez ce PĂšre-Dieu avec une sainte crainte, mais que lâamour soit toujours plus fort que la crainte, un amour reconnaissant au donneur de la vie sur terre et au ciel. "Que ton Nom soit sanctifiĂ©". RĂ©pĂ©tez cette exultation, reconnaissante et juste louange au Saint des Saints avec le mĂȘme mouvement que les sĂ©raphins et les chĆurs des anges, auxquels vous vous joignez pour exalter le nom de lâĂternel. RĂ©pĂ©tez-la en pensant Ă moi, Dieu Fils de Dieu, qui le premier vous lâai dite avec suprĂȘme vĂ©nĂ©ration et suprĂȘme amour. RĂ©pĂ©tez-la dans la joie et dans la douleur, dans la lumiĂšre et dans les tĂ©nĂšbres, dans la paix et dans la guerre. Bienheureux ces enfants qui nâont jamais doutĂ© du PĂšre [1] et qui, Ă chaque heure, Ă chaque Ă©vĂšnement, ont su lui dire "Que ton Nom soit sanctifiĂ© ! ". "Que ton RĂšgne arrive". Cette invocation devrait ĂȘtre le battement du pendule de toute votre vie, et tout devrait graviter autour de cette invocation au bien. Car le RĂšgne de Dieu dans les cĆurs, et, Ă partir des cĆurs, dans le monde, voudrait dire bien, paix et toute autre vertu. Scandez donc votre vie dâinnombrables implorations pour lâavĂšnement de ce RĂšgne. Mais dâimplorations vivantes, câest-Ă -dire dâactions dans votre vie en appliquant votre sacrifice de chaque heure, car bien agir signifie sacrifier la nature Ă cette fin. "Que ta VolontĂ© soit faite sur la Terre comme au Ciel". Le Royaume du Ciel appartiendra Ă celui qui aura fait la volontĂ© du PĂšre, non Ă celui qui aura accumulĂ© paroles sur paroles, pour ensuite se rĂ©volter contre le vouloir du PĂšre, contredisant ainsi les paroles mentionnĂ©es plus haut. Ici aussi vous vous unissez au Paradis tout entier, lequel fait la volontĂ© du PĂšre. Et si les habitants du Royaume font cette volontĂ©, ne la ferez-vous pas pour devenir, Ă votre tour, habitants de lĂ -haut ? Oh ! Joie qui vous a Ă©tĂ© prĂ©parĂ©e par lâamour unique et trin de Dieu ! Comment pouvez-vous ne pas vous employer, avec une persĂ©vĂ©rante volontĂ©, Ă la conquĂ©rir ?Celui qui fait la volontĂ© du PĂšre vit en Dieu. Vivant en Dieu, il ne peut se tromper, il ne peut pĂ©cher, il ne peut perdre sa demeure au Ciel, car le PĂšre ne vous fait faire que ce qui est bien et qui, Ă©tant bien, sauve du pĂ©chĂ© et conduit au Ciel. Celui qui fait sienne la volontĂ© du PĂšre, annulant sa propre volontĂ©, connaĂźt et savoure sur terre la paix qui est dĂ©volue aux bienheureux. Celui qui fait la volontĂ© du PĂšre, tuant sa propre volontĂ© perverse et pervertie, nâest plus un homme il est dĂ©jĂ un esprit mĂ» par lâamour et vivant dans lâamour. Vous devez, avec bonne volontĂ©, arracher de votre cĆur votre volontĂ© et y mettre Ă sa place la VolontĂ© du vous ĂȘtre occupĂ©s des pĂ©titions pour lâesprit, puisque vous ĂȘtes de pauvres ĂȘtres, vivant dans les besoins de la chair, demandez le pain Ă celui qui fournit la nourriture aux oiseaux des airs et les vĂȘtements aux lys des champs. "Donne-nous aujourdâhui notre pain quotidien". Jâai dit aujourdâhui et jâai dit pain. Je ne dis jamais rien dâinutile. Aujourdâhui. Demandez les secours au PĂšre un jour Ă la fois. Câest une mesure de prudence, de justice, dâ si vous aviez tout dâun seul coup, vous en gaspilleriez beaucoup. Vous ĂȘtes dâĂ©ternels enfants, et capricieux de surcroĂźt. Il ne faut pas gaspiller les dons de Dieu. De plus, si vous aviez tout, vous en oublieriez Dieu. Justice pourquoi auriez-vous tout dâun seul coup, quand moi je reçus lâaide du PĂšre un jour Ă la fois ? Et ne serait-il pas injuste de penser quâil est bon que Dieu vous donne tout Ă la fois, ce qui sous-entendrait, avec une sollicitude tout humaine, quâon ne sait jamais, et quâil est bon dâavoir tout aujourdâhui de crainte que Dieu ne nous donne rien demain ? La mĂ©fiance, vous nây rĂ©flĂ©chissez pas, est un pĂ©chĂ©. Il ne faut se mĂ©fier de Dieu. Il vous aime Ă la perfection. Il est le PĂšre trĂšs parfait. Le fait de tout demander Ă la fois froisse la confiance et offense le PĂšre. HumilitĂ© dâavoir Ă demander, jour aprĂšs jour, vous rafraĂźchit la mĂ©moire de votre nullitĂ©, de votre condition de pauvres, et du Tout et de la Richesse de Dieu. Pain. Jâai dit "pain" parce que le pain est lâaliment noble, indispensable Ă la vie. Dans cette seule parole, jâai inclus, pour que vous les demandiez tous, tous les besoins de votre passage sur terre. Mais tout comme la tempĂ©rature de votre spiritualitĂ© varie, il en va de mĂȘme pour lâĂ©tendue de ce mot."Pain-nourriture" pour ceux dont la spiritualitĂ© est embryonnaire au point que câest dĂ©jĂ beaucoup sâils savent demander Ă Dieu la nourriture pour rassasier leur ventre. Il y a ceux qui ne la demandent pas, mais la prennent avec violence, en pestant contre Dieu et leur prochain. Dieu les regarde avec colĂšre car ils piĂ©tinent le prĂ©cepte dont dĂ©coulent les autres "Aime ton Dieu de tout ton cĆur, aime ton prochain comme toi-mĂȘme". "Pain-secours" dans les nĂ©cessitĂ©s morales et matĂ©rielles pour ceux qui ne vivent pas seulement pour leur ventre, mais qui, ayant une spiritualitĂ© plus Ă©voluĂ©e, savent vivre aussi pour la pensĂ©e. "Pain-religion" pour ceux, plus avancĂ©s encore, qui font passer Dieu avant les satisfactions des sens et des sentiments humains, et qui savent dĂ©jĂ mouvoir leurs ailes dans le surnaturel. "Pain-esprit, pain-sacrifice" pour ceux qui, ayant atteint la pleine maturitĂ© de lâesprit, savent vivre dans lâesprit et dans la vĂ©ritĂ©, ne sâoccupant du sang et de la chair que pour le strict nĂ©cessaire Ă lâexistence dans la vie mortelle, jusquâĂ ce quâarrive lâheure dâaller rejoindre Dieu. Ceux-ci se sont dĂ©sormais ciselĂ©s sur mon modĂšle et ils sont des copies vivantes de moi, sur lesquelles le PĂšre se penche avec une Ă©treinte dâamour. "Pardonne-nous nos offenses comme nous pardonnons Ă ceux qui nous ont offensĂ©s".Parmi les ĂȘtres créés, il nây a personne, exceptĂ© ma MĂšre, qui nâait eu Ă se faire pardonner par le PĂšre des fautes plus ou moins graves selon sa propre capacitĂ© dâĂȘtre enfant de Dieu. Priez le PĂšre quâil vous raie du nombre de ses dĂ©biteurs. Si vous le faites avec une Ăąme sincĂšre, humble, contrite, vous plierez lâĂternel en votre faveur. Mais la condition essentielle pour obtenir le pardon, câest de pardonner. Si vous voulez la pitiĂ© sans la donner Ă votre prochain, vous ne connaĂźtrez pas le pardon de lâĂternel. Dieu nâaime pas les hypocrites et les cruels, et celui qui refuse le pardon Ă son frĂšre refuse le pardon du PĂšre Ă en outre que, quelles quâaient Ă©tĂ© les blessures que vous a faites votre prochain, celles que vous avez faites Ă Dieu sont infiniment plus graves. Que cette pensĂ©e vous incite Ă tout pardonner comme je le fis par ma perfection et pour vous enseigner le pardon. "Ne nous induis pas en tentation, mais dĂ©livre-nous du mal". Dieu ne vous induit pas en tentation. Il vous tente avec des dons de bien seulement, et pour vous attirer Ă lui. InterprĂ©tant mal mes paroles, vous croyez quâelles signifient que Dieu vous induit en tentation pour vous mettre Ă lâĂ©preuve. Non. Le bon PĂšre qui est aux Cieux permet le mal, mais il ne le crĂ©e pas. Il est le Bien dont jaillit chaque bien. Mais le mal existe. Il existe depuis que Lucifer se tourna contre Dieu. Câest Ă vous de faire du mal un bien, le vainquant et implorant du PĂšre les forces pour le vaincre. VoilĂ ce que vous demandez par cette derniĂšre pĂ©tition, que Dieu vous donne assez de force pour rĂ©sister Ă la tentation. Sans son aide, la tentation vous plierait, car elle est forte et rusĂ©e, et vous ĂȘtes bornĂ©s et faibles. Mais la lumiĂšre du PĂšre vous Ă©claire, mais la puissance du PĂšre vous fortifie, mais lâamour du PĂšre vous protĂšge, grĂące Ă quoi le mal meurt et vous en ĂȘtes dĂ©livrĂ©s. VoilĂ ce que vous demandez par le "Notre PĂšre" que je vous ai enseignĂ©. En cette priĂšre, tout est compris, tout est offert, tout est demandĂ© de ce quâil est juste de demander et de donner. Si le monde savait vivre le "Notre PĂšre", le RĂšgne de Dieu viendrait dans le monde. Mais le monde ne sait pas prier. Il ne sait pas aimer. Il ne sait pas se sauver. Il sait seulement haĂŻr, pĂ©cher, se damner. Mais je nâai pas fait et donnĂ© cette priĂšre pour un monde qui a prĂ©fĂ©rĂ© ĂȘtre le rĂšgne de Satan. Jâai fait et donnĂ© cette priĂšre pour ceux que le PĂšre mâa donnĂ©s parce quâils lui appartiennent, et je lâai faite afin quâils soient unis avec le PĂšre et avec moi dĂšs cette vie, pour atteindre la plĂ©nitude de lâunion dans lâautre".Maintenant je comprends vĂ©ritablement ce que veut dire Paradisâ. Cela veut dire vivre en voyant toujours ce Soleil, Un et Trin. [1] Sur le mot PĂšreâ, Maria Valtorta note, au crayon et entre parenthĂšses, spirituelâ.Source Ă tous,En raison du rĂ©veillon de demain, je ne posterai sans doute de chapitre ce vendredi, mais je reprendrai la publication dĂšs ce week-end Fraternellement,AnayelLe don sublime et total du Sang 8 juillet JĂ©sus dit "Une association de bienfaisance des Donneurs de sangâ est apparue et sâest Ă©tablie dans les villes et dans les pays les plus importants; elle se compose de bĂ©nĂ©voles qui, Ă la demande des mĂ©decins, donnent du sang aux blessĂ©s civils ou militaires. Un grand nombre de vies ont ainsi Ă©tĂ© sauvĂ©es, et ces donneurs gĂ©nĂ©reux sont louĂ©s et donnĂ©s en exemple Ă la Nation, aidĂ©s Ă surmonter la faiblesse qui rĂ©sulte de leur don. Bref, on les entoure dâune atmosphĂšre juste la leur est une grande charitĂ©, et si jâai promis une rĂ©compense Ă qui donne un verre dâeau en mon Nom, jâaurai certainement une grande rĂ©compense pour celui qui donne son sang pour lâamour du prochain et nâĂ©puise pas le mĂ©rite de sa charitĂ© par des fautes graves. Mais nâavez-vous pas rĂ©flĂ©chi au fait que moi, je vous lâai tout donnĂ© mon Sang, et non pour sauver une chair qui devra mourir plus tard, mais pour donner le salut de la vie Ă©ternelle Ă cette partie qui ne meurt pas ? Je vous lâai donnĂ©, mon Sang, et câĂ©tait le Sang dâun Dieu, dans des souffrances inouĂŻes et dâinouĂŻes offenses. Je vous lâai donnĂ© sans que vous ayez Ă le demander. Je vous lâai donnĂ© par amour. Je me suis vĂȘtu de chair pour pouvoir vous le donner. Je me suis exilĂ© des Cieux pour vous le donner. Pendant trente-trois ans, jâai souffert de la faim, du froid, de la fatigue, des abus, des moqueries, pour pouvoir vous le donner. Jâai fini ma vie en endurant la trahison, tourment plus fort quâune blessure, le baiser infĂąme plus brĂ»lant quâun bĂ»cher, les sĂ©vices de prĂȘtres menteurs, de gouvernants insensĂ©s, dâune plĂšbe sans reconnaissance et sans honnĂȘtetĂ©, endurant les railleries de soldatesques paĂŻennes, les tortures dâune loi humaine, une sentence ignominieuse, une mort horrible, tout cela pour vous donner mon Sang. Les derniĂšres gouttes de mon sang, lequel avait mouillĂ© les rues et les cours de JĂ©rusalem et laissĂ© son empreinte dans le palais [1] oĂč siĂ©geait un pouvoir mal compris et un cĆur qui ne craignait que de perdre ce pouvoir, sâĂ©taient accumulĂ©es entre le cĆur et le poumon sans mouvement, et elles me furent enlevĂ©es violemment. Mais au moment de la sĂ©paration de mon Esprit de la chair dĂ©sormais sans vie, jâai exultĂ© que mĂȘme ces derniĂšres gouttes fussent rĂ©pandues. JâĂ©tais venu pour vous donner tout mon Sang et je vous lâai donnĂ©, et je continue de vous le donner dans les mystĂšres sacrĂ©s. Mais si je pensais que mon retour vous convertirait, Oh ! parfaits paĂŻens, vous qui reniez durement votre Dieu crucifiĂ©, je viendrais de nouveau pour vous donner mon Sang sous une forme humaine, laquelle vous est nĂ©cessaire, vous qui vivez seulement de chair et de sang et qui avez tuĂ© ou obscurci lâesprit, et avec lâesprit, lâamour et la foi. Mais cela ne servirait Ă rien. Vous augmenteriez le poids de vos fautes aux yeux du PĂšre, et si jadis il y en eut un qui me vendit pour trente deniers, maintenant il y en aurait mille, cent mille qui me troqueraient pour le baiser dâune pĂ©cheresse, pour le bĂ©nĂ©fice dâune promotion, pour encore moins. Vous dire que vous vivez de chair et de sang, câest encore vous faire un Ă©loge. Vous vivez de fange et dans la fange, nouveaux pharisiens qui vous frappez la poitrine et simulez une religion et une foi qui ne vous servent que de tremplin pour votre profit, qui ne sont pour vous quâun terrain utile. Vous vivez, non seulement dans la fange, mais dans une matiĂšre encore plus vaseuse, vous qui nâavez mĂȘme pas la fausse piĂ©tĂ© des pharisiens et ĂȘtes pires que les paĂŻens dâil y a vingt siĂšcles, et qui mĂ©langez le crime Ă la luxure, les larcins de tout genre aux vices de toute mesure. Mais, selon la loi ancienne, celui qui se sert dâune chose mauvaise mourra de cette mĂȘme chose. Vous vivez dans la fange et dans la fange vous mourrez. Vous tomberez de la fange de la terre Ă la fange de lâenfer, puisque vous avez dĂ©truit ma Loi dans vos cĆurs, ma nouvelle Loi de pitiĂ©, dâamour, de puretĂ©, de bontĂ©. Mais pour la millioniĂšme fois je vous dis, en vĂ©ritĂ©, que seuls ceux qui sont marquĂ©s par mon Sang et qui vivent, non en ennemis, mais en amis du Christ crucifiĂ©, verront Ă lâheure de la mort se lever lâaube du jour Ă©ternel, oĂč finit chaque tribulation et survient la bĂ©atitude de possĂ©der Dieu pour toujours, sans voiles et sans limitations."PriĂšre donnĂ©e Ă Maria ValtortaTrĂšs Saint Sang qui jaillis pour nous des veines du Dieu fait homme, descends comme une rosĂ©e rĂ©demptrice sur la Terre contaminĂ©e et sur les Ăąmes que le pĂ©chĂ© rend semblables Ă des je tâaccueille, Sang de mon JĂ©sus, et je te rĂ©pands sur lâĂglise, sur le monde, sur les pĂ©cheurs, sur le rĂ©conforte, purifie, allume, pĂ©nĂštre et fĂ©conde, Oh ! TrĂšs divin Suc de Vie. Et que lâindiffĂ©rence et le pĂ©chĂ© ne tâempĂȘchent pas de contraire, pour le petit nombre de ceux qui tâaiment, pour le nombre infini de ceux qui meurent sans toi, accĂ©lĂšre et rĂ©pands sur tous cette trĂšs divine pluie afin quâon vienne Ă toi confiant en la vie, que par toi on soit pardonnĂ© dans la mort, quâavec toi on entre dans la gloire de ton Royaume. Ainsi soit-il.[1] Dans la dictĂ©e du 14 septembre FĂȘte de la Sainte Croix, JĂ©sus donne l'explication de son sang versĂ© dans les diffĂ©rents lieux du pĂ©chĂ© originelMĂ©ditation des paroles donnĂ©es Ă 9 juillet LĂ©vitique 11, 43-4543 Ne vous rendez pas immondes vous-mĂȘmes avec tous ces petits animaux qui foisonnent, ne devenez pas impurs avec eux et ne soyez pas impurs Ă cause dâ Car moi, le Seigneur, je suis votre Dieu. Vous vous sanctifierez et vous serez saints car moi, je suis saint. Ne vous rendez donc pas impurs avec tous ces petits animaux qui rampent sur Car moi, le Seigneur, je vous ai fait monter du pays dâĂgypte pour ĂȘtre votre Dieu vous serez donc saints car moi, je suis saint. JĂ©sus dit "Parlant Ă MoĂŻse, le Seigneur dit Ne contaminez vos Ăąmes dâaucun reptile qui rampe sur la terre. Je suis le Seigneur qui vous a tirĂ©s dâEgypte pour ĂȘtre votre Dieu; et vous serez saints, car Je suis saintâ [1]. Ces paroles tâont frappĂ©e. Veux-tu que nous les mĂ©ditions ensemble ? Ton MaĂźtre parle. Le Seigneur ne pouvait donner au peuple juif dâalors la perfection de la Loi comme je lâai donnĂ©e par la suite Ă un monde plus Ă©voluĂ© et engagĂ© sur la voie dâune civilisation toujours plus avancĂ©e. Civilisation ne signifie pas perfection. Cela signifie uniquement complication. Vous ĂȘtes devenus toujours plus compliquĂ©s dans vos habitudes, vos coutumes, vos interdictions. Ă cette Ă©poque-lĂ , les masses vivaient selon lâinstinct plus que toute autre chose, et mĂȘme si elles commettaient des actes qui semblent rĂ©pugnants Ă votre mentalitĂ©, elles nâĂ©taient pas responsables comme vous lâĂȘtes pour tant dâautres. Elles les commettaient sans malice, poussĂ©es par la nĂ©cessitĂ© et leur propre mentalitĂ©. Vous les commettez avec malice et la faute rĂ©side en cela. Tu remarques cependant que, bien quâil y eĂ»t de nombreuses attĂ©nuantes Ă leur façon dâagir en raison du degrĂ© limitĂ© de leur civilisation, elles furent punies lorsquâelles dĂ©passĂšrent la mesure dans le mal commis par leur mentalitĂ© enfantine. Le Seigneur leur avait donnĂ© des lois dĂ©taillĂ©es, et en mĂȘme temps plus extĂ©rieures quâintĂ©rieures. Moi, jâai parlĂ© pour vos Ăąmes. Le PĂšre parlait Ă MoĂŻse aussi pour lâenveloppe des Ăąmes, une enveloppe si rude quâelle rendait presque fĂ©roce dans les instincts et les coutumes. Câest pourquoi le CrĂ©ateur dut continuer Ă vous crĂ©er en tant que personnes morales, limant, polissant, purifiant votre enveloppe. Ce qui explique les minuties matĂ©rielles excessives de la Loi dâalors. Mais une Ăąme perdue dans le Christ-LumiĂšre ne doit point voir les choses matĂ©rielles. Elle doit voir ce qui se cache sous la nature, câest-Ă -dire lâesprit, et ce qui sâadresse Ă lâesprit. Ne contaminez vos Ăąmes dâaucun reptile qui rampe sur la terreâ. Il faut lire dâaucun reptile spirituel qui tend un piĂšge Ă votre Ăąme. Les passions sont les reptiles sataniques qui montent des profondeurs vaseuses pour sâenrouler autour de votre cĆur et le contaminer. Jâai dit Ce ne sont pas les choses qui entrent par la bouche et sortent par les voies naturelles qui contaminent lâĂȘtre humain ce qui le corrompt est ce qui sort de son cĆur, [2] lorsque de son cĆur sortent les mauvaises passions qui y Ă©taient entrĂ©es pour y nicher comme des serpents dans le creux dâun rocherâ. Jâai perfectionnĂ© la Loi et je vous ai montrĂ© quels sont les reptiles qui contaminent lâĂȘtre humain, futur citoyen de la JĂ©rusalem Ă©ternelle. Levez-vous, crĂ©atures Ă qui jâai donnĂ© la vie de la vie. Ne rampez pas. Nâayez aucun contact avec ce qui rampe. Jâai donnĂ© lâimpulsion Ă votre esprit pour quâil sâĂ©lĂšve. Ma grĂące est une aile OnLe Confond Avec La CalĂšche - CodyCross. La solution Ă ce puzzle est constituéÚ de 6 lettres et commence par la lettre F. CodyCross Solution pour ON LE CONFOND AVEC LA CALĂCHE de mots flĂ©chĂ©s et mots croisĂ©s. DĂ©couvrez les bonnes rĂ©ponses, synonymes et autres types d'aide pour rĂ©soudre chaque puzzle. Je suis plein du silence assourdissant dâaimer ». â Le fou dâElsa, 1963 Le paysan de Paris La rĂ©alitĂ© est lâabsence apparente de contradictions. Le merveilleux, câest la contradiction qui apparaĂźt dans le rĂ©el. Lâamour est un Ă©tat de confusion du rĂ©el et du merveilleux. Dans cet Ă©tat, les contradictions de lâĂȘtre apparaissent comme rĂ©ellement essentielles Ă lâĂȘtre. â Le Paysan de Paris, t. 1, livre III, p. 911 Prose du bonheur et dâElsa Louis Aragon Le roman inachevĂ©, 1956 Sa premiĂšre pensĂ©e appelle son amour Elsa Lâaurore a brui du ressac des marĂ©es Elsa Je tombe OĂč suis-je Et comme un galet lourd Lâhomme roule aprĂšs lâeau sur les sables du jour Donc une fois de plus lâamour sâest retirĂ©e Abandonnant ici ce corps Ă rĂ©mĂ©rĂ© Ce coeur qui me meurtrit est-ce encore moi-mĂȘme Quel archet sur ma tempe accorde un violon Elsa Tout reprend souffle Ă dire que je tâaime Chaque aube qui se lĂšve est un nouveau baptĂȘme Et te remet vivante Ă ma lĂšvre de plomb Elsa Tout reprend souffle Ă murmurer ton nom Le monde auprĂšs de toi recommence une enfance DĂ©chirant les lambeaux dâun songe mal Ă©teint Et je sors du sommeil et je sors de lâabsence Sans avoir jamais su trouver accoutumance A rouvrir prĂšs de toi mes yeux tous les matins A revenir vers toi de mes dĂ©serts lointains Tout ce qui fut sera pour peu quâon sâen souvienne En dormant mon passĂ© que ne lâai-je perdu Mais voilĂ je gardais une main dans les miennes Il suffit dâune main que lâunivers vous tienne Toi que jâai dans mes bras dis oĂč mâentraĂźnes-tu Douleur et douceur dâĂȘtre ensemble confondues Un jour de plus un jour Que la barge appareille Sur la berge sâenfuit novembre exfoliĂ© Ce que disent les gens me revient aux oreilles Il va falloir subir Ă nouveau mes pareils Depuis le soir dâhier les avais-je oubliĂ©s Mais dans les joncs dĂ©jĂ jâentends les jars crier Je ne sais vraiment pas ce que peut bien poursuivre Cet animal en moi comme un seau dans un puits Quâest ce que jâai vraiment Ă mâobstiner de vivre Quand je nâai plus sur moi que la couleur du givre LâĂąge dans mon visage et dans mon sang la nuit NâachĂšvera-t-on pas lâĂ©corchĂ© que je suis JâĂ©coute au fond de moi lâĂ©cho de mes artĂšres Je connais cette horreur soudain quand il mâemplit Faut-il se borner Ă subir et se taire Faut-il donc sans y croire accomplir les mystĂšres Comme le sanglier blessĂ© les accomplit Si le valet des chiens ne sonne lâhallali Quoi je dormais toujours ou quâest ce paysage Quel songe mâhabitait dans lâintime des draps OĂč tu vas je te suis La vie est ton sillage Je te tiens contre moi Tout le reste est mirage JâĂ©tais fou tout Ă lâheure Allons oĂč tu voudras Non je nâai jamais mal quand je tâai dans mes bras Je vis pour ce soleil secret cette lumiĂšre Depuis le premier jour Ă jouer sur ta joue Cette lĂšvre rendue Ă sa pĂąleur premiĂšre On peut me dĂ©chirer de toutes les maniĂšres MâĂ©carteler briser percer de mille trous Souffrir en vaut la peine et jâaccepte ma roue Ah ne me parlez pas de roses de lâautomne Câest toujours le front pur de lâenfant que je lâaimais Sa paupiĂšre a gardĂ© le teint des anĂ©mones Je vis pour ce printemps furtif que tu me donnes Quand contre mon Ă©paule indolemment tu mets Ta tĂȘte et les parfums adorables de mai Lâamour que jâai de toi garde son droit dâaĂźnesse Sur toute autre raison par quoi vivre est basĂ© Câest par toi que mes jours des tĂ©nĂšbres renaissent Câest par toi que je vis Elsa de ma jeunesse Ă saisons de mon coeur ĂŽ lueurs Ă©pousĂ©es Elsa ma soif et ma rosĂ©e Comme un battoir laissĂ© dans le bleu des lessives Un chant dans la poitrine Ă jamais enfoui Lâombre oblique dâun arbre abattu sur la rive Que serais-je sans toi quâun homme Ă la dĂ©rive Au fil de lâĂ©tang mort une Ă©toupe rouie Ou lâĂ©pave Ă vau-lâeau dâun temps Ă©vanoui JâĂ©tais celui qui sait seulement ĂȘtre contre Celui qui sur le noir parie Ă tout moment Que serais-je sans toi qui vins Ă ma rencontre Que cette heure arrĂȘtĂ©e au cadran de la montre Que serais-je sans toi quâun coeur au bois dormant Que serai-je sans toi que ce balbutiement Un bonhomme hagard qui ferme sa fenĂȘtre Le vieux cabot parlant des anciennes tournĂ©es Lâescamoteur quâon fait Ă son tour disparaĂźtre Je vois parfois celui que je nâeus manquĂ© dâĂȘtre Si tu nâĂ©tais venue changer ma destinĂ©e Et nâavais relevĂ© le cheval couronnĂ© Je te dois tout je ne suis rien que ta poussiĂšre Chaque mot de mon chant câest de toi quâil venait Quand ton pied sây posa je nâĂ©tais quâune pierre Ma gloire et ma grandeur seront dâĂȘtre ton lierre Le fidĂšle miroir oĂč tu te reconnais Je ne suis que ton ombre et ta menue monnaie Jâai tout appris de toi sur les choses humaines Et jâai vu dĂ©sormais le monde Ă ta façon Jâai tout appris de toi comme on boit aux fontaines Comme on lit dans le ciel les Ă©toiles lointaines Comme au passant qui chante on reprend sa chanson Jâai tout appris de toi jusquâau sens du frisson Jâai tout appris de toi pour ce qui me concerne Quâil fait jour Ă midi quâun ciel peut ĂȘtre bleu Que le bonheur nâest pas un quinquet de taverne Tu mâas pris par la main dans cet enfer moderne OĂč lâhomme ne sait plus ce que câest dâĂȘtre deux Tu mâas pris par la main comme un amant heureux Il vient de mâĂ©chapper un aveu redoutable Quel verset appelait ce rĂ©pons imprudent Comme un nageur la mer Comme un pied nu le sable Comme un front de dormeur la nappe sur la table Lâalouette un miroir La porte lâouragan La forme de ta main la caresse du gant Le ciel va-t-il vraiment me le tenir Ă crime Je lâai dit jâai vendu mon ombre et mon secret Ce que ressent mon coeur sur la sagesse prime Je lâai dit sans savoir emportĂ© par la rime Je lâai dit sans calcul je lâai dit dâun seul trait De sâĂȘtre dit heureux qui donc ne blĂȘmirait Le bonheur câest un mot terriblement amer Quel monstre emprunte ici le masque dâune idĂ©e Sa coiffure de sphinx et ses bras de chimĂšre Debout dans les tombeaux des couples qui sâaimĂšrent Le bonheur comme lâor est un mot clabaudĂ© Il roule sur la dalle avec un bruit de dĂ©s Qui parle du bonheur a souvent les yeux tristes Nâest-ce pas un sanglot de la dĂ©convenue Une corde brisĂ©e aux doigts du guitariste Et pourtant je vous dis que le bonheur existe Ailleurs que dans le rĂȘve ailleurs que dans les nues Terre terre voici ses rades inconnues Croyez-moi ne me croyez pas quand jâen tĂ©moigne Ce que je sais du malheur mâen donne le droit Si quand on marche vers le soleil il sâĂ©loigne Si la nuque de lâhomme est faite pour la poigne Du bourreau si ses bras sont promis Ă la croix Le bonheur existe et jây crois Tu mâas conduit dans la garrigue Ă lâheure oĂč lâair nâest que cigales Les troupeaux anciens nâont laissĂ© quâun peu dâune terre frugale Et ce parfum de la lavande on dirait foulĂ© de leurs pieds Qui croĂźt des pores de la pierre Ă tort et travers jointoyĂ©e Câest la terre dâun songe ancien comme il tombe des sarcophages Pleine dâinsectes enkystĂ©s dâĂ©lytres et de coquillages Elle a le carmin du kermĂšs qui pousse sur les chĂȘnes-nains Ăcrase-le pour voir le sang vĂ©gĂ©tal te teindre les mains Et ce serpent ruinĂ© sans rien qui tienne ensemble ses Ă©cailles Ce long cheminement qui est ce qui reste dâune muraille Comme il sâagissait toujours de marquer les propriĂ©tĂ©s Mais regarde-moi ces zigzags câest drĂŽlement mal arpentĂ© Câest un fichu cache-nez que les siĂšcles ont mangĂ© aux mites On a depuis belle lurette oubliĂ© ce quâil dĂ©limite Et que ce fut le grand terrain domanial de lâĂ©pidĂ©mie Transhumance interdite ici comme aux gens de guerre aux brebis A cause des exhalaisons ordre Ă tous de porter le masque MĂȘme aux morts qui jonchent le sol entre Carpentras et Venasque VoilĂ le nom lĂąchĂ© Venasque ĂŽ ville oĂč je fus avec toi OĂč lâĂ©glise juchĂ© Ă des pierres tombales sur le toit Tu aimes ces contrĂ©es de peste entre la Durance et le RhĂŽne Ce pays sans eau ces hauteurs oĂč la Peur avait fait son trĂŽne Tu lâouvres devant moi cet incunable plein de tragĂ©dies De meurtres et de poisons noirs Moi jâĂ©coute ce que tu dis Et jâentends ce remue-mĂ©nage et se levant des ossuaires Les fantĂŽmes qui font un bruit cachĂ© dâarmes sous leur suaire Tu mâas conduit dans cet autre pays de la confusion Dans ce pays de banqueroute oĂč rien nâest que dĂ©rision DĂ©cor plĂątras La bise entre comme elle veut dans les demeures Toutes pareilles plus ou moins Ă des tombeaux de parfumeurs Des cabochons en veux-tu en voilĂ pour faire plus coquet Regarde-moi les plantes vertes quâon a mises sur les quais Il y a ce quartier perdu quand on suit le chemin de fer OĂč les immeubles et les gens ont fait de mauvaises affaires Ce palais dĂ©labrĂ© quâemplit une marmaille dĂ©braillĂ©e Le linge y pend partout sur les balcons les escaliers Mais le pis peut-ĂȘtre que ce sont les pensions de famille OĂč ça sent Ă la fois la poudre de riz et la camomille Chambre avec kitchenette et le robinet dâeau froide larmoie La belle Ă©poque y rend sa derniĂšre bague Ă la fin du mois PitiĂ© pour qui sur la figure a toujours le trente et quarante Le carnaval est lĂ pour lui prouver que la vie est marrante La femme de mĂ©nage appelle ici les Italiens PiĂ©montais A toi bien sĂ»r elle racontera le drame quâelle tait Le pĂšre de son fils un beau matin parti pour le Maroc Cette femme en blanc que tu fais surgir câest lâAnge du baroque Ănigmes Mots croisĂ©s de la CĂŽte et toi seule en as la clef Soudain la mer a balayĂ© la Promenade des Anglais Nous sommes partis dâici par le dernier petit train de Digne Et des motards Ă plumes de coq couraient le long de la ligne Tout cela me vient pĂȘle-mĂȘle et ne tient pas compte du temps Jâai traversĂ© toute la France et toi tout au bout tu mâattends Je revois le papier mural de notre chambre Ă Carcassonne Et le dĂ©sespoir quâon ne pouvait partager avec personne Une chambre succĂšde Ă lâautre nuit une nuit suit une autre nuit On dirait que le bras de lâange exterminateur nous poursuit Un bordel pour le front de lâEst Toute la smala dans la cour Et le fiancĂ© qui voulait sâenfuir de la prison de Tours Nous dĂ©barrasser de son lit le diable mâemporte comment Il nây a pas de diffĂ©rence entre la vie et tes romans Te voilĂ dans la neige avec les faux papiers Tu marches vite Vers la maison dans la montagne par toi quelque part dĂ©crite Câest la NoĂ«l Nous sommes abominablement malheureux Quand la porte sâouvre on jette du genĂ©vrier plein le feu Quâune grande flamme en ton honneur alors nous saute Ă la face Mais nous ne resterons pas ici Que voulez-vous quâon y fasse Nous voilĂ boulevard Morland dans ce petit rez-de-chaussĂ©e Je ne distingue plus ce que tu dis de ce qui sâest passĂ© SchĂ©hĂ©razade au village oĂč le Commandant Azur se cache Tu es assise au coeur du monde et tu Ă©cris contre la hache Encore un conte pour prolonger lâunivers jusquâĂ demain Un soldat vert feuilletait ton manuscrit debout dans le train Ou cette nuit au-dessus dâune boucherie Ă Saint-Rambert La mort est pour un autre jour la croix pour un autre calvaire Quand il nâen reste que la cendre oĂč est la mĂ©moire du feu Notre temps pour le bien comprendre il faut le chercher dans tes yeux Avez-vous lu La Femme au diamant Jâadore cette histoire LâĂ©clipse pour la dĂ©chiffrer on a besoin de verres noirs SchĂ©hĂ©razade ĂŽ rĂ©citante et ce nâest plus toi qui supplies Au mille et uniĂšme matin quand le dernier astre a pĂąli Alors tu tournes ce regard dâaube sur les choses futures Et derriĂšre toi dans la brume on aperçoit tes crĂ©atures Jenny ThĂ©rĂšse Elizabeth ce peuple mouvant que voici Dans le faux jour de la voyance et le nĂ©on des pharmacies Le troupeaux hideux des marchands de biens et des soldeurs de stocks Et cet espĂšce de beau garçon qui se perd dans son Ă©poque Avez-vous remarquĂ© que câest la mĂȘme chose quâelle dit Dans chaque livre et dans chacun que câest la mĂȘme tragĂ©die Pour le faire comprendre mieux elle-mĂȘme a pris ce visage Atroce ĂŽ mon amour câest exiger de moi trop grand courage Ce spectacle Ă quoi bon DâoĂč sort cette sauvage cruautĂ© Cette apocalypse Ăcartez de moi ce miroir Ă©cartez De moi ce miroir Enlevez au moins ce mot qui fait si mal Pourquoi tes doigts dans la blessure et cette souffrance animale Qui grandit Les mots tombent de mon coeur oh que ce soit la fin Jusquâici je ne savais pas oĂč la douleur humaine atteint Mais dâoĂč te vient cette science Ă toi qui lâĂ©cris et lâenseignes Toi par qui je comprends tout ce qui palpite et tout ce qui saigne Tu es lâair qui porte vers moi la vie et ses pollens lĂ©gers Vint mil neuf cent cinquante-six comme un poignard sur mes paupiĂšres Tout ce que je vois est ma croix tout ce que jâaime est en danger Et sans toi je nâaurais Ă©tĂ© que lâhomme qui reçoit les pierres Mais tu mâas chantĂ© la chanson du Rendez-vous des Ă©trangers âąâąâą Tant que jâaurai le pouvoir de frĂ©mir Et sentirai le souffle de la vie Jusquâen sa menace Tant que le mal mâastreindra de gĂ©mir Tant que jâaurai mon coeur et ma folie Ma vieille carcasse Tant que jâaurai le froid de la sueur Tant que ma main lâessuiera sur mon front Comme du salpĂȘtre Tant que mes yeux suivront une lueur Tant que mes pieds meurtris me porteront JusquâĂ la fenĂȘtre Quand ma nuit serait un long cauchemar Lâangoisse du jour sans rĂ©mission MĂȘme une seconde Avec la douleur pour seul Ă©tendard Sans rien espĂ©rer les dĂ©sertions Ni la fin du monde Quand je ne pourrais ni veiller ni dormir Ni battre les murs quand je ne pourrais Plus ĂȘtre moi-mĂȘme Penser ni rĂȘver ni me souvenir Ni dĂ©partager la peur du regret Les mots du blasphĂšme Ni battre les murs ni rompre ma tĂȘte Ni briser mes bras ni crever les cieux Que cela finisse Que lâhomme triomphe enfin de la bĂȘte Que lâĂąme Ă jamais survive Ă ses yeux Et le cri jaillisse Je resterai le sujet du bonheur Se consumer pour la flamme au brasier Câest lâapothĂ©ose Je resterai fidĂšle Ă mon seigneur La rose naĂźt du mal quâa le rosier Mais elle est la rose DĂ©chirez ma chair partagez mon corps Quây verrez-vous sinon le paradis Elsa ma lumiĂšre Vous lây trouverez comme un chant dâaurore Comme un jeune monde encore au lundi Sa douceur premiĂšre Fouillez fouillez bien le fond des blessures DissĂ©quez les nerfs et craquez les os Comme des noix tendres Une chose seule une chose est sĂ»re Comme lâeau profonde au pied des roseaux Le feu sous la cendre Vous y trouverez le bonheur du jour Le parfum nouveau des premiers lilas La source et la rive Vous y trouverez Elsa mon amour Vous y trouverez son air et son pas Elsa mon eau vive Vous retrouverez dans mon sang ses pleurs Vous retrouverez dans mon chant sa voix Ses yeux dans mes veines Et tout lâavenir de lâhomme et des fleurs Toute la tendresse et toute la joie Et toutes les peines Tout ce qui confond dâun mĂȘme soupir Plaisir et douleur aux doigts des amants Comme dans leur bouche Et qui fait pareil au tourment le pire Cette chose en eux cet Ă©tonnement Quand lâautre vous touche Ăgrenez le fruit la grenade mĂ»re Ăgrenez ce coeur Ă la fin calmĂ© De toutes ses plaintes Il nâen restera quâun nom sur le mur Et sous le portrait de la bien-aimĂ©e Mes paroles peintes âąâąâą JâĂ©tais celui qui sait seulement ĂȘtre contre Celui qui sur le noir parie Ă tout moment Que serais-je sans toi qui vins Ă ma rencontre Que cette heure arrĂȘtĂ©e au cadran de la montre Que serais-je sans toi quâun cĆur au bois dormant Que serais-je sans toi que ce balbutiement Un bonhomme hagard qui ferme sa fenĂȘtre Le vieux cabot qui parle des anciennes tournĂ©es Lâescamoteur quâon fait Ă son tour disparaĂźtre Je vois parfois celui que je nâeus manquĂ© dâĂȘtre Si tu nâĂ©tais venue changer ma destinĂ©e Et nâavais relevĂ© le cheval couronnĂ© Je te dois tout je ne suis rien que ta poussiĂšre Chaque mot de mon chant câest de toi quâil venait Quand ton pied sây posa je nâĂ©tais quâune pierre Ma gloire et ma grandeur seront dâĂȘtre ton lierre Le fidĂšle miroir oĂč tu te reconnais Je ne suis que ton ombre et ta menue monnaie Jâai tout appris de toi sur les choses humaines Et jâai vu dĂ©sormais le monde Ă ta façon Jâai tout appris de toi comme on boit aux fontaines Comme on lit dans le ciel les Ă©toiles lointaines Comme au passant qui chante on reprend sa chanson Jâai tout appris de toi jusquâau sens du frisson Jâai tout appris de toi pour ce qui me concerne Quâil fait jour Ă midi quâun ciel peut ĂȘtre bleu Que le bonheur nâest pas un quinquet de taverne Tu mâas pris par la main dans cet enfer moderne OĂč lâhomme ne sait plus ce que câest quâĂȘtre deux Tu mâas pris par la main comme un amant heureux. âąâąâą La Rose et le RĂ©sĂ©da Celui qui croyait au ciel Celui qui nây croyait pas Tous deux adoraient la belle PrisonniĂšre des soldats Lequel montait Ă lâĂ©chelle Et lequel guettait en bas Celui qui croyait au ciel Celui qui nây croyait pas Quâimporte comment sâappelle Cette clartĂ© sur leur pas Que lâun fut de la chapelle Et lâautre sây dĂ©robĂąt Celui qui croyait au ciel Celui qui nây croyait pas Tous les deux Ă©taient fidĂšles Des lĂšvres du coeur des bras Et tous les deux disaient quâelle Vive et qui vivra verra Celui qui croyait au ciel Celui qui nây croyait pas Quand les blĂ©s sont sous la grĂȘle Fou qui fait le dĂ©licat Fou qui songe Ă ses querelles Au coeur du commun combat Celui qui croyait au ciel Celui qui nây croyait pas Du haut de la citadelle La sentinelle tira Par deux fois et lâun chancelle Lâautre tombe qui mourra Celui qui croyait au ciel Celui qui nây croyait pas Ils sont en prison Lequel A le plus triste grabat Lequel plus que lâautre gĂšle Lequel prĂ©fĂšre les rats Celui qui croyait au ciel Celui qui nây croyait pas Un rebelle est un rebelle Deux sanglots font un seul glas Et quand vient lâaube cruelle Passent de vie Ă trĂ©pas Celui qui croyait au ciel Celui qui nây croyait pas RĂ©pĂ©tant le nom de celle Quâaucun des deux ne trompa Et leur sang rouge ruisselle MĂȘme couleur mĂȘme Ă©clat Celui qui croyait au ciel Celui qui nây croyait pas Il coule il coule il se mĂȘle Ă la terre quâil aima Pour quâĂ la saison nouvelle MĂ»risse un raisin muscat Celui qui croyait au ciel Celui qui nây croyait pas Lâun court et lâautre a des ailes De Bretagne ou du Jura Et framboise ou mirabelle Le grillon rechantera Dites flĂ»te ou violoncelle Le double amour qui brĂ»la Lâalouette et lâhirondelle La rose et le rĂ©sĂ©da â Extrait de La Diane Française », Ă©dition Seghers âLire lâanalyse de ce poĂšme ici âąâąâą La guerre et ce qui sâensuivit Les ombres se mĂȘlaient et battaient la semelle Un convoi se formait en gare Ă Verberie Les plates formes se chargeaient dâartillerie On hissait les chevaux les sacs et les gamelles Il y avait un lieutenant roux et frisĂ© Qui criait sans arrĂȘt dans la nuit des ordures On sâĂ©nerve toujours quand la manĆuvre dure Et quâau-dessus de vous Ă©clatent les fusĂ©es On part Dieu sait pour oĂč Ăa tient du mauvais rĂȘve On glissera le long de la ligne de feu Quelque part ça commence Ă nâĂȘtre plus du jeu Les bonshommes lĂ -bas attendent la relĂšve Le train va sâen aller noir en direction Du sud en traversant les campagnes dĂ©sertes Avec ses wagons de dormeurs la bouche ouverte Et les songes Ă©pais des respirations Il tournera pour Ă©viter la capitale Au matin pĂąle On le mettra sur une voie De garage Un convoi qui donne de la voix Passe avec ses toits peints et ses croix dâhĂŽpital Et nous vers lâest Ă nouveau qui roulons Voyez La cargaison de chair que notre marche entraĂźne Vers le fade parfum quâexhalent les gangrĂšnes Au long pourrissement des entonnoirs noyĂ©s Tu nâen reviendras pas toi qui courais les filles Jeune homme dont jâai vu battre le cĆur Ă nu Quand jâai dĂ©chirĂ© ta chemise et toi non plus Tu nâen reviendras pas vieux joueur de manille Quâun obus a coupĂ© par le travers en deux Pour une fois quâil avait un jeu du tonnerre Et toi le tatouĂ© lâancien LĂ©gionnaire Tu survivras longtemps sans visage sans yeux Roule au loin roule train des derniĂšres lueurs Les soldats assoupis que ta danse secoue Laissent pencher leur front et flĂ©chissent le cou Cela sent le tabac la laine et la sueur Comment vous regarder sans voir vos destinĂ©es FiancĂ©s de la terre et promis des douleurs La veilleuse vous fait de la couleur des pleurs Vous bougez vaguement vos jambes condamnĂ©es Vous Ă©tirez vos bras vous retrouvez le jour ArrĂȘt brusque et quelquâun crie Au jus lĂ -dedans Vous bĂąillez Vous avez une bouche et des dents Et le caporal chante Au pont de Minaucourt DĂ©jĂ la pierre pense oĂč votre nom sâinscrit DĂ©jĂ vous nâĂȘtes plus quâun mot dâor sur nos places DĂ©jĂ le souvenir de vos amours sâefface DĂ©jĂ vous nâĂȘtes plus que pour avoir pĂ©ri. âąâąâą Câest une chose Ă©trange Ă la fin que le monde⊠Chant II extrait du recueil Les yeux de la mĂ©moire », 1954 Que la vie en vaut la peine Câest une chose Ă©trange Ă la fin que le monde Un jour je mâen irai sans en avoir tout dit Ces moments de bonheur ces midis dâincendie La nuit immense et noire aux dĂ©chirures blondes. Rien nâest si prĂ©cieux peut-ĂȘtre quâon le croit Dâautres viennent. Ils ont le cĆur que jâai moi-mĂȘme Ils savent toucher lâherbe et dire je vous aime Et rĂȘver dans le soir oĂč sâĂ©teignent des voix. Dâautres qui referont comme moi le voyage Dâautres qui souriront dâun enfant rencontrĂ© Qui se retourneront pour leur nom murmurĂ© Dâautres qui lĂšveront les yeux vers les nuages. II y aura toujours un couple frĂ©missant Pour qui ce matin-lĂ sera lâaube premiĂšre II y aura toujours lâeau le vent la lumiĂšre Rien ne passe aprĂšs tout si ce nâest le passant. Câest une chose au fond, que je ne puis comprendre Cette peur de mourir que les gens ont en eux Comme si ce nâĂ©tait pas assez merveilleux Que le ciel un moment nous ait paru si tendre. Oui je sais cela peut sembler court un moment Nous sommes ainsi faits que la joie et la peine Fuient comme un vin menteur de la coupe trop pleine Et la mer Ă nos soifs nâest quâun commencement. Mais pourtant malgrĂ© tout malgrĂ© les temps farouches Le sac lourd Ă lâĂ©chine et le cĆur dĂ©vastĂ© Cet impossible choix dâĂȘtre et dâavoir Ă©tĂ© Et la douleur qui laisse une ride Ă la bouche. MalgrĂ© la guerre et lâinjustice et lâinsomnie OĂč lâon porte rongeant votre cĆur ce renard Lâamertume et Dieu sait si je lâai pour ma part PortĂ© comme un enfant volĂ© toute ma vie. MalgrĂ© la mĂ©chancetĂ© des gens et les rires Quand on trĂ©buche et les monstrueuses raisons Quâon vous oppose pour vous faire une prison De ce quâon aime et de ce quâon croit un martyre. MalgrĂ© les jours maudits qui sont des puits sans fond MalgrĂ© ces nuits sans fin Ă regarder la haine MalgrĂ© les ennemis les compagnons de chaĂźnes Mon Dieu mon Dieu qui ne savent pas ce quâils font. MalgrĂ© lâĂąge et lorsque, soudain le cĆur vous flanche Lâentourage prĂȘt Ă tout croire Ă donner tort IndiffĂ©rent Ă cette chose qui vous mord Simple histoire de prendre sur vous sa revanche. La cruautĂ© gĂ©nĂ©rale et les saloperies Quâon vous jette on ne sait trop qui faisant Ă©cole MalgrĂ© ce quâon a pensĂ© souffert les idĂ©es folles Sans pouvoir soulager dâune injure ou dâun cri. Cet enfer MalgrĂ© tout cauchemars et blessures Les sĂ©parations les deuils les camouflets Et tout ce quâon voulait pourtant ce quâon voulait De toute sa croyance imbĂ©cile Ă lâazur. MalgrĂ© tout je vous dis que cette vie fut belle QuâĂ qui voudra mâentendre Ă qui je parle ici Nâayant plus sur la lĂšvre un seul mot que merci Je dirai malgrĂ© tout que cette vie fut belle. â Les Yeux et la mĂ©moire, 1954, Chant II, Que la vie en vaut la peine âąâąâą Chanson pour oublier Dachau âąâąâą Je chante pour passer le temps Je chante pour passer le temps Petit quâil me reste de vivre Comme on dessine sur le givre Comme on se fait le cĆur content A lancer cailloux sur lâĂ©tang Je chante pour passer le temps Jâai vĂ©vu le jour des merveilles Vous et moi souvenez-vous-en Et jâai franchi le mur des ans Des miracles plein les oreilles Notre univers nâest plus pareil Jâai vĂ©cu le jour des merveilles Allons que ces doigts se dĂ©nouent Comme le front dâavec la gloire Nos yeux furent premiers Ă voir Les nuages plus bas que nous Et lâalouette Ă nos genoux Allons que ces doigts se dĂ©nouent Nous avons fait des clairs de lune Pour nos palais et nos statues Quâimporte Ă prĂ©sent quâon nous tue Les nuits tomberont une Ă une La Chine sâest mise en Commune Nous avons fait des clairs de lune Et jâen dirais et jâen dirais Tant fut cette vie aventure OĂč lâhomme a pris grandeur nature Sa voix par-dessus les forĂȘts Les monts les mers et les secrets Et jâen dirais et jâen dirais Oui pour passer le temps je chante Au violon sâuse lâarchet La pierre au jeu des ricochets Et que mon amour est touchante PrĂšs de moi dans lâombre penchante Oui pour passer le temps je chante Je passe le temps en chantant Je chante pour passer le temps. Je me souviens Ă la nostalgie Ă retrouver de vieilles cartes postales OĂč le ciel est toujours bleu lâarbre toujours vert la mer Ă©tale Sans doute on ne les met dans lâalbum que pour les photographies Je suis seul Ă savoir ce que lâĂ©criture au dos signifie Les diminutifs les phrases banales Au-dessus de ce monde mort on voit traĂźner des cerfs-volants PoignĂ©es de main de Castelnaudary bons baisers du Mont-Blanc Un bonjour de Saint-Jean-de-Luz salutations de la Baule Je suis depuis trois jours ici câest plein de Parisiens trĂšs drĂŽles Nous avons fait un voyage excellent Je me souviens de nuits qui nâont Ă©tĂ© rien dâautre que des nuits Je me souviens de jours oĂč rien dâimportant ne sâĂ©tait produit Un cafĂ© dans le bois prĂšs de la gare Saint Nom La BretĂšche Le bonheur extraordinaire en Ă©tĂ© dâun verre dâeau fraĂźche Les Champs-ElysĂ©es un soir sous la pluie â ChantĂ© par Yves Montand â Musique de Philippe GĂ©rard Chanson pour oublier Dachau Nul ne rĂ©veillera cette nuit les dormeurs Il nây aura pas Ă courir les pieds nus dans la neige Il ne faudra pas se tenir les poings sur les hanches jusquâau matin Ni marquer le pas le genou pliĂ© devant un gymnasiarque dĂ©ment Les femmes de quatre-vingt-trois ans les cardiaques ceux qui justement Ont la fiĂšvre ou des douleurs articulaires ou Je ne sais pas moi les tuberculeux NâĂ©couteront pas les pas dans lâombre qui sâapprochent Regardant leurs doigts dĂ©jĂ qui sâen vont en fumĂ©e Nul ne rĂ©veillera cette nuit les dormeurs Ton corps nâest plus le chien qui rĂŽde et qui ramasse Dans lâordure ce qui peut lui faire un repas Ton corps nâest plus le chien qui saute sous le fouet Ton corps nâest plus cette dĂ©rive aux eaux dâEurope Ton corps nâest plus cette stagnation cette rancĆur Ton corps nâest plus la promiscuitĂ© des autres Nâest plus sa propre puanteur Homme ou femme tu dors dans des linges lavĂ©s Ton corps Quand tes yeux sont fermĂ©s quelles sont les images Qui repassent au fond de leur obscur Ă©crin Quelle chasse est ouverte et quel monstre marin Fuit devant les harpons dâun souvenir sauvage Quand tes yeux sont fermĂ©s revois-tu revoit-on Mourir aurait Ă©tĂ© si doux Ă lâinstant mĂȘme Dans lâĂ©pouvante oĂč lâĂ©quilibre est stratagĂšme Le cadavre debout dans lâombre du wagon Quand tes yeux sont fermĂ©s quel charançon les ronge Quand tes yeux sont fermĂ©s les loups font-ils le beau Quand tes yeux sont fermĂ©s ainsi que des tombeaux Sur des morts sans suaire en lâabsence des songes Tes yeux Homme ou femme retour dâenfer Familiers dâautres crĂ©puscules Le goĂ»t de soufre aux lĂšvres gĂątant le pain frais Les rĂ©flexes dĂ©mesurĂ©s Ă la quiĂ©tude villageoise de la vie Comparant tout sans le vouloir Ă la torture DĂ©shabituĂ©s de tout Hommes et femmes inhabiles Ă ce semblant de bonheur revenu Les mains timides aux tĂȘtes dâenfants Le cĆur Ă©tonnĂ© de battre Leurs yeux DerriĂšre leurs yeux pourtant cette histoire Cette conscience de lâabĂźme Et lâabĂźme OĂč câest trop dâune fois pour lâhomme ĂȘtre tombĂ© Il y a dans ce monde nouveau tant de gens Pour qui plus jamais ne sera naturelle la douceur Il y a dans ce monde ancien tant et tant de gens Pour qui toute douceur est dĂ©sormais Ă©trange Il y a dans ce monde ancien et nouveau tant de gens Que leurs propres enfants ne pourront pas comprendre Oh vous qui passez Ne rĂ©veillez pas cette nuit les dormeurs [In Le Nouveau CrĂšve-CĆur âą 1948 ] âąâąâąLesommet. de lâĂ©levage est aussi lâoccasion de. concours dâutilisation, avec notamment. la sĂ©lection des meilleurs attelages pour. les concours Parisiens. Et juste devant le. Hall « chevaux », un restaurant servant. de la viande de cheval! A ce sujet, pour. la premiĂšre fois, un colloque sur la viande. chevaline a Ă©tĂ© organisĂ© sur
Vous ĂȘtes ici > SĂ©quences > Le dĂ©part > L'Hirondelle et les petits oiseaux Source WikipĂ©dia Une Hirondelle en ses voyages Avait beaucoup appris. Quiconque a beaucoup vu Peut avoir beaucoup retenu. Celle-ci prĂ©voyait jusqu'aux moindres orages, Et devant 1 quâils fussent Ă©clos 2, Les annonçait aux Matelots. Il arriva qu'au temps que la chanvre 3 se sĂšme, Elle vit un Manant 4 en couvrir 5 maints sillons 6. Ceci ne me plaĂźt pas, dit-elle aux Oisillons. Je vous plains car pour moi, dans ce pĂ©ril extrĂȘme, Je saurai m'Ă©loigner, ou vivre en quelque coin. Voyez-vous cette main qui par les airs chemine ? Un jour viendra, qui n'est pas loin, Que ce qu'elle rĂ©pand sera votre ruine. De lĂ naĂźtront engins 7 Ă vous envelopper, Et lacets pour vous attraper ; Enfin mainte et mainte machine Qui causera dans la saison Votre mort ou votre prison ; Gare la cage ou le chaudron. C'est pourquoi, leur dit l'Hirondelle, Mangez ce grain et croyez-moi. » Les Oiseaux se moquĂšrent d'elle, Ils trouvaient aux champs trop de quoi. Quand la chĂšneviĂšre 8 fut verte, L'Hirondelle leur dit Arrachez brin Ă brin Ce qu'a produit ce mauvais grain, Ou soyez sĂ»rs de votre perte. - ProphĂšte de malheur, babillarde 9, dit-on, Le bel emploi que tu nous donnes ! Il nous faudrait mille personnes Pour Ă©plucher tout ce canton. » La chanvre Ă©tant tout Ă fait crue 10, L'Hirondelle ajouta Ceci ne va pas bien ; Mauvaise graine est tĂŽt venue ; Mais puisque jusqu'ici l'on ne m'a crue en rien, DĂšs que vous verrez que la terre Sera couverte, et qu'Ă leurs blĂ©s Les gens n'Ă©tant plus occupĂ©s Feront aux Oisillons la guerre ; Quand reginglettes 11 et rĂ©seaux Attraperont petits Oiseaux, Ne volez plus de place en place ; Demeurez au logis, ou changez de climat Imitez le Canard, la Grue et la BĂ©casse. Mais vous n'ĂȘtes pas en Ă©tat De passer comme nous les dĂ©serts et les ondes 12, Ni d'aller chercher d'autres mondes. C'est pourquoi vous n'avez qu'un parti qui soit sĂ»r C'est de vous enfermer aux trous de quelque mur. » Les Oisillons, las 13 de l'entendre, Se mirent Ă jaser aussi confusĂ©ment Que faisaient les Troyens quand la pauvre Cassandre 14 Ouvrait la bouche seulement. Il en prit aux uns comme aux autres Maint Oisillon se vit esclave retenu. Nous n'Ă©coutons d'instincts que ceux qui sont les nĂŽtres, Et ne croyons le mal que quand il est venu. Jean de La Fontaine, Fables livre premier, fable 8 Notes 1 - Avant. 2 - ĂclatĂ©s. 3 - Le chanvre mot masculin est une plante utilisĂ©e pour faire des cordes, des vĂȘtements, etc. 4 - Paysan, homme grossier et mal Ă©levĂ©. 5 - Mettre la semence, les graines. 6 - Longue tranchĂ©e faite dans la terre pour y semer quelque chose. 7 - engins », machines » vers 17 sont les moyens pour attraper les oiseaux. Par exemple, les lacets » sont des filets. 8 - Champ de chanvre. 9 - Bavarde. 10 - Participe passĂ© du verbe croĂźtre » grandir, pousser. 11 - PiĂšge pour attraper les oiseaux. 12 - Les lieux inhabitĂ©s dĂ©serts et les mers. 13 - FatiguĂ©s, lassĂ©s. 14 - Fille du roi de Troie Priam ayant reçu dâApollon la facultĂ© de prĂ©dire lâavenir, mais Ă©galement Ă nâĂȘtre jamais crue. Questions Une fable 1. Quels sont les personnages de ce poĂšme ? Quelle figure de style consiste Ă faire parler des animaux ? 2. Comptez le nombre de syllabes utilisĂ©es dans ces vers. Quel est le mĂštre utilisĂ© ? A-t-on lâimpression de lire un poĂšme ? Justifiez votre rĂ©ponse. 3. Trouvez, dans le poĂšme, un mot qui soit synonyme de petit oiseau ». 4. Pourquoi lâhirondelle est-elle plus sage que les autres oiseaux ? Quel personnage de la mythologie a, comme elle, acquis une telle sagesse ? 5. De quel pĂ©ril extrĂȘme » parle lâhirondelle ? Lâimpossible dialogue 6. Ă quel personnage de la mythologie est-elle comparĂ©e ? Pour quelle raison ? 7. Quel signe de ponctuation est utilisĂ© lorsque lâhirondelle parle ? 8. Quels mots indiquent quâelle parle ? 9. Quels sont les trois conseils que lâhirondelle donne aux oiseaux ? 10. Quel temps et quel mode sont alors employĂ©s ? 11. Quelles sont les rĂ©actions successives des oiseaux ? Citez le texte. 12. Que conclut le poĂšte Jean de La Fontaine ? Comment appelle-t-on ce passage ? Ă quel genre poĂ©tique appartient ce texte ? Réécriture Réécrivez ces vers en remplaçant je » par nous ». RĂ©digez Vous aussi, jouez les prophĂštes de malheur et annoncez un triste avenir Ă ceux qui ne suivraient pas vos conseils. Formulez tout dâabord votre prĂ©vision au futur de lâindicatif en commençant par Voyez-vous ce ou cette... » puis utilisez le prĂ©sent de lâindicatif afin dâindiquer ce qui doit ĂȘtre fait. La fable Le mot fable » vient du latin fabula » et signifie propos, rĂ©cit imaginaire ». La fable est un genre essentiellement narratif. On y raconte toutes sortes dâhistoires dont les personnages sont trĂšs souvent des animaux ou des insectes, parfois des vĂ©gĂ©taux ou des objets, et quelque fois des hommes. On peut diviser la fable en deux parties lâhistoire et la moralitĂ©. Lâune ne va pas sans lâautre lâhistoire permet de comprendre la moralitĂ©, et la moralitĂ© Ă©claire la fable. Une fable est Ă©crite en vers mĂȘlĂ©s, câest-Ă -dire quâelle mĂ©lange des vers de diffĂ©rentes mesures 3, 6, 7, 8, 10, 12. Il en va de mĂȘme des rimes puisquâelles mĂȘlent des rimes croisĂ©es, embrassĂ©es ou suivies. Lire la leçon complĂšte sur la fable Partager Ă voir Ă©galement SĂ©quence sur les fables La ballade Les troubadours Le rondeau
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