Parmiles diffĂ©rentes espĂšces de martinets que l’on peut observer en France, c’est le Martinet noir qui est de loin le plus rĂ©pandu. Il est frĂ©quemment confondu avec l’Hirondelle.Ce sont tous des oiseaux migrateurs, mais ils appartiennent Ă  des familles bien distinctes.Zoom sur le Martinet noir, une espĂšce protĂ©gĂ©e dont le nombre d’individus a considĂ©rablement baissĂ© en 10 ans.

PERSONNAGES La EsmĂ©ralda Phoebus De Chateaupers Claude Frollo Quasimodo Fleur De Lys Madame Aloise De Gondelaurier Diane BerangĂšre Le Vicomte de Gif M. De Chevreuse M. De Morlaix Clopin Trouille fou Le Crieur public Le Peuple, Truands, Archers, etc ACTE PREMIER. La Cour des miracles. — Il est nuit. Foule de truands. Danses et bruyantes. Mendiant et mendiantes dans leurs diverses attitudes de mĂ©tier. Le roi de Thune sur son tonneau. Feux, torches, flambeaux. Cercle de hideuses maisons dans l’ombre. ScĂšne PREMIÈRE. CLAUDE FROLLO, CLOPIN TROUILLEFOU, puis LA ESMERALDA, puis QUASIMODO, — Les truands. ChƓur des truands. Vive Clopin, roi de Thune ! Vivent les gueux de Paris ! Faisons nos coups Ă  la brune, Heure oĂč tous les chats sont gris. Dansons ! narguons pape et bulle, Et raillons-nous dans nos peaux, Qu’avril mouille ou que juin brĂ»le La plume de nos chapeaux ! Sachons flairer dans l’espace L’estoc de l’archer vengeur, Ou le sac d’argent qui passe Sur le dos du voyageur ! Nous irons au clair de lune Danser avec les esprits
 — Vive Clopin, roi de Thune ! Vivent les gueux de Paris ! CLAUDE FROLLO, Ă  part, derriĂšre un pilier, dans un coin du théùtre. Il est enveloppĂ© d’un grand manteau qui cache son habit de prĂȘtre. Au milieu de la ronde infĂąme, Qu’importe le soupir d’une Ăąme ? Je souffre ! oh ! jamais plus de flamme Au sein d’un volcan ne La Esmeralda en dansant. ChƓurLa voilĂ  ! la voilĂ  ! c’est elle ! Esmeralda ! CLAUDE FROLLO, Ă  elle ! oh ! oui, c’est elle ! Pourquoi, sort rigoureux, L’as-tu faite si belle, Et moi si malheureux ?Elle arrive au milieu du théùtre. Les truands font cercle avec admiration autour d’elle. Elle danse. LA suis l’orpheline, Fille des douleurs, Qui sur vous s’incline En jetant des fleurs ; Mon joyeux dĂ©lire Bien souvent soupire ; Je montre un sourire, Je cache des pleurs. Je danse, humble fille, Au bord du ruisseau ; Ma chanson babille Comme un jeune oiseau ; Je suis la colombe Qu’on blesse et qui tombe. La nuit de la tombe Couvre mon berceau. jeune fille ! Tu nous rends plus doux. Prends-nous pour famille, Et joue avec nous, Comme l’hirondelle À la mer se mĂȘle, Agaçant de l’aile Le flot en courroux. C’est la jeune fille, L’enfant du malheur ! Quand son regard brille, Adieu la douleur ! Son chant nous rassemble ; De loin elle semble L’abeille qui tremble Au bout d’une fleur. Danse, jeune fille, Tu nous rends plus doux. Prends-nous pour famille, Et joue avec nous ! CLAUDE FROLLO[Ă  part.] FrĂ©mis, jeune fille ; Le prĂȘtre est jaloux ! [Claude veut se rapprocher de La Esmerala, qui se dĂ©tourne de lui avec une sorte d’ la procession du pape des fous. Torches, lanternes et musique. On porte au milieu du cortĂšge, sur un brancard couvert de chandelles, Quasimodo, chapĂ© et mitrĂ©] CHƒUR Saluez, clercs de basoche ! Hubins, coquillards, cagoux, Saluez tous ! il approche. Voici le pape des fous ! CLAUDE FROLLO[apercevant Quasimodo s’élance vers lui avec un geste de colĂšre] Quasimodo ! quel rĂŽle Ă©trange ! 0 profanation ! Ici, Quasimodo ! QUASIMODO Grand Dieu ! qu’entends-je ? CLAUDE FROLLO Ici, te dis-je ! QUASIMODO[se jetant en bas de la litiĂšre] Me voici ! CLAUDE FROLLO Sois anathĂšme ! {{PersonnageQUASIM ODOcred}} Dieu ! c’est lui-mĂȘme ! CLAUDE FROLLO Audace extrĂȘme ! QUASIMODO Instant d’effroi ! CLAUDE FROLLO À genoux, traĂźtre ! QUASIMODO Pardonnez, maĂźtre ! CLAUDE FROLLO Non, je suis prĂȘtre ! QUASIMODO Pardonnez-moi ! [Claude Frollo arrache les ornements pontificaux de Quasimodo et les foule aux pieds. Les truands, sur lesquels Claude jette des regards irritĂ©s, commencent Ă  murmurer et se forment en groupes menaçants autour de lui] LES TRUANDS Il nous menace, Ô compagnons ! Dans cette place OĂč nous rĂ©gnons ! QUASIMODO Que veut l’audace De ces larrons ? On le menace, Mais nous verrons ! CLAUDE FROLLO Impure race ! Juifs et larrons ! On me menace, Mais nous verrons ! [La colĂšre des truands Ă©clate] {{PersonnageLES TRUANDScred}} ArrĂȘte ! arrĂȘte ! arrĂȘte ! Meure le trouble-fĂȘte ! Il paiera de sa tĂȘte ! En vain il se dĂ©bat ! QUASIMODO Qu’on respecte sa tĂȘte ! Et que chacun s’arrĂȘte, Ou je change la fĂȘte En un sanglant combat ! CLAUDE FROLLO Ce n’est point pour sa tĂȘte Que Frollo s’inquiĂšte. [Il met la main sur la poitrine] C’est lĂ  qu’est la tempĂȘte, C’est lĂ  qu’est le combat ! [Au moment oĂč la fureur des truands est au comble, Clopin parait au fond du théùtre] CLOPIN Qui donc ose attaquer, dans ce repaire infĂąme, L’archidiacre mon seigneur, Et Quasimodo le sonneur De Notre-Dame ? LES TRUANDS[s’arrĂȘtant.] C’est Clopin, notre roi ! CLOPIN Manants, retirez-vous ! LES TRUANDS Il faut obĂ©ir ! CLOPIN Laissez-nous. [Les truands se retirent dans les masures. La Cour des miracles reste dĂ©serte. Clopin s’approche mystĂ©rieusement de Claude] ScĂšne II CLAUDE — FROLLO — QUASIMODO — CLOPINCLOPIN Quel motif vous avait jetĂ© dans cette orgie ? Avez-vous, monseigneur, quelque ordre Ă  me donner ? Vous ĂȘtes mon maĂźtre en magie. Parlez ; je ferai tout. CLAUDE FROLLO[Il saisit vivement Clopin par le bras et l’attire sur le devant du théùtre]. Je viens tout terminer. Écoute. CLOPIN Monseigneur ? CLAUDE FROLLO Plus que jamais je l’aime ! D’amour et de douleur tu me vois palpitant. Il me la faut cette nuit mĂȘme. CLOPIN Vous l’allez voir ici passer dans un instant ; C’est le chemin de sa demeure. CLAUDE FROLLO[Ă  part.] Oh ! l’enfer me saisit ! [Haut.] BientĂŽt, dis-tu ? CLOPIN Sur l’heure. CLAUDE FROLLO Seule ? CLOPIN Seule. CLAUDE FROLLO Il suffit. CLOPIN Attendrez-vous ? CLAUDE FROLLO J’attend. Que je l’obtienne ou que je meure ! CLOPIN Puis-je vous servir ? CLAUDE FROLLO Non. [Il fait signe Ă  Clopin de s’éloigner, aprĂšs lui avoir jetĂ© sa bourse. RestĂ© seul avec Quasimodo, il l’amĂšne sur le devant du théùtre] Viens, j’ai besoin de toi. QUASIMODO C’est bien. CLAUDE FROLLO Pour une chose impie, affreuse, extrĂȘme. QUASIMODO Vous ĂȘtes mon seigneur. CLAUDE FROLLO Les fers, la mort, la loi, Nous bravons tout. QUASIMODO Comptez sur moi. CLAUDE FROLLO[impĂ©tueusement.] J’enlĂšve la fille bohĂšme ! QUASIMODO MaĂźtre, prenez mon sang-sans me dire pourquoi. [Sur un signe de Claude Frollo, il se retire vers le fond du théùtre et laisse son maĂźtre sur le devant de la scĂšne.] CLAUDE FROLLO 0 ciel ! avoir donnĂ© ma pensĂ©e aux abĂźmes, Avoir de la magie essayĂ© tous les crimes,. Être tombĂ© plus bas que l’enfer ne descend, PrĂȘtre, Ă  minuit, dans l’ombre Ă©pier une femme, Et songer, dans l’état oĂč se trouve mon Ăąme, Que Dieu me regarde Ă  prĂ©sent ! Eh bien, oui ! qu’importe ! Le destin m’emporte, Sa main est trop forte, Je cĂšde Ă  sa loi ! Mon sort recommence ! Le prĂȘtre en dĂ©mence N’a plus d’espĂ©rance Et n’a plus d’effroi ! DĂ©mon qui m’enivres, Qu’évoquent mes livres, Si tu me la livres, Je me livre Ă  toi ! Reçois sous ton aile Le prĂȘtre infidĂšle ! L’enfer avec elle, C’est mon ciel, Ă  moi ! Viens donc, ĂŽ jeune femme ! C’est moi qui te rĂ©clame ! Viens, prends-moi sans retour ! Puisqu’un Dieu, puisqu’un maĂźtre, Dont le regard pĂ©nĂštre Notre cƓur nuit et jour, Exige en son caprice Que le prĂȘtre choisisse Du ciel ou de l’amour ! QUASIMODO[revenant] MaĂźtre, l’instant s’approche. CLAUDE FROLLO Oui, l’heure est solennelle ; Mon sort se dĂ©cide, tais-toi. CLAUDE FROLLO — QUASIMODO La nuit est sombre, J’entends des pas ; Quelqu’un dans l’ombre Ne vient-il pas ? [Ils vont Ă©couter au fond du théùtre.] {{Personnage LE GUETcred}} [passant derriĂšre les maisons.] Paix et vigilance ! Ouvrons, loin du bruit, L’oreille au silence Et l’Ɠil Ă  la nuit. CLAUDE — FROLLO — QUASIMODO Dans l’ombre on s’avance ; Quelqu’un vient sans bruit. Oui, faisons silence ; C’est le guet de nuit ! [Le chant s’éloigne.] QUASIMODO Le guet s’en va. CLAUDE FROLLO Notre crainte le suit. [Claude Foirolle et Quasimodo regardent avec anxiĂ©tĂ© vers la rue par laquelle doit venir La EsmĂ©ralda] QUASIMODO L’amour conseille, L’espoir rend fort Celui qui veille Lorsque tout dort. Je la devine, Je l’entrevoie ; Fille divine, Viens sans effroi ! CLAUDE FROLLO L’amour conseille, L’espoir rend fort Celui qui veille Lorsque tout dort. Je la devine, Je l’entrevoie ; Fille divine ! Elle est Ă  moi ! [Entre La Esmeralda. Ils se jettent sur elle, et veulent l’entraĂźner. Elle se dĂ©bat.] LA ESMERALDA Au secours ! au secours ! Ă  moi ! CLAUDE — FROLLO — QUASIMODO Tais-toi, jeune fille ! tais-toi ! ScĂšne III LA ESMERALDA – QUASIMODO — PHƒBUS DE CHATEAUPERS — LES ARCHERS DU GUETPHƒBUS DE CHATEAUPERS,[entrant Ă  la tĂȘte d’un gros d’archers.] De par le roi ! [Dans le tumulte, Claude s’échappe. Les archers saisissent Quasimodo] PHƒBUS DE CHATEAUPERS[aux archers, montrant Quasimodo] ArrĂȘtez-le ! serrez ferme ! Qu’il soit seigneur ou valet ! Nous allons, pour qu’on l’enferme, Le conduire au ChĂątelet ! [Les archers emmĂšnent Quasimodo au fond. La Esmeralda, remise de sa frayeur, s’approche de Phoebus De Chateaupers avec une curiositĂ© mĂȘlĂ©e d’admiration, et l’attire doucement sur le devant de la scĂšne.] LA ESMERALDA[Ă  Phoebus De Chateaupers] Daignez me dire Votre nom, sire ! Je le requiers ! PHEOBUS DE CHATEAUPERS, Phoebus De Chateaupers, ma fille, De la famille De ChĂąteaupers. LA ESMERALDA, Capitaine ? PHEOBUS DE CHATEAUPERS, Oui, ma reine. {{PersonnageLA ESMERA LDAcred}} Reine ? oh ! non. PHEOBUS DE CHATEAUPERS GrĂące extrĂȘme ! LA ESMERALDA Phoebus De Chateaupers, j’aime Votre nom ! PHEOBUS DE CHATEAUPERS Sur mon Ăąme, J’ai, madame, Une lame De renom ! LA ESMERALDA[Ă  Phoebus De Chateaupers] Un beau capitaine, Un bel officier, À mine hautaine, À corset d’acier, Souvent, mon beau sire, Prend nos pauvres cƓurs, Et ne fait que rire De nos yeux en pleurs. PHEOBUS DE CHATEAUPERS[Ă  part] Pour un capitaine, Pour un officier, L’amour peut Ă  peine Vivre un jour entier. Tout soldat dĂ©sire Cueillir toute fleur, Plaisir sans martyre, Amour sans douleur ! [A La Esmeralda] Un esprit Radieux Me sourit Dans tes yeux. {{PersonnageLA ESMERALDA cred}} Un beau capitaine, Un bel officier, À mine hautaine, À corset d’acier, Quand aux yeux il brille, Fait longtemps penser Toute pauvre fille Qui l’a vu passer ! PHEOBUS DE CHATEAUPERS[Ă  part] Pour un capitaine, Pour un officier, L’amour peut Ă  peine Vivre un jour entier. C’est l’éclair qui brille, Il faut courtiser Toute belle fille Que l’on voit passer. LA ESMERALDA[Elle se pose devant le capitaine et l’admire] Seigneur Phoebus De Chateaupers, que je vous voie Et que je vous admire encore ! Oh ! la belle Ă©charpe de soie, La belle Ă©charpe Ă  franges d’or ! [Phoebus De Chateaupers dĂ©tache son Ă©charpe et la lui offre] PHEOBUS DE CHATEAUPERS Vous plaĂźt-elle ? [La Esmeralda prend l’écharpe et s’en pare] LA ESMERALDA Qu’elle est belle ! PHEOBUS DE CHATEAUPERS Un moment ! [Il s’approche d’elle et cherche Ă  l’embrasser.] LA ESMERALDA[reculant]. Non ! de grĂące ! PHEOBUS DE CHATEAUPERS[ qui insiste] Qu’on m’embrasse ! LA ESMERALDA[reculant toujours] Non, vraiment ! PHEOBUS DE CHATEAUPERS[riant] Une belle Si rebelle. Si cruelle ! C’est charmant. LA ESMERALDA Non, beau capitaine, Je dois refuser. Sais-je oĂč l’on m’entraĂźne Avec un baiser ? PHEOBUS DE CHATEAUPERS Je suis capitaine, Je veux un baiser. Ma belle africaine, Pourquoi refuser ? Donne un baiser, donne, ou je vais le prendre. LA ESMERALDA, Non, laissez-moi ; je ne veux rien entendre. PHEOBUS DE CHATEAUPERS, Un seul baiser ! ce n’est rien, sur ma foi ! LA ESMERALDA Rien pour vous, sire, hĂ©las ! et tout pour moi ! PHEOBUS DE CHATEAUPERS Regarde-moi ; tu verras si je t’aime ! LA ESMERALDA Je ne veux pas regarder en moi-mĂȘme. PHEOBUS DE CHATEAUPERS L’amour, ce soir, veut entrer dans ton cƓur. LA ESMERALDA L’amour ce soir, et demain le malheur ! [Elle glisse de ses bras et s’enfuit. Phoebus De Chateaupers, dĂ©sappointĂ©, se retourne vers Quasimodo, que les gardes tiennent liĂ© au fond du théùtre] PHEOBUS DE CHATEAUPERS Elle m’échappe, elle rĂ©siste. Belle aventure en vĂ©ritĂ© ! Des deux oiseaux de nuit je garde le plus triste ; Le rossignol s’en va, le hibou m’est restĂ©. [Il se remet Ă  la tĂȘte de sa troupe, et sort emmenant Quasimodo] CHƒUR DE LA RONDE DU GUET Paix et vigilance ! Ouvrons, loin du bruit, L’oreille au silence Et l’Ɠil Ă  la nuit ! [Ils s’éloignent peu Ă  peu et disparaissent.] ACTE II ScĂšne I [La place de GrĂšve. Le pilori. Quasimodo au pilori. Le Peuple sur la place] CHƒUR -Il enlevait une fille ! -Comment ! vraiment ? -Vous voyez comme on l’étrille En ce moment ! -Entendez-vous, mes commĂšres ? QUASIMODO S’en vient chasser sur les terres De Cupido ! UNE FEMME DU PEUPLE Il passera dans ma rue Au retour du pilori, Et c’est Pierrat Torterue Qui va nous faire le cri. LE CRIEUR De par le roi, que Dieu garde ! L’homme qu’ici l’on regarde Sera mis, sous bonne garde, Pour une heure au pilori ! CHƒUR À bas ! Ă  bas ! Le bossu ! le sourd ! le borgne ! Ce Barabbas ! Je crois, mortdieu ! qu’il nous lorgne. À bas le sorcier ! Il grimace, il rue ! Il fait aboyer Les chiens dans la rue. -Corrigez bien ce bandit ! -Doublez le fouet et l’amende ! QUASIMODO CHƒUR Qu’on le pende ! QUASIMODO À boire ! CHƒUR Sois maudit ! [Depuis quelques instants La Esmeralda s’est mĂȘlĂ©e Ă  la foule. Elle a observĂ© Quasimodo avec surprise d’abord, puis avec pitiĂ©. Tout Ă  coup, au milieu des cris du peuple, elle monte au pilori, dĂ©tache une petite gourde de sa ceinture, et donne Ă  boire Ă  Quasimodo] CHƒUR Que fais-tu, belle fille ? Laisse Quasimodo ! À BelzĂ©buth qui grille On ne donne pas d’eau ! [Elle descend du pilori. Les archers dĂ©tachent et emmĂšnent Quasimodo] CHƒUR -Il enlevait une femme ! -Qui ? ce butor ? -Mais c’est affreux ! c’est infĂąme ! -C’est un peu fort ! -Entendez-vous, mes commĂšres ? QUASIMODO Osait chasser sur les terres De Cupido ! ScĂšne II [Une salle magnifique oĂč se font des prĂ©paratifs de fĂȘte.] PHEOBUS DE CHATEAUPERS – FLEUR DE LYS – MADAME ALOISE DE GONDELAURIER MADAME ALOISE Phoebus, mon futur gendre, Ă©coutez, je vous aime ; Soyez maĂźtre cĂ©ans comme un autre moi-mĂȘme ; Ayez soin que ce soir chacun s’égaye ici. Et vous, ma fille, allons, tenez-vous prĂȘte. Vous serez la plus belle encore dans cette fĂȘte, Soyez la plus joyeuse aussi ! [Elle va au fond, et donne des ordres aux valets qui disposent la fĂȘte.] FLEUR DE LYS Monsieur, depuis l’autre semaine On vous a vu deux fois Ă  peine. Cette fĂȘte enfin vous ramĂšne. Enfin ! c’est bien heureux vraiment ! PHƒBUS DE CHATEAUPERS Ne grondez pas, je vous supplie ! FLEUR DE LYS Ah ! je le vois, Phoebus De Chateaupers m’oublie ! PHƒBUS DE CHATEAUPERS Je vous jure
 FLEUR DE LYS Pas de serment ! On ne jure que lorsqu’on ment. PHƒBUS DE CHATEAUPERS Vous oublier ! quelle folie ! N’ĂȘtes-vous pas la plus jolie ? Ne suis-je pas le mieux aimant ? PHƒBUS DE CHATEAUPERS[Ă  part.] Comme ma belle fiancĂ©e Gronde aujourd’hui ! Le soupçon est dans sa pensĂ©e. Ah ! quel ennui ! Belles, les amants qu’on rudoie S’en vont ailleurs. On en prend plus avec la joie Qu’avec les pleurs. FLEUR DE LYS[ Ă  part] Me trahir, moi, sa fiancĂ©e, Qui suis Ă  lui ! Moi qui n’ai que lui pour pensĂ©e Et pour ennui ! Ah ! qu’il s’absente ou qu’il me voie, Que de douleurs ! PrĂ©sent, il dĂ©daigne ma joie, Absent, mes pleurs ! FLEUR DE LYS L’écharpe, que pour vous, Phoebus De Chateaupers, j’ai festonnĂ©e, Qu’en avez-vous donc fait ? je ne vous la vois pas. PHƒBUS DE CHATEAUPERS[troublĂ©.] L’écharpe ? Je ne sais
 [A part.] Mortdieu ! le mauvais pas ! FLEUR DE LYS Vous l’avez oubliĂ©e ! [A part.] À qui l’a-t-il donnĂ©e ? Et pour qui suis-je abandonnĂ©e ? MADAME ALOISE[remontant vers eux et tĂąchant de les accorder.] Mon Dieu ! mariez-vous ; vous bouderez aprĂšs. PHƒBUS DE CHATEAUPERS[Ă  Fleur-de-Lys] Non, je ne l’ai pas oubliĂ©e. Je l’ai, je m’en souviens, soigneusement pliĂ©e Dans un coffret d’émail que j’ai fait faire exprĂšs. [Avec passion, Ă  Fleur-de-Lys, qui boude encore.] Je vous jure que je vous aime Plus qu’on n’aimerait VĂ©nus mĂȘme. FLEUR DE LYS Pas de serment ! pas de serment ! On ne jure que lorsqu’on ment. MADAME ALOISE Enfants ! pas de querelle ; aujourd’hui tout est joie. Viens, ma fille, il faut qu’on nous voie. Voici qu’on va venir. Chaque chose a son tour. [Aux valets] Allumez les flambeaux, et que le bal s’apprĂȘte. Je veux que tout soit beau, qu’on s’y croie en plein jour PHƒBUS DE CHATEAUPERS Puisqu’on a Fleur-de-Lys, rien ne manque Ă  la fĂȘte. FLEUR DE LYS Phoebus De Chateaupers, il y manque l’amour ! [Elles sortent] PHƒBUS DE CHATEAUPERS[regardant sortir Fleur-de-Lys] Elle dit vrai, prĂšs d’elle encore Mon cƓur est rempli de souci. Celle que j’aime, Ă  qui je pense dĂšs l’aurore, HĂ©las ! elle n’est pas ici ! Fille ravissante, À toi mes amours ! Belle ombre dansante, Qui remplis mes jours, Et, toujours absente, M’apparais toujours ! Elle est rayonnante et douce Comme un nid dans les rameaux, Comme une fleur dans la mousse, Comme un bien parmi des maux ! Humble fille et vierge fiĂšre, Âme chaste en libertĂ©, La pudeur sous sa paupiĂšre Émousse la voluptĂ© ! C’est, dans la nuit sombre, Un ange des cieux, Au front voilĂ© d’ombre, À l’Ɠil plein de feux ! Toujours je vois son image, Brillante ou sombre parfois ; Mais toujours, astre ou nuage, C’est au ciel que je la vois ! Fille ravissante, À toi mes amours ! Belle ombre dansante Qui remplis mes jours, Et, toujours absente, M’apparais toujours ! [Entrent plusieurs seigneurs et dames en habits de fĂȘte] ScĂšne III LES PRECEDENTS – LE VICOMTE DE GIF – M. DE MORLAIX – M. DE CHEVREUSE – MADAME DE GONDELAURIER – FLEUR DE LYS – DIANE – BERANGERE – DAMES — SEIGNEURSLE VICOMTE DE GIF Salut, nobles chĂątelaines ! MADAME ALOISE — PHƒBUS DE CHATEAUPERS — FLEUR DE LYS[saluant] Bonjour, noble chevalier ! Oubliez soucis et peines Sous ce toit hospitalier ! M. DE MORLAIX Mesdames, Dieu vous envoie SantĂ©, plaisir et bonheur ! MADAME ALOISE — PHƒBUS DE CHATEAUPERS — FLEUR DE LYS Que le ciel vous rende en joie Vos bons souhaits, beau seigneur ! M. DECHEVREUSE Mesdames, du fond de l’ñme Je suis Ă  vous comme Ă  Dieu. {{Personnage MADAME ALOISE — PHƒBUS DE CHATEAUPERS — FLEUR DE LYScred}} Beau sire, que Notre-Dame Vous soit en aide en tout lieu ! [Entrent tous les conviĂ©s.] CHƒUR Venez tous Ă  la fĂȘte ! Page, dame et seigneur ! Venez tous Ă  la fĂȘte, Des fleurs sur votre tĂȘte, La joie au fond du cƓur. [Les conviĂ©s s’accostent et se saluent. Des valets circulent dans la foule, portant des plateaux chargĂ©s de fleurs et de fruits. Cependant un groupe de jeunes filles s’est formĂ© prĂšs d’une fenĂȘtre, Ă  droite. Tout Ă  coup l’une d’elles appelle les autres et leur fait signe de se pencher hors de la fenĂȘtre] DIANE[regardant au dehors.] Oh ! viens donc voir, viens donc voir, BĂ©rengĂšre ! BERANGERE[regardant dans la rue] Qu’elle est vive ! qu’elle est lĂ©gĂšre ! DIANE C’est une fĂ©e ou c’est l’Amour ! LE VICOMTE DE GIF[riant.] Qui danse dans le carrefour ! M. DE CHEVREUSE[aprĂšs avoir regardĂ©.] Eh mais, c’est la magicienne ! Phoebus De Chateaupers, c’est ton Ă©gyptienne, Que l’autre nuit, avec valeur, Tu sauvas des mains d’un voleur. LE VICOMTE DE GIF Eh ! oui, c’est la bohĂ©mienne ! M. DE MORLAIX Elle est belle comme le jour ! DIANE [Ă  Phoebus De Chateaupers] Si vous la connaissez, dites-lui qu’elle vienne Nous Ă©gayer de quelque tour. PHƒBUS DE CHATEAUPERS[ regardant Ă  son tour d’un air distrait] Il se peut bien que ce soit elle. [A. Vicomte de Gif] Mais crois-tu qu’elle se rappelle ?
 FLEUR DE LYS[qui observe et qui Ă©coute] De vous toujours on se souvient. Voyons, appelez-la, dites-lui qu’elle monte. [A part.] Je verrai s’il faut croire Ă  ce que l’on raconte. PHƒBUS DE CHATEAUPERS[Ă  Fleur-de-Lys] Vous le voulez ? Eh bien, essayons. [Il fait signe Ă  la danseuse de monter] LES JEUNES FILLES Elle vient ! M. DE CHEVREUSE Sous le porche elle est disparue. DIANE Comme elle a laissĂ© lĂ  ce bon peuple Ă©bahi ! LE VICOMTE DE GIF Dames, vous allez voir la nymphe de la rue. FLEUR DE LYS[Ă  part.] Qu’au signe de Phoebus De Chateaupers elle a vite obĂ©i ! ScĂšne IV LES PRECEDENTS — LA ESMERALDA [Entre la bohĂ©mienne, timide, confuse, et radieuse. Mouvement d’admiration. La foule s’écarte devant elle] CHƒUR Regardez ! son beau front brille entre les plus beaux, Comme ferait un astre entourĂ© de flambeaux ! PHƒBUS DE CHATEAUPERS Oh ! la divine crĂ©ature ! Amis, de ce bal enchantĂ© Elle est la reine, je vous jure. Sa couronne c’est sa beautĂ© ! [Il se tourne vers Le Vicomte de Gif et de M. De Chevreuse] Amis, j’en ai l’ñme Ă©chauffĂ©e ! Je braverais guerre et malheur, Si je pouvais, charmante fĂ©e, Cueillir ton amour dans sa fleur ! M. DE CHEVREUSE C’est une cĂ©leste figure ! Un de ces rĂȘves enchantĂ©s Qui flottent dans la nuit obscure Et sĂšment l’ombre de clartĂ©s ! Dans le carrefour elle est nĂ©e. Ô jeux aveugles du malheur ! Quoi ! dans l’eau du ruisseau traĂźnĂ©e, HĂ©las ! une si belle fleur ! LA ESMERALDA[l’Ɠil fixĂ© sur Phoebus De Chateaupers dans la foule] C’est mon Phoebus De Chateaupers, j’en Ă©tais sĂ»re, Tel qu’en mon cƓur il est restĂ© ! Ah ! sous la soie ou sous l’armure, C’est toujours lui, grĂące et beautĂ© ! Phoebus De Chateaupers, ma tĂȘte est embrasĂ©e ! Tout me brĂ»le, joie et douleurs. La terre a besoin de rosĂ©e, Et mon Ăąme a besoin de pleurs ! FLEUR DE LYS Qu’elle est belle ! j’en Ă©tais sĂ»re. Oui, je dois ĂȘtre, en vĂ©ritĂ©, Bien jalouse, si je mesure Ma jalousie Ă  sa beautĂ© ! Mais peut-ĂȘtre, prĂ©destinĂ©es, Sous la rude main du malheur, Elle et moi, nous serons fanĂ©es Toutes les deux dans notre fleur ! {{Personnage MADAME ALOISEcred}} C’est une belle crĂ©ature ! Il est Ă©trange, en vĂ©ritĂ©, Qu’une bohĂ©mienne impure Ait tant de charme et de beautĂ© ! Mais qui connaĂźt la destinĂ©e ? Souvent le serpent oiseleur Cache sa tĂȘte empoisonnĂ©e Sous le buisson le plus en fleur. TOUS Elle a le calme et la beautĂ© Du ciel dans les beaux soirs d’étĂ© ! MADAME ALOISE[Ă  La Esmeralda] Allons, enfant, allons, la belle, Venez, et dansez-nous quelque danse nouvelle. [La Esmeralda se prĂ©pare a danser et tire de son sein l’écharpe que lui a donnĂ©e Phoebus De Chateaupers] FLEUR DE LYS Mon Ă©charpe !
 Phoebus De Chateaupers, je suis trompĂ©e ici, Et ma rivale, la voici ! [Fleur-de-Lys arrache l’écharpe Ă  La Esmeralda, et tombe Ă©vanouie. Tout le bal s’ameute en dĂ©sordre contre l’égyptienne, qui se rĂ©fugie prĂšs de Phoebus De Chateaupers] TOUS Est-il vrai ? Phoebus De Chateaupers l’aime ! InfĂąme ! sors d’ici. Ton audace est extrĂȘme De nous braver ainsi ! 0 comble d’impudence ! Retourne aux carrefours Faire admirer ta danse Aux marchands des faubourgs ! Que sur l’heure on la chasse ! À la porte ! il le faut. Une fille si basse Élever l’Ɠil si haut ! LA ESMERALDA Oh ! dĂ©fends-moi toi-mĂȘme, Mon Phoebus De Chateaupers, dĂ©fends-moi ! L’humble fille bohĂšme N’espĂšre ici qu’en toi. {{Personnage PhƓbus. Je l’aime, et n’aime qu’elle ! Je suis son dĂ©fenseur. Je combattrai pour elle. Mon bras est Ă  mon cƓur. S’il faut qu’on la soutienne, Eh bien, je la soutien ! Son injure est la mienne, Et son honneur le mien ! Tous. Quoi ! voilĂ  ce qu’il aime ! Hors d’ici ! hors d’ici ! Quoi ! c’est une bohĂšme Qu’il nous prĂ©fĂšre ainsi ! Ah ! tous les deux, silence Sur une telle ardeur !À Phoebus. Vous, c’est trop d’insolence !À la Esmeralda. Toi, c’est trop d’impudeur !PhƓbus et ses amis protĂšgent la bohĂ©mienne entourĂ©e des menaces de tous les conviĂ©s de Madame de Gondelaurier. La Esmeralda se dirige en chancelant vers la porte. La toile tombe. ACTE TROISIÈME ScĂšne PREMIÈRE. Le prĂ©au extĂ©rieur d’un cabaret. À droite la taverne. À gauche des arbres. Au fond une porte et un petit mur trĂšs bas qui clĂŽt le prĂ©au. Au loin la croupe de Notre-Dame, avec ses deux tours et sa flĂšche, et une silhouette sombre du vieux Paris qui se dĂ©tache sur le ciel rouge du couchant. La Seine au bas du tableau. PHƒBUS — Le Vicompte DE GIF — M. DE MORLAIX — M. DE CHEVREUSE et plusieurs autres amis de PhƓbus, assis Ă  des tables, buvant et chantant ; puis DOM CLAUDE FROLLO. CƓurs. Sois propice et salutaire, Notre-Dame de Saint-LĂŽ, Au soudard qui sur la terre N’a de haine que pour l’eau ! PhƓbus. Donne au brave, En tous lieux, Bonne cave Et beaux yeux ! L’heureux drille ! Fais qu’il pille Jeune fille Et vin vieux ! Qu’une belle Au cƓur froid Soit rebelle, — On en voit, — Il plaisante La mĂ©chante, Puis il chante, Puis il boit ! Le jour passe ; Ivre ou non, Il embrasse Sa Toinon, Et, farouche, Il se couche Sur la bouche D’un canon. Et son Ăąme, Qui souvent D’une femme Va rĂȘvant, Est contente Quand la tente Palpitante Tremble au vent. CHƒUR Sois propice et salutaire, Notre-Dame de Saint-LĂŽ, Au soudard qui sur la terre N’a de haine que pour l’eau ! [Entre Claude Frollo, qui va s’asseoir Ă  une table Ă©loignĂ©e de celle oĂč est Phoebus De Chateaupers, et paraĂźt d’abord Ă©tranger Ă  ce qui se passe autour de lui] LE VICOMTE DE GIF[Ă  Phoebus De Chateaupers] Cette Ă©gyptienne si belle, Qu’en fais-tu donc, dĂ©cidĂ©ment ? [Mouvement d’attention de Claude Frollo] PHƒBUS DE CHATEAUPERS Ce soir, dans une heure, avec elle, J’ai rendez-vous. TOUS Vraiment ? PHƒBUS DE CHATEAUPERS Vraiment ! [L’agitation deClaude Frollo redouble] VICOMTE DE GIF Dans une heure ? {{PersonnagePHƒBUS DE CHATEAUP ERScred}} Dans un moment ! LA ESMERALDA Oh ! l’amour, voluptĂ© suprĂȘme ! Se sentir deux dans un seul cƓur ! PossĂ©der la femme qu’on aime ! Être l’esclave et le vainqueur ! Avoir son Ăąme, avoir ses charmes ! Son chant qui sait vous apaiser ! Et ses beaux yeux remplis de larmes Qu’on essuie avec un baiser ! [Pendant qu’il chante, les autres boivent et choquent leurs verres] CHƒUR C’est le bonheur suprĂȘme, En quelque temps qu’on soit, De boire Ă  ce qu’on aime Et d’aimer ce qu’on boit ! PHƒBUS DE CHATEAUPERS Amis, la plus jolie, Une grĂące accomplie ! 0 dĂ©lire ! ĂŽ folie ! Amis, elle est Ă  moi ! CLAUDE FROLLO[Ă  part] À l’enfer je m’allie. Malheur sur elle et toi ! PHƒBUS DE CHATEAUPERS Le plaisir nous convie ! Épuisons sans retour Le meilleur de la vie Dans un instant d’amour ! Qu’importe aprĂšs que l’on meure ! Donnons cent ans pour une heure, L’éternitĂ© pour un jour ! [Le couvre-feu sonne. Les amis de Phoebus De Chateaupers se lĂšvent de table, remettent leurs Ă©pĂ©es, leurs chapeaux, leurs manteaux, et s’apprĂȘtent Ă  partir] CHƒUR Phoebus de Chateaupers, l’heure t’appelle Oui, c’est le couvre-feu. Va retrouver ta belle. À la garde de Dieu ! PHƒBUS DE CHATEAUPERS Vraiment ! l’heure m’appelle ; Oui, c’est le couvre-feu. Je vais trouver ma belle. À la garde de Dieu ! [Les amis de Phoebus de Chateaupers sortent] ScĂšne II CLAUDE FROLLO — PHƒBUS DE CHATEAUPERS [arrĂȘtant Phoebus De Chateaupers au moment oĂč il se dispose Ă  sortir] Capitaine ! PHƒBUS DE CHATEAUPERS Quel est cet homme ? CLAUDE FROLLO Écoutez-moi. PHƒBUS DE CHATEAUPERS DĂ©pĂȘchons-nous ! CLAUDE FROLLO Savez-vous bien comment se nomme Celle qui vous attend ce soir au rendez-vous ? PHƒBUS DE CHATEAUPERS Eh, pardieu ! c’est mon amoureuse, Celle qui m’aime et me plaĂźt fort ; C’est ma chanteuse, ma danseuse, C’est Esmeralda. CLAUDE FROLLO C’est la mort. PHƒBUS DE CHATEAUPERS L’ami, vous ĂȘtes fou, d’abord ; Ensuite, allez au diable ! CLAUDE FROLLO Écoutez ! {{PersonnagePHƒBUS DE CHATEAUP ERScred}} Que m’importe ? CLAUDE FROLLO Phoebus De Chateaupers, si vous passez le seuil de cette porte
. PHƒBUS DE CHATEAUPERS Vous ĂȘtes fou ! CLAUDE FROLLO Vous ĂȘtes mort ! Tremble ! c’est une Ă©gyptienne ! Elles n’ont ni loi, ni remord. Leur amour dĂ©guise leur haine, Et leur couche est un lit de mort ! PHƒBUS DE CHATEAUPERS[riant] Mon cher, rajustez votre cape. Rentrez Ă  l’hĂŽpital des fous ; Il me paraĂźt qu’on s’en Ă©chappe. Que Jupiter, saint Esculape, Et le diable soient avec vous ! CLAUDE FROLLO Ce sont des femmes infidĂšles. Crois-en les publiques rumeurs. Tout est tĂ©nĂšbres autour d’elles. Phoebus De Chateaupers n’y va pas, ou tu meurs ! [L’insistance de Claude Frollo paraĂźt troubler Phoebus De Chateaupers, qui considĂšre son interlocuteur avec anxiĂ©tĂ©] PHƒBUS DE CHATEAUPERS Il m’étonne, Il me donne MalgrĂ© moi quelques soupçons. Cette ville, Peu tranquille, Est pleine de trahisons. CLAUDE FROLLO Je l’étonne, Je lui donne MalgrĂ© lui quelques soupçons. L’imbĂ©cile, Dans la ville, Ne voit plus que trahisons. Croyez-moi, monseigneur, Ă©vitez la sirĂšne Dont le piĂ©ge vous attend. Plus d’une bohĂ©mienne À poignardĂ© dans sa haine Un cƓur d’amour palpitant. [Phoebus De Chateaupers, qu’il veut entraĂźner, se ravise et le repousse] PHƒBUS DE CHATEAUPERS Mais suis-je fou moi-mĂȘme ? Maure, juive ou bohĂšme, Qu’importe quand on aime ? L’amour doit tout couvrir. Laisse-nous ! il m’appelle ! Ah ! si la mort, c’est elle, Quand la mort est si belle, Il est doux de mourir ! CLAUDE FROLLO[le retenant.] ArrĂȘte ! Une bohĂšme ! Ta folie est extrĂȘme ! Oses-tu donc toi-mĂȘme À ta perte courir ? Crains la femme infidĂšle Qui dans l’ombre t’appelle. Mais quoi ! tu cours prĂšs d’elle ? Va, si tu veux mourir ! [Phoebus De Chateaupers sort vivement, malgrĂ© Claude Frollo reste un moment sombre et comme indĂ©cis ; puis il suit Phoebus De Chateaupers] ScĂšne III [Une chambre. Au fond, une fenĂȘtre qui donne sur la riviĂšre] CLOPIN[entre, un flambeau Ă  la main ; il est accompagnĂ© de quelques hommes auxquels il fait un geste d’intelligence, et qu’il place dans un coin obscur oĂč ils disparaissent ; puis il retourne vers la porte et semble faire signe Ă  quelqu’un de monter. Claude paraĂźt] CLOPIN[Ă  Claude] D’ici vous pourrez voir, sans ĂȘtre vu vous-mĂȘme, Le capitaine et la bohĂšme. [Il lui montre un enfoncement derriĂšre une tapisserie] CLAUDE FROLLO Les hommes apostĂ©s sont-ils prĂȘts ? CLOPIN Ils sont prĂȘts. CLAUDE FROLLO Que jamais de ceci l’on ne trouve la source. Silence ! prenez cette bourse. Vous en aurez autant aprĂšs. [Claude Frollo se place dans la cachette. Clopin sort avec prĂ©caution. Entrent La EsmĂ©ralda et Phoebus De Chateaupers] CLAUDE FROLLO[Ă  part] Ô fille adorĂ©e, Au destin livrĂ©e ! Elle entre parĂ©e Pour sortir en deuil ! LA ESMERALDA[Ă  Phoebus De Chateaupers] Monseigneur le comte, Mon cƓur que je dompte Est rempli de honte Et rempli d’orgueil ! PHƒBUS DE CHATEAUPERS[Ă  La Esmeralda] Oh ! comme elle est rose ! Quand la porte est close, Ma belle, on dĂ©pose Toute crainte au seuil. [Phoebus De Chateaupers fait asseoir La EsmĂ©ralda sur le banc prĂšs de lui] PHEOBUS DE CHATEAUPERS M’aimes-tu ? LA ESMERALDA Je t’aime ! CLAUDE FROLLO PHƒBUS DE CHATEAUPERS Ô l’adorable crĂ©ature ! Vous ĂȘtes divine, en honneur ! LA ESMERALDA Votre bouche est une flatteuse ! Tenez, je suis toute honteuse ! N’approchez pas tant, monseigneur ! CLAUDE FROLLO Ils s’aiment ! que je les envie ! LA ESMERALDAMon Phoebus De Chateaupers, je vous dois la vie ! PHƒBUS DE CHATEAUPERS Et moi, je te dois le bonheur ! LA ESMERALDA Oh ! sois sage ! Encourage D’un visage Gracieux La petite Qui palpite Interdite Sous tes yeux ! PHƒBUS DE CHATEAUPERS Ô ma reine, Ma sirĂšne, Souveraine D e beautĂ© ! Douce fille, Dont l’Ɠil brille Et pĂ©tille De fiertĂ© ! CLAUDE FROLLO Les attendre ! Les entendre ! Qu’elle est tendre ! Qu’il est beau ! Sois joyeuse ! Sois heureuse ! Moi, je creuse Le tombeau ! PHƒBUS DE CHATEAUPERS FĂ©e ou femme, Sois ma dame ! Car mon Ăąme, Nuit et jour, Te dĂ©sire, Te respire, Et t’admire, Mon amour ! LA ESMERALDA Je suis femme, Et mon Ăąme, Toute flamme, Tout amour, Est, beau sire, Une lyre Qui soupire Nuit et jour ! CLAUDE FROLLO Attends, femme, Que ma flamme Et ma lame Aient leur tour ! Oui, j’admire Leur sourire, Leur dĂ©lire, Leur amour ! PHƒBUS DE CHATEAUPERS Sois toujours rose et vermeille ! Rions Ă  notre heureux sort, À l’amour qui se rĂ©veille, À la pudeur qui s’endort ! Ta bouche, c’est le ciel mĂȘme ! Mon Ăąme veut s’y poser. Puisse mon souffle suprĂȘme S’en aller dans ce baiser ! LA ESMERALDA Ta voix plaĂźt Ă  mon oreille ; Ton sourire est doux et fort ; L’insouciance vermeille Rit dans tes yeux et m’endort. Tes vƓux sont ma loi suprĂȘme, Mais je dois m’y refuser. Ma vertu, mon bonheur mĂȘme, S’en iraient dans ce baiser ! CLAUDE FROLLO Ne frappez point leur oreille, Pas rapprochĂ©s de la mort ! Ma haine jalouse veille Sur leur amour qui s’endort ! La mort dĂ©charnĂ©e et blĂȘme Entre eux deux va se poser ! Phoebus De Chateaupers, ton souffle suprĂȘme S’en ira dans ce baiser ! [Claude Frollo se jette sur Phoebus De Chateaupers et le poignarde, puis il ouvre la fenĂȘtre du fond, par laquelle il disparaĂźt. La EsmĂ©ralda tombe avec un grand cri sur le corps de Phoebus De Chateaupers entrent en tumulte les hommes apostĂ©s, qui la saisissent et semblent l’accuser. La toile tombe] ACTE IV ScĂšne I [Une prison. Au fond, une porte.] LA ESMERALDA[seule, enchaĂźnĂ©e, couchĂ©e sur la paille.] Quoi ! lui dans le sĂ©pulcre, et moi dans cet abĂźme ! Moi prisonniĂšre et lui victime ! Oui, je l’ai vu tomber. Il est mort en effet ! Et ce crime, ĂŽ ciel ! un tel crime, On dit que c’est moi qui l’ai fait ! La tige de nos jours est brisĂ©e encore verte ! Phoebus De Chateaupers en s’en allant me montre le chemin ! Hier sa fosse s’est ouverte, La mienne s’ouvrira demain ! [Romance] Phoebus De Chateaupers, n’est-il sur la terre Aucun pouvoir salutaire À ceux qui se sont aimĂ©s ? N’est-il ni philtres ni charmes Pour sĂ©cher des yeux en larmes, Pour rouvrir des yeux fermĂ©s ? Dieu bon, que je supplie Et la nuit et le jour, Daignez m’îter ma vie Ou m’îter mon amour ! Mon Phoebus De Chateaupers, ouvrons nos ailes Vers les sphĂšres Ă©ternelles, OĂč l’amour est immortel ! Retournons oĂč tout retombe ! Nos corps ensemble Ă  la tombe, Nos Ăąmes ensemble au ciel ! Dieu bon, que je supplie Et la nuit et le jour, Daignez m’îter ma vie Ou m’îter mon amour ! [La porte s’ouvre. Entre Claude Frollo, une lampe Ă  la main, le capuchon rabattu sur le visage. Il vient se placer, immobile, en face de La Esmeralda] LA ESMERALDA[ se levant en sursaut.] Quel est cet homme ? CLAUDE FROLLO[voilĂ© par son capuchon.] Un prĂȘtre. LA ESMERALDA Un prĂȘtre ! Quel mystĂšre ! CLAUDE FROLLO Êtes-vous prĂȘte ? LA ESMERALDA À quoi ? CLAUDE FROLLO PrĂȘte Ă  mourir. LA ESMERALDA Oui. CLAUDE FROLLO Bien. LA ESMERALDA Sera-ce bientĂŽt ? RĂ©pondez-moi, mon pĂšre. CLAUDE FROLLO Demain. LA ESMERALDA Pourquoi pas aujourd’hui ? CLAUDE FROLLO Quoi ! vous souffrez donc bien ? LA ESMERALDA Oui, je souffre ! CLAUDE FROLLO Peut-ĂȘtre, Moi qui vivrai demain, je souffre plus que vous. LA ESMERALDA Vous ? qui donc ĂȘtes-vous ? {{PersonnageCLAUDE FROLLO cred}} La tombe est entre nous ! LA ESMERALDA Votre nom ? CLAUDE FROLLO Vous voulez le savoir ? LA ESMERALDA Oui. [Il lĂšve son capuchon] LA ESMERALDA Le prĂȘtre ! C’est le prĂȘtre ! ĂŽ ciel ! ĂŽ mon Dieu ! C’est bien son front de glace et son regard de feu ! C’est bien le prĂȘtre ! c’est lui-mĂȘme ! C’est lui qui me poursuit sans trĂȘve nuit et jour ! C’est lui qui l’a tuĂ©, mon Phoebus De Chateaupers, mon amour ! Monstre, je vous maudis Ă  mon heure suprĂȘme ! Que vous ai-je donc fait ? quel est votre dessein ? Que voulez-vous de moi, misĂ©rable assassin ? Vous me haĂŻssez donc ? CLAUDE FROLLO Je t’aime ! - Je t’aime, c’est infĂąme ! Je t’aime en frĂ©missant ! Mon amour, c’est mon Ăąme ; Mon amour, c’est mon sang. Oui, sous tes pieds je tombe, Et, je le dis, Je prĂ©fĂšre ta tombe Au paradis. Plains-moi ! Quoi ! je succombe. ; Et tu maudis ! LA ESMERALDA Il m’aime ! ĂŽ comble d’épouvante ! Il me tient, l’horrible oiseleur ! CLAUDE FROLLO La seule chose en moi vivante, C’est mon amour et ma douleur ! DĂ©tresse extrĂȘme ! Quelle rigueur ! HĂ©las ! je t’aime ! Nuit de douleur ! LA ESMERALDA Moment suprĂȘme ! Tremble, ĂŽ mon cƓur ! Ô ciel ! il m’aime ! Nuit de terreur ! CLAUDE FROLLO[Ă  part.] Dans mes mains elle palpite ! Enfin le prĂȘtre a son tour ! Dans la nuit je l’ai conduite, Je vais la conduire au jour. La mort, qui vient Ă  ma suite, Ne la rendra qu’à l’amour ! LA ESMERALDA Par pitiĂ© laissez-moi vite ! Phoebus De Chateaupers est mort, c’est mon tour ! HĂ©las ! je suis interdite Devant votre affreux amour, Comme l’oiseau qui palpite Sous le regard du vautour ! CLAUDE FROLLO Accepte-moi ! je t’aime ! oh ! viens, je t’en conjure ! PitiĂ© pour moi ! pitiĂ© pour toi ! fuyons ! tout dort ! LA ESMERALDA Votre priĂšre est une injure ! CLAUDE FROLLO Aimes-tu mieux mourir ? LA ESMERALDA Le corps meurt, l’ñme sort. CLAUDE FROLLO Mourir, c’est bien affreux ! LA ESMERALDA Taisez-vous, bouche impure ! Votre amour rend belle la mort ! CLAUDE FROLLO Choisis, ou la mort ! [Claude tombe aux pieds d’Esmeralda, suppliant. Elle le repousse.] LA ESMERALDA Non, meurtrier ! jamais ! silence ! Ton lĂąche amour est une offense. PlutĂŽt la tombe oĂč je m’élance ! Sois maudit parmi les maudits ! CLAUDE FROLLO Tremble ! l’échafaud te rĂ©clame. Sais-tu que je porte en mon Ăąme Des projets de sang et de flamme, De l’enfer dans-l’ombre applaudis ? Oh ! je t’adore ! Donne ta main ! Tu peux encore Vivre demain ! Ô nuit d’alarmes ! Nuit de remord ! Pour moi les larmes, Pour toi la mort ! Dis-moi Je t’aime ! Pour te sauver ! - L’aube suprĂȘme Va se lever. Ah ! puisqu’en vain je t’implore, Puisque ta haine me fuit, Adieu donc ! un jour encore, Et puis l’éternelle nuit ! {{Personnage LA ESMERALDAcred}} Va, je t’abhorre, PrĂȘtre inhumain ! Le meurtre encore Rougit ta main ! Ô nuit d’alarmes ! Nuit de remord ! Assez de larmes, Je veux la mort ! Dans les fers mĂȘme Je t’ai bravĂ©. Sois anathĂšme ! Sois rĂ©prouvĂ© ! Va, ton crime te dĂ©vore, Phoebus De Chateaupers vers Dieu me conduit ! Le ciel m’ouvre son aurore ! L’enfer t’attend dans sa nuit ! [Un geĂŽlier paraĂźt Claude Frollo lui fait signe d’emmener la Esmeralda, et sort, pendant qu’on entraĂźne la bohĂ©mienne.] ScĂšne II [Le parvis Notre-Dame. La façade de l’église. On entend un bruit de cloches.] QUASIMODO Mon Dieu ! j’aime, Hors moi-mĂȘme, Tout ici ! L’air qui passe Et qui chasse Mon souci ! L’hirondelle Si fidĂšle Aux vieux toits ! Les chapelles Sous les ailes De la croix ! Toute rose Qui fleurit ; Toute chose Qui sourit ! Triste Ă©bauche, Je suis gauche, Je suis laid. Point d’envie ! C’est la vie Comme elle est ! Joie ou peine, Nuit d’ébĂšne Ou ciel bleu, Que m’importe ? Toute porte MĂšne Ă  Dieu ! Noble lame, Vil fourreau, Dans mon Ăąme Je suis beau ! Cloches grosses et frĂȘles, Sonnez, sonnez toujours ! Confondez vos voix grĂȘles Et vos murmures sourds ! Chantez dans les tourelles, Bourdonnez dans les tours ! Ça, qu’on sonne ! Qu’à grand bruit On bourdonne Jour et nuit ! Nos fĂȘtes seront splendides. AidĂ© par vous, j’en rĂ©ponds. Sautez Ă  bonds plus rapides Dans les airs que nous frappons ! VoilĂ  les bourgeois stupides Qui se hĂątent sur les ponts ! Ça, qu’on sonne, Qu’on bourdonne Jour et nuit ! Toute fĂȘte Se complĂšte Par le bruit ! [Il se retourne vers la façade de l’église.] J’ai vu dans la chapelle une tenture noire. HĂ©las ! va-t-on traĂźner quelque misĂšre ici ? Dieu ! quel pressentiment !
 Non, je n’y veux pas croire ! [Entrent Claude Frollo et Clopin sans voir Quasimodo] C’est mon est bien sombre aussi ! [Il se cache dans un angle obscur du portail.] Ô ma maĂźtresse ! ĂŽ Notre-Dame ! Prenez mes jours, sauvez son Ăąme ! ScĂšne III CLAUDE FROLLO CLOPINQUASIMODO [cachĂ©]CLAUDE FROLLO Donc Phoebus De Chateaupers est Ă  Montfort ? CLOPIN Monseigneur, il n’est pas mort ! CLAUDE FROLLO Pourvu qu’ici rien ne l’amĂšne ! CLOPIN Ne vous en mettez pas en peine, Il est trop faible encore pour un si long chemin. S’il venait, sa mort serait sĂ»re. Monseigneur, soyez-en certain, Chaque pas qu’il ferait rouvrirait sa blessure. Ne craignez rien pour ce matin. CLAUDE FROLLO Ah ! qu’aujourd’hui du moins seul je la tienne, Pour vivre ou mourir, dans ma main ! Enfer, pour aujourd’hui je te donne demain ! [A Clopin] BientĂŽt on va mener ici l’égyptienne. Toi, que de tout il te souvienne ! - Sur la place avec les tiens
. CLOPIN Bien. CLAUDE FROLLO Tiens-toi dans l’ombre. Si je crie À moi ! tu viens. {{PersonnageCLOPINc CLAUDE FROLLO Soyez en nombre. CLOPIN Donc si vous criez À moi !
 CLAUDE FROLLO Oui. CLOPIN J’accours prĂšs d’elle. Je l’arrache aux gens du roi
. CLAUDE FROLLO Bien. CLOPIN À vous la belle ! CLAUDE FROLLO À la foule mĂȘlez-vous. Et peut-ĂȘtre Ce cƓur deviendra plus doux Pour le prĂȘtre. Alors vous accourez tous
. CLOPIN Oui, mon maĂźtre. CLAUDE FROLLO Tenez-vous partout serrĂ©s. CLOPIN Oui. CLAUDE FROLLO Cachez vos armes Pour ne pas donner d’alarmes. CLOPIN MaĂźtre, vous verrez. {{PersonnageCLAUDE FROLLOcr ed}} Mais que l’enfer la remporte, Compagnon, Si la folle Ă  cette porte Me dit non ! DestinĂ©e ! ĂŽ jeu funeste ! Ami, je compte sur toi. Sur la chance qui me reste Je me penche avec effroi. CLOPIN Ne craignez rien de funeste, Monseigneur, comptez sur moi. À la chance qui vous reste Confiez-vous sans effroi. [Ils sortent avec prĂ©caution. Le Peuple commence Ă  arriver sur la place.] ScĂšne IV LE PEUPLE — QUASIMODO — LA ESMERALDA[et son cortĂšge, puis] CLAUDE FROLLO — PHƒBUS DE CHATEAUPERS – CLOPIN – PRETRES – ARCHERS — GENS DE JUSTICECHƒUR À Notre-Dame Venez tous voir La jeune femme Qui meurt ce soir ! Cette bohĂ©mienne À poignardĂ©, je crois, Un archer capitaine, Le plus beau qu’ait le roi ! Eh quoi ! si belle Et si cruelle ! Entendez-vous ? Comment y croire ? L’ñme si noire Et l’Ɠil si doux ! C’est une chose affreuse ! Ce que c’est que de nous ! La pauvre malheureuse ! Venez, accoure z tous ! À Notre-Dame Venez tous voir La jeune femme Qui meurt ce soir ! [La foule grossit. Rumeur. Un cortĂšge sinistre commence Ă  dĂ©boucher sur la place du Parvis. Files de pĂ©nitents noirs. BanniĂšres de la MisĂ©ricorde. Flambeaux. Archers. Gens de justice et du guet. Les soldats Ă©cartent la foule. Parait La Esmeralda en chemise, la corde au cou, pieds nus, couverte d’un grand crĂȘpe noir. PrĂšs d’elle, un moine avec un crucifix. DerriĂšre elle, les bourreaux et les gens du roi. Quasimodo, appuyĂ© aux contre-forts du portail, observe avec attention. Au moment oĂč la condamnĂ©e arrive devant la façade, on entend un chant grave et lointain venir de l’intĂ©rieur de l’église, dont les portes sont fermĂ©es.] CHƒUR[dans l’église.] _Omnes fluctus fluminis Transierunt super me In imo voraginis Ubi plorant [Le chant s’approche lentement. Il Ă©clate enfin prĂšs des portes, qui s’ouvrent tout Ă  coup et laissent voir l’intĂ©rieur de l’église occupĂ© par une longue procession de prĂȘtres en habits de cĂ©rĂ©monie et prĂ©cĂ©dĂ©s de banniĂšres. Claude Frollo, en costume sacerdotal, est en tĂȘte de la procession. Il s’avance vers la condamnĂ©e.] LE PEUPLE Vive aujourd’hui, morte demain ! Doux JĂ©sus, tendez-lui la main ! LA ESMERALDA C’est mon Phoebus De Chateaupers qui m’appelle Dans la demeure Ă©ternelle OĂč Dieu nous tient sous son aile. BĂ©ni soit mon sort cruel ! Au fond de tant de misĂšre, Mon cƓur qui se brise espĂšre. Je vais mourir pour la terre, Je vais naĂźtre pour le ciel ! CLAUDE FROLLO Mourir si jeune, si belle ! HĂ©las ! le prĂȘtre infidĂšle Est bien plus condamnĂ© qu’elle ! Mon supplice est Ă©ternel. Pauvre fille de misĂšre, Que j’ai prise dans ma serre, Tu vas mourir pour la terre ; Moi, je suis mort pour le ciel ! LE PEUPLE HĂ©las ! c’est une infidĂšle ! Le ciel, qui tous nous appelle, N’a point de portes pour elle. Son supplice est Ă©ternel. La mort, oh ! quelle misĂšre ! La tient dans sa double serre ; Elle est morte pour la terre, Elle est morte pour le ciel ! [La procession s’approche, Claude aborde La Esmeralda] LA ESMERALDA[glacĂ©e de terreur] C’est le prĂȘtre ! CLAUDE FROLLO[bas] Oui, c’est moi ; je t’aime et je t’implore. Dis un seul mot, je puis encore, Je puis encore te sauver. Dis-moi Je t’aime. LA ESMERALDA Je t’abhorre ! Va-t’en ! CLAUDE FROLLO Alors meurs donc ! j’irai te retrouver. [Il se tourne vers la foule.] Peuple, au bras sĂ©culier nous livrons cette femme. À ce suprĂȘme instant, puisse sur sa pauvre Ăąme Passer le souffle du Seigneur ! [Au moment oĂč les hommes de justice mettent la main sur La Esmeralda, Quasimodo saute dans la place, repousse les archers, saisit la Esmeralda dans ses bras, et se jette dans l’église avec elle] QUASIMODO Asile ! asile ! asile ! LE PEUPLE Asile ! asile ! asile ! NoĂ«l, gens de la ville ! NoĂ«l au bon sonneur ! Ô destinĂ©e ! La condamnĂ©e Est au Seigneur. Le gibet tombe, Et l’Éternel, Au lieu de tombe, Ouvre l’autel. Bourreaux, arriĂšre, Et gens du roi ! Cette barriĂšre Borne la loi. C’est toi qui changes Tout en ce lieu. Elle est aux anges, Elle est Ă  Dieu ! CLAUDE FROLLO[faisant faire silence d’un geste.] Elle n’est pas sauvĂ©e, elle est Ă©gyptienne. Notre-Dame ne peut sauver qu’une chrĂ©tienne. MĂȘme embrassant l’autel les paĂŻens sont proscrits. [Aux gens du roi.] Au nom de monseigneur l’évĂȘque de Paris, Je vous rends cette femme impure. QUASIMODO[aux archers.] Je la dĂ©fendrai, je le jure ! N’approchez pas ! CLAUDE FROLLO[aux archers.] Vous hĂ©sitez ! ObĂ©issez Ă  l’instant mĂȘme. Arrachez du saint lieu cette fille bohĂšme. [Les archers s’avancent. Quasimodo se place entre eux et La Esmeralda] QUASIMODO Jamais ! [On entend un Cavalier accourir et crier du dehors] ArrĂȘtez ! [La foule s’écarte] {{PersonnagePHƒBUS DE CHATEAUPERS cred}} [apparaissant Ă  cheval, pĂąle, haletant, Ă©puisĂ© comme un homme qui vient de faire une longue course] ArrĂȘtez ! LA ESMERALDAPhoebus De Chateaupers ! CLAUDE FROLLO[Ă  part, terrifiĂ©.] La trame se dĂ©chire ! PHƒBUS DE CHATEAUPERS[se jetant Ă  bas du cheval.] Dieu soit louĂ© ! je respire. J’arrive Ă  temps. Celle-ci Est innocente, et voici Mon assassin ! [Il dĂ©signe Claude Frollo] TOUS Ciel ! le prĂȘtre ! PHƒBUS DE CHATEAUPERS Le prĂȘtre est seul coupable, et je le prouverai. Qu’on l’arrĂȘte. LE PEUPLE Ô surprise ! [Les archers entourent Claude Frollo] CLAUDE FROLLO Ah ! Dieu seul est le maĂźtre ! LA ESMERALDA Phoebus De Chateaupers ! PHƒBUS DE CHATEAUPERS Esmeralda ! [Ils se jettent dans les bras l’un de l’autre.] LA ESMERALDA Mon Phoebus De Chateaupers adorĂ© ! Nous vivrons. PHƒBUS DE CHATEAUPERS Tu vivras. LA ESMERALDA Pour nous le bonheur brille. {{PersonnageLE PE UPLEcred}} Vivez tous deux ! LA ESMERALDA Entends ces joyeuses clameurs ! À tes pieds reçois l’humble Ciel ! tu pĂąlis ! Qu’as-tu ? PHƒBUS DE CHATEAUPERS[chancelant.] Je meurs. [Elle le reçoit dans ses bras. Attente et anxiĂ©tĂ© dans la foule.] Chaque pas que j’ai fait vers toi, ma bien-aimĂ©e, À rouvert ma blessure Ă  peine encore fermĂ©e. J’ai pris pour moi la tombe et te laisse le jour. J’expire. Le sort te venge ; Je vais voir, ĂŽ mon pauvre ange, Si le ciel vaut ton amour ! -Adieu ! [Il expire.] LA ESMERALDA Phoebus ! il meurt ! en un instant tout change ! [Elle tombe sur son corps.] Je te suis dans l’éternitĂ© ! CLAUDE FROLLO FatalitĂ© ! LE PEUPLE FatalitĂ© ! Lefouet plat. IncarnĂ©e par les modĂšles Yoko Design 1007 et Rösle 95651 prĂ©sentĂ©s dans le comparatif, cette catĂ©gorie vous permettra de rĂ©ussir vos sauces et vos omelettes. AdaptĂ© aux rĂ©cipients plats (assiettes, saladier, poĂȘles, etc.), ce type de fouet n’est pas vraiment destinĂ© Ă  la pĂątisserie Ă  proprement parler. Vous trouverez ici toutes les rĂ©ponses de la Grille 4 du Groupe 152 de Codycross Sports. ContenuEnvoyer un colis ou une lettrePrendre de l’argent sur un compteDresser en parlant des poilsCrime cruelFureur exaltation ; rime avec poĂ©sieRecouvrir une route de bitumeTitre d’un chapitreAu cinĂ©ma sĂ©rie de plans formant un toutRessentiment envers une autre personneEn sport qui n’a jamais perduNĂ©faste Ă  la vieNavigateur portugais du XVIĂšme siĂšcleUn lieu vacantFilets de hareng marinĂ© au vinaigreOn le confond avec l’hirondelle ; petit fouetTerme de chirurgie petit bout d’os cassĂ© Envoyer un colis ou une lettre Voici le solution du groupe 152 grille 4 Envoyer un colis ou une lettre EXPEDIER Prendre de l’argent sur un compte Voici le solution du groupe 152 grille 4 Prendre de l’argent sur un compte PRELEVER Dresser en parlant des poils Voici le solution du groupe 152 grille 4 Dresser en parlant des poils HERISSER Crime cruel Voici le solution du groupe 152 grille 4 Crime cruel ATROCITE Fureur exaltation ; rime avec poĂ©sie Voici le solution du groupe 152 grille 4 Fureur exaltation ; rime avec poĂ©sie FRENESIE Recouvrir une route de bitume Voici le solution du groupe 152 grille 4 Recouvrir une route de bitume BETONNER Titre d’un chapitre Voici le solution du groupe 152 grille 4 Titre d’un chapitre INTITULE Au cinĂ©ma sĂ©rie de plans formant un tout Voici le solution du groupe 152 grille 4 Au cinĂ©ma sĂ©rie de plans formant un tout SEQUENCE Ressentiment envers une autre personne Voici le solution du groupe 152 grille 4 Ressentiment envers une autre personne RANCOEUR En sport qui n’a jamais perdu Voici le solution du groupe 152 grille 4 En sport qui n’a jamais perdu INVAINCU NĂ©faste Ă  la vie Voici le solution du groupe 152 grille 4 NĂ©faste Ă  la vie DELETERE Navigateur portugais du XVIĂšme siĂšcle Voici le solution du groupe 152 grille 4 Navigateur portugais du XVIĂšme siĂšcle MAGELLAN Un lieu vacant Voici le solution du groupe 152 grille 4 Un lieu vacant INOCCUPE Filets de hareng marinĂ© au vinaigre Voici le solution du groupe 152 grille 4 Filets de hareng marinĂ© au vinaigre ROLLMOPS On le confond avec l’hirondelle ; petit fouet Voici le solution du groupe 152 grille 4 On le confond avec l’hirondelle ; petit fouet MARTINET Terme de chirurgie petit bout d’os cassĂ© Voici le solution du groupe 152 grille 4 Terme de chirurgie petit bout d’os cassĂ© ESQUILLE Plus de rĂ©ponses de Codycross Sports Codycross est l’un des jeux de mots les plus jouĂ©s de l’histoire. 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Lemartinet noir ( Apus apus) fait partie de la famille des apodidĂ©s. On le confond souvent avec l’hirondelle alors que sa queue est plus courte et surtout ses ailes sont en formes d’arcs. C’est un oiseau capable de figures aĂ©riennes impressionnantes et remarquables dans le ciel en dĂ©but d’étĂ©. Sa principale caractĂ©ristique : le

Ô petite hirondelle Qui bats de l'aile, Et viens contre mon mur, Comme abri sĂ»r, BĂątir d'un bec agile Un nid fragile, Dis-moi, pour vivre ainsi Sans nul souci, Comment fait l'hirondelle Qui bat de l'aile ? Moi, sous le mĂȘme toit, je trouve tour Ă  tour Trop prompt, trop long, le temps que peut durer un jour. J'ai l'heure des regrets et l'heure du sourire, J'ai des rĂȘves divers que je ne puis redire ; Et, roseau qui se courbe aux caprices du vent, L'esprit calme ou troublĂ©, je marche en hĂ©sitant. Mais, du chemin je prends moins la fleur que l'Ă©pine, Mon front se lĂšve moins, hĂ©las ! qu'il ne s'incline ; Mon cƓur, pesant la vie Ă  des poids diffĂ©rents, Souffre plus des hivers qu'il ne rit des printemps. Ô petite hirondelle Qui bats de l'aile, Et viens contre mon mur, Comme abri sĂ»r, BĂątir d'un bec agile Un nid fragile, Dis-moi, pour vivre ainsi Sans nul souci, Comment fait l'hirondelle Qui bat de l'aile ? J'Ă©voque du passĂ© le lointain souvenir ; Aux jours qui ne sont plus je voudrais revenir. De mes bonheurs enfuis, il me semble au jeune agi N'avoir pas Ă  loisir savourĂ© le passage, Car la jeunesse croit qu'elle est un long trĂ©sor, Et, si l'on a reçu, l'on attend plus encor. L'avenir nous parait l'espĂ©rance Ă©ternelle, Promettant, et restant aux promesses fidĂšle ; On gaspille des biens que l'on rĂȘve sans fin... Mais, qu'on voudrait, le soir, revenir au matin ! Ô petite hirondelle Qui bats de l'aile, Et viens contre mon mur, Comme abri sĂ»r, BĂątir d'un bec agile Un nid fragile, Dis-moi, pour vivre ainsi Sans nul souci, Comment fait l'hirondelle Qui bat de l'aile ? De mes jours les plus doux je crains le lendemain, Je pose sur mes yeux une tremblante main. L'avenir est pour nous un mensonge, un mystĂšre ; N'y jetons pas trop tĂŽt un regard tĂ©mĂ©raire. Quand le soleil est pur, sur les Ă©pis fauchĂ©s Dormons, et reposons longtemps nos fronts penchĂ©s ; Et ne demandons pas si les moissons futures Auront des champs fĂ©conds, des gerbes aussi mĂ»res. Bornons notre horizon.... Mais l'esprit insoumis Repousse et rompt le frein que lui-mĂȘme avait mis. Ô petite hirondelle Qui bats de l'aile, Et viens contre mon mur, Comme abri sĂ»r, BĂątir d'un bec agile Un nid fragile, Dis-moi, pour vivre ainsi Sans nul souci, Comment fait l'hirondelle Qui bat de l'aile ? Souvent de mes amis j'imagine l'oubli C'est le soir, au printemps, quand le jour affaibli Jette l'ombre en mon cƓur ainsi que sur la terre ; Emportant avec lui l'espoir et la lumiĂšre ; RĂȘveuse, je me dis Pourquoi m'aimeraient-ils ? De nos affections les invisibles fils Se brisent chaque jour au moindre vent qui passe, Comme on voit que la brise enlĂšve au loin et casse Ces fils blancs de la Vierge, errants au sein des cieux ; Tout amour sur la terre est incertain comme eux ! » Ô petite hirondelle Qui bats de l'aile, Et viens contre mon mur, Comme abri sĂ»r, BĂątir d'un bec agile Un nid fragile, Dis-moi, pour vivre ainsi Sans nul souci, Comment fait l'hirondelle Qui bat de l'aile ? C'est que, petit oiseau, tu voles loin de nous ; L'air qu'on respire au ciel est plus pur et plus doux. Ce n'est qu'avec regret que ton aile lĂ©gĂšre, Lorsque les cieux sont noirs, vient effleurer la terre. Ah ! que ne pouvons-nous, te suivant dans ton vol, Oubliant que nos pieds sont attachĂ©s au sol, Élever notre cƓur vers la voĂ»te Ă©ternelle, Y chercher le printemps comme fait l'hirondelle, DĂ©tourner nos regards d'un monde malheureux, Et, vivant ici-bas, donner notre Ăąme aux cieux ! Ô petite hirondelle Qui bats de l'aile, Et viens contre mon mur, Comme abri sĂ»r, BĂątir d'un bec agile Un nid fragile, Dis-moi, pour vivre ainsi Sans nul souci, Comment fait l'hirondelle Qui bat de l'aile ? Sophie d'Arbouville Fables et Comptines pour Enfants

Unfeu dĂ©vastateur se dĂ©clenche sur la terre, qui se propage Ă  grande vitesse de village en village, de forĂȘt en forĂȘt. Les hommes courent, s’empressent, mais rapidement n’ont plus qu’une hĂąte : s’éloigner et se mettre Ă  l’abri. Dans le ciel, un petit colibri s’affaire. Il vote de feuille en feuille, trĂšs haut, Ă  la

Une Hirondelle en ses voyages Avait beaucoup appris. Quiconque a beaucoup vu Peut avoir beaucoup retenu. Celle-ci prĂ©voyait jusqu'aux moindres orages, Et devant qu'ils fussent Ă©clos, Les annonçait aux Matelots. Il arriva qu'au temps que le chanvre se sĂšme, Elle vit un manant en couvrir maints sillons. " Ceci ne me plaĂźt pas, dit-elle aux Oisillons Je vous plains ; car pour moi, dans ce pĂ©ril extrĂȘme, Je saurai m'Ă©loigner, ou vivre en quelque coin. Voyez-vous cette main qui par les airs chemine ? Un jour viendra, qui n'est pas loin, Que ce qu'elle rĂ©pand sera votre ruine. De lĂ  naĂźtront engins Ă  vous envelopper, Et lacets pour vous attraper, Enfin mainte et mainte machine Qui causera dans la saison Votre mort ou votre prison Gare la cage ou le chaudron ! C'est pourquoi, leur dit l'Hirondelle, Mangez ce grain; et croyez-moi. " Les Oiseaux se moquĂšrent d'elle Ils trouvaient aux champs trop de quoi. Quand la chĂšneviĂšre fut verte, L'Hirondelle leur dit " Arrachez brin Ă  brin Ce qu'a produit ce maudit grain, Ou soyez sĂ»rs de votre perte. - ProphĂšte de malheur, babillarde, dit-on, Le bel emploi que tu nous donnes ! Il nous faudrait mille personnes Pour Ă©plucher tout ce canton. " La chanvre Ă©tant tout Ă  fait crue, L'Hirondelle ajouta " Ceci ne va pas bien ; Mauvaise graine est tĂŽt venue. Mais puisque jusqu'ici l'on ne m'a crue en rien, DĂšs que vous verrez que la terre Sera couverte, et qu'Ă  leurs blĂ©s Les gens n'Ă©tant plus occupĂ©s Feront aux oisillons la guerre ; Quand reginglettes et rĂ©seaux Attraperont petits Oiseaux, Ne volez plus de place en place, Demeurez au logis, ou changez de climat Imitez le Canard, la Grue, et la BĂ©casse. Mais vous n'ĂȘtes pas en Ă©tat De passer, comme nous, les dĂ©serts et les ondes, Ni d'aller chercher d'autres mondes ; C'est pourquoi vous n'avez qu'un parti qui soit sĂ»r C'est de vous renfermer aux trous de quelque mur. " Les Oisillons, las de l'entendre, Se mirent Ă  jaser aussi confusĂ©ment Que faisaient les Troyens quand la pauvre Cassandre Ouvrait la bouche seulement. Il en prit aux uns comme aux autres Maint oisillon se vit esclave retenu. Nous n'Ă©coutons d'instincts que ceux qui sont les nĂŽtres, Et ne croyons le mal que quand il est venu. CartesPokĂ©mon : oĂč commander le coffret PokĂ©mon Go Collection 64.99 € Voir le deal Harry Potter 2005 :: ~€~ CrĂ©ations personnelles ~€~ :: Ecrits des membres :: Concours: Page 1 sur 1: Concours RPG NoĂ«l 2015 : Le NoĂ«l d'aprĂšs - Azphel. Devon Starck. Poufsouffle : : : Prudence humaine et prudence 17 juin JĂ©sus dit "Je veux te parler de la prudence humaine. La prudence surnaturelle est une grande vertu [1]. Mais la prudence humaine n’est pas une vertu. Vous les humains avez appliquĂ© ce nom, telle une Ă©tiquette erronĂ©e, Ă  des sentiments impropres et non vertueux, tout comme vous appelez charitĂ© l’obole que vous donnez au pauvre. Mais si vous faites une aumĂŽne, mĂȘme considĂ©rable, et si vous la faites pour ĂȘtre remarquĂ©s et applaudis du monde, croyez-vous faire un acte de charitĂ© ? Non. DĂ©trompez-vous. CharitĂ© veut dire amour [2]. La charitĂ©, c’est donc d’avoir pitiĂ© et amour pour tous les nĂ©cessiteux de la terre. L’argent n’est pas nĂ©cessaire pour faire un acte de charitĂ©. Un conseil, un mot de rĂ©confort, de douceur, un geste d’aide matĂ©rielle, une priĂšre sont de la charitĂ©. Une aumĂŽne faite sans aucune dĂ©licatesse, laquelle humilie le pauvre en qui vous ne savez pas me voir n’est pas charitĂ©. C’est la mĂȘme chose pour la prudence. Vous appelez prudence votre lĂąchetĂ©, votre envie de vivre tranquillement, votre Ă©goĂŻsme, trois choses qui ne sont certainement pas des vertus. MĂȘme dans vos rapports avec la religion, vous aimez votre petite vie tranquille. Quand vous savez qu’une franche profession de foi, qu’une expression, dite telle que vous la chuchote l’Esprit de vĂ©ritĂ©, peut choquer les autoritĂ©s, les employeurs, mari, enfants, parents, ceux dont vous attendez des appuis matĂ©riels, votre prudence humaine vous renferme dans un silence qui n’est pas prudent mais pusillanime, s’il n’est pas coupable, car vous arrivez Ă  nier Ă  renier, en vous parjurant, vos sentiments les plus spirituels. Pierre fut le premier qui, par prudence humaine, en vint Ă  nier me connaĂźtre Ă  l’heure du danger [3]. Je permis que cela arrive, pour que, une fois repenti, il pĂ»t compatir et pardonner aux frĂšres et sƓurs pusillanimes. Mais que de Pierres’ depuis ce jour-lĂ  ! Vous avez toujours Ă  l’esprit quelqu’intĂ©rĂȘt mesquin vous le faites passer en premier et vous le dĂ©fendez au dĂ©triment de l’intĂ©rĂȘt Ă©ternel que vous vaudrait la courageuse vĂ©ritĂ© courageusement professĂ©e. Devant certaines manifestations de Dieu, vous, pauvres humains, n’avez pas le courage de NicodĂšme [4] et de Joseph [5], lesquels surent, Ă  une heure terrible pour le NazarĂ©en et ses disciples, penser Ă  moi, contre l’opposition de toute la ville de JĂ©rusalem, et offrir leur collaboration. Toi-mĂȘme parfois, tu restes un peu en suspens face Ă  certaines de mes expressions que tu voudrais rendre moins tranchantes. La prudence humaine vous guide. Vous l’apportez partout, jusque dans les Ă©vĂȘchĂ©s, jusque dans les couvents. Que vous ĂȘtes diffĂ©rents des premiers chrĂ©tiens qui ne tenaient compte de rien qui fĂ»t humain et qui ne regardaient qu’au Ciel !Il est vrai que je vous ai dit d’ĂȘtre prudents comme des serpents [6], mais non d’une prudence humaine. Je vous ai dit Ă©galement que pour me suivre il faut de l’audace contre tout et tous, contre l’amour propre, contre le pouvoir lorsqu’il vous persĂ©cute parce que vous ĂȘtes mes disciples; contre le pĂšre, la mĂšre, l’épouse, les enfants quand ceux-ci, par affection humaine et prĂ©occupation terrestre, veulent vous empĂȘcher de suivre ma voie. Car une seule chose est nĂ©cessaire sauver son Ăąme, mĂȘme s’il faut perdre la vie de la chair pour obtenir la vie Ă©ternelle."[1] CEC § 1806 - La prudence est la vertu qui dispose la raison pratique Ă  discerner en toute circonstance notre vĂ©ritable bien et Ă  choisir les justes moyens de l’accomplir. "L’homme avisĂ© surveille ses pas" Proverbes 14, 15. "Soyez sages et sobres en vue de la priĂšre" 1 Pierre 4,7. La prudence est la "droite rĂšgle de l’action", Ă©crit saint Thomas somme thĂ©ologique 2-2, 47,2 aprĂšs Aristote. Elle ne se confond ni avec la timiditĂ© ou la peur, ni avec la duplicitĂ© ou la dissimulation. Elle est dite auriga virtutum conductrice ou pilote de la vertu elle conduit les autres vertus en leur indiquant rĂšgle et mesure. C’est la prudence qui guide immĂ©diatement le jugement de conscience. L’homme prudent dĂ©cide et ordonne sa conduite suivant ce jugement. GrĂące Ă  cette vertu, nous appliquons sans erreur les principes moraux aux cas particuliers et nous surmontons les doutes sur le bien Ă  accomplir et le mal Ă  Ă©viter.[2] Le mot charitĂ© est l’équivalent du mot grec initial agapĂ© qui dĂ©signe l’amour, car Dieu est Amour et l’Amour est Dieu mĂȘme, rappelle saint Jean Cf. 1 Jean 4, 7-. Le mot agapĂ© fut traduit par Caritas dans la Vulgate, version latine Ă  l’origine de la plupart des Bibles. C’est donc avec ces mots d’amour/agapĂ© que nous retraduisons aujourd’hui le mot charitĂ©. L’amour a un double objet Dieu et le prochain. Ce que rappelle JĂ©sus Ă  un scribe qui l’interrogeait Cf. Matthieu 22, 34-40 et Marc 12, 28-34. Il est le fondement et le rĂ©sumĂ© de toute la loi divine.[3] Cf Jean 18, 16-17, 25-27.[4] NicodĂšme Ă©tait un notable parmi les Juifs, mais aussi un disciple de JĂ©sus. Cf Jean 3, 1-21, et Jean 19, 39.[5] Il s'agit de Joseph d'Arimathie . Voir Jean 19, 38.[6] Cf. Matthieu 10, aliment 18 juin JĂ©sus dit Pour soutenir ses forces physiques, il faut nourrir le corps. Les indigents qui ne peuvent se procurer de la nourriture doivent la mendier auprĂšs des riches. D’habitude, ils demandent du pain. Sans pain, la vie est impossible. Vous ĂȘtes des pauvres qui avez besoin de nourriture pour votre Ăąme. À votre pauvretĂ© j’ai donnĂ© le Pain eucharistique. Il nourrit la moelle de votre Ăąme, donne vigueur Ă  l’esprit, soutient vos forces spirituelles, augmente le pouvoir de toutes les facultĂ©s intellectuelles, car lĂ  oĂč est la vigueur vitale est aussi la vigueur mentale. Une nourriture saine infuse la santĂ©. Une nourriture vraie infuse la vraie vie. Une nourriture sainte suscite la saintetĂ©. Une nourriture divine donne Dieu. Mais en plus d’ĂȘtre pauvres, vous ĂȘtes malades, faibles, non seulement de cette faiblesse que cause le manque de nourriture et qui cesse quand on se nourrit, mais faibles Ă  cause des maladies qui vous Ă©puisent. Que de maladies a votre Ăąme ! Que de microbes vous inocule le Malin pour provoquer ces maladies en vous ! Celui qui est faible et malade a besoin, non seulement de pain, mais aussi de vin. Dans mon Eucharistie, je vous ai laissĂ© les deux signes de ce dont a besoin votre nature de pauvres et votre faiblesse de malades le pain qui nourrit, le vin qui fortifie. J’aurais pu me communiquer Ă  vous sans signes extĂ©rieurs. Je le peux. Mais vous ĂȘtes trop lourds pour saisir le spirituel. Vos sens extĂ©rieurs ont besoin de voir. Votre Ăąme, votre cƓur, votre esprit cĂšdent, et pĂ©niblement, devant les formes visibles et palpables. C’est tellement vrai que, si vous arrivez Ă  croire que je suis dans l’Eucharistie et que vous me recevez dans l’hostie, vous n’admettez pas, la grande majoritĂ© d’entre vous, l’infusion en vous de l’Esprit dont vous viennent Ă©lans, lumiĂšres, impulsions aux bonnes Ɠuvres. Si vous croyiez avec la force dont le MystĂšre est digne, vous sentiriez, en me recevant, la vie qui entre en vous. Lorsque je m’approche de vous, vous devriez vous sentir brĂ»ler comme prĂšs d’une fournaise ardente. Ma prĂ©sence en vous devrait vous plonger dans une extase qui emporterait le profond de votre esprit dans un ravissement de Paradis. La fusion de votre humanitĂ© pervertie avec mon humanitĂ© parfaite vous donnerait la santĂ©, mĂȘme physique; ainsi, vous rĂ©sisteriez aux maladies de votre corps jusqu’au jour oĂč je dirais Assez» pour vous ouvrir le Ciel. Elle vous apporterait l’intelligence pour comprendre rapidement et avec justesse. Elle vous rendrait impĂ©nĂ©trables aux assauts dĂ©chaĂźnĂ©s ou aux piĂšges subtils de la BĂȘte. Au lieu de cela, je peux faire bien peu parce que j’entre lĂ  oĂč la foi est languissante, oĂč la charitĂ© est superficielle, oĂč la volontĂ© est Ă  l’état d’ébauche, oĂč l’humain est plus fort que l’esprit, oĂč, par-dessus tout, vous ne faites pas d’effort pour rĂ©primer la chair afin que l’esprit surgisse. Vous ne vous efforcez pas du tout. Vous attendez le miracle de moi. Rien ne m’empĂȘche de l’accomplir, mais je veux de votre part au moins le dĂ©sir de le celui qui se tourne vers moi en criant de l’aider et en imitant la foi des foules de GalilĂ©e, je me communiquerai, non seulement avec mon Corps et mon Sang, mais avec ma charitĂ©, mon intellect, ma force, ma volontĂ©, ma perfection, mon Essence. Dans l’ñme qui sait venir Ă  moi, je serai prĂ©sent comme je le suis au Ciel, dans le sein du PĂšre dont je procĂšde, engendrant l’Esprit qui est charitĂ© et sommet de perfection.” Source Ă©dition par Anayel le Mer 24 Nov - 2237, Ă©ditĂ© 1 foisVoici un commentaire d'une personne sur Youtube Je vous conseille de vous mĂ©fier de Maria Valtorta. Je l'ai pas mal lue ainsi que des commentaires en faveur de l'authenticitĂ© de ses visions.. Il semble qu'elle est en contradiction sur de nombreux points avec d'autres mystiques.. qui elles, sont reconnues par l'Eglise. Lisez plutĂŽt Anne Catherine Emmerich, Marie d'Agreda, Sainte Brigitte de SuĂšde.. etc.. Sans parler de certains passages assez douteux.. Je vous met des extraits d'un article au sujet de Marie Valtorta. "En 1949 l'ouvrage est examinĂ© par la CongrĂ©gation pour la doctrine de la foi appelĂ©e alors Saint-Office en charge de ces questions. Loin de recevoir l'imprimatur, il est interdit de publication, comme l'indique l'article de L'Osservatore Romano en date du 6 janvier 1960 Il y a environ dix ans [donc environ 10 ans avant 1960] il circulait d'Ă©paisses pages dactylographiĂ©es qui contenaient des prĂ©tendues visions et rĂ©vĂ©lations. À ce moment-lĂ  l'AutoritĂ© EcclĂ©siastique compĂ©tente avait prohibĂ© l'impression de ces pages dactylographiĂ©es et avait commandĂ© qu'elles fussent retirĂ©es de la circulation[12]. » En 1966, l'Index est aboli. À l'Ă©poque, le cardinal Alfredo Ottaviani, prĂ©fet de la CongrĂ©gation pour la doctrine de la foi, prĂ©cise que si la dissolution de l'Index lĂšve la prohibition sur les ouvrages concernĂ©s, l'Index n'en garde pas moins sa force morale. ... En ce qui concerne les Ɠuvres de Maria Valtorta, dans un courrier datĂ© du 31 janvier 1985 adressĂ© au cardinal Siri, archevĂȘque de GĂȘnes, le cardinal Joseph Ratzinger, successeur d'Alfredo Ottaviani Ă  la tĂȘte de la CongrĂ©gation pour la doctrine de la foi, confirme que leur diffusion ne serait pas opportune »[19]. Il Ă©crit Ă  ce propos L'Index conserve toute sa valeur morale, par laquelle il n'est pas opportun de diffuser ou de recommander une Ɠuvre dont la condamnation n'a pas Ă©tĂ© dĂ©cidĂ©e Ă  la lĂ©gĂšre mais pour des raisons mĂ»rement rĂ©flĂ©chies, afin de neutraliser les dommages qu'une telle publication peut causer aux fidĂšles les plus naĂŻfs ». L'annĂ©e suivante, en avril 1993, l'Église catholique se prononce de nouveau Ă  propos de Maria Valtorta, aprĂšs l'interdiction de publier dĂšs 1949, la mise Ă  l'Index en 1960 et la lettre du cardinal Ratzinger en 1985. De nouveau, la CongrĂ©gation pour la doctrine de la foi rĂ©pĂšte que les visions » et les dictĂ©es » qu'aurait reçues Maria Valtorta ne peuvent ĂȘtre considĂ©rĂ©es comme Ă©tant d'origine surnaturelle ». À l'initiative du cardinal Ratzinger et de la CongrĂ©gation, la ConfĂ©rence des Ă©vĂȘques italiens demande Ă  l'Ă©diteur de Maria Valtorta de publier un dĂ©menti Ă  l'intĂ©rieur des volumes qui indique clairement, dĂšs la toute premiĂšre page, que les "visions" et les "dictĂ©es" auxquelles il est fait allusion sont simplement des formes littĂ©raires utilisĂ©es par l'auteur pour raconter la vie de JĂ©sus Ă  sa maniĂšre. Elles ne peuvent ĂȘtre considĂ©rĂ©es comme Ă©tant d'origine surnaturelle ». .... Depuis lors, plusieurs thĂ©ologiens catholiques, dont le prĂȘtre jĂ©suite Mitch Pacwa[14], ont rĂ©expliquĂ© pour quelles raisons l'Église catholique a clairement condamnĂ©, Ă  plusieurs reprises, l'ouvrage de Maria Valtorta. Ils ont relevĂ© de nombreuses et graves incohĂ©rences thĂ©ologiques, incompatibles avec le dogme catholique par exemple, le pĂ©chĂ© originel » est dĂ©crit comme une scĂšne d'attouchements sexuels ou encore Maria Valtorta dĂ©signe JĂ©sus-Christ sous le nom de l'Homme-Dieu » alors que pour le catholicisme il est Dieu fait homme »[32]. Sur un plan plus anecdotique, l'ouvrage prĂ©sente des anachronismes, par exemple l'usage de tournevis Ă  l'Ă©poque christique. L'Église catholique n'est jamais revenue sur cette condamnation, prononcĂ©e au minimum sept fois en 1949, 1959, 1960, 1961, 1985 et deux fois en 1993. Selon l'Ă©diteur En 1985, le fils de Michele Pisani, premier Ă©diteur de Maria Valtorta, Emilio Pisani créé une sociĂ©tĂ© privĂ©e ad hoc, le Centro Editoriale Valtortiano CEV. Les statuts du CEV indiquent que la sociĂ©tĂ© a pour "vocation spĂ©cifique et prioritaire de dĂ©velopper, documenter et diffuser la connaissance de Maria Valtorta, de sa personne, de ses Ă©crits, de ses idĂ©aux, au moyen de l'impression et de la vente de ses Ɠuvres littĂ©raires". Le CEV parle du soutien de plusieurs ecclĂ©siastiques de haut rang qu'aurait reçus L'Évangile tel qu'il m'a Ă©tĂ© rĂ©vĂ©lĂ©, avant et aprĂšs sa mise Ă  l'Index. Ces tĂ©moignages ont Ă©tĂ© exclusivement publiĂ©s par le CEV et n'ont Ă©tĂ© confirmĂ©s par aucune autre source. " En espĂ©rant que cela vous aide Ă  discerner. Je suis confiante en ce tĂ©moignage, car elle a lu les livres, et, franchement, l'histoire du tournevis, de la sexuelle pour la chute d'Adam et Eve..... moi aussi en lisant parfois je ressemblais un trouble... J'ai confiance en l'Esprit Saint qui me parle. C'est Lui aussi qui m'a fait sentir que Luz de Maria est un faux prophĂšte....Maintenant vous ĂȘtes libre. Vous ĂȘtes responsable et adulte,Je vous salueBonjour Evelyne,Il est trop tard pour que je rĂ©ponde ce soir, je vous lirai attentivement demain dans l'aprĂšs-midi et je vous rĂ©pondrai Ă  ce moment-lĂ  Je retire juste la balise Code [mod] dans votre message qui est rĂ©servĂ© Ă  la modĂ©ration, et je la remplace par la balise [quote].Eventuellement, je diviserai le sujet pour ne pas faire trop de hors sujet liĂ© au fil je poste ma rĂ©ponse complĂšte ce vendredi Bonjour Evelyne,Avant de commencer, je tiens Ă  vous dire que je respecte votre point de vue et votre opinion sur Maria Valtorta. C’est tout Ă  fait votre droit de ne pas croire en ses ce qui me concerne, je n’arrĂȘterai pas de publier les Cahiers ni de dĂ©fendre ses Ă©crits. Tout simplement parce que cette Oeuvre m’a vraiment permis d’avoir une spiritualitĂ© saine, Ă©quilibrĂ©e, totalement abandonnĂ©e Ă  l’Eglise ne saurai expliquer Ă  quel point ses Ă©crits m’ont plongĂ©e en JĂ©sus et Marie. Je ne saurai expliquer Ă©galement Ă  quel point ils m’ont donnĂ© des racines profondes dans la foi savez, j’ai dĂ©couvert Maria Valtorta vers l’ñge de mes 18 ans et, sans vouloir critiquer le catĂ©chisme d’aujourd’hui, je ne savais rien. Je savais que JĂ©sus Ă©tait mon Seigneur et mon Dieu, que Marie Ă©tait sa MĂšre, que Dieu Ă©tait trinitaire, et je savais les grandes vĂ©ritĂ©s de foi. Mais c’était tout. J’étais une catholique de bonne foi, qui avançait main dans la main avec JĂ©sus et Marie, mais je n’avais aucune connaissance religieuse, j’étais juste une petite » du troupeau de JĂ©sus. Ma seule qualitĂ©, c’était peut-ĂȘtre de cultiver ma foi en mon cƓur et de profondĂ©ment aimer le Seigneur, comme les simples peuvent le faire. Mais je n’avais rien d’autre et je n’avais pas mĂȘme d’affection pour l’Eglise. Saint Jean-Paul II aurait pu parler Ă  mon cƓur mais il est mort bien trop tĂŽt pour que je le comprenne, et BenoĂźt XVI me paraissait vieux ». Ce n’est qu’à partir de François que ma vision a changĂ©, peut-ĂȘtre parce que j’étais plus mĂąture pour me pencher sur l’ l’aube de mes 18 ans, je ne connaissais que l’Evangile et quelques apparitions mariales. J’étais vierge de toute culture religieuse. C’est l’Ɠuvre de Maria Valtorta qui m’a fait comprendre ce qu’était vraiment les sacrements, c’est l’Ɠuvre de Maria qui m’a fait mieux percevoir l’amour immense que JĂ©sus avait pour moi, c’est l’Ɠuvre de Maria enfin qui m’a permis d’entrer plus profondĂ©ment dans l’Evangile. Cette ƒuvre n’écarte pas les Ăąmes de l’Ecriture Sainte, mais elle nous fait au contraire comprendre Ă  quel point un seul petit verset peut ĂȘtre source de grĂąces et de Ăąmes qui me lisent rĂ©guliĂšrement savent peut-ĂȘtre que je peux parler avec assurance de certains sujets spirituels, qui ne sont pas toujours Ă©vidents. Mais mes connaissances, ma vision des choses, mes rĂ©ponses, elles ne viennent pas de moi et de ma petite science, elles viennent de deux sources l’Evangile, que je rabĂąche depuis ma naissance, et l’Oeuvre de Maria Valtorta. L’Esprit m’aide Ă©galement bien sĂ»r en tout cas j’espĂšre, et j’ose espĂ©rer que, si je faisais fausse route, Emmanuel et d’autres amis du forum me reprendraient avec douceur et fermetĂ©. Je ne peux m’écarter de cette ƒuvre et encore moins la renier car j’ai tout reçu d’elle une meilleure comprĂ©hension de la foi, une meilleure comprĂ©hension des Evangiles, une meilleure comprĂ©hension de mon Seigneur et MaĂźtre. Bon, bien sĂ»r, il n’y a pas eu que Maria Valtorta, il y a eu une gradation dans mon Ă©volution spirituelle, mais elle est clairement la pierre angulaire qui m’a permis de devenir celle que je suis aujourd’hui. Ou plutĂŽt JĂ©sus est la pierre angulaire qui m’a permis de grandir et il m’a littĂ©ralement mis L’Evangile tel qu’il m’a Ă©tĂ© rĂ©vĂ©lĂ© dans les mains pour que je me nourrisse d’une façon spĂ©ciale Ă  cette ƒuvre. Il savait que j’étais assoiffĂ©e parce qu’on ne m’apprenait rien de concret sur la foi, et il savait que je boirais Ă  l’eau de son CƓur, comme un bĂ©bĂ© boit au sein de sa mĂšre. Et de fait, j’étais une page blanche quand j’ai ouvert le premier tome. C’est Lui qui a Ă©crit tout le spiritualitĂ© d’aujourd’hui est valtortienne, tant cette ƒuvre m’a marquĂ©e. Mais je ne suis pas non plus fermĂ©e que sur Maria Valtorta, il y a Ă©normĂ©ment de mystiques et de saints que je veux dĂ©couvrir Gabrielle Bossis, saint Padre Pio, sainte Faustine, et bien d’autres encore. L’Eglise regorge de trĂ©sors, et moi qui suis une fervente lectrice, j’ai hĂąte de dĂ©couvrir tous ces beaux Ă©crits qu’elle nous recommande de poste la seconde partie de mon message dans un second temps, je m'attarderai plus sur le commentaire de Youtube Fraternellement,AnayelEvelyn,Concernant le commentaire de Youtube que vous avez tirĂ©, j’ai l’impression qu’il s’attarde plutĂŽt sur les faits qui entourent la publication de l’Ɠuvre. Or, il faut resituer ces Maria Valtorta, Marie d’Agreda et Anne-Catherine Emmerich Il semble qu'elle est en contradiction sur de nombreux points avec d'autres mystiques.. qui elles, sont reconnues par l'Eglise. Lisez plutĂŽt Anne Catherine Emmerich, Marie d'Agreda, Sainte Brigitte de SuĂšde.. etc.. Les Ă©crits d’Anne-Catherine Emmerich et Marie d’Agreda ne sont pas aussi fiables que ceux de Maria m’ la premiĂšre, Clemens Brentano, qui recueillait ses visions, a cru bon d’enrichir les visions par ses propres dĂ©ductions. Des faits, des discours, des attitudes semblent avoir Ă©tĂ© ajoutĂ©s Ă  l’écrit cardinal JosĂ© Saraiva Martins dĂ©clare La bienheureuse Anne-Catherine Emmerick, ne nous a laissĂ© que trois lettres dont l’authenticitĂ© soit sĂ»re. Les autres Ă©crits, qui lui sont attribuĂ©s par erreur, ont des origines diverses les “visions” de la Passion du Christ ont Ă©tĂ© annotĂ©es, réélaborĂ©es trĂšs librement et sans contrĂŽle par l’écrivain allemand Clemens Brentano et ont Ă©tĂ© publiĂ©es en 1833 sous le titre ''La douloureuse passion de Notre Seigneur JĂ©sus-Christ''. [
] Les Ɠuvres en discussion ne peuvent donc pas ĂȘtre considĂ©rĂ©es comme des Ɠuvres Ă©crites ou dictĂ©es par Anne-Catherine Emmerick ni comme des transcriptions fidĂšles de ses dĂ©clarations et de ses rĂ©cits, mais comme une Ɠuvre littĂ©raire de Brentano qui a procĂ©dĂ© Ă  de telles amplifications et manipulations qu’il est impossible d’établir quel est le vĂ©ritable noyau attribuable Ă  la bienheureuse. Maria Valtorta n’a jamais retravaillĂ© ses Ă©crits elle annotait les copies dactylographiĂ©es ou ajoutait des rĂ©flexions dans la marge. Il n’y a donc pas eu de “pollution extĂ©rieure” par un tiers, si tant est qu’on accepte l’idĂ©e qu’il s’agisse d’une rĂ©vĂ©lation Marie d’Agreda, ses Ă©crits ne sont pas non plus aussi fiables que ceux de Valtorta parce qu’elle Ă©crit ses visions dix ans plus tard, et elle en vient Ă  brĂ»ler son manuscrit Ă  la demande d’un de ses confesseurs. Elle réécrit ensuite son oeuvre. Elle a certainement fait de son mieux, mais nous qui ne sommes que des crĂ©atures, je n’ose imaginer l’ampleur de la tĂąche pour se rappeler tout ce qu’elle a vu. Les vicissitudes de la narration des visions, notamment la distance entre leur rĂ©daction et les visions initiales, ainsi que les pressions psychologiques auxquelles Marie d'AgrĂ©da fut soumise, ont introduit des Ă©lĂ©ments de l'Ă©poque comme le confirmera JĂ©sus Ă  Maria Valtorta, une autre voyante "S’il faut rĂ©pĂ©ter toute une sĂ©rie de visions en ne les ayant plus sous les yeux, aprĂšs un long intervalle de temps, il retombe sans cesse dans sa propre personnalitĂ© et dans les habitudes de son Ă©poque". De lĂ  trois dĂ©fauts - un langage artificiellement recomposĂ©, - une abondance en superstructures, - avec une superfĂ©tation du merveilleux. Pour ce qui concerne Maria Valtorta, elle Ă©crit instantanĂ©ment ce qu’elle voit, et si elle contemple une seconde fois la vision, elle l’écrit une nouvelle fois sans retoucher Ă  la vision ne veut pas dire que Anne-Catherine Emmerich et Marie d’Agreda ne doivent pas ĂȘtre lues, au contraire, elles sont une sources d’édification, mais en termes de fidĂ©litĂ© » et vĂ©racitĂ© » des faits, c’est Maria Valtorta qui tĂ©moigne le plus fidĂšlement ce qu’elle a ne me prononce pas sur Brigitte de SuĂšde que je ne connais pas du tout mais j’ai dĂ©jĂ  lu quelques extraits de son oeuvre et je les avais bien tout cela pour dire que certes, on peut tout Ă  fait lire Anne-Catherine Emmercih et Marie d’Agreda, mais leurs oeuvres n’ont pas leur perfection qu’elles avaient au tout dĂ©but quand elles voyaient les visions. On ne retrouve pas ce dĂ©faut chez Maria Valtorta, puisqu’elle Ă©crit sur-le-champ ce qu’elle voit, sans retoucher Ă  ses visions. Puisque ces trois mystiques ont eu des conditions d’écriture diffĂ©rentes, il ne faut pas s’étonner qu’on retrouve des contradictions entre informations, voilĂ  les deux sources que j’ai Ă©tĂ© consultĂ©es pour rĂ©pondre Ă  ce sujet je recommande ce fil La mise Ă  l’Index En 1949 l'ouvrage est examinĂ© par la CongrĂ©gation pour la doctrine de la foi appelĂ©e alors Saint-Office en charge de ces questions. Loin de recevoir l'imprimatur, il est interdit de publication, comme l'indique l'article de L'Osservatore Romano en date du 6 janvier 1960 Il y a environ dix ans [donc environ 10 ans avant 1960] il circulait d'Ă©paisses pages dactylographiĂ©es qui contenaient des prĂ©tendues visions et rĂ©vĂ©lations. À ce moment-lĂ  l'AutoritĂ© EcclĂ©siastique compĂ©tente avait prohibĂ© l'impression de ces pages dactylographiĂ©es et avait commandĂ© qu'elles fussent retirĂ©es de la circulation[12]. » J’aurais bien aimĂ© savoir de quel article Ă©tait tirĂ© cet extrait, mais ce n’est pas grave. Si jamais ça a Ă©tĂ© repris de WikipĂ©dia, j’attire quand mĂȘme l’attention sur le fait qu’il y a quelques personnes qui censurent cette page, sans accepter quoi que ce soit qui appuie l’Ɠuvre. Pour ce qui concerne l’interdiction de 1960, il faut bien savoir que - L’Ɠuvre de Maria Valtorta ne fut condamnĂ©e que pour une raison disciplinaire, le dĂ©faut d’imprimatur, et non dogmatique. Cet imprimatur n’est plus formellement requis pour de telles Ɠuvres. - L’Ɠuvre a Ă©tĂ© examinĂ©e et certifiĂ©e par des autoritĂ©s compĂ©tentes sur les plans dogmatique, thĂ©ologique, biblique et exĂ©gĂ©tique. - Ses soutiens se recrutent dans la sphĂšre des Pontifes et des saints. L’ouvrage de Maria Valtorta fut censurĂ©e au titre de l’article 1385, paragraphe 1, § 2 du Code de droit canonique de 1917, en vigueur au temps de Maria Valtorta. Il stipulait qu’aucun livre touchant Ă  un sujet religieux ne peut ĂȘtre Ă©ditĂ© sans imprimatur. Hors c’était le cas de la vie de JĂ©sus de Maria Valtorta qui ne pouvait fournir une attestation Ă©crite dans ce sens. Il s’agit d’une condamnation disciplinaire et non doctrinale. Les condamnations doctrinales sont rĂ©gies par un autre article du code le § 1399. On imagine mal d’ailleurs que des souverains Pontifes, des cardinaux, des thĂ©ologiens et des biblistes aient pu soutenir une Ɠuvre contraire Ă  la foi, voire mĂȘme futile ou nocive. Cela est du simple bon sens. La censure intervient en dĂ©cembre 1959 plus de trois ans aprĂšs la publication du premier tome juin 1956. Il faut dire qu’entre-temps le Pape Pie XII, qui avait encouragĂ© la publication, Ă©tait mort ceci explique cela. Benoit XVI et Maria Valtorta En ce qui concerne les Ɠuvres de Maria Valtorta, dans un courrier datĂ© du 31 janvier 1985 adressĂ© au cardinal Siri, archevĂȘque de GĂȘnes, le cardinal Joseph Ratzinger, successeur d'Alfredo Ottaviani Ă  la tĂȘte de la CongrĂ©gation pour la doctrine de la foi, confirme que leur diffusion ne serait pas opportune »[19]. Il Ă©crit Ă  ce propos L'Index conserve toute sa valeur morale, par laquelle il n'est pas opportun de diffuser ou de recommander une Ɠuvre dont la condamnation n'a pas Ă©tĂ© dĂ©cidĂ©e Ă  la lĂ©gĂšre mais pour des raisons mĂ»rement rĂ©flĂ©chies, afin de neutraliser les dommages qu'une telle publication peut causer aux fidĂšles les plus naĂŻfs ». Dans ce cas-lĂ , vous ne savez pas la rĂ©action de BenoĂźt XVI dans les annĂ©es 90. Je mets un extrait ici Il [BenoĂźt XVI] lisait volontiers l’Homme Nouveau, un magazine dirigĂ© alors par Marcel ClĂ©ment. L’abbĂ© AndrĂ© Richard y publiait rĂ©guliĂšrement des articles trĂšs favorables Ă  la mystique italienne. Ce qui donna l’occasion au cardinal Ratzinger d’intervenir. Mais le mieux est d’écouter GeneviĂšve Esquier, journaliste Ă  Marie de Nazareth raconter les faits dont elle fut tĂ©moin directe Quand j'Ă©tais journaliste Ă  L'Homme Nouveau, dans les annĂ©es 90, nous publiions des articles trĂšs positifs sur Maria Valtorta, jusqu'au jour oĂč le cardinal Ratzinger, alors prĂ©fet de la CongrĂ©gation pour la Doctrine de la Foi, a Ă©crit Ă  Marcel ClĂ©ment, directeur du journal qu'il connaissait bien, pour lui demander de suspendre les articles sur Valtorta, au motif qu'il y avait quelques doutes sur l'orthodoxie de ses propos, notamment en matiĂšre de thĂ©ologie du mariage. Il se demandait s'il n'y avait pas quelques relents de jansĂ©nisme chez elle et voulait prendre le temps d'Ă©tudier ses Ă©crits. Marcel ClĂ©ment a rĂ©uni la rĂ©daction du journal pour nous annoncer que non seulement pendant un temps indĂ©fini, on ne publierait plus rien sur Maria Valtorta, mais qu'on suspendait aussi la vente de ses livres Ă  la librairie de l'Homme Nouveau, oĂč on en vendait beaucoup ! À peu prĂšs un an plus tard, le cardinal Ratzinger a Ă  nouveau Ă©crit Ă  Marcel ClĂ©ment pour le remercier de son obĂ©issance et pour lui dire qu'il pouvait reprendre la publication et la vente des ouvrages de Valtorta, car ils ne contenaient rien qui aille contre la doctrine de l'Église. Pour info, le cardinal Ratzinger Ă©tait un lecteur trĂšs assidu de l'Homme Nouveau. HĂ©las, je ne possĂšde pas copie de cette lettre qui doit se trouver dans les papiers de ClĂ©ment, ou mĂȘme encore dans les dossiers de l'Homme Nouveau. Mais j'en ai Ă©tĂ© le tĂ©moin oculaire et auditif ! La rĂ©daction de Marie de Nazareth rajoute nous recherchons cette lettre actuellement dans les archives de l’Homme Nouveau, mais le tĂ©moignage est trĂšs fiable ». Effectivement, il est corroborĂ© par une autre personne qui souhaite cependant rester Nihil obstat du PrĂ©fet de la CongrĂ©gation pour la foi a Ă©tĂ© confirmĂ©e par Mgr Roman Danylak administrateur apostolique de l’Église grĂ©co-catholique pour l’est-canadien le cardinal Ratzinger, Ă©crit-il, en lettres privĂ©es, a reconnu que cette Ɠuvre est exempte d'erreurs de doctrine ou de morale » [5]. Pour lire la position de Benoit XVI, il faut aller ici Emilio Pisani, le pĂ©chĂ© originel et l’expression de l’Homme-Dieu » À l'initiative du cardinal Ratzinger et de la CongrĂ©gation, la ConfĂ©rence des Ă©vĂȘques italiens demande Ă  l'Ă©diteur de Maria Valtorta de publier un dĂ©menti Ă  l'intĂ©rieur des volumes qui indique clairement, dĂšs la toute premiĂšre page, que les "visions" et les "dictĂ©es" auxquelles il est fait allusion sont simplement des formes littĂ©raires utilisĂ©es par l'auteur pour raconter la vie de JĂ©sus Ă  sa maniĂšre. Elles ne peuvent ĂȘtre considĂ©rĂ©es comme Ă©tant d'origine surnaturelle ». .... Depuis lors, plusieurs thĂ©ologiens catholiques, dont le prĂȘtre jĂ©suite Mitch Pacwa[14], ont rĂ©expliquĂ© pour quelles raisons l'Église catholique a clairement condamnĂ©, Ă  plusieurs reprises, l'ouvrage de Maria Valtorta. Ils ont relevĂ© de nombreuses et graves incohĂ©rences thĂ©ologiques, incompatibles avec le dogme catholique par exemple, le pĂ©chĂ© originel » est dĂ©crit comme une scĂšne d'attouchements sexuels ou encore Maria Valtorta dĂ©signe JĂ©sus-Christ sous le nom de l'Homme-Dieu » alors que pour le catholicisme il est Dieu fait homme »[32]. Pour la premiĂšre partie de la citation, je rĂ©ponds ceci Les auteurs de la note rappellent que Mgr Tettamanzi adressa le 6 mai 1992 une lettre Ă  Emilio Pisani, l’éditeur de Maria Valtorta, dans laquelle il lui demandait pour le bien des lecteurs et dans l’esprit d’un authentique service de la foi de l’Église, de dĂ©clarer clairement dĂšs les premiĂšres pages que les “visions” et les “dictĂ©es” reproduites ne peuvent pas ĂȘtre considĂ©rĂ©es d’origine surnaturelle, mais comme de simples formes littĂ©raires que l’auteur a utilisĂ© pour raconter, Ă  sa façon, la vie de JĂ©sus ».Cependant, ils ne disent pas que M. Pisani rĂ©pondit Ă  Mgr Tettamanzi par Ă©crit ne pas avoir l’autoritĂ© de dĂ©clarer de lui-mĂȘme que les “visions” et les “dictĂ©es” pouvaient ĂȘtre d’origine surnaturelle ou non, mais ĂȘtre prĂȘt Ă  imprimer sur tous les volumes une telle dĂ©claration si elle Ă©tait Ă©tablie de maniĂšre officielle par l’autoritĂ© ecclĂ©siastique compĂ©tente. Il n’obtint jamais de rĂ©ponse.Donc, M. Pisani n’a pas manquĂ© Ă  son devoir. Qu’on me cite explicitement oĂč le pĂ©chĂ© originel est dĂ©crite comme une scĂšne d’attouchements sexuels. Moi qui ai lu toute l’Ɠuvre, je n’ai jamais lu ce l’expression de l’Homme-Dieu, il n’y a rien de contradictoire en cela, puisque JĂ©sus est vrai Homme et vrai Dieu. En tout cas, je ne vois pas oĂč est le problĂšme... V. Le tournevis Sur un plan plus anecdotique, l'ouvrage prĂ©sente des anachronismes, par exemple l'usage de tournevis Ă  l'Ă©poque christique. Je ne connais pas cette histoire de tournevis. J’ai retrouvĂ© ceci sur le site On trouve, sous la plume de Maria Valtorta, des mots anachroniques certains sont dus Ă  la traduction française interprĂ©tative, par exemple "jockey" Ă  la place du mot original "aurige". Le traducteur a voulu, de bonne foi, "acculturer" dans le monde contemporain les visions du passĂ©. Sur ce principe, il emploie aussi des mots comme "usine" Ă  la place "d'atelier". Chaque fois que nous l'avons pu, nous avons restituĂ© le mot original aprĂšs l'avoir vĂ©rifiĂ© dans la version italienne de rĂ©fĂ©rence. D'autres sont impropres comme "tournevis". Maria Valtorta dĂ©crit les scĂšnes qu'elle voit. Manquant du terme technique exact, il lui arrive d'utiliser l'analogie "qui ressemble Ă ...", avec les mots de sa qui ressemble Ă  un tournevis est probablement un ciseau Ă  bois, une gouge ou un bĂ©dane Ă  cette Ă©poque les outils du charpentier ressemblaient beaucoup Ă  ceux de notre Ă©poque. Comme il s'agit des mots mĂȘmes de Maria Valtorta, nous les avons laissĂ© tel quel. Au lecteur de se faire sa propre La traduction française n’est pas parfaite sur le forum Maria Valtorta, un membre a relevĂ© que le mot “animo” et “anima” qui ont deux sens diffĂ©rents en italien Ă©taient traduits par “ñme”, alors qu’on devrait probablement distinguer “ñme” et “esprit”VII. Sept condamnations ? L'Église catholique n'est jamais revenue sur cette condamnation, prononcĂ©e au minimum sept fois en 1949, 1959, 1960, 1961, 1985 et deux fois en 1993. Je me permets de taguer Valtortiste91 car cette affirmation me semble erronĂ©e. S’il y avait eu sept condamnations, officieuses ou officielles, je crois que les plus grands dĂ©fenseurs de l’Ɠuvre le erreur de ma part, il n’y a pas eu de condamnation officielle de l’Eglise d’un point de vue doctrinal et thĂ©ologique. Comme je l’énonçais plus haut, l’Index portait sur un dĂ©faut d’imprimatur c’est-Ă -dire une autorisation d’imprimer. Le reste concerne surtout des avertissements de l’Eglise qui se remet Ă  la conscience mĂąture des fidĂšle ». MĂȘme le rĂ©cent avertissement de la CEF ne condamne pas le contenu spirituel de l’ aux observations de l’Osservatore Romano, il y vraiment moyen de remettre leurs contestations dans le contexte de l’ Le CEV et les prĂȘtres qui soutiennent l’Oeuvre Selon l'Ă©diteur En 1985, le fils de Michele Pisani, premier Ă©diteur de Maria Valtorta, Emilio Pisani créé une sociĂ©tĂ© privĂ©e ad hoc, le Centro Editoriale Valtortiano CEV. Les statuts du CEV indiquent que la sociĂ©tĂ© a pour "vocation spĂ©cifique et prioritaire de dĂ©velopper, documenter et diffuser la connaissance de Maria Valtorta, de sa personne, de ses Ă©crits, de ses idĂ©aux, au moyen de l'impression et de la vente de ses Ɠuvres littĂ©raires". Le CEV parle du soutien de plusieurs ecclĂ©siastiques de haut rang qu'aurait reçus L'Évangile tel qu'il m'a Ă©tĂ© rĂ©vĂ©lĂ©, avant et aprĂšs sa mise Ă  l'Index. Ces tĂ©moignages ont Ă©tĂ© exclusivement publiĂ©s par le CEV et n'ont Ă©tĂ© confirmĂ©s par aucune autre source. " En espĂ©rant que cela vous aide Ă  discerner. Je peux citer trois prĂȘtres qui dĂ©fendaient l’oeuvre - Mgr RenĂ© Laurentin- Le PĂšre Yannick Bonnet ;- Le frĂšre Benjamin de Don Bosco, d’ailleurs, vous retrouvez son tĂ©moignage sur n'est pas facile de devoir, souvent, rĂ©pĂ©ter et rĂ©tablir les faits face Ă  tant d'affirmations issues de rumeurs ou de faits dĂ©formĂ©s et partagĂ©s sans pourtant une nĂ©cessitĂ© afin que la VĂ©ritĂ© soit Anayel, d'abord pour ton tĂ©moignage personnel, si fort et si important, et ensuite pour ce travail pour rĂ©tablir les lutte des anges et des dĂ©mons dans les Ă©vĂšnements du est le modĂšle de la vie 19 juin Je fais prĂ©cĂ©der la transcription de deux mots d’explication. J’étais en train de prier; il Ă©tait midi et je priais encore parce que, au cours des six heures de la matinĂ©e, j’avais Ă©tĂ© interrompue si souvent que je n’avais pas pu terminer mes oraisons matinales. La derniĂšre interruption la visite d’une jeune maman angoissĂ©e. Bref, il Ă©tait midi et je n’avais pas pu me concentrer en paix pendant dix minutes d’ que je pratiquais abondamment la patience je pensais, pour me consoler, aux paroles entendues trĂšs tard hier soir, et je me promettais de les copier [1] pour apporter un peu de douceur Ă  mon cƓur. Car ce sont des paroles d’une trĂšs haute suavitĂ©. J’en ai encore l’ñme toute parfumĂ©e. Au lieu de cela, voilĂ  que je dois interrompre ma priĂšre pour Ă©crire ce que je vais copier maintenant et qui me semble ĂȘtre la rĂ©ponse Ă  une de vos questions, formulĂ©e dans une lettre, question Ă  laquelle je ne pensais plus. Et maintenant que j’ai commencĂ© par ce prologue, je continue, copiant d’abord les paroles d’aujourd’hui et puis celles d’hier soir. JĂ©sus dit "Il y a quelques jours, le PĂšre Migliorini a Ă©crit qu’il Ă©tait perplexe face Ă  la vĂ©ritable source de l’actuel flĂ©au "parce qu’un rĂšgne divisĂ© en lui-mĂȘme n’est plus un rĂšgne [2]". Je montrerai au PĂšre que cela est possible, la division Ă©tant purement apparente. Lucifer, dans ses manifestations, a toujours essayĂ© d’imiter Dieu. Tout comme Dieu a donnĂ© Ă  chaque nation son ange tutĂ©laire, ainsi Lucifer lui a donnĂ© son dĂ©mon. Mais comme les diffĂ©rents anges des nations obĂ©issent Ă  un seul Dieu, ainsi les diffĂ©rents dĂ©mons des nations obĂ©issent Ă  un seul donnĂ© par Lucifer dans l’évĂšnement prĂ©sent aux divers dĂ©mons ne change pas selon les Ă©tats. C’est un seul et mĂȘme ordre pour tous. D’oĂč on peut comprendre que le rĂšgne de Satan n’est pas divisĂ© et donc ordre peut ĂȘtre Ă©noncĂ© de la façon suivante "Semez l’horreur, le dĂ©sespoir, les erreurs pour que les peuples se dĂ©tachent de Dieu en le maudissant". Les dĂ©mons obĂ©issent et sĂšment horreur et dĂ©sespoir, Ă©teignent la foi, Ă©tranglent l’espoir, dĂ©truisent la charitĂ©. Sur les ruines, ils sĂšment la haine, la luxure, l’athĂ©isme. Ils sĂšment l’enfer Et ils rĂ©ussissent car ils trouvent le terrain dĂ©jĂ  propice. Mes anges aussi luttent pour dĂ©fendre le pays que je leur ai assignĂ©. Mais mes anges ne trouvent pas un terrain propice. Ils sont donc perdants face Ă  leurs ennemis infernaux. Pour vaincre, ils devraient ĂȘtre aidĂ©s par des esprits vivant dans et pour le bien. Vivant en moi. Ils en trouvent. Mais ils sont trop peu nombreux par rapport Ă  ceux qui ne croient pas, qui n’aiment pas, qui ne pardonnent pas, qui ne savent pas souffrir. Il convient de le rĂ©pĂ©ter "Satan a demandĂ© de vous passer au crible [3]". Et le crible rĂ©vĂšle que la corruption existe comme au temps du dĂ©luge, corruption aggravĂ©e par le fait que vous avez eu le Christ et son Église, tandis qu’au temps de NoĂ© ce n’était pas le cas. Je l’ai dĂ©jĂ  dit [4] et je le rĂ©pĂšte "C’est une lutte entre le Ciel et l’Enfer". Vous n’ĂȘtes qu’un paravent mensonger. DerriĂšre vos troupes se battent les anges et les dĂ©mons. DerriĂšre vos prĂ©textes se cache la vraie raison la lutte de Satan contre le Christ. C’est une des premiĂšres sĂ©lections de l’humanitĂ©, dont la derniĂšre heure approche, pour sĂ©parer la moisson des Ă©lus de la moisson des rĂ©prouvĂ©s. Malheureusement, la moisson des Ă©lus est maigre comparĂ©e Ă  l’autre. Quand le Christ viendra pour vaincre l’éternel adversaire dans son ProphĂšte, il en trouvera peu qui soient marquĂ©s par la Croix dans leur esprit." Et voici les paroles d’hier soir. JĂ©sus dit "Pour obtenir les vĂ©ritables fruits de l’Eucharistie, il ne faut pas la considĂ©rer comme un Ă©pisode qui se rĂ©pĂšte Ă  des moments plus ou moins Ă©loignĂ©s, mais en faire la pensĂ©e de base de sa en pensant Ă  Moi-Eucharistie qui m’apprĂȘte Ă  venir ou qui suis venu en vous, faisant de cette rencontre un prĂ©sent continu qui dure aussi longtemps que dure votre vie. Ne pas vous sĂ©parer de moi dans votre esprit, Ɠuvrer dans le rayon qui jaillit de l’Eucharistie, ne jamais sortir de son orbite comme des planĂštes qui tournent autour du soleil et vivent grĂące Ă  lui. En cela aussi je te propose Marie comme modĂšle. Son union avec moi doit ĂȘtre le modĂšle de ton union avec moi. La vie de Marie, ma MĂšre, fut entiĂšrement eucharistique. La vie de Maria, la petite victime, doit ĂȘtre entiĂšrement eucharistique. Si Eucharistie signifie communion, Marie vĂ©cut eucharistiquement pendant presque toute sa vie [5]. Car j’étais en ma MĂšre avant d’ĂȘtre au monde comme homme. Et je ne cessai point d’ĂȘtre en elle lorsque je ne fus plus de ce monde comme homme. Nous ne nous sommes plus sĂ©parĂ©s du moment oĂč l’obĂ©issance fut sanctifiĂ©e jusqu'Ă  la hauteur de Dieu et oĂč je devins chair dans son sein si pur que les anges, en comparaison, le sont moins, si saint qu’aucun ciboire pour m’accueillir n’est tel. Seulement dans le sein de Dieu y a-t-il une saintetĂ© plus parfaite que celle de Marie. Elle est, aprĂšs le Dieu Unique en Trois Personnes, la Sainte des vous Ă©tait accordĂ©, Ă  vous mortels, de voir la beautĂ© de Marie telle qu’elle est, vous en seriez ravis et sanctifiĂ©s. Il n’y a pas de comparaison dans l’Univers qui serve Ă  vous dire ce qu’est ma MĂšre. Soyez saints et vous la verrez. Et si voir Dieu est la joie des bienheureux, voir Marie est la joie de tout le Paradis. Car en elle, non seulement se dĂ©lectent les chƓurs des anges et la foule des saints, mais le PĂšre, le Fils et l’Esprit Saint la contemplent comme l’Ɠuvre la plus belle de leur TrinitĂ© d’amour. Nous ne nous sommes jamais sĂ©parĂ©s. Elle aspirait Ă  moi, avec toute la force de son cƓur virginal et immaculĂ©, en attendant le Messie qui avait Ă©tĂ© promis. Communion trĂšs pure de dĂ©sir qui m’attirait les profondeurs du Ciel. Communion encore plus vive du moment de la bienheureuse annonciation jusqu’à l’heure de ma mort sur la croix. Nos esprits Ă©taient toujours unis par l’amour. Communion d’amour trĂšs intense et d’immense douleur pendant mon martyre et aux jours de ma sĂ©pulture. Communion eucharistique aprĂšs la glorieuse RĂ©surrection et l’Ascension, jusqu’à l’Assomption qui fut l’éternelle union de la MĂšre trĂšs pure et du Fils divin. Marie fut l’ñme eucharistique parfaite. Elle savait retenir son Dieu par un amour ardent, une puretĂ© superangĂ©lique, une adoration continue. Comment aurais-je pu me sĂ©parer de ce cƓur qui vivait de moi ? Je restais mĂȘme aprĂšs la consommation des espĂšces. Les paroles que je dis Ă  ma MĂšre pendant les trente-trois ans oĂč je fus son fils sur la terre ne sont rien comparĂ©es aux entretiens que je-Eucharistie eus avec Elle-Ciboire. Mais ces paroles-lĂ  sont trop divines et trop pures pour qu’esprit humain puisse les connaĂźtre et bouche humaine les rĂ©pĂ©ter. Dans le temple de JĂ©rusalem, seul le prĂȘtre entrait dans le Saint des Saints oĂč se trouvait l’Arche du Seigneur. Mais dans le temple de la JĂ©rusalem cĂ©leste, moi seul, Dieu, j’entre et connais les secrets de l’Arche trĂšs sainte qu’est Marie, ma d’imiter Marie. Et puisque c’est une chose trop ardue, demande Ă  Marie de t’aider. Ce qui est impossible Ă  l’ĂȘtre humain est possible Ă  Dieu, et trĂšs possible si on le demande en Marie, avec Marie, par Marie."[1] Voir la note de bas de page n° 4 dans la dictĂ©e du 7 juin 1943.[2] Cf. Luc 11, 17-18.[3] Cf. Luc 22, 31.[4] Dans la dictĂ©e du 4 juin 1943Source don du Coeur de JĂ©sus Le 20 juinLa Sainte TrinitĂ© [1] JĂ©sus dit "Maintenant que tu as vu [2], as-tu compris ce qu’est l’Eucharistie? C’est mon CƓur que je vous distribue. Je ne pouvais vous faire un don plus grand et plus aimant.[3] Quand vous recevez la Communion, si vous saviez me voir, moi qui vous donne mon cƓur, n’en seriez-vous pas Ă©mus ? La foi devrait ĂȘtre trĂšs forte, et trĂšs forte la charitĂ© pour vous le faire voir. Cette vision mentale ne devrait pas constituer un don exceptionnel de ma part, mais devrait ĂȘtre la rĂšgle, la douce rĂšgle. Et ce serait la rĂšgle si vous Ă©tiez rĂ©ellement mes disciples. Alors [4] vous me verriez et vous m’entendriez prononcer les paroles de la consĂ©cration sur le pain et sur le vin, rompre et distribuer le pain, vous l’offrant de mes propres mains [5]. Mon prĂȘtre disparaĂźtrait parce que je me superposerais Ă  lui pour vous dire "Voici le Corps du Seigneur JĂ©sus Christ, mon Corps qui doit vous garder pour la vie Ă©ternelle". Et Ă  la lumiĂšre de l’amour vous verriez que je vous offre mon propre cƓur, la partie Ă©minemment parfaite de mon corps trĂšs parfait, celle dont jaillit la charitĂ© mĂȘme. J’ai fait cela par amour pour vous je me suis donnĂ© moi-mĂȘme. Et j’ai fait cela pour toi aujourd’hui j’ai soulevĂ© le voile du MystĂšre et je t’ai fait connaĂźtre comment je viens Ă  vous, comment je me donne Ă  vous, ce que je vous donne de moi, mĂȘme si vous ne savez pas voir et comprendre. C’est assez pour aujourd’hui. Il n’y a pas d’autres mots Ă  dire. Regarde et adore."[1] L’auteur note au crayon dans la marge Écrit avant la Communion et interrompu par sa venue se rĂ©fĂ©rant au pĂšre Migliorini.[2] Ceci est expliquĂ© dans le texte du 23 juin.[3] CEC § 1374 - Le mode de prĂ©sence du Christ sous les espĂšces eucharistiques est unique. Il Ă©lĂšve l’Eucharistie au-dessus de tous les sacrements et en fait "comme la perfection de la vie spirituelle et la fin Ă  laquelle tendent tous les sacrements" S. Thomas d’A., s. th. 3, 73, 3. Dans le trĂšs saint sacrement de l’Eucharistie sont "contenus vraiment, rĂ©ellement et substantiellement le Corps et le Sang conjointement avec l’ñme et la divinitĂ© de notre Seigneur JĂ©sus-Christ, et, par consĂ©quent, le Christ tout entier" Cc Trente DS 1651. " Cette prĂ©sence, on la nomme rĂ©elle’, non Ă  titre exclusif, comme si les autres prĂ©sences n’étaient pas rĂ©elles’, mais par excellence parce qu’elle est substantielle, et que par elle le Christ, Dieu et homme, se rend prĂ©sent tout entier " MF 39.L’ñme, citerne de grĂące dans le dĂ©sert. Le pĂ©chĂ© de l’avarice 21 juin JĂ©sus dit "Dans les pays d’Orient, il n’est pas inusitĂ© de trouver de grandes citernes d’eau situĂ©es justement Ă  des endroits si arides qu’on s’étonne d’y trouver autant d’eau. Elles sont alimentĂ©es par des veines secrĂštes, enfouies sous le sable ou les roches calcaires qui distillent depuis des siĂšcles cette richesse bĂ©nie dans d’énormes rĂ©servoirs sĂ©culaires. Tout autour il y a des palmiers et d’autres plantes, bien vertes car elles bĂ©nĂ©ficient de l’humiditĂ© que dĂ©gage le sol. Cette vĂ©gĂ©tation garde l’eau fraĂźche et la protĂšge du soleil brĂ»lant qui dessĂšche tout dans les environs. Les citernes sont la bĂ©nĂ©diction des dĂ©serts. La bontĂ© du CrĂ©ateur a mis ces veines d’eau dans les profondeurs du sol par pitiĂ© des humains et il continue de les alimenter depuis le premier jour de la Terre. Les caravanes affluent Ă  ces citernes, les animaux du dĂ©sert y accourent, et il n’est pas rare qu'un petit village s’élĂšve tout prĂšs dans la fraĂźcheur de l’oasis, village dont on peut dire qu’il vit grĂące Ă  l’eau qui y coule. Je vais maintenant tirer une comparaison pour l’ñme. La citerne qui recueille les eaux pour son bien et le bien d’autrui est l’ñme qui sait accueillir la grĂące qui coule en elle, intarissable, par la bontĂ© de Dieu. Sa propre vie et celle des autres, qui sont en contact avec elle, en profitent et deviennent luxuriantes de fruits Ă©ternels, tandis que les plus dĂ©shĂ©ritĂ©s, les malheureux qui ne savent pas faire bon usage de la grĂące, les prodigues qui la gaspillent, les coupables qui la perdent peuvent, au contact de cette Ăąme, s’en nourrir, s’en abreuver et rĂ©flĂ©chir Ă  combien douce est l’eau du Seigneur; ils sont portĂ©s Ă  rĂ©pĂ©ter le cri de la Samaritaine Seigneur, donne-moi de cette eau’ [1]. Crois qu’en vĂ©ritĂ©, si quelqu’un me demandait Ă  boire, je lui donnerais tout de suite, fĂ»t-il le plus grand des pĂ©cheurs, l’eau vive de la grĂące. Mais une rĂ©flexion s’impose. Qu’arriverait-il si l’eau que distillent les profondeurs de la terre trouvait une citerne aux bords endommagĂ©s ? L’eau dĂ©borderait et se perdrait dans le sol, formant de la boue dont ne jouiraient que les animaux visqueux et les insectes nuisibles. Les gens de ces contrĂ©es arides prennent grand soin de leurs citernes et ils en rĂ©parent les Ă©rosions pour que pas mĂȘme une goutte du prĂ©cieux Ă©lĂ©ment ne se perde. Pour que la grĂące remplisse ton Ăąme, fais bien attention Ă  ce que rien n’endommage ton esprit. Les dĂ©faillances de la fidĂ©litĂ© Ă  la grĂące sont autant d’attentats Ă  l’intĂ©gritĂ© de la citerne mystique dans laquelle je verse sans cesse l’eau qui jaillit d’une source de vie et qui donne la vie. Donc, grande attention et grande fidĂ©litĂ©. De plus, grande humilitĂ©. Les plantes vertes qui poussent avec luxuriance grĂące Ă  l’humiditĂ© du sol et qui servent Ă  garder l’eau fraĂźche, empĂȘchant le soleil de la faire Ă©vaporer, sont l’humilitĂ© elle se fait luxuriante dans l’ñme qui sait cultiver la grĂące et sa luxuriance empĂȘche le soleil de l’orgueil de consumer l’eau si prĂ©cieuse. Et puis, grande charitĂ©. La citerne ne vit pas pour elle-mĂȘme. Elle vit pour les autres, elle a Ă©tĂ© créée pour les autres. Autrement son existence serait inutile. L’ñme que je comble de mes dons de grĂące doit se rĂ©jouir que tous viennent puiser en elle. Ne commets pas le vilain pĂ©chĂ© de l’avarice spirituelle en voulant thĂ©sauriser pour toi seule les richesses que je te donne. Je te les donne gratuitement, mais tu dois les partager gĂ©nĂ©reusement avec les autres. Pour ce qui est des priĂšres et des souffrances, tu le fais, mais pour ce qui est de mes paroles, tu es d’une avarice honteuse DĂ©barrasse-toi de ce dĂ©faut. J'ai parlĂ© aux foules; je n’ai pas chuchotĂ© seulement Ă  l’oreille des amis. J’ai parlĂ© aux amis et aux ennemis, aux Juifs et aux Gentils, Ă  quiconque venait dans le rayon de ma voix. J’entends bien que ce que je dis Ă  mes amis maintenant ne reste pas trĂ©sor enfoui par l’avare. Ce serait un manque Ă  la charitĂ©, lequel pourrait bien m’inciter Ă  punir l’avare et le mĂ©fiant — avare, car il garde tout pour lui, mĂ©fiant, parce qu’il croit que je n’ai pas d’autres monnaies Ă  donner. Mes richesses sont telles que les firmaments ne suffiraient pas Ă  les contenir. Elles se renouvellent Ă  chaque instant, Ă  chaque battement, en termes humains, de ce grand cƓur qui est le pivot de notre TrinitĂ©. Vie intarissable, crĂ©ation continue, renouvellement donc avec libĂ©ralitĂ© ce que je te donne. Avec charitĂ©, avec gĂ©nĂ©rositĂ©, avec humilitĂ©. Ces paroles divines qui coulent en toi sont une lame Ă  deux tranchants. Sur l’un se trouve l’humilitĂ©, sur l’autre, l’orgueil. Un tranchant donne la vie, l’autre donne la mort. Car chaque don de Dieu oblige celui qui le reçoit Ă  une plus grande perfection; il risque, dans le cas contraire, d’appesantir le jugement de Dieu sur sa tĂȘte. À celui Ă  qui il a Ă©tĂ© beaucoup donnĂ©, beaucoup sera demandĂ© [2]. Grande humilitĂ©, donc. Donne anonymement comme je donne gratuitement. Par justice pense que rien n’est Ă  toi, mais tout est Ă  moi. Par respect souviens-toi que ce sont les paroles de Dieu et il serait indĂ©cent de les faire passer pour tiennes. Par vĂ©ritĂ© dire qu’elles sont de toi serait un mensonge. Et maintenant, va prier. Je te donne ma paix." Maintenant, c’est moi qui parle il est 8h45 du matin. J’étais en train de prier; je venais Ă  peine de commencer lorsque ceci est arrivĂ©. Pour m’épargner un peu de peine, parce que j’ai trĂšs mal au dos, j’ai Ă©crit directement dans le cahier [3] . De toute façon, vous [4] m’avez promis d’en faire une copie. Comme vous voyez, n’ayant pas Ă©tĂ© dĂ©rangĂ©e par des bavardages inutiles, j’ai pu Ă©crire sous dictĂ©e et, hormis un mot mal Ă©crit en premiĂšre page, et que j’ai refait, il n’y a pas de ratures. Cette parabole des eaux me plaĂźt beaucoup. Elle me rafraĂźchit l’ñme et la chair, brĂ»lante de fiĂšvre tout comme l’ñme qui a toujours peur de se tromper. J’ai effectivement un peu d’avarice spirituelle et je me dĂ©pouille Ă  contrecƓur des dons que me fait le bon JĂ©sus. J’ai l’impression de m’arracher un morceau de cƓur et de le jeter sous les pieds d’autrui [5]. Mais je m’en corrigerai. Comme vous voyez, de mon lit, la main dans celle de JĂ©sus, j’ai fait un beau voyage dans les pays du sud. Jamais je n’aurais pu me l’imaginer quand je me suis rĂ©veillĂ©e ce matin d’un sommeil court et interrompu... JĂ©sus sait que j’aime voyager et il m’a transportĂ©e parmi les palmiers et les gazelles.[1] Cf. Jean 4, 15.[2] Cf. Luc 12, 48.[3] Voir la note n° 4 du 7 juin.[4] Le pĂšre Migliorini.[5] Dans les notes du 13 mai Maria explique au pĂšre Migliorini les raisons de sa difficultĂ© Ă  partager ses expĂ©riences jamais perdre Dieu de vueLe 22 juin 23h30. JĂ©sus dit "Un des secrets pour atteindre Ă  la saintetĂ© est le suivant ne jamais dĂ©tourner l’esprit d’une pensĂ©e qu’il doit soutenir toute la vie, celle de Dieu. La pensĂ©e de Dieu est comme la note sur laquelle on entonne le chant de l’ñme. As-tu remarquĂ© les artistes ? Ils bougent, vont et viennent, et ils ne semblent jamais regarder en bas de la scĂšne. Mais en fait, ils ne quittent jamais des yeux le maĂźtre de musique qui leur donne la mesure. L’ñme aussi, pour ne pas se tromper ou ĂȘtre distraite — ce qui la ferait se tromper — doit tenir le regard fixĂ© sur Dieu. Parler, travailler, marcher, mais sans que l’Ɠil mental perde jamais Dieu de vue. Un deuxiĂšme point pour atteindre Ă  la saintetĂ© ne jamais perdre sa foi dans le Seigneur. Quoi qu’il arrive, croire que cela arrive par la bontĂ© de Dieu. S’il s’agit d’une chose pĂ©nible, mĂȘme mauvaise, et donc voulue par des forces Ă©trangĂšres Ă  Dieu, penser que Dieu la permet par Ăąmes qui savent voir Dieu n’importe oĂč savent aussi changer toute chose en devises Ă©ternelles. Les choses mauvaises sont des devises qui n’ont pas cours. Mais si vous savez les prendre comme il faut, elles acquiĂšrent cours lĂ©gal et elles vous procurent le Royaume Ă©ternel [1]. C’est Ă  vous de rendre bon ce qui ne l’est pas, de transformer les Ă©preuves, les tentations, les malheurs — qui ruinent complĂštement les Ăąmes dĂ©jĂ  croulantes — en autant d’étais et de fondations pour Ă©riger le temple qui ne meurt pas le temple de Dieu en vous dans le prĂ©sent, le temple de la bĂ©atitude dans l’avenir, dans mon Royaume."[1] Dans l'ÉpĂźtre aux Romains 8, 28, Saint-Paul Ă©crit "
 Toutes choses concourent au bien de ceux qui aiment Dieu
"Source ciboire de l’Eucharistie et co-RĂ©demptrice par sa 23 juin 9h – 10h JĂ©sus dit “Dans l’autre rencontre eucharistique, je t’ai fait voir ce qu’est l’Eucharistie. Aujourd’hui je vais te montrer une autre vĂ©ritĂ© eucharistique. Si l’Eucharistie est le cƓur de Dieu [1], Marie est le ciboire de ce cƓur. Regarde ma MĂšre, l’éternel ciboire vivant dans lequel descendit le Pain qui vient du Ciel. Quiconque veut me trouver, mais me trouver dans la plĂ©nitude de mes qualitĂ©s, doit chercher ma MajestĂ©, ma Puissance, ma DivinitĂ© dans la douceur, dans la puretĂ©, dans la charitĂ© de Marie. C’est elle qui fait de son cƓur le ciboire pour le cƓur de son Dieu et du vĂŽtre. Le Corps du Seigneur s’est fait chair dans le sein de Marie, et c’est ma MĂšre qui vous l’offre avec le sourire, comme si Elle vous offrait son petit Enfant bien-aimĂ© dĂ©posĂ© dans le berceau de son cƓur maternel trĂšs pur. C’est une joie pour Marie dans le Ciel que de vous donner son petit, son Seigneur. Avec le Fils, elle vous donne son cƓur sans tache, ce cƓur qui a aimĂ© et souffert Ă  un degrĂ© infini. L’on croit gĂ©nĂ©ralement que ma MĂšre n’a souffert que moralement. C’est faux. La MĂšre des mortels a connu tout genre de souffrance. Non parce qu’elle l’avait mĂ©ritĂ© — elle Ă©tait immaculĂ©e et elle ne portait pas en elle l’hĂ©rĂ©ditĂ© douloureuse d’Adam — mais parce que, Ă©tant co-RĂ©demptrice et MĂšre de tout le genre humain [2], elle devait consommer le sacrifice jusqu’au fond et sous toutes ses formes. C’est pourquoi elle subit, en tant que femme, les inĂ©vitables souffrances de la femme qui conçoit un enfant elle souffrit les fatigues de la chair alourdie par mon poids, elle souffrit en me donnant le jour [3], elle souffrit pendant la fuite hĂątive, elle souffrit du manque de nourriture, du froid, de la chaleur, de la soif, de la faim, de la fatigue, de la pauvretĂ©. Pourquoi n’aurait-elle pas souffert si moi, Fils de Dieu, fus soumis aux souffrances propres Ă  l’humanitĂ© ? Être saints ne signifie pas ĂȘtre exempts des misĂšres de la matiĂšre. De plus, ĂȘtre des rĂ©dempteurs signifie ĂȘtre particuliĂšrement sujets aux misĂšres de la chair qui est douloureusement sensible. On exerce et on atteint la saintetĂ© et la rĂ©demption de toutes sortes de façons, mĂȘme avec des maux de dents, par exemple. Il suffit que la crĂ©ature fasse des misĂšres de la chair un instrument de mĂ©rite pour soi et non de pĂ©chĂ©. Marie et moi avons fait des misĂšres de la nature humaine autant de poids de rĂ©demption pour vous. Encore maintenant, ma MĂšre souffre quand elle vous voit rebelles Ă  moi, si sourds Ă  la grĂące. La saintetĂ©, je le rĂ©pĂšte, ne signifie pas exclusion de la douleur, mais au contraire, imposition de la douleur. Remercie donc Marie, qui me donne Ă  toi avec un sourire de MĂšre, pour toute la douleur que lui a valu d’ĂȘtre ma MĂšre. Vous ne pensez jamais Ă  dire merci Ă  Marie dans le sein de laquelle je devins chair ! Cette chair que maintenant je vous donne pour vous nourrir Ă  la vie assez contemple-moi et adore-moi, rayonnant dans l’Eucharistie, dans le trĂŽne vivant qu’est le sein de Marie, ma MĂšre trĂšs pure et la vĂŽtre.” Maintenant c’est moi qui explique. Dimanche, non, le vendredi 18, il me semblait voir JĂ©sus Ă  cĂŽtĂ© de mon lit; je vous [4] en ai dit un mot. Mais il ne faisait rien. Le dimanche 20, avant que vous n’arriviez, pendant que vous Ă©tiez ici et aprĂšs votre venue pour la Communion, il me semblait voir JĂ©sus, non plus Ă  cĂŽtĂ© de mon lit, mais au pied du lit, en train de me donner l’hostie. Mais il n’avait pas de pyxide [5] dans les mains il tenait son CƓur qu’il me donnait comme une hostie en se l’enlevant de la poitrine. Il Ă©tait majestueux et infiniment doux. Puis, il m’expliqua le sens de cette vision. Vous l’avez sĂ»rement trouvĂ© dans le cahier [6] en date du 20 juin. Ce matin, je vois la Madone. Elle semble assise, elle sourit avec amour, mais tristement. Elle porte une mante [7] foncĂ©e qui lui descend de la tĂȘte, ouverte sur sa robe Ă©galement foncĂ©e, on dirait brune. Au­tour de la taille, elle a une ceinture foncĂ©e. On dirait trois tons de brun. Sur la tĂȘte, sous la mante, elle doit avoir un voile blanc parce que j’en entrevois un filet blanc. Au milieu de sa poitrine rayonne une Hostie trĂšs grande et trĂšs belle. Et — ce qui constitue l’aspect le plus admirable de la vision — on dirait qu’un trĂšs bel enfant apparaĂźt Ă  travers les EspĂšces qui ressemblent Ă  un magnifique quartz c’est du pain mais ça ressemble Ă  un quartz brillant. L’Enfant-Dieu fait chair. La Madone, qui tient les bras ouverts pour ouvrir sa mante, me regarde, puis elle incline le visage et son regard en adoration vers l’Hostie qui scintille dans sa poitrine. Dans sa poitrine et non sur sa poitrine. C’est comme si, par des rayons X mystiques, je pouvais voir dans la poitrine de Marie, ou mieux encore, comme si des rayons X faisaient apparaĂźtre Ă  l’extĂ©rieur ce qu’il y a Ă  l’intĂ©rieur de Marie. Presque comme si celle-ci avait un corps sans opacitĂ©. Je ne peux pas expliquer. Bref, je vois cela et JĂ©sus me l’explique [8]. La Vierge ne parle pas. Elle sourit seulement. Mais son sourire est aussi Ă©loquent que mille mots et plus encore. Comme j’aimerais savoir peindre pour pouvoir reproduire ma vision et vous la montrer. Et surtout, je voudrais vous faire voir les diffĂ©rentes luminositĂ©s. Il y en a trois la premiĂšre, d’une suavitĂ© paisible, est constituĂ©e par le corps de Marie; c’est l’enveloppe extĂ©rieure et protectrice de la deuxiĂšme luminositĂ©, vive et rayonnante, constituĂ©e par la grande hostie. Je dirais, pour employer des termes humains, une lumiĂšre victorieuse, qui sert d’enveloppe intĂ©rieure au Bijou divin qui resplendit comme une flamme liquide d’une indescriptible beautĂ©, et qui, dans sa beautĂ© infinie, est infiniment doux c’est le petit JĂ©sus souriant de toutes ses jeunes chairs tendres et innocentes, Ă  la fois de par sa nature de Dieu et son Ăąge de petit enfant. La troisiĂšme splendeur, sous les voiles des deux autres, ne peut ĂȘtre dĂ©crite par aucune comparaison. Il faut penser au soleil, Ă  la lune, aux Ă©toiles, prendre toutes les diffĂ©rentes lumiĂšres des astres et en faire un seul tourbillon de lumiĂšre qui est de l’or fondu, diamant fondu, et ceci donne une pĂąle image de ce que voit mon cƓur en cette heure de bĂ©atitude. Que sera donc le Paradis enveloppĂ© de cette lumiĂšre ?De mĂȘme, il n’y a aucune comparaison apte Ă  exprimer la douceur du sourire de Marie. Royal, saint, chaste, aimant, triste, invitant, compatissant... Ce sont des mots qui disent un et qui devraient dire mille pour s’approcher de ce qu’est ce sourire virginal, maternel, cĂ©leste. [1] Voir les dictĂ©es du 4 juin et du 21 juin.[2] Ève, MĂšre des vivants GenĂšse 3,20 et Marie MĂšre du Vivant. Il s’agit ici de l’HumanitĂ© rĂ©gĂ©nĂ©rĂ©e dans le Christ.[3] Ceci doit ĂȘtre compris Ă  la lumiĂšre des dictĂ©es du 7 septembre, du 15 septembre, du 27 septembre, du 8 dĂ©cembre, du 18 dĂ©cembre, du 25 dĂ©cembre, du 29 dĂ©cembre. De plus, dans l’Ɠuvre monumentale sur la vie du Seigneur que Maria Valtorta Ă©crira, on peut lire que la maternitĂ© divine de la Vierge ne comporta en elle aucune douleur physique, celle-ci Ă©tant le fruit du pĂ©chĂ© originel, de la tache duquel elle fut prĂ©servĂ©e; mais que la Vierge Marie Ă©tant Co-RĂ©demptrice, elle souffrit toutes sortes de douleurs, causĂ©es par les humains et les circonstances, mĂȘme en ce qui a trait Ă  la conception et l’accouchement virginaux.[4] Le pĂšre Migliorini, son confesseur.[5] Pixyde Vase avec couvercle oĂč l'on conserve l'Eucharistie.[6] Dans le cahier n°3, en date du 20 juin.[7] Mante = manteau, ou plus exactement cape.[8] Dans la dictĂ©e du 20 "petit Horeb" de MariaJĂ©sus-Eucharistie et les Ăąmes innocentes parmi les ruines de la guerreLe 24 juin JĂ©sus dit "Maintenant tu comprends ce que je voulais dire par ces rappels bibliques et quel rapport ils ont avec toi [1]. Tu comprends pourquoi je dis que ceci est ton petit Horeb [2] d’avant et d’aprĂšs’, phrase qui t’avait occupĂ© l’esprit pendant plusieurs jours et que, dans ton ignorance de la Bible, tu n’arrivais pas Ă  expliquer. Tu as aussi compris pourquoi, depuis hier matin, je te chuchote que tu as fait pendant longtemps ce que fit autrefois mon vieux serviteur et prophĂšte [3]. Tu n’oublieras jamais l’épisode Ă  cause de la peine que t’a coĂ»tĂ©e de rechercher le passage qui s’y rĂ©fĂšre. Quand le PĂšre [4] obĂ©it Ă  mon inspiration — car tout ce qui est bien pour les Ăąmes s’accomplit grĂące Ă  mon inspiration — et t’apporta la Bible [5] pour que tu en prennes connaissance, j’aurais pu te dire oĂč trouver le passage auquel je me rĂ©fĂ©rais. Mais c’eĂ»t Ă©tĂ© trop facile. J’ai voulu que tu le trouves par toi-mĂȘme pour te persuader toujours davantage que ce n’est pas une illusion, mais bien la vĂ©ritĂ©. Tu es si soupçonneuse ! J’ai dĂ» t’amener lentement, trĂšs lentement, au point oĂč tu en es maintenant parce que tu t’obstinais, par peur, comme une petite chĂšvre rĂ©tive. C’est pour cela qu’à ta priĂšre d’hier j’ai rĂ©pondu par ces paroles-lĂ . Ne crois-tu peut-ĂȘtre pas que cela arriverait comme çà ? Oui. Les humains ont du courage pour me frapper. Mais non pour venir prĂšs de moi, attirĂ©s par mon amour. Ils croient aveuglĂ©ment au Mal et dans le Prince du Mal. Lui, ils le suivent sans crainte, dĂšs qu’il se manifeste sous une de ses infinies formes aux noms infinis. Mais ils ne croient pas, ou croient trĂšs mal, au Bien et dans le Dieu du Bien, et ils fuient devant ses manifestations. Ils sont couverts de fautes et ils imitent Adam lorsqu’il se cacha du CrĂ©ateur aprĂšs avoir pĂ©chĂ© dans l’Éden [6]. Pour ne pas avoir peur de ma voix et de mon visage, il faut une Ăąme vide de fautes graves. Les imperfections n’empĂȘchent pas qu’il subsiste encore en vous ce minimum de courage qui vous permet d’entendre ma Parole sans vous Ă©vanouir. Si pour la mĂ©riter vous aviez dĂ» ĂȘtre sans imperfections, aucun mortel ne l’aurait entendue, hormis ma MĂšre. Vois-tu ? Tu as dĂ» d’abord subir une vĂ©ritable opĂ©ration de reconstruction et de bonification spirituelle menĂ©e par moi, avec ton aide, pour pouvoir arriver Ă  mĂ©riter et Ă  supporter ma Parole et ma Vue. C’est logique. Le pĂ©chĂ©, mĂȘme vĂ©niel, signifie parentĂ© avec le dĂ©mon. Dieu ne peut ĂȘtre lĂ  oĂč est le dĂ©mon. Je pourrais terroriser les pĂ©cheurs avec une vision terrible dans laquelle j’apparaĂźtrais comme le Dieu en colĂšre qui juge et punit. Et quelquefois je l’ai fait pour conquĂ©rir des cƓurs particuliers que je voulais vraiment pour moi et que je ne pouvais gagner que par ce moyen. Mais ce sont des cas rares. Je prĂ©fĂšre attirer avec l’Amour. Et celui qui a une liaison coupable avec le dĂ©mon ne peut ressentir l’Amour. VoilĂ  pourquoi je ne montre pas aux foules mon visage tout amour. Je le garde pour ceux qui m’aiment et je leur donne la mission de parler aux plus sourds en rĂ©pĂ©tant ma parole, et leur demande de devenir des petites copies de moi CharitĂ© et RĂ©demption, Amoureux et Victime. Un jour, je viendrai pour tous. Le dernier. Mais seuls ceux dont l’ñme aura Ă©tĂ© purifiĂ©e par l’amour durant leur vie pourront soutenir sans tomber dans l’abĂźme, mon visage, mon regard, ma voix dont le tonnerre bouleversera les firmaments et fera trembler les abĂźmes.” Maintenant j’explique, sinon vous n’y comprendrez rien. Il y a une dizaine de jours, peut-ĂȘtre un peu plus, alors que, dans un Ă©tat de demi-sommeil, je pensais au Seigneur, j’entendis ma chĂšre, mon adorĂ©e Voix me dire ’Tu es sur ton petit Horeb. Ne l’oublie pas”. Depuis, j’avais entendu maintes fois rĂ©pĂ©ter, pour moi seule, cette phrase “Ceci est ton petit Horeb d’avant et d’aprĂšs”. J’avais beau me triturer l’esprit pour en tirer une lumiĂšre historique ou gĂ©ographique, je ne trouvais rien. Je voulais vous en parler, parce que j’avais compris qu’il s’agissait de quelque chose de biblique comme l’affaire des dix justes [7]. Mais voilĂ  qu’au moment mĂȘme oĂč je m’étais dĂ©cidĂ©e Ă  vous le demander, vous m’apportez la Bible. TrĂšs bien ! Je me dis. Je vais pouvoir trouver. Et j’ai commencĂ© Ă  la lire patiemment, dĂ©cidĂ©e Ă  la lire de la premiĂšre parole Ă  la derniĂšre. Mais je n’avais encore rien trouvĂ©. Hier matin, aprĂšs avoir transcrit les paroles de JĂ©sus et dĂ©crit la vision dans mes propres mots, je fis cette priĂšre “Oh ! JĂ©sus, pourquoi ne montres-tu pas Ă  tout le monde combien tu es divinement beau et divinement bon ? Si les hommes te voyaient tel que je te vois, ils ne pourraient pas ne pas comprendre ta bontĂ© infinie et t’aimer d’un amour qui les rendrait bons. Marta Diciotti voudrait que tu montres ton visage en colĂšre pour faire peur [8]. Moi, au contraire, je te demande de montrer ton visage aimant pour conquĂ©rir les Ăąmes comme tu m’as conquise”. Et JĂ©sus a rĂ©pondu “Ce serait inutile. L’amour n’est pas compris. Si j’apparaissais ainsi, certains se moqueraient de moi, d’autres me fuiraient. Ne l’as-tu pas fait toi-mĂȘme ? Pendant des annĂ©es et des annĂ©es, tu m’as Ă©chappĂ©. Et pourtant je t’apparaissais toujours revĂȘtu de mon amour dans les rĂȘves et les inspirations. Pendant des annĂ©es encore, tu as eu peur de mes manifestations et, lorsque je m’approchais, tu faisais comme mon vieux serviteur et prophĂšte tu te cachais le visage pour ne pas me voir. J’ai dĂ» te prĂ©parer avec une patience infinie et mĂȘme maintenant, au fond, tu crains un peu que ce ne soit une illusion. Et tu as ma paix ! Que feraient ceux qui n’ont pas ma paix mais la guerre dĂ©moniaque au cƓur...” Lorsque j’entendis cela, je me suis dit qu’il fallait absolument chercher qui Ă©tait ce serviteur et prophĂšte et ce qu’était l’Horeb. Et hier soir, je me suis consacrĂ©e Ă  une promenade biblique. J’ai cherchĂ© dans les prophĂštes. Rien. J’ai trouvĂ© le nom d’Horeb et j’ai compris qu’il s’agissait d’une montagne. Mais c’était trop peu. Je lisais plus avant, je revenais en arriĂšre; j’avais la tĂȘte qui Ă©clatait et je ne trouvais rien. Les sirĂšnes [9] ont retenti aprĂšs avoir priĂ© pour les victimes des bombardements, j’ai repris mon incursion biblique. Je ne trouvais toujours rien. Pas Ă©tonnant ! Dans mon Ă©norme ignorance, j’étais convaincue que MoĂŻse n’avait rien Ă  voir avec ce qui m’occupait et ... je le nĂ©gligeais. Étant donnĂ© que je ne trouvais vraiment rien, j’ai priĂ© l’Esprit Saint de me le faire trouver. J’étais dĂ©cidĂ©e Ă  savoir cette nuit-lĂ  au risque de me retrouver le lendemain matin en train de feuilleter la Bible. Et l’Esprit Saint m’a dit “Lis l’Exode”. J’ai trouvĂ© tout de suite. J’étais tout prĂšs, parce que je suis Ă  la fin de la GenĂšse, et j’allais chercher loin ! Maintenant je sais et je suis contente. Qui aurait imaginĂ© que l’Horeb Ă©tait le SinaĂŻ ? Dans ma bĂȘtise, je savais que MoĂŻse Ă©tait allĂ© sur le SinaĂŻ et je me disais donc que MoĂŻse n’avait rien Ă  voir avec l’ pourquoi JĂ©sus dit que ceci est mon petit Horeb d’avant et d’aprĂšs et que je ressemble Ă  son serviteur et prophĂšte. En effet, j’ai trouvĂ© ici la voix de Dieu; en effet, j’y suis montĂ©e sans penser Ă  Dieu, en suivant la route commune, comme MoĂŻse derriĂšre son troupeau; en effet, lorsque je m’y attendais le moins, j’y ai reçu les paroles de JĂ©sus et... j’ai couvert mon visage parce que je n’osais pas le regarder. Mais maintenant, j’ai appris Ă  le regarder. Il m’y a habituĂ©e. Et je retourne volontiers sur l’Horeb. VoilĂ  qui est plus clair. Merci, mon PĂšre, de m’avoir donnĂ© le moyen de lire la Bible. Cela me rendra moins sotte et je comprendrai mieux. Aujourd’hui, 24 juin, JĂ©sus dit encore "Aujourd’hui aussi [10], fĂȘte de mon Corps divin [11], Satan m’a frappĂ© dans mes Ă©glises et dans mes enfants [12]. Je ne passe pas triomphalement, hostie de paix, Ă  travers vos quartiers, sur des tapis de fleurs, parmi les hosannas. Je tombe au milieu des dĂ©combres, dans le fracas d’enfer de la haine contre la charitĂ©, dĂ©chaĂźnĂ©e dans toute sa force. Les fleurs de ce jour, Corpus Domini du temps de la colĂšre, sont mes enfants tuĂ©s. Et bienheureux parmi eux ceux qui tombent innocents et dont la mort, dĂ©nuĂ©e de rancune, devient belle comme un martyre. On ne voit pas mon Sang parmi le sang des morts. Je garde ma blancheur Ă©clatante d’Hostie. C’est le sang des autres qui m’éclabousse il est la cruautĂ© de ceux qui sont asservis Ă  l’Ennemi, laquelle me blesse et, avec moi, blesse ceux qui sont des hosties comme moi. Du plus grand parmi vous — droit comme sur une croix mystique entre le temple et le ciel, blessĂ©, couvert de crachats, transpercĂ©, flagellĂ©, comme son Seigneur, par le mensonge vendu Ă  l’Ennemi — au plus petit enfant Ă©gorgĂ© tel un agneau innocent. Mais ces hosties ne sont pas immolĂ©es en vain. En elles, il n’y a pas de tache de haine. Ce sont les victimes, Ă©ternellement bienheureuses d’ĂȘtre victimes ! Mes enfants les plus chers, mes vrais enfants, portent mon signe. Je vous ai tous marquĂ©s, vous qui m’aimez et que j’aime. Encore plus que la tiare qui le couronne, ce signe est un indicateur divin sur le front de mon Pierre actuel [13], le Pontife de paix en qui ne vit aucun levain de haine. Plus que toute aurĂ©ole, ce signe resplendit sur la tĂȘte des victimes qui tombent avec moi sous les armes de Satan et qui sont les prĂ©curseurs du deuxiĂšme avĂšnement du Christ [14].Et que les mĂȘmes anges des Ă©glises frappĂ©es, lesquels prient et adorent les Hosties renversĂ©es, recueillent les Ăąmes innocentes qui seront consolĂ©es de leurs pleurs au Ciel.”[1] Cette allusion est expliquĂ©e Ă  la fin de la catĂ©chĂšse JĂ©sus a laissĂ© Maria Valtorta, ignorante de la Bible, y chercher l’épisode qu’évoquait l’Horeb.[2] Le Mont Horeb, dans le SinaĂŻ, est le lieu oĂč MoĂŻse reçut de Dieu sa mission de libĂ©rer son peuple et recueillit son Nom de YHWH Exode, chapitre 3. C’est lĂ  qu’il reçut plus tard les dix commandements Exode, chapitre 20, et oĂč le prophĂšte Élie rencontra Dieu 1 Rois 19, 8-18.[3] MoĂŻse qui se voile la face Ă  l’approche du buisson ardent.[4] Le pĂšre Migliorini, confesseur de Maria Valtorta.[5] Maria Valtorta reçut sa premiĂšre Bible Ă  cette Ă©poque elle avait 47 ans. Elle ne connaissait auparavant que les quatre Évangiles.[6] Cf. GenĂšse 3, 8.[7] DĂ©jĂ  aperçu dans la catĂ©chĂšse du 11 juin On n’a trouvĂ© aucun passage oĂč Maria Valtorta donne des prĂ©cisions sur la lacune’ des dix justes, laquelle revient plusieurs fois dans le volume et qui est de toute Ă©vidence une rĂ©fĂ©rence biblique, probablement Ă  GenĂšse 18, 32 Abraham obtient de Dieu qu’il ne dĂ©truise pas Sodome s’il s’y trouve dix justes, ce que Dieu lui accorde, mais il n’y en avait pas dix.[8] Voir la catĂ©chĂšse du 3 juin.[9] Les sirĂšnes qui annonçaient les attaques aĂ©riennes pendant la guerre.[10] Comme dans la dictĂ©e du 4 juin.[11] FĂȘte du Corps divin autrement appelĂ©e Corpus Domini un peu plus loin dans le texte, est popularisĂ©e sous le nom de FĂȘte-Dieu ou FĂȘte du Saint-Sacrement. Elle est cĂ©lĂ©brĂ©e le jeudi qui suit la fĂȘte de la TrinitĂ©, soit soixante jours aprĂšs PĂąques. Actuellement, le nom officiel de la fĂȘte, dans l’Église catholique, est "SolennitĂ© du corps et du sang du Christ". Elle commĂ©more la prĂ©sence rĂ©elle de JĂ©sus-Christ dans l'Eucharistie. En 1943 cette fĂȘte tombait le 24 juin, fĂȘte de la saint Jean-Baptiste.[12] Le 24 juin les bombardiers Lancaster de la RAF bombardent la base navale italienne de La Spezia, Ă  60 km de Viareggio oĂč demeure Maria Valtorta. À cette occasion, les bombardiers mettent en Ɠuvre la technique du "shuttle" navette, consistant Ă  partir d'Angleterre, bombarder l'Allemagne, se ravitailler en Afrique du nord, bombarder l'Italie et revenir en Angleterre. Il s’agit probablement de l’évĂšnement commentĂ© par JĂ©sus. Le mĂȘme jour, la RAF bombarde lourdement Elberfeld, dans la Ruhr.[13] Pie XII, qui fut pape de 1939 Ă  1958.[14] Le "deuxiĂšme avĂšnement" peut dĂ©signer l’ultime PentecĂŽte qui verra le triomphe du Christ dans les cƓurs, soit le retour du Christ en gloire pour le jugement dernier. Ce sont deux phase successives des temps ultimes de la Terre Cf. La Vierge des derniers temps, Mgr RenĂ© Laurentin, Debroise, Salvator 2014.Source des choses de la 25 juin JĂ©sus dit "Maria, n’imite jamais les hommes qui s’emportent pour des choses terrestres. Ils se font mutuellement du tort, s’entretuent, se nuisent de mille façons pour des choses sans vĂ©ritable importance, mais qui sont grandes seulement dans leurs perceptions y a tant d’espace dans mon Royaume ! Infinies sont les demeures que j’y ai construites pour mes Ă©lus ! Vis, vis pour l’esprit et laisse tomber tout ce qui n’est pas esprit. Ce ne sont que des scories sans importance. Il faut t’en libĂ©rer, de toutes, mĂȘme de la plus petite. Sois une Ăąme dĂ©liĂ©e, libre, lĂ©gĂšre, agile. Imite les oiseaux que j’ai créés. Il suffit Ă  une hirondelle, pour se reposer du grand vol, d’un brin de paille sur la crĂȘte de la vague. À un rossignol, il suffit pour chanter d’un frĂȘle petit rameau au sommet d’un arbre. MĂȘme si la mer est agitĂ©e, l’hirondelle ne coule pas; le brin de paille suffit Ă  la soutenir jusqu’au prochain vol. MĂȘme s’il y a peu de soleil dans le feuillage, le rameau suffit au rossignol pour trouver le soleil et chanter. Utilise toi aussi les choses de la terre comme le rossignol et l’hirondelle. Comme des appuis qui aident mais qui ne sont pas indispensables au vol et au chant et qu’on laisse sans regret quand ils ne servent plus. Car ce sont l’aile et la gorge qui donnent le vol et le chant, et non le brin de paille ou le rameau. Il en est de mĂȘme pour les Ăąmes. Ce n’est pas la terre qui donne le Ciel, mais le Ciel qui donne la terre, et vous devez vous servir de la terre pour prendre votre Ă©lan vers le Ciel, non pour y mettre les racines malsaines d’un attachement coupable aux choses qui ne sont pas Ă©ternelles. Seuls Dieu et les choses de Dieu sont Ă©ternels et mĂ©ritent votre attachement. Quand j’ai inspirĂ© le PĂšre Migliorini Ă  te demander ta petite autobiographie [1], je l’ai fait parce que je savais qu’il t’en serait venu un bien. Tu as expulsĂ©, en l’écrivant, toute l’amertume, tout le poison, tout le ferment que la vie avait dĂ©posĂ©s en toi. Tu t’en es purifiĂ©e. Tu avais besoin de te redire Ă  toi-mĂȘme tout ce que tu avais souffert et de le dire Ă  un cƓur chrĂ©tien. C’est ce qui console le plus aussi longtemps qu’on est un ĂȘtre humain. Tu avais besoin de faire, pour ainsi dire, une comptabilitĂ© spirituelle pour voir combien tu avais donnĂ© Ă  Dieu et reçu de lui, et combien tu avais donnĂ© aux humains et reçu d’eux. ConsidĂ©rĂ©es une par une, les choses de la vie sont ou trop noires, ou trop roses, et on est parfois induit en erreur dans leur Ă©valuation. Mais alignĂ©es, encastrĂ©es comme les morceaux d’une mosaĂŻque, elles nous permettent de voir que le noir est nĂ©cessaire pour que le rose ne paraisse pas trop effrontĂ©. On voit que tout entre harmonieusement dans le dessein voulu pour vous par la BontĂ© mĂȘme, et que ce que vous avez reçu d’elle est infiniment supĂ©rieur Ă  ce que vous avez donnĂ©, Ă  Dieu aussi bien qu’au prochain. Alors l’égoĂŻsme, l’orgueil, la rancƓur tombent, l’ñme devient reconnaissante, humble, charitable et elle arrive au pardon total. Oh ! Ceux qui pardonnent ! Ils sont ma copie la plus, ressemblante parce que moi, j’ai pardonnĂ© Ă  tous et je continue de pardonner, Alors l’homme devient pourquoi j’ai voulu que tu subisses cette Ă©preuve pĂ©nible aussi. Tu as souffert en te rappelant et en Ă©crivant, mais ton Ăąme s’est dĂ©pouillĂ©e de tant d’humanitĂ© qui entravait ton Ă©volution de crĂ©ature trĂšs humaine Ă  crĂ©ature spirituelle. Tu as fait comme une chrysalide qui sort de son cocon l’enveloppe qui t’emprisonnait est tombĂ©e telle une chose morte et ton Ăąme a ouvert ses ailes. Maintenant sache les garder toujours dĂ©ployĂ©es pour te maintenir trĂšs haut dans le rayon de Dieu. Quant au reste, entends-en l’écho, vois-en le reflet que ma Parole soit la seule voix dans ton cƓur et ton JĂ©sus, la seule chose que tu vois. Puis, je viendrai et il y aura la paix sans fin."[1] Son autobiographie a Ă©tĂ© Ă©crite deux mois dĂ©pouiller de toute angoisse spirituelle pour se fixer sur puissances de l'ĂąmeLe 26 juin JĂ©sus dit "DĂ©pouillez-vous, non seulement de ce qui constitue un poids d’humanitĂ©, mais aussi de ce qui est l’inquiĂ©tude spirituelle. Je vais t’expliquer ce que j’entends par cela pour que tu n’interprĂštes pas mal mon expression. L’inquiĂ©tude spirituelle n’est pas le fait de tendre Ă  Dieu sainement, de toutes ses forces intellectuelles. L’inquiĂ©tude spirituelle, c’est cette anxiĂ©tĂ© qui envahit parfois mĂȘme les Ăąmes les plus avancĂ©es en saintetĂ© et qui consiste en la peur de ne pas arriver Ă  faire tout ce qu’on voudrait accomplir, spirituellement parlant, tout ce que Dieu semble vouloir de l’ñme; peur de se dĂ©tacher de l’oraison de crainte de ne pas pouvoir goĂ»ter le flot limpide de douceur que je vous envoie, peur de ne plus pouvoir le retrouver. Ces craintes sont un reste d’humanitĂ© qui continue de s’infiltrer dans la spiritualitĂ© et lui nuit. Il faut suivre la voie de l’esprit avec fermetĂ© et calme. Sans aucune anxiĂ©tĂ©, aucune crainte. C’est moi qui crĂ©e le temps. N’en aurai-je donc pas autant qu’il en faut pour chaque Ăąme qui se confie Ă  moi ? C’est moi qui fais couler en vous les flots de la grĂące; je sais donc en rĂ©gler le flux et vous envoyer mes lumiĂšres aux moments les plus propices. Si quelque chose vous dĂ©range pendant l’oraison, ce n’est pas une raison pour vous faire du souci. En autant que ce n’est pas vous qui vous en dĂ©tachez volontairement, pour des motifs humains. Dans ce cas, il est certain que la source se tarit ou est dĂ©tournĂ©e vers d’autres Ăąmes ouvertes Ă  l’oraison. Mais si vous devez vous en dĂ©tacher pour la charitĂ© envers le prochain, cela ne tarit pas la source de lumiĂšre ni la dĂ©tourne, mais au contraire l’augmente et l’attire, car qui a la charitĂ© a Dieu, et qui a Dieu a ses lumiĂšres. Ne sois donc jamais anxieuse. Prie, Ă©coute, mĂ©dite, souffre, travaille, repose-toi calmement, me faisant confiance. Je suis un HĂŽte parfait. Je sais faire la conversation et je sais me taire selon que je vois celui qui me reçoit en mesure de m’écouter ou non. Que dirais-tu d’un invitĂ© qui ne te quitterait pas d’une semelle, t’empĂȘchant de penser aux nĂ©cessitĂ©s de la maison, surtout un jour de rĂ©ception ? Tu dirais qu’il ne connaĂźt pas les premiĂšres rĂšgles de la biensĂ©ance et les obligations ordinaires d’une maĂźtresse de maison. Mais je suis JĂ©sus; je sais donc tout. Quand ton prochain te dĂ©tourne de l’oraison et de ta conversation avec moi, je ne m'en offusque pas et tu ne dois pas t’énerver. Sois patiente et charitable. Je serai patient et silencieux. Puis, une fois ton acte de charitĂ© terminĂ©, je te parlerai de façon plus lumineuse qu’avant. Si au contraire tu t’inquiĂštes et t’énerves, la lumiĂšre s’assombrit comme si un nuage venait s’interposer entre ton Soleil et ton Ăąme. Aie confiance, aie confiance, aie confiance en ton JĂ©sus. Quelque grand que puisse ĂȘtre ton amour, il est infiniment petit comparĂ© Ă  mon amour pour toi. Aie donc confiance. Mon Pain, qui n’est pas seulement Eucharistie qui nourrit, mais aussi Parole qui instruit, ne te manquera jamais si tu restes bonne et confiante." "Il est d’une importance suprĂȘme pour qui veut avancer dans la voie du Ciel de savoir maintenir les pouvoirs de l’ñme [1] fermement en Dieu. Quand cela se produit, l’ñme est en sont les puissances de l’ñme? Je vais faire une comparaison humaine. Comment est faite la roue ? D’un cercle, de nombreux rayons fixĂ©s au cercle, d’un anneau qui rĂ©unit les rayons et les fait tourner autour d’un moyeu [2]. De cette façon, la roue est fonctionnelle. Si une des parties est brisĂ©e, elle le sera moins, mais si l’anneau est brisĂ©, elle ne le sera plus du tout. Et maintenant, fais bien attention, ma petite Maria qui Ă©coutes ton MaĂźtre. Le cercle, c’est l’humanitĂ© qui rassemble tous les pouvoirs moraux, physiques et spirituels qui sont dans un ĂȘtre créé. C’est une bande qui rĂ©unit tout d’un ĂȘtre humain. Les rayons sont les sentiments qui se concentrent en un anneau mystique — l’esprit — lequel les recueille et les diffuse, puisqu’il s’agit d’une double opĂ©ration. Le moyeu est Dieu. Si votre humanitĂ© est abĂźmĂ©e par des caries charnelles, les sentiments restent dĂ©tachĂ©s et finissent par s’éparpiller dans la poussiĂšre. Mais si l’esprit est ruinĂ© ou mĂȘme tout simplement dĂ©tachĂ© de son moyeu, alors l’admirable mouvement de l’ĂȘtre créé par Dieu s’arrĂȘte et la mort s’ensuit. Il est donc absolument nĂ©cessaire, pour l’ñme qui veut mĂ©riter le Ciel, de ne jamais se dĂ©tacher du pivot divin. Ton humanitĂ© peut bien se prĂȘter Ă  aider le prochain, se donner de la peine pour le servir. Ça, c’est la charitĂ©. Mais que tes pensĂ©es ne cessent jamais de converger vers l’esprit et de rayonner de lui. Ainsi, elles se nourriront de Dieu et, mĂȘme dans les humbles besognes, elles porteront son empreinte, car ton esprit est, et doit rester, axĂ© sur Dieu, pivot divin de toute la crĂ©ation, pivot trĂšs suave de ton Ăąme qui a trouvĂ© sa Voie. Lorsque les pouvoirs de l’esprit sont rivĂ©s en Dieu, tu peux croire qu’aucune force ne peut les arracher. Le mouvement devient de plus en plus vertigineux, et tu sais qu’il y a une force, qu’on appelle justement centripĂšte, qui attire les choses d’autant plus vers le centre que le mouvement est plus vertigineux. C’est l’amour qui imprime le mouvement. L’esprit rivĂ© en Dieu aime Dieu, son pivot; Dieu aime l’esprit axĂ© sur lui, et ce double amour augmente le mouvement vertigineux, la course ailĂ©e dont le terme est la rencontre dans mon Royaume de l’esprit aimant avec son CrĂ©ateur."[1] Dieu le PĂšre a expliquĂ© Ă  Sainte Catherine de Sienne ce que sont les puissances de l'Ăąme et comment l'Ăąme perd la grĂące. Il dit " J'ai créé l'Ăąme Ă  mon image et ressemblance, en lui donnant la mĂ©moire, l'intelligence et la volontĂ©...La mĂ©moire doit retenir ma bontĂ© et mes bienfaits, l'intelligence doit contempler l'amour ineffable que je vous ai montrĂ© par le moyen de mon Fils unique je l'ai donnĂ© pour objet Ă  votre intelligence, pour qu'elle y voie le foyer de ma charitĂ©. La volontĂ© alors s'unit Ă  la mĂ©moire et Ă  l'intelligence, en m'aimant et me dĂ©sirant comme sa fin... Si l'affection est inclinĂ©e vers les choses sensibles, le regard de l'intelligence se tourne de ce cĂŽtĂ©, et n'offre plus pour objet que des choses transitoires, qui entretiennent l'amour-propre, le dĂ©goĂ»t de la vertu et l'attrait du vice, ce qui fait naĂźtre l'orgueil et l'impatience. La mĂ©moire ne se remplit que de ce que lui prĂ©sente l'affection. Cet amour obscurcit la vue, qui ne distingue et ne voit qu'une fausse lumiĂšre. C'est cette lumiĂšre que l'intelligence voit en toute chose, et que l'affection aime Ă  cause de son apparence de bien et de plaisir. Sans cette apparence l'homme ne pĂȘcherait pas ; car, par sa nature, il ne peut dĂ©sirer autre chose que le bien. Le vice est colorĂ© d'une apparence de bien personnel qui fait pĂ©cher l'Ăąme. Mais, parce que l'Ɠil ne distingue plus rien dans son aveuglement, il mĂ©connaĂźt la vĂ©ritĂ© ; il s'Ă©gare en cherchant le bien et le plaisir oĂč ils ne sont pas...DĂšs que l'intelligence se trompe dans ce qu'elle voit, la volontĂ© se trompe dans son amour, puisqu'elle aime ce qu'elle ne devrait pas aimer. La mĂ©moire s'abuse de ce qu'elle retient. L'intelligence fait comme un voleur qui dĂ©pouille les autres. La mĂ©moire retient aussi continuellement des choses qui sont hors de moi, et l'Ăąme est ainsi privĂ©e de la grĂące
"Lire la suite dans Le dialogue de Sainte Catherine de Sienne TraitĂ© de la DiscrĂ©tion, LIV. Quel moyen doit prendre toute crĂ©ature raisonnable pour pouvoir sortir des flots du monde et passer par le pont divin.[2] Le moyeu est la partie centrale d'une piĂšce technique tournante discoĂŻdale roue, poulie, engrenage, volant. Cette partie centrale peut transmettre les efforts moteurs ou non ĂȘtre simplement porteur.Source douce lumiĂšre de MarieLe 27 juin JĂ©sus dit "L’Ɠil humain ne peut fixer le soleil, tandis qu’il peut regarder la lune. L’Ɠil de l’ñme ne peut fixer la perfection de Dieu telle qu’elle est. Mais il peut regarder la perfection de Marie. Marie est comme la lune par rapport au soleil. Elle en est Ă©clairĂ©e et elle rĂ©flĂ©chit sur vous la lumiĂšre qui l’a Ă©clairĂ©e, mais en l’adoucis­sant de ces vapeurs mystiques qui la rendent supportable Ă  votre nature limitĂ©e [1]. C’est pour cela que, depuis des siĂšcles, je la propose comme modĂšle Ă  vous tous que j’ai voulus pour frĂšres, justement en Marie. Elle est la MĂšre. Quelle douceur pour les enfants que de regarder la mĂšre ! Je vous l’ai donnĂ©e pour cela, pour que vous puissiez avoir une douce MajestĂ© dont la splendeur vous ravisse, mais sans vous Ă©blouir. C’est seulement Ă  des Ăąmes spĂ©ciales, que j’ai choisies pour des raisons sans appel, que je me suis montrĂ© dans tout mon Ă©clat de Dieu-Homme, d’intelligence et de perfection absolue. Mais avec ce don, j’ai dĂ» leur en faire un autre qui les rende capables de supporter ma connaissance sans en ĂȘtre anĂ©anties. Tandis que Marie, vous pouvez tous la regarder. Non pas parce qu’elle est semblable Ă  vous. Oh ! Non ! Sa puretĂ© est si haute que moi, son Fils, la traite avec vĂ©nĂ©ration. Sa perfection est telle que le Paradis tout entier s’incline devant son trĂŽne sur lequel descendent l’éternel sourire et l’éternelle splendeur de Notre TrinitĂ©. Mais cette splendeur, qui l’imprĂšgne et la divinise plus que toute autre crĂ©ature, est tamisĂ©e par la blancheur Ă©clatante des voiles de sa chair immaculĂ©e, de sorte qu’elle rayonne comme une Ă©toile, recueillant toute la lumiĂšre de Dieu et la diffusant telle une douce luminositĂ© sur tous les ĂȘtres. Et puis elle est Ă©ternellement votre MĂšre. Et de la mĂšre, elle possĂšde la pitiĂ© qui excuse, qui intercĂšde, qui forme patiemment. Grande est la joie de Marie lorsqu’elle peut dire Ă  celui qui l’aime ’Aime mon Fils’ [2]. Grande est ma joie lorsque je peux dire Ă  celui qui m’aime ’Aime ma MĂšre’ [3]. Et trĂšs grande est notre joie lorsque nous voyons l’un d’entre vous qui, se dĂ©tachant de mes pieds, va Ă  Marie, ou un autre qui, se dĂ©tachant du sein de Marie, vient Ă  moi. Car la MĂšre se rĂ©jouit de donner au Fils d’autres personnes remplies d’amour pour lui, et le Fils se rĂ©jouit de voir sa MĂšre aimĂ©e par d’autres. Notre gloire ne cherche pas Ă  Ă©craser, mais se complĂšte dans la gloire de l’autre. Je te dis donc ’Aime Marie. Je te donne Ă  celle qui t’aime et qui t’illuminera par la seule suavitĂ© de son sourire’."[1] Marie Lataste 1822-1847 une religieuse mystique française bĂ©nĂ©ficia plusieurs fois de visions exceptionnelles dont celle de la Vierge Marie. Elle utilise ces mĂȘmes termes pour la dĂ©crire. On peut lire ce qui suit, dans le chapitre 2 de son Livre 3"AussitĂŽt j'aperçus des yeux de l'Ăąme Marie devant l'autel. Je me trouvais dans l'Ă©glise c'Ă©tait un dimanche matin avant la sainte messe. Je la considĂ©rai attentivement. Son visage Ă©tait resplendissant comme le soleil; ses mains brillaient comme des rayons de soleil; sa robe Ă©tait blanche et parsemĂ©e d'Ă©toiles, un large manteau de couleur de feu enveloppait ses Ă©paules, il Ă©tait aussi parsemĂ© d'Ă©toiles; sa chevelure retombait en arriĂšre, couverte d'un voile en dentelle magnifiquement travaillĂ©; enfin une couronne de diamants, plus beaux et plus Ă©clatants que tous les astres des cieux, ceignait son front. Cette lumiĂšre qui Ă©tait en Marie n'est comparable Ă  aucune autre lumiĂšre, celle du Sauveur JĂ©sus exceptĂ©e. La lumiĂšre du soleil aurait pĂąli devant celle qui sortait de Marie; et cependant mes yeux ne peuvent regarder en face le soleil, et je regardais Marie dont l'Ă©clat ne m'Ă©blouissait pas Ă  ce point de m'empĂȘcher de la regarder. Je regardais Marie et je ne pouvais ne la point regarder. Sa vue donnait Ă  mon Ăąme la fĂ©licitĂ©. "Marie Lataste , Livre 3 - La Sainte Vierge Marie, MĂšre de Notre-Seigneur JĂ©sus-Christ . Chap. 2[2] SƓur Josefa Menendez a vĂ©cu cette expĂ©rience de la joie qu'Ă  Marie de faire aimer son fils, et de la joie de JĂ©sus de voir sa mĂšre aimĂ©e. Dans le livre Un appel Ă  l’Amour – Le Message du CƓur de JĂ©sus au Monde on lit ce qui suit"SƓur Josefa qui voudrait savoir prier Notre-Seigneur de la maniĂšre la plus agrĂ©able Ă  son CƓur fit la demande Ă  la Vierge Marie qui lui rĂ©pondit Je vais te l'apprendre. Monte Ă  ta cellule et, lĂ , tu Ă©criras. À peine y est-elle arrivĂ©e, que la TrĂšs Sainte Vierge la rejoint Ce qui plaĂźt le plus Ă  mon Fils - dit-Elle d'abord - c'est l'amour et l'humilitĂ©. Écris doncO TrĂšs Doux et TrĂšs AimĂ© JĂ©sus, si Vous n'Ă©tiez pas mon Sauveur, je n'oserais venir Ă  Vous! Mais Vous ĂȘtes mon Sauveur et mon Époux, et votre CƓur m'aime de l'amour le plus tendre et le plus ardent, comme aucun autre cƓur n'est capable d'aimer. Je voudrais correspondre Ă  cet amour que Vous avez pour moi, Je voudrais avoir pour Vous qui ĂȘtes mon unique Amour, toute l'ardeur des sĂ©raphins, la puretĂ© des anges et des vierges, la saintetĂ© des bienheureux qui Vous possĂšdent et qui Vous glorifient dans le ciel. Si je pouvais Vous offrir tout cela, ce serait encore trop peu pour louer votre BontĂ© et votre MisĂ©ricorde. C'est pourquoi, je Vous prĂ©sente mon pauvre cƓur tel qu'il est, avec toutes ses misĂšres, ses faiblesses et ses bons dĂ©sirs. Daignez le purifier dans le sang de votre CƓur, le transformer et l'embraser Vous-mĂȘme d'un amour pur et ardent. Ainsi cette pauvre crĂ©ature que je suis, incapable de tout bien et capable de tout mal, Vous aimera et Vous glorifiera comme les sĂ©raphins les plus embrasĂ©s du ciel. Je Vous demande, enfin ĂŽ mon TrĂšs Doux JĂ©sus, de donner Ă  mon Ăąme la saintetĂ© mĂȘme de votre CƓur qu'elle soit plongĂ©e dans votre CƓur divin, afin qu'en Lui je vous aime, je Vous serve, je Vous glorifie et qu'en Lui je me perde pendant toute l'Ă©ternitĂ©! Je Vous demande cette grĂące pour toutes les personnes que j'aime. Puissent-elles Vous rendre pour moi la gloire et l'honneur dont mes offenses Vous ont privĂ©..."Cf. Un appel Ă  l’Amour – Le Message du CƓur de JĂ©sus au Monde. Chap VIII Le carĂȘme de 1923 page 25.[3] Par la suite, JĂ©sus rĂ©pondra Ă  la dĂ©licatesse de sa MĂšre."Josefa - lui dira-t-Il ce soir-lĂ  - est-ce vrai que tu dĂ©sires quelques mots qui puissent plaire Ă  ma MĂšre? Écris ce que Je vais te dire Alors, d'une voix ardente et enflammĂ©e, enthousiaste mĂȘme - note-t-elle - Il prononça cette priĂšre O MĂšre tendre et aimante, Vierge trĂšs prudente qui ĂȘtes la MĂšre de mon RĂ©dempteur, je viens Vous saluer en ce jour avec l'amour le plus filial dont puisse Vous aimer le cƓur d'un enfant. Oui, je suis votre enfant et, parce que mon impuissance est si grande, je prendrai les ardeurs du CƓur de votre divin Fils; avec Lui, je Vous saluerai comme la plus pure des crĂ©atures, car Vous avez Ă©tĂ© formĂ©e selon les dĂ©sirs et les attraits du Dieu trois fois Saint! Conçue sans la tĂąche du pĂ©chĂ© originel, exempte de toute corruption, Vous avez Ă©tĂ© toujours fidĂšle aux mouvements de la grĂące et votre Ăąme accumulait ainsi de tels mĂ©rites, qu'elle s'est Ă©levĂ©e au-dessus de toutes les crĂ©atures. Choisie pour ĂȘtre la MĂšre de JĂ©sus-Christ, Vous L'avez gardĂ© comme en un sanctuaire trĂšs pur et Celui qui venait donner la vie aux Ăąmes, a pris Lui-mĂȘme la vie en Vous et a reçu de Vous son Vierge incomparable! Vierge ImmaculĂ©e! DĂ©lices de la TrinitĂ© bienheureuse! AdmirĂ©e des anges et des saints, Vous ĂȘtes la joie des cieux ! Étoile du matin, Rosier fleuri du printemps, Lys trĂšs blanc, Iris svelte et gracieux, Violette parfumĂ©e, Jardin cultivĂ© et rĂ©servĂ© pour les dĂ©lices du Roi des cieux!... Vous ĂȘtes ma MĂšre, Vierge trĂšs prudente, Arche prĂ©cieuse oĂč s'enferment toutes les vertus! Vous ĂȘtes ma MĂšre, Vierge trĂšs puissante, Vierge clĂ©mente, Vierge fidĂšle ! Vous ĂȘtes ma MĂšre, Refuge des pĂ©cheurs! Je Vous salue et je me rĂ©jouis Ă  la vue de tels dons que Vous a faits le Tout-Puissant et de tant de prĂ©rogatives dont Il Vous a couronnĂ©e. Soyez bĂ©nie et louĂ©e, MĂšre de mon RĂ©dempteur, MĂšre des pauvres pĂ©cheurs! Ayez pitiĂ© de nous et couvrez-nous de votre maternelle protection. Je Vous salue au nom de tous les hommes, de tous les saints et de tous les anges. Je voudrais Vous aimer avec l'amour et les ardeurs des sĂ©raphins les plus embrasĂ©s, et comme c'est encore trop peu pour rassasier mes dĂ©sirs, je Vous aime avec votre divin Fils qui est mon PĂšre, mon RĂ©dempteur, mon Vierge incomparable! BĂ©nissez-moi, puisque je suis votre enfant. BĂ©nissez tous les hommes! ProtĂ©gez-les, priez pour eux Celui qui est Tout-Puissant et qui ne peut rien Vous refuser. Adieu, MĂšre tendre et chĂ©rie! Je Vous salue jour et nuit, et dans le temps et dans l'Ă©ternitĂ©!Maintenant, Josefa, loue la MĂšre avec les paroles du Fils et le Fils avec les paroles de la MĂšre. Jamais - dira Josefa - je n'avais vu son CƓur si beau, ni entendu sa Voix dans un tel Ă©lan d'enthousiasme."Cf. Un appel Ă  l’Amour – Le Message du CƓur de JĂ©sus au Monde. Chap VIII Le carĂȘme de 1923, page parabole du banquet des nocesPriĂšre au PrĂ©cieux Sang de JĂ©susLe 28 juin JĂ©sus dit "Soyez parfaits, vous tous que j’aime d’un amour privilĂ©giĂ©. Vivez en anges, vous qui constituez ma cour sur terre". Si l’invitation aimante Ă  ĂȘtre parfaits comme mon PĂšre[1] est faite Ă  tous, elle devient un doux commandement pour ceux que j’ai choisis pour mes amis et intimes. Être de mes disciples — non au sens gĂ©nĂ©ral qui s’applique Ă  tous les chrĂ©tiens, mais au sens propre du nom dont j’appelais mes douze disciples et amis — est un grand honneur mais qui comporte un grand devoir. La petite perfection ne suffit plus, c’est-Ă -dire ne pas commettre de fautes graves et obĂ©ir Ă  la Loi dans ses rĂšgles les plus spĂ©cifiques. Il faut atteindre aux raffinements de la perfection, observer la Loi dans ses plus dĂ©licates nuances, je dirais mĂȘme l’anticiper avec quelque chose en plus. Comme les enfants qui ne se contentent pas d’aller vers la maison du pĂšre en marchant Ă  cĂŽtĂ© de celui qui les y amĂšne, mais qui passent devant en courant, tout joyeux, surmontant la fatigue et les obstacles d’un sentier plus ardu pour pouvoir arriver plus vite, car leur amour les Ă©peronne. La maison de votre PĂšre est au Ciel; l’amour est ce qui vous Ă©peronne Ă  surmonter, en volant, toute difficultĂ© pour atteindre rapidement le Ciel oĂč le PĂšre vous attend, les bras dĂ©jĂ  ouverts, prĂȘts Ă  vous Ă©treindre. Donc, non seulement mon disciple doit obĂ©ir Ă  la Loi dans les choses importantes que j’ai imposĂ©es Ă  tous, mais il doit interprĂ©ter mon dĂ©sir, mĂȘme non exprimĂ©, que vous fassiez le maximum de bien que vous pouvez, dĂ©sir que l’amant comprend car l’a­mour est lumiĂšre et savoir. Je vais maintenant t’expliquer deux points de l’Évangile, l’un de Matthieu[2] et l’autre de Luc [3]. En rĂ©alitĂ©, il s’agit d’une seule parabole, mais exprimĂ©e avec quelques diffĂ©rences. Il ne faut pas s’étonner qu’on trouve de telles diffĂ©rences chez mes Ă©vangĂ©listes. Lorsqu’ils Ă©crivaient ces pages, c'Ă©taient encore des hommes, dĂ©jĂ  Ă©lus mais pas encore glorifiĂ©s. Ils pouvaient donc commettre des bĂ©vues, faire des erreurs, de forme et non de substance. Il n’y a que dans la gloire de Dieu qu’on ne se trompe plus. Mais pour l’atteindre, ils devaient encore beaucoup lutter et seul des Ă©vangĂ©listes rapporte ce que je dis avec une exactitude phonographique. Mais c’était le pur et l’amoureux. RĂ©flĂ©chis Ă  cela. La puretĂ© et la charitĂ© sont si puissantes qu’elles permettent de comprendre, de se rappeler, de transmettre ma parole sans erreur, pas mĂȘme d’une virgule ou d’une rĂ©flexion. Jean Ă©tait une Ăąme sur laquelle l’Amour Ă©crivait ses paroles, et il pouvait le faire car l’Amour ne se pose que sur les cƓurs purs et n’a de contact qu’avec eux, et Jean Ă©tait une Ăąme virginale, aussi pure que celle d’un petit enfant. J’ai n’ai pas confiĂ© ma MĂšre Ă  Pierre, mais Ă  Jean, car la Vierge devait rester avec le vierge. Souviens-toi de ceci Dieu ne communique pas les substances spirituelles qui rendent Ă  l’ñme cette fraĂźcheur candide, laquelle attire mon regard et obtient ma parole, Ă  qui n’a pas la puretĂ© du cƓur, conservĂ©e depuis la naissance ou regagnĂ©e par un travail assidu de pĂ©nitence et d’amour. Donc, mes Ă©vangĂ©listes racontent qu’un personnage — l’un nous dit que c’est un roi, l’autre laisse entendre qu’il s’agit d’un riche seigneur — donna un grand banquet, probablement de noces, et y invita un grand nombre d’amis. Mais ceux-ci allĂ©guĂšrent des excuses, dit Luc, et s’en moquĂšrent, renchĂ©rit Matthieu. Malheureusement, avec votre Dieu vous n’allĂ©guez mĂȘme pas d’excuses et vous rĂ©pondez souvent Ă  ses invitations en vous en moquant. Alors le seigneur du banquet, aprĂšs avoir puni les mal Ă©levĂ©s, pour ne pas gaspiller les aliments dĂ©jĂ  prĂ©parĂ©s, envoya ses serviteurs chercher tous les pauvres, les boiteux, les estropiĂ©s, les aveugles qui Ă©taient autour de la maison, en attente des restes, ou qui accouraient de partout, partagĂ©s entre la crainte et le besoin. Il ordonna de leur ouvrir la salle et de les faire asseoir Ă  table aprĂšs les avoir lavĂ©s et vĂȘtus comme il se doit. Mais la salle n’était pas encore pleine. Alors le riche seigneur ordonne aux serviteurs de sortir de nouveau et d’inviter n’importe qui, mĂȘme en utilisant une douce violence. Entrent ainsi, non seulement les pauvres qui errent dans le voisinage des riches, mais aussi ceux qui n’y pensent pas, convaincus de ne pas ĂȘtre connus du seigneur et de n’avoir besoin de rien. Quand la salle fut comble, le riche seigneur entra et il remarqua un invitĂ© - on ne prĂ©cise pas si c’était un pauvre ou un passant, mais c’est un dĂ©tail sans importance — qui avait enlevĂ© son habit de noces, ce qui fait penser que c’était un passant riche et orgueilleux et non un pauvre convaincu d’ĂȘtre un nĂ©cessiteux. Alors le seigneur indignĂ©, voyant qu’on mĂ©prisait son don et qu’on piĂ©tinait le respect dĂ» Ă  la demeure de l’hĂŽte, le fit chasser car aucune contamination ne doit entrer dans la salle de noces. Maintenant je vais t’expliquer la double parabole. Les invitĂ©s sont ceux que j’appelle par une vocation spĂ©ciale, une grĂące gratuite que j’accorde comme une invitation Ă  l’intimitĂ© avec moi-mĂȘme dans mon palais, comme Ă©lection Ă  ma Cour. Les pauvres, les aveugles, les manchots, les difformes sont ceux qui n’ont pas reçu d’appel spĂ©cial ou d’aide particuliĂšre, qui, par leurs seuls moyens, n’ont pas pu conserver ou obtenir la santĂ© et la richesse spirituelles, mais, au contraire, ont aggravĂ© leur malheur par de naturelles imprudences. Ce sont, en d’autres termes, les pauvres pĂ©cheurs, les Ăąmes faibles et difformes qui n’osent se prĂ©senter Ă  la porte, mais rĂŽdent aux alentours du palais en attendant une misĂ©ricorde qui leur redonne des forces. Les passants pressĂ©s, qui ne se soucient pas de ce qui se passe dans la demeure du Seigneur, sont ceux qui vivent dans les religions plus ou moins rĂ©vĂ©lĂ©es ou dans leur religion personnelle qui s’appelle argent, affaires, richesses. Ceux-ci croient ne pas avoir besoin de me on constate que souvent ceux qui ont Ă©tĂ© appelĂ©s nĂ©gligent mon appel, s’en dĂ©sintĂ©ressent, prĂ©fĂšrent s’occuper de choses humaines au lieu de se consacrer aux choses surnaturelles. Alors je fais entrer les pauvres, les aveugles, les boiteux, les difformes; je les revĂȘts de l’habit de noces, je les fais asseoir Ă  ma table, je les dĂ©clare mes invitĂ©s et je les traite en amis. Et j’appelle aussi ceux qui sont en dehors de mon Église, je les attire avec insistance et courtoisie, je les contrains mĂȘme avec une douce violence. Dans mon Royaume, il y a de la place pour tout le monde, et ma joie consiste Ă  vous faire entrer nombreux. Mais malheur Ă  ceux que j’ai Ă©lus par vocation et qui me nĂ©gligent, prĂ©fĂ©rant se consacrer Ă  des choses naturelles. Et malheur Ă  ceux qui, accueillis avec bienveillance mĂȘme s’ils ne le mĂ©ritaient pas, et revĂȘtus par ma magnanimitĂ© de la grĂące qui recouvre et annule les laideurs, enlĂšvent leur habit de noces, manquant ainsi de respect envers moi et ma demeure oĂč rien d’indigne ne doit circuler. Ils seront expulsĂ©s du Royaume car ils auront piĂ©tinĂ© le don de Dieu. Des fois, parmi les pĂ©cheurs et les convertis, je vois des Ăąmes si belles et si reconnaissantes que je les choisis pour Ă©pouses Ă  la place des autres que j’avais appelĂ©es et qui m’ont repoussĂ©. Toi, Maria, tu Ă©tais une pauvresse, une mendiante affamĂ©e, anxieuse, sans vĂȘtements. AprĂšs avoir essayĂ© par toi-mĂȘme de rassasier ta faim, de calmer ton anxiĂ©tĂ©, de recouvrir tes misĂšres, sans y rĂ©ussir, tu t’es approchĂ©e de ma demeure ayant compris qu’en elle seule il y a paix et rĂ©confort vĂ©ritable. Et moi, je t’ai accueillie, te mettant Ă  la place d’une autre qui, appelĂ©e par moi, a rejetĂ© la grĂące[4], et te voyant reconnaissante et pleine de bonne volontĂ©, je t’ai choisie pour Ă©pouse. L’épouse ne reste pas dans la salle de banquet. Elle pĂ©nĂštre dans la chambre de l’époux et en dĂ©couvre les secrets. Mais malheur Ă  toi si la bonne volontĂ© et la reconnaissance s’assoupissaient en toi. Tu dois continuer Ă  travailler pour me plaire toujours davantage. Travailler pour toi, pour me remercier de t’avoir appelĂ©e; travailler pour l’autre Ăąme, qui a repoussĂ© les noces mystiques, pour qu’elle se convertisse et revienne Ă  moi. Qui c’est, tu le sauras un jour. Maintenant, nourris-toi Ă  ma table, habille-toi de mes vĂȘtements, rĂ©chauffe-toi Ă  mon feu, repose-toi sur mon cƓur, console-moi des dĂ©fections des Ă©lus, aime-moi par reconnaissance, aime-moi pour rĂ©parer, aime-moi pour obtenir, aime-moi pour augmenter tes mĂ©rites. Je donne la robe nuptiale Ă  celle que j’aime d’un amour de prĂ©dilection. Mais la bien-aimĂ©e doit, par une vie d’une perfection angĂ©lique, l’orner toujours plus. Tu ne dois jamais dire ’C’est assez’. Ton Époux et Roi est un tel Seigneur que la robe nuptiale de la mariĂ©e doit ĂȘtre garnie de pierres prĂ©cieuses afin d’ĂȘtre digne d’habiller l’élue appelĂ©e Ă  s’asseoir dans le palais de son Seigneur". JĂ©sus dit encore “Cette fois, je me montre Ă  toi sous un autre aspect. L’Eucharistie est Chair, mais elle est Sang aussi. Me voici sous l’aspect du Sang. Regarde comme il exsude et ruisselle sur mon visage dĂ©figurĂ©, comme il coule le long de mon cou, sur ma poitrine, sur ma tunique, dou­blement rouge car trempĂ©e de mon Sang. Regarde comme il mouille mes mains liĂ©es et descend jusqu’aux pieds, au sol. Je suis vraiment celui qui presse le raisin dont parle le prophĂšte, mais c’est moi que mon amour a pressĂ©. Bien peu nombreux sont ceux qui savent Ă©valuer le prix infini de ce Sang, que j’ai prodiguĂ© jusqu’à la derniĂšre goutte pour l’HumanitĂ©, et jouir de ses trĂšs puissants mĂ©rites. Je demande maintenant Ă  celui qui sait le regarder et comprendre d’imiter VĂ©ronique et d’essuyer avec son amour le visage ensanglantĂ© de son Dieu. Je demande maintenant Ă  celui qui m’aime de panser avec son amour les blessures que les humains ne cessent de me faire. Je demande maintenant surtout de ne pas laisser ce Sang se perdre, de le recueillir avec une attention infinie, jusqu’à la plus petite gout­te, et de le rĂ©pandre sur ceux qui ne se soucient pas de mon sang. Au cours du mois qui s’achĂšve, je t’ai beaucoup parlĂ© de mon CƓur et de mon Corps dans le Sacrement. Maintenant, pendant le mois de mon Sang, je te ferai prier Ă  mon Sang. Dis donc ceci "TrĂšs Saint Sang qui jaillis pour nous des veines du Dieu fait homme, descends comme une rosĂ©e rĂ©demptrice sur la Terre contaminĂ©e et sur les Ăąmes que le pĂ©chĂ© rend semblables Ă  des lĂ©preux. VoilĂ  je t’accueille, Sang de mon JĂ©sus, et je te rĂ©pands sur l’Église, sur le monde, sur les pĂ©cheurs, sur le Purgatoire. Aide, rĂ©conforte, purifie, allume, pĂ©nĂštre et fĂ©conde, Oh ! TrĂšs divin Suc de Vie. Et que l’indiffĂ©rence et le pĂ©chĂ© ne t’empĂȘchent pas de couler. Au contraire, pour le petit nombre de ceux qui t’aiment, pour le nombre infini de ceux qui meurent sans toi, accĂ©lĂšre et rĂ©pands sur tous cette trĂšs divine pluie afin qu’on vienne Ă  toi confiant en la vie, que par toi on soit pardonnĂ© dans la mort, qu’avec toi on entre dans la gloire de ton Royaume. Ainsi soit-il". Ça suffit maintenant. À ta soif spirituelle je tends mes veines ouvertes. Bois Ă  cette source. Tu connaĂźtras le Paradis et la saveur de ton Dieu, saveur qui ne te manquera jamais si tu sais toujours venir Ă  moi les lĂšvres et l’ñme purifiĂ©es par l’amour.” Mon JĂ©sus avait commencĂ© Ă  parler Ă  quatre heures du matin, dans les pauses de mon demi-sommeil. La parole descendait comme une goutte de lumiĂšre dans les rĂ©veils et s’abĂźmait dans les retours du sommeil parce que je suis si fatiguĂ©e, si Ă©puisĂ©e... C’était comme si JĂ©sus Ă©tait penchĂ© sur mon lit et me disait un mot de temps en temps. MĂȘme quand vint l’heure de m’asseoir et de bouger, secouant le sommeil, ces mots qui avaient Ă©tĂ© rĂ©pĂ©tĂ©s maintes fois, comme le refrain d’une berceuse spirituelle, brillĂšrent vivement dans mon esprit. Ce sont les deux premiĂšres phrases du premier passage du 28 “Soyez parfaits... Vivez en anges”. DerriĂšre elles se dĂ©roulĂšrent les autres phrases. Il restait bien peu Ă  dire quand vous[5] ĂȘtes arrivĂ© avec la Sainte Communion. Et tout Ă©tait fini peu aprĂšs. L’autre passage, comme vous pouvez facilement comprendre, est une vue intĂ©rieure est-ce que ça se dit ? de mon JĂ©sus blessĂ© et ruisselant de sang. Ce n’est pas le beau JĂ©sus des autres fois, vĂȘtu de blanc, ordonnĂ©, majestueux, ni l’Enfant resplendissant de la derniĂšre fois, qui souriait du sein de sa un JĂ©sus triste, trĂšs triste, dont les larmes se mĂȘlent au sang, un JĂ©sus contusionnĂ©, dĂ©peignĂ©, sale, la tunique dĂ©chirĂ©e, les mains liĂ©es et la couronne bien enfoncĂ©e sur la tĂȘte. Je vois distinctement la couronne de grosses Ă©pines, pas longues mais serrĂ©es, qui pĂ©nĂštrent dans les chairs et les Ă©corchent. Chaque cheveu a sa goutte de sang et le sang ruisselle du front sur les yeux, le long du nez, descend le long de la barbe et du cou, sur la tunique, tombe goutte Ă  goutte sur les mains et semble plus rouge tant elles sont pĂąles, mouille la terre aprĂšs avoir mouillĂ© les pieds. Mais le plus triste Ă  voir est le regard... Il demande pitiĂ© et amour, et trahit sous une mansuĂ©tude rĂ©signĂ©e, une douleur aussi [6], si j’en Ă©tais capable, je voudrais pouvoir le dessiner pour vous et pour moi. Parce que, Ă  bien y penser, je ne connais aucun tableau de JĂ©sus et de Marie qui ressemble Ă  ce que je vois. Ni dans les traits, ni dans l’expression. Celle-ci en particulier fait dĂ©faut dans les tableaux des maĂźtres. Mais, devenir peintre, moi... Rien n’est impossible Ă  Dieu, c’est vrai, mais c’est en demander un peu trop !... Et je crois que le bon Dieu n’en fera rien, aussi pour que je n’éprouve pas de complaisance...[1] Cf. Matthieu 5, 48.[2] Matthieu 22, 1-14 – Cf. EMV Luc 14, 16-24. Cf. EMV Voir aussi EMV On ignore de qui il s'agit, mais on peut supposer qu'il s'agit d'une contemporaine. Les mystiques voyantes, telles Anne-Catherine Emmerich XIXe siĂšcle ou Marie d'AgrĂ©da XVIIe siĂšcle ont eu, elles aussi, leur martyre acceptĂ©. C'est la malignitĂ© des hommes parfois partant d'une bonne intention comme pour Clemens Brentano qui a perverti la transcription de leurs visions partage de la Parole de DieuLe 29 juin JĂ©sus dit "Aujourd’hui aussi, je vais te parler en me rĂ©fĂ©rant Ă  l’Évangile. Je vais illustrer une phrase pour toi, une seule, mais qui a des significations trĂšs vastes. Vous la considĂ©rez toujours d’un seul point de vue; vos limitations humaines ne vous permettent pas davantage. Mais mon Évangile est une Ɠuvre spirituelle et, par consĂ©quent, sa signification ne reste pas circonscrite au point matĂ©riel dont il parle, mais se propage comme un son en cercles concentriques, toujours plus vastes, embrassant beaucoup de significations. J’ai dit au jeune homme riche "Va, vends ce que tu possĂšdes et Suis-moi.[1]" Vous avez cru que je vous donnais le conseil Ă©vangĂ©lique de la pauvretĂ©. Oui, mais pas de la pauvretĂ© comme vous l’entendez; pas uniquement celle-lĂ . L’argent, les terres, les palais, les bijoux sont des choses que vous aimez et c’est pour vous un sacrifice que d’y renoncer et une souffrance que de les perdre. Mais par vocation d’amour, vous ĂȘtes quand mĂȘme capables de vous en dĂ©pouiller. Combien de femmes n’ont-elles pas tout vendu pour garder leur mari ou leur amant — ce qui est pire — et poursuivre dans leur vocation d’amour humain ? D’autres jettent leur vie pour une idĂ©e. Des soldats, des scientifiques, des politiciens, des promoteurs de nouvelles doctrines sociales, plus ou moins justes, s’immolent tous les jours pour leur idĂ©al, vendant leur vie, donnant leur vie pour la beautĂ©, ou ce qu’ils jugent ĂȘtre la beautĂ©, d’une idĂ©e. Ils s’appauvrissent de la richesse de leur vie pour leur idĂ©e. Parmi mes disciples aussi, beaucoup ont su et savent renoncer Ă  la richesse de leur vie, me l’offrant par amour pour moi et pour leur prochain. Renonciation beaucoup plus grande que celle des richesses matĂ©rielles. Mais ma phrase a un autre sens encore, tout comme il y a une richesse plus grande que l’or et la vie et infiniment plus chĂšre. La richesse intellectuelle. Sa propre pensĂ©e ! Comme on y tient ! Il existe, il est vrai, les Ă©crivains qui la prodiguent aux foules. Mais ils le font pour un gain, et d’ailleurs ils ne rĂ©vĂšlent jamais leur vraie pensĂ©e. Ils disent ce qui est utile Ă  leur thĂšse, mais ils gardent leurs lumiĂšres intimes sous clĂ© dans l’écrin de leur esprit. Car souvent ce sont des pensĂ©es douloureuses au sujet de peines personnelles ou des reproches de leur conscience Ă©veillĂ©e par la voix de Dieu. Eh bien ! En vĂ©ritĂ© je te dis que cette richesse Ă©tant plus grande et plus pure — car c’est une richesse intellectuelle et donc immatĂ©rielle —, le fait d’y renoncer possĂšde une valeur diffĂ©rente Ă  mes yeux. Lorsqu’elle s’allume en vous, elle provient du centre du Ciel oĂč je suis, moi, Un Dieu en Trois Personnes. Il est donc injuste que vous disiez Cette pensĂ©e est Ă  moi’. Je suis le PĂšre et le Dieu de tous. Par consĂ©quent, les richesses d’un de mes enfants, que je confĂšre Ă  un de mes enfants, doivent apporter du plaisir Ă  tous et non Ă  l’un d’entre eux ex­clusivement. Il reste Ă  celui qui les a reçues, qui a mĂ©ritĂ© d’en ĂȘtre, pour ainsi dire, le dĂ©positaire, la joie de l’ĂȘtre. Mais le don doit circuler entre tous. Car je parle Ă  un pour tous. Lorsque quelqu’un trouve un trĂ©sor, s’il est honnĂȘte, il se hĂąte de le remettre Ă  qui de droit et ne le garde pas coupablement pour soi. Celui qui trouve le TrĂ©sor, ma Voix, doit la remettre Ă  ses frĂšres et sƓurs. C’est le trĂ©sor de tous. Je n’aime pas les avares. MĂȘme les avares en piĂ©tĂ©. Il y en a beaucoup qui prient pour eux-mĂȘmes, utilisent les indulgences pour eux-mĂȘmes, se nourrissent de moi pour eux-mĂȘmes. Jamais une pensĂ©e pour les autres. C’est leur Ăąme qui leur tient Ă  cƓur. Je ne les aime pas. Ils ne seront pas damnĂ©s parce qu’ils restent dans ma grĂące, mais ils auront seulement ce minimum de grĂące qui les sauvera de l’Enfer. Quant au reste, qui leur obtiendra le Paradis, ils devront le gagner par des siĂšcles de Purgatoire. L’avare, matĂ©riel et spirituel, est un gourmand, un glouton et un Ă©goĂŻste. Il se gave, mais il n’en tire aucun avantage. Au contraire, cela provoque en lui les maladies de l’esprit. Il devient incapable de cette agilitĂ© spirituelle qui vous permet de percevoir les inspirations divines, de vous rĂ©gler sur elles et d’atteindre sĂ»rement le Ciel. Tu vois combien de sens peut avoir une de mes paroles Ă©vangĂ©liques ? Et elle en a d’autres encore. Et maintenant, ma petite qui es jalouse de mes secrets, rĂšgle ta conduite. Ne transforme pas les richesses que je te donne en richesses injustes. En ce qui concerne ce que je t’ai dit hier, ne pense pas que celle pour qui tu fais rĂ©paration soit une Ăąme consacrĂ©e dont la vocation vacille. Non. C’est une crĂ©ature faible que j’avais Ă©lue, mais qui Ă©couta les voix des crĂ©atures plus que la mienne et qui, pour de mesquines considĂ©rations humaines, perdit le trĂŽne dans la maison de l’Époux. Maintenant, elle en souffre. Mais elle n’a pas la force de faire rĂ©paration. Je lui ouvrirais encore mes bras. Prie pour qu’elle vienne Ă  la porte de la salle des noces mystique et qu’elle sache y entrer avec une Ăąme nouvelle. MĂȘme une larme offerte Ă  cette fin a son poids et sa valeur. Aide ton JĂ©sus, Maria, et il t’aidera toujours plus."[1] Cf. Matthieu 19, 21Source et pardon, mains liĂ©es du des affections humainesLe 30 juin JĂ©sus dit "Sais-tu ce que signifient mes mains liĂ©es, sais-tu qui me les lie ? Sais-tu pourquoi il y a tant de douleur dans mon regard, tant de fatigue sur mon visage ? Sais-tu ce que je demande Ă  ceux qui savent me regarder ? Mes mains sont liĂ©es par Satan par l’entremise des pĂ©cheurs. Tu n’as pas mal compris. Je rĂ©pĂšte elles sont liĂ©es par Satan par l’entremise des pĂ©cheurs. Tu diras ’Mais, Seigneur, comment est-ce possible si tu es Dieu ?’ Je suis le Dieu de la misĂ©ricorde et du pardon, je suis le Dieu puissant, le PĂšre des grĂąces. Mais le pĂ©chĂ© paralyse ma puissance de grĂąces, ma misĂ©ricorde, mon pardon. Car, si je suis MisĂ©ricorde, GrĂące et Pardon, je suis aussi Justice. Je donne donc Ă  chacun ce qu’il mĂ©rite. Et si tu rĂ©flĂ©chis avec justice, tu dois avouer que je donne toujours plus de grĂąces que vous ne mĂ©ritez. Si vous faisiez les offenses que vous me faites Ă  une autoritĂ© terrestre, mĂȘme Ă  un simple huissier municipal, vous seriez punis par la prison. Si en plus il s’agissait d’une autoritĂ© plus grande, vous seriez punis mĂȘme par la perte de votre vie. Et ces autoritĂ©s ne sont que de pauvres humains comme vous, qui ne restent des autoritĂ©s qu’aussi longtemps que je permets qu’ils le soient pour votre mĂ©rite, pour leur Ă©preuve et presque toujours pour leur punition. Votre mĂ©rite obĂ©ir et patienter [1]. Leur Ă©preuve ne pas abuser du pouvoir, ne pas s’en enorgueillir, se prenant pour des demi-dieux, ou des dieux, lorsqu’ils voient les foules rĂ©agir Ă  leur signe et prĂȘtes Ă  crier Hosanna’. Il n’y a qu’un seul Dieu, et c’est Dieu. Leur punition car il est encore plus difficile qu’une autoritĂ© reste honnĂȘte, dans les mille formes de l’honnĂȘtetĂ©, qu’un riche ne soit sauvĂ©. Par consĂ©quent, leur gloire humaine est la seule gloire qu’ils aient. Bien peu d’autoritĂ©s atteignent la gloire Ă©ternelle. Les fautes incessantes, toujours plus perfides, que les hommes commettent, Ă  l’instigation de mon Ennemi, lient ma misĂ©ricorde ma grĂące, mon pardon. VoilĂ  ce que signifient mes mains liĂ©es. Et qui sont ceux qui les lient avec la corde du mal ? Satan et ses enfants. Et mes mains voudraient ĂȘtre libres pour pardonner, panser, consoler, bĂ©nir. Oh ! Vous qui m’aimez, dĂ©tachez avec votre amour les liens de mes mains ! RĂ©parez, rĂ©parez, Oh ! mes bien-aimĂ©s, amis et enfants trĂšs chers, l’outrage fait aux mains de votre Dieu, PĂšre et RĂ©dempteur. L’amour est une flamme qui consume les chaĂźnes et brĂ»le les liens, rendant la libertĂ© Ă  mes mains attachĂ©es. Ayez pitiĂ©, vous qui m'aimez, de ma souffrance, et pitiĂ© de vos frĂšres et sƓurs lĂ©preux que seules mes mains peuvent guĂ©rir. Mon regard est plein de douleur pour tous les outrages qui me sont faits dans le Sacrement et dans ma Loi. Loi piĂ©tinĂ©e, Sacrement profanĂ©. As-tu lu ? As-tu entendu ? As-tu remarquĂ© ? L’autel du Sacrement est toujours frappĂ©. N’y vois-tu pas le signe de Satan ? Et pense Ă  ceci pour ta joie. Si dans les dĂ©combres on peut trouver intacte la Pyxide [2] qui me contient et la recueillir avec les honneurs qui lui sont dus, c’est qu’un cƓur, ou plusieurs, loin du lieu frappĂ©, mais en adoration de moi-Eucharistie, ont fait dĂ©vier par leurs priĂšres [3] le coup dirigĂ© par Satan. Ces Hosties que vous sauvez, Ăąmes humbles et aimantes qui priez pour mon sacrement, vous apportent les mĂȘmes fruits qu’une Communion d’amour. La fatigue se lit sur mon visage parce que je constate toujours plus Ă  quel point je suis mort en vain pour tant d’humains, parce que je me rends compte toujours plus que rien — pas les mots, pas les miracles, pas les chĂątiments, pas les grĂąces — ne sert Ă  faire penser que je suis Dieu et que le bien et la paix ne sont qu’en Dieu. Lorsque quelqu’un est las et affligĂ©, ceux qui l’aiment lui donnent de l’affection pour le consoler, du repos pour le soulager. C’est ce que je te de­mande, Ă  toi et Ă  ceux qui m’aiment. Je suis banni des Ă©glises et des cƓurs. Quand le Fils de l’Homme Ă©tait pĂšlerin sur la terre, il n’avait pas une pierre Ă  lui oĂč poser la tĂȘte [4]. Et maintenant que les cƓurs des humains sont de pierre, est-ce que j’ai oĂč poser la tĂȘte ? Non. Seulement quelque rare, trĂšs rare cƓur fidĂšle. Les autres sont hostiles Ă  leur Ami et RĂ©dempteur. Ouvrez-moi donc votre cƓur, vous qui m’aimez. Donnez refuge Ă  votre Dieu qui pleure de douleur sur l’humanitĂ© coupable, rĂ©confortez celui qui se donne lui-mĂȘme en Ă©ternel sacrifice [5] et qui n’est pas compris. Moi, JĂ©sus, je viendrai avec toutes mes grĂąces et je ferai du cƓur fidĂšle un petit paradis." JĂ©sus dit encore "Parmi les richesses’ dont il faut se dĂ©pouiller pour me suivre et dont je t’ai fait la liste [6] il y en a une autre encore. C’est celle qui est le plus liĂ©e Ă  l’esprit et qu’il fait plus mal d’arracher que de s’arracher la chair. Ce sont les affections, cette richesse vivante. Et pourtant, par amour pour moi, il faut savoir se dĂ©pouiller de cela aussi. Je ne condamne pas les affections. Au contraire, je les ai bĂ©nies et sanctifiĂ©es par la Loi et les Sacrements. Mais vous ĂȘtes sur terre pour conquĂ©rir le Ciel. Le Ciel est votre vraie demeure. Ce que j’ai créé pour vous ici-bas doit ĂȘtre regardĂ© Ă  travers la lentille de lĂ -haut. Ce que je vous ai donnĂ© doit ĂȘtre acceptĂ© avec reconnaissance, mais promptement remis Ă  ma demande. Je ne dĂ©truis pas votre richesse affective. Je la prends de la terre pour la transplanter au Ciel [7]. LĂ  seront reconstruits pour l’éternitĂ© les saints liens de famille, les amitiĂ©s pures, toutes ces formes d’affection honnĂȘte et bĂ©nie que moi, Fils de Dieu fait homme, j’ai voulues pour moi-mĂȘme et que je sais ĂȘtre trĂšs chĂšres. Mais si elles sont chĂšres, trĂšs chĂšres, elles ne sont pas plus chĂšres que Dieu et que la vie qui, devant une affection qui se brise, ne savent pas prononcer la plus belle parole des enfants de Dieu [8], mais se rĂ©voltent, ne font pas preuve de vraie foi dans le doux PĂšre qui est aux Cieux. Et ils ne rĂ©flĂ©chissent pas au fait que, si je leur donne cette douleur, c’est sĂ»rement pour leur Ă©viter des souffrances plus grandes et leur procurer un plus grand mĂ©rite ! Toi aussi, tu n’as pas su dire ’Qu’il en soit comme tu le veux !’. Il a fallu que des annĂ©es passent avant que tu ne dises ’Merci, PĂšre, pour cette douleur’. Crois-tu que ton JĂ©sus te l’aurait donnĂ©e si ça n’avait pas Ă©tĂ© un bien ? RĂ©flĂ©chis maintenant et comprends. Mais combien de temps tu as pris pour le faire ! Je t’appelais, j’essayais de te faire entendre raison. Mais tu n’entendais pas ton Dieu. C’était l’heure des tĂ©nĂšbres pour l’esprit et pour l’ñme. Ne me demande pas Pourquoi l’as-tu permise ?’. Si je l’ai permise, ce n’est pas sans raison. Je t’en parle ce soir oĂč tu souffres davantage. Je suis avec toi justement parce que tu souffres. Je te tiens compagnie. Moi, j’ai dĂ» surmonter ma douleur tout seul, alors que toi, tu m’as toujours eu Ă  tes cĂŽtĂ©s, mĂȘme quand tu ne me voyais pas parce que l’Esprit du mal te dĂ©rangeait au point de t’empĂȘcher de voir et d’entendre ton JĂ©sus. Or, si je te disais que l’adhĂ©sion d’un fils Ă  la mort de son pĂšre abrĂšge le Purgatoire pour lui, que le pardon d’un fils pour les fautes plus ou moins vraies du pĂšre est un soulagement pour son Ăąme, tu y croirais. Mais dans ce temps-lĂ , tu ne te rĂ©signais pas et tu gaspillais le bien que tu faisais. Renoncer Ă  la richesse d’une affection afin de suivre ma volontĂ© sans regrets humains constitue la perfection de la renonciation conseillĂ©e au jeune homme de l’Évangile [9]. Souviens-toi de cela pour le reste de ta vie. Un pĂšre tel que je suis ne donne jamais quelque chose de nocif Ă  ses enfants. MĂȘme si l’apparence est celle d’une pierre pour celui qui demande un baiser, cette pierre est de l’or pur et Ă©ternel. Il revient Ă  l’ñme de le reconnaĂźtre et de le maintenir tel, en prononçant la parole qui m’attira des Cieux au sein de Marie [10] et qui me mit sur la croix [11] pour racheter le monde fiat. [12] "[1] À propos de l'obĂ©issance et de la patience, Dieu le PĂšre disait Ă  Sainte Catherine de Sienne "Le signe qui prouve qu'on possĂšde la vertu de l'obĂ©issance, c'est la patience
Nul ne peut entrer dans la vie Ă©ternelle que par l'obĂ©issance. C'est la clef de l'obĂ©issance qui a ouvert la porte du paradis, fermĂ©e par la dĂ©sobĂ©issance d'Adam." Le dialogue de Sainte Catherine de Sienne TraitĂ© de l'obĂ©issance, OĂč se trouve l’obĂ©issance, ce qu’elle est, ce qui la fait perdre, et ce qui prouve qu’on la possĂšde. Voir aussi la dictĂ©e du 29 aoĂ»t 1943 qui parle de la valeur mĂ©ritoire de l’obĂ©issance Ă  Dieu.[2] Vase oĂč l'on conserve l'Eucharistie.[3] Voir la priĂšre de rĂ©paration pour les hosties profanĂ©es apprise par JĂ©sus Ă  Maria Valtorta dans la dictĂ©e du 4 juin.[4] "Les renards ont des terriers, les oiseaux du ciel ont des nids; mais le Fils de l’homme n’a pas d’endroit oĂč reposer la tĂȘte." Cf. Matthieu 8, 20[5] Cette notion d'Ă©ternitĂ© du sacrifice du Christ fera l'objet de la dictĂ©e du 28 aoĂ»t 1943.[6] Dans la dictĂ©e du 29 juin.[7] Le 30 juin est le jour anniversaire de la mort de Giuseppe Valtorta, le pĂšre trĂšs-aimĂ© de Maria, mort en 1935. Les paroles qui suivent sont aussi adressĂ©es pour la consolation de Maria Valtorta.[8] La plus belle parole des enfants de Dieu est celle que la Vierge Marie Ă  prononcer lors de l'annonciation pour accepter l'incarnation du Verbe et que JĂ©sus lui-mĂȘme Ă  prononcer au jardin de GethsĂ©mani pour accepter sa passion et sauver le monde "FIAT". Plus de dĂ©tails sur le mot Fiat dans la note[11][9] Cf. Matthieu 19, 21. Voir aussi Philippe de Canata.[10] Paroles prononcĂ©es par la Vierge Marie lors de l'annonciation pour accepter l'incarnation du Verbe. Luc 1, 38[11] Paroles prononcĂ©es par JĂ©sus lors de son agonie au jardin des Oliviers. Matthieu 26, 39-44[12] À propos du mot Fiat, JĂ©sus disait Ă  Luisa Piccarreta "Tu dois savoir pourquoi, Ă  la crĂ©ation, la Sagesse Divine voulut prononcer le Fiat. Elle aurait pu crĂ©er toutes choses sans prononcer un seul mot, mais, comme elle voulait que sa VolontĂ© plane au-dessus de toutes choses, que toutes choses reçoivent sa vertu et ses biens, elle prononça le Fiat. En le prononçant, elle communiqua Ă  la CrĂ©ation les prodiges de sa volontĂ© afin que toutes choses puissent avoir sa volontĂ© comme vie, comme rĂ©gime, comme exemple et comme Ă©ducatrice. Grande, ma fille, fut la premiĂšre parole de votre Dieu qui rĂ©sonna dans la voĂ»te des cieux ce fut le Fiat. Il n'a rien dit d'autre. Cela signifie que tout Ă©tait dans ce Fiat. Par lui, j'ai créé toutes choses, j'ai tout constituĂ©, j'ai tout ordonnĂ©, j'ai tout inclus, j'ai consignĂ© tous mes biens pour le bĂ©nĂ©fice de tous ceux qui n'iraient pas hors de mon Ă©ternel Fiat. Quand aprĂšs avoir créé toutes choses, je voulus crĂ©er l'homme, je rien fait d'autre que de rĂ©pĂ©ter mon Fiat. Et comme si je voulais le pĂ©trir avec ma propre VolontĂ©, j'ajoutai "Faisons l'homme Ă  notre image et Ă  notre ressemblance. Par la vertu de notre VolontĂ©, il gardera notre ressemblance entiĂšre en son intĂ©rieur et il prĂ©servera notre image belle et intacte. Comme si elle Ă©tait incapable de dire autre chose que le mot Fiat, la Sagesse Incréée rĂ©pĂ©ta ce mot si nĂ©cessaire et sublime pour tous. Et ce mot Fiat plane encore au-dessus de toute la crĂ©ation comme le prĂ©servateur de mes Ɠuvres et dans l'acte de descendre sur la terre pour investir l'homme, l'enclore de nouveau en lui, afin qu'il puisse retourne lĂ  d'oĂč il vient issu de ma VolontĂ©, qu'il puisse revenir dans ma VolontĂ©. C'est ma VolontĂ© que toutes les choses créées me reviennent par le mĂȘme chemin que celui empruntĂ© pour les crĂ©er, de telle sorte qu'elles me reviennent toutes belles et comme portĂ©es en triomphe par ma VolontĂ©. Tout ce que je t'ai dit concernant ma VolontĂ© avait pour but ceci que ma VolontĂ© soit connue et en vienne Ă  rĂ©gner sur la terre. Je vais tout faire pour obtenir cela, mais tout doit me revenir par l'entremise de ce mot Fiat. Dieu a dit Fiat et l'homme doit dire fiat; dans toutes ces choses, il n'aura rien d'autre que l'Ă©cho de mon Fiat, la marque de mon Fiat, les effets de mon Fiat, ce qui me permettra de lui donner les biens que contient ma VolontĂ©. C'est ainsi que j'atteindrai totalement les objectifs de la CrĂ©ation. Et c'est pourquoi j'ai entrepris de faire connaĂźtre les effets, la valeur, les biens et les choses sublimes de ma VolontĂ©, et comment l'Ăąme, empruntant le mĂȘme chemin que mon Fiat, deviendra si sublime, divinisĂ©e, sanctifiĂ©e, enrichie, que le Ciel et la terre seront Ă©tonnĂ©s Ă  la vue des prodiges accomplis en elle par mon Fiat. En fait, par la vertu de ma VolontĂ©, de nouvelles grĂąces jamais donnĂ©es auparavant, une lumiĂšre plus brillante, des prodiges inouĂŻs jamais vus auparavant sortiront de moi." Le Livre du Ciel, Tome 16, 24 mai 1924Source de la tentationLe mystĂšre de la TrinitĂ© divineLe 1er juillet JĂ©sus dit “Il ne faut pas s’étonner qu’une Ăąme subisse des tentations. MĂȘme que la tentation est d’autant plus violente que l’ñme est plus avancĂ©e dans ma voie. Satan est envieux et rusĂ©. Il dĂ©ploie donc son intelligence lĂ  oĂč il faut plus d’effort pour arracher une Ăąme au Ciel. Il n’est pas nĂ©cessaire de tenter un homme du monde qui vit pour la chair. Satan sait qu’il travaille dĂ©jĂ  par lui-mĂȘme Ă  tuer son Ăąme et il le laisse faire. Mais une Ăąme qui veut appartenir Ă  Dieu attire toute sa rancƓur. Mais les Ăąmes ne doivent point trembler, ni se laisser abattre. Etre tentĂ© n’est pas un mal. C’est un mal que de cĂ©der Ă  la tentation. Il y a les grandes tentations. Devant elles, les Ăąmes droites se mettent tout de suite sur la dĂ©fensive. Mais il y a les petites tentations qui peuvent vous faire tomber sans que vous vous en rendiez compte. Ce sont les armes raffinĂ©es de l’Ennemi. Il les utilise quand il voit que l’ñme est circonspecte et sur ses gardes pour les grandes. Alors il met de cĂŽtĂ© les grands moyens et il a recours Ă  ceux-ci, si subtils qu’ils entrent en vous de n’importe quel cĂŽtĂ©. Pourquoi est-ce que je le permets ? OĂč serait le mĂ©rite s’il n’y avait pas de lutte ? Pourriez-vous vous dire miens si vous ne buviez pas Ă  mon calice ? Que croyez-vous ? Que mon calice n’ait Ă©tĂ© que celui de la douleur ? Non, crĂ©atures qui m’aimez. Le Christ — il vous le dit pour vous donner du courage — a subi la tentation avant vous. Pensez-vous qu’il n’y ait eu que celle dans le dĂ©sert ? Non. Cette fois-lĂ , Satan fut vaincu avec les grands moyens qui furent opposĂ©s Ă  ses grandes tentatives. Mais je vous dis en vĂ©ritĂ© que moi, le Christ, je fus tentĂ© d’autres fois. L’Évangile ne le dit pas. Mais comme Ă©crit le bien-aimĂ© ’S’il fallait raconter tous les miracles faits par JĂ©sus, la Terre ne suffirait pas Ă  contenir tous les livres qu’on Ă©crirait’. RĂ©flĂ©chissez, mes chers disciples. Combien de fois Satan n’a-t-il pas tentĂ© le Fils de l’homme pour le persuader de dĂ©sister de son Ă©vangĂ©lisation ? Que savez-vous de l’épuisement de la chair, fatiguĂ©e d’errer, d’évangĂ©liser sans cesse, et des lassitudes de l’ñme qui se savait entourĂ©e d’ennemis et de gens qui le suivaient par curiositĂ© ou dans l’espoir d’en tirer quelque avantage humain ? Combien de fois, dans les moments de solitude, le tentateur me circonvenait par l’accablement ! Et pendant la nuit de GethsĂ©mani, n’avez-vous pas pensĂ© avec quel raffinement il a cherchĂ© Ă  remporter la derniĂšre victoire dans le combat entre le sauveur du genre humain et l’enfer ? Il n’est pas donnĂ© Ă  l’esprit humain de pĂ©nĂ©trer et de connaĂźtre le secret de cette lutte entre le divin et le dĂ©moniaque. Moi qui l’ai vĂ©cue, je suis seul Ă  la connaĂźtre et je vous dis donc que je suis lĂ  oĂč quelqu’un souffre pour le bien. Je suis lĂ  oĂč se trouve un de mes continuateurs. Je suis lĂ  oĂč vit un petit Christ. Je suis lĂ  oĂč se consomme le sacrifice. Et je vous dis, Ăąmes qui expiez pour tous, je vous dis ne craignez point. Je suis avec vous jusqu’à la fin. Moi, le Christ, j’ai vaincu le monde, la mort et le dĂ©mon au prix de mon Sang. Mais Ă  vous, victimes, je donne mon Sang contre le poison de Lucifer.” JĂ©sus dit “Il n’est pas accordĂ© Ă  vos capacitĂ©s intellectuelles trĂšs limitĂ©es, Ă  votre spiritualitĂ© embryonnaire, de connaĂźtre le mystĂšre de la nature de Dieu. Mais ce mystĂšre se fait plus connaissable aux Ăąmes spirituelles, dans la masse des Ăąmes soi-disant spirituelles. À ceux qui aiment le Fils, Ă  ceux qui sont vraiment marquĂ©s par mon Sang, le mystĂšre se rĂ©vĂšle avec une plus grande clartĂ©, car mon Sang est Savoir et ma prĂ©dilection est [1] est un grand jour de fĂȘte au Ciel car le Ciel tout entier chante aujourd’hui le sanctus Ă  l’Agneau dont le Sang fut versĂ© pour la RĂ©demption de l’humanitĂ©. Tu es parmi les quelques crĂ©atures, trop peu nombreuses, qui vĂ©nĂšrent mon Sang comme il mĂ©rite d’ĂȘtre vĂ©nĂ©rĂ©. Mais Ă  ceux qui le vĂ©nĂšrent depuis qu’il a Ă©tĂ© versĂ©, ce Sang parle avec des mots de vie Ă©ternelle et de science suprasensible. Si mon Sang Ă©tait plus aimĂ© et vĂ©nĂ©rĂ©, plus invoquĂ© et cru, beaucoup du mal qui vous amĂšne Ă  l’abĂźme serait Sang parla lorsqu’il n’était pas encore reprĂ©sentĂ© par l’agneau mosaĂŻque, sous le voile des paroles prophĂ©tiques dans le signe du tau prĂ©servateur; il parla, aprĂšs avoir Ă©tĂ© rĂ©pandu, par la bouche des apĂŽtres; son pouvoir crie dans l’Apocalypse; il invite par ses appels dans la bouche des mystiques. Mais il n’est pas aimĂ©. On ne se souvient pas de lui. On ne l’invoque pas. On ne le vĂ©nĂšre pas. Mon Église compte beaucoup de fĂȘtes, mais il manque une fĂȘte trĂšs solennelle pour mon Sang. Et le salut est dans mon Sang ! Aujourd’hui, fĂȘte de mon Sang, je vais Ă©clairer un mystĂšre pour toi. Dis Gloire au PĂšre, au Fils, Ă  l’Esprit Saint’, car c’est de Nous que je veux te parler. Il a fallu Ă  votre lourdeur humaine des images pour penser au PĂšre et Ă  l’Esprit, des ĂȘtres incorporels d’une infinie beautĂ©, mais que vous ne pouvez concevoir avec vos sens humains. A un tel point que vous vous adressez difficilement Ă  Eux, dans toute la plĂ©nitude de la pensĂ©e, pour les invoquer comme vous m’invoquez moi, que vous concevez comme l’Homme-Dieu. Vous n’avez donc pas la moindre idĂ©e de l’incomparable mystĂšre de notre TrinitĂ©. Pour penser Ă  Dieu, il ne faut pas faire de comparaisons avec des ĂȘtres créés. Dieu ne se compare pas. Il est. Dans l’ĂȘtre il y a tout. Mais l’ĂȘtre n’a pas de corps, et l’Être Ă©ternel n’a pas de corps. Regarde Dieu est lumiĂšre. VoilĂ  la seule chose qui peut encore reprĂ©senter Dieu sans ĂȘtre en opposition avec son Essence spirituelle. La lumiĂšre est, et pourtant elle est immatĂ©rielle. Tu la vois mais tu ne peux la toucher. Elle est. Notre TrinitĂ© est lumiĂšre. Une lumiĂšre illimitĂ©e. Source Ă  elle-mĂȘme, vivant d’elle-mĂȘme, opĂ©rant en n’est pas aussi grand qu’Elle est infinie. Son essence remplit les Cieux, glisse sur la crĂ©ation, domine les antres infernaux. Elle n’y pĂ©nĂštre pas — ce serait la fin de l’Enfer — mais les Ă©crase de son rutilement bĂ©atifique au Ciel, consolateur sur la Terre, terrifiant en Enfer. Tout est triple en Nous. Les formes, les effets, les pouvoirs. Dieu est lumiĂšre. Le PĂšre donne une lumiĂšre immense, majestueuse et paisible. Un cercle infini qui embrasse toute la crĂ©ation, de l’instant oĂč il fut dit ’Que la lumiĂšre soit’, jusqu’aux siĂšcles des siĂšcles, puisque Dieu, qui existait de toute Ă©ternitĂ©, embrasse la crĂ©ation, depuis qu’elle est, et il continuera Ă  embrasser ce qui, dans sa forme ultime, l’éternelle, aprĂšs le jugement, restera de la crĂ©ation. Il embrassera ceux qui sont Ă©ternels avec lui dans le Ciel. À l’intĂ©rieur du cercle Ă©ternel du PĂšre, il y a un deuxiĂšme cercle, engendrĂ© par le PĂšre, qui opĂšre diffĂ©remment, mais non de façon contraire, car l’Essence est une. C’est le Fils. Sa lumiĂšre, plus vibrante, ne donne pas seulement la vie aux corps, mais donne la vie aux Ăąmes, vie qu’elles avaient perdue, Ă  travers son Sacrifice. C’est une inondation de rayons puissants et suaves qui nourrissent votre humanitĂ© et instruisent votre l’intĂ©rieur du deuxiĂšme cercle, produit par les deux opĂ©rations des premiers cercles, il y a un troisiĂšme cercle Ă  la lumiĂšre encore plus vive et plus vibrante. C’est l’Esprit Saint. C’est l’Amour que Produisent les rapports du PĂšre avec le Fils, intermĂ©diaire entre les Deux et consĂ©quence des Deux, merveille des merveilles. La PensĂ©e crĂ©a la Parole, et la PensĂ©e et la Parole s’aiment. L’Amour est le Paraclet. Il opĂšre sur votre esprit, sur votre Ăąme, sur votre chair, puisqu’il consacre tout le temple, créé par le PĂšre et rachetĂ© par le Fils, de votre personne, créée Ă  l’image et Ă  la ressemblance du Dieu Unique en Trois Personnes. L’Esprit Saint est le chrĂȘme sur la crĂ©ation, par le PĂšre, de votre personne; il est la grĂące pour bĂ©nĂ©ficier du sacrifice du Fils, savoir et lumiĂšre pour comprendre la parole de Dieu. Une lumiĂšre plus restreinte, non pas parce qu’elle est limitĂ©e par rapport aux autres, mais parce qu’elle est l’esprit de l’esprit de Dieu, et par consĂ©quent, dans sa condensation, elle est trĂšs puissante comme elle est trĂšs puissante dans ses pourquoi je dis ’Quand viendra le Paraclet, il vous instruira’. MĂȘme moi, qui suis la pensĂ©e du PĂšre devenue parole, je ne peux vous faire comprendre autant que peut le faire l’Esprit Saint en un seul Ă©clair. Si chaque genou doit se plier devant le Fils, chaque esprit doit s'incliner devant le Paraclet, car l’Esprit donne vie Ă  l’esprit. C’est l’Amour qui a créé l’Univers, qui a instruit les premiers serviteurs de Dieu, qui a poussĂ© le PĂšre Ă  donner les commandements, qui a illuminĂ© les prophĂštes, qui, avec Marie, a conçu le RĂ©dempteur, qui m'a mis sur la croix, qui a soutenu les martyrs, qui a dirigĂ© l’Église, qui opĂšre les prodiges de la grĂące. Feu blanc, insoutenable Ă  la vue et Ă  la nature humaine, il concentre en lui-mĂȘme le PĂšre et le Fils et il est le joyau incomprĂ©hensible, qu’on ne peut regarder, de notre Ă©ternelle beautĂ©. Immobile dans l’abĂźme du Ciel, il attire Ă  lui tous les esprits de mon Église triomphante et aspire Ă  lui ceux qui savent vivre de l’esprit dans l’Église militante. Notre TrinitĂ©, notre triple et unique nature se fixe dans une unique splendeur en ce point d’oĂč est engendrĂ© tout ce qui est, dans un ĂȘtre Ă©ternel. Dis Gloire au PĂšre, au Fils, Ă  l’Esprit Saint’.” Il dit encore “Lorsque j’ai parlĂ© des dix justes’ [2], je n’ai pas voulu dire que le lieu oĂč se trouveront dix justes sera sauvĂ©. Mais on peut comprendre sans se tromper que si dix Ăąmes justes et gĂ©nĂ©reuses s’assemblent en priĂšre, Ă  une fin sainte, pour demander pitiĂ© pour un lieu, je ne repousserai pas leur priĂšre. N’ai-je pas dit que j’écouterais les priĂšres faites par plusieurs personnes en mon Nom ? Je ne manque pas Ă  mes paroles et Ă  mes promesses. Mais ces personnes qui se rĂ©uniraient maintenant pour prier Ă  cette fin, seraient-elles constantes dans la foi, dans le sacrifice, dans la puretĂ© spirituelle et dans la puretĂ© d’intention ? S’il y en a, et si elles sont telles qu’elles devraient ĂȘtre — de vrais prĂȘtres sont prĂȘtres ceux qui prient et s’immolent pour leurs frĂšres et sƓurs — je les bĂ©nirai et j’accorderai ce qu’on demande en mon Nom.” J’écris ce matin en vous [3] attendant parce qu’hier j’étais trop Ă©puisĂ©e pour faire des ajouts. Il est impossible de dĂ©crire la chose que j’ai vue. Les mots me manquent. Pendant que JĂ©sus parlait, je voyais, mais je ne peux rĂ©pĂ©ter ce que mon esprit a vu de façon Ă  ce qu’un autre voie aussi. Je pourrais en tracer l’image, mĂȘme si je suis nulle en dessin. Il suffirait de dessiner trois cercles concentriques avec un point au milieu. Mais ça ne dirait rien. Il manquerait la LumiĂšre, et il manquerait aussi l’intuition des rapports entre les trois cercles et le point qui les concentre. Cela deviendrait un symbole sans vie, alors qu’il est si vivant, opĂ©rant, est certain que, mĂȘme si je vivais encore pendant mille ans, je n’oublierais jamais la beautĂ© de cette vision intellectuelle. Elle sera pour moi aide, rĂ©confort, force, dĂ©fense, tout, dans toutes les circonstances. C’est un aimant ultra-puissant qui m’attire et me donne une envie indescriptible de le rejoindre. J’ai l’impression de vivre sous le soleil. Le soleil, mais que dis-je ? Le soleil est un astre Ă©teint et froid comparĂ© au Feu divin enchĂąssĂ© dans la profondeur de l’EmpyrĂ©e, si lointain et si proche...Oui. J’éprouve la sensation de sa distance dĂ©mesurĂ©e, Ă  travers laquelle glisse tout l’Univers qui baigne et vit dans sa LumiĂšre, et en mĂȘme temps je sens que tout ĂȘtre, le mien en particulier, par la bontĂ© de Dieu qui m’a permis d’avoir cette joie incomparable, est proche de ce point de vie qu’est Dieu et dans son rayon qui le tient bien recueilli, protĂ©gĂ© et en forme, comme une cloche de verre sur une plante trĂšs dĂ©licate et avec cette comparaison banale, je gĂąche tout, mais je ne trouve rien de mieux. Bref, je me sens sous l’Ɠil de Dieu. Et c’est une sensation de joie, de chaleur, de force, de paix infinie, indescriptible, rĂ©jouissante. C’est une telle bĂ©atitude que de vivre ainsi sous l’incomprĂ©hensible joyau que mon maĂźtre a bien dit ! de la beautĂ© divine, joyau qui rĂ©unit en une seule et insoutenable splendeur les Trois Personnes divines pour en faire une UnitĂ© de LumiĂšre divine, que toute la souffrance vĂ©cue s’annule ainsi que celle que j’aurai Ă  subir...Maintenant je comprends vĂ©ritablement ce que veut dire Paradis’. Cela veut dire vivre en voyant toujours ce Soleil, Un et Trin. [1] Le 1 juillet, fĂȘte du PrĂ©cieux Sang.[2] Voir la catĂ©chĂšse du 11 juin 1943, page 68 On a trouvĂ© aucun passage oĂč l'auteure donne des prĂ©cisions sur la "lacune" des dix justes, laquelle revient plusieurs fois dans le volume et qui est, de toute Ă©vidence, une rĂ©fĂ©rence biblique, probablement GenĂšse 18,32 "Abraham reprit "Que mon Seigneur ne s’irrite pas si je parle une derniĂšre fois peut-ĂȘtre lĂ  s’en trouvera-t-il dix !" -"Je ne dĂ©truirai pas Sodome Ă  cause de ces dix".[3] Le pĂšre Migliorini. Source grande douleur de Marie, co-RĂ©demptrice. La femme courbĂ©e de l'EvangileLe 2 juillet10h15 JĂ©sus dit "Écris tout de suite pendant que je suis encore en toi avec mon corps, mon Sang, mon Âme et ma DivinitĂ©, ce qui fait que tu as en toi la plĂ©nitude de la sagesse. [1] Marie vĂ©cut eucharistiquement pendant presque toute sa vie. La MĂšre n’est pas diffĂ©rente du Fils. Ni dans la nature humaine, ni dans la mission surhumaine de RĂ©demption. Le Fils, pour toucher au sommet de la douleur dut Ă©prouver la sĂ©paration du PĂšre Ă  GethsĂ©mani, sur la croix. Ce fut la douleur portĂ©e Ă  des hauteurs et des rigueurs infinies. La MĂšre, pour toucher au sommet de la douleur dut Ă©prouver la sĂ©paration du Fils pendant les trois jours de ma sĂ©pulture. Marie fut alors seule. Il ne lui resta que la foi, l’espĂ©rance, la charitĂ©. Mais moi j’étais absent. L’épĂ©e ne fit pas que s’enfoncer au fond de son cƓur [2] ; elle le lui transperça, le lui fouilla. Marie n’en mourut point uniquement par la volontĂ© de l’Éternel. Parce que, pour celle qui Ă©tait Pleine de GrĂące, rester privĂ©e de l’union avec son Fils et Dieu Ă©tait une telle douleur que, sans une grĂące spĂ©ciale, Elle en serait morte. Nombreuses sont les pages secrĂštes que vous ne connaissez pas sur la vie de la trĂšs pure Co-RĂ©demptrice. Je vous l’ai dĂ©jĂ  dit [3] Les secrets de Marie [4] sont trop purs et divins pour que l’esprit humain puisse les connaĂźtre’. Je vous en dis juste assez pour augmenter en vous la vĂ©nĂ©ration envers la plus Sainte du Ciel, aprĂšs Dieu. Cette heure d’immense douleur, dans la mer de douleurs que fut la vie de ma MĂšre, consacrĂ©e Ă  la souffrance suprĂȘme et Ă  la joie suprĂȘme de sa conception, Ă©tait nĂ©cessaire pour complĂ©ter ce qui manquait Ă  ma passion [5]. Marie est Co-RĂ©demptrice [6]. Par consĂ©quent, tout en elle Ă©tant infĂ©rieur seulement Ă  Dieu, sa douleur aussi dut ĂȘtre telle qu’aucune douleur humaine ne pourra jamais l’égaler. Maintenant, va prier. En rĂ©alitĂ©, je te l’avais dĂ©jĂ  fait comprendre [7], mais ton imperfection avait tout confondu. Je le rĂ©pĂšte afin que ce soit clair pour le pĂšre [8] et pour toi." Et nous voilĂ  bien servis !... Je vois JĂ©sus mon MaĂźtre, de blanc vĂȘtu, Ă  cĂŽtĂ© de mon lit, lĂ  oĂč vous vous mettez pour me confesser. Le mĂȘme jour, Ă  14h JĂ©sus dit "Dans mon Évangile, il n’y a pas de passage qui ne contienne pas des rĂ©fĂ©rences au surnaturel. Aujourd’hui, je te fais rĂ©flĂ©chir Ă  l’histoire de la femme courbĂ©e depuis dix-huit ans [9]. Les pseudo-surhommes de maintenant nient que le dĂ©mon puisse ĂȘtre l’auteur d’infirmitĂ©s physiques. Ils nient beaucoup de choses, les surhommes. Trop. Ils ne se rendent pas compte que les possĂ©dĂ©s’ d’aujourd’hui, ce sont eux. Ils nient qu’il y ait des infirmitĂ©s causĂ©es par des forces extranaturelles. Mais ils ne savent pas comprendre et guĂ©rir certaines infirmitĂ©s par des forces naturelles. Ils ne le peuvent pas justement parce que certaines infirmitĂ©s ont leur racine en dehors de la chair et l’accablent sans en ĂȘtre nĂ©es. Elles naissent dans ces zones oĂč s’agitent les rĂšgnes de l’esprit. Il y a deux rĂšgnes de l’esprit l’un, cĂ©leste, vient de Dieu; l’autre, malin, vient de Satan. Dieu donne parfois Ă  ses prĂ©destinĂ©s des infirmitĂ©s qui sont un passeport pour le Royaume divin. Encore plus souvent, Satan donne des infirmitĂ©s qui sont une vengeance contre le serviteur de Dieu ou un impĂŽt sur les pauvres qui ont cĂ©dĂ© Ă  ses sĂ©ductions. Pauvres d’une pauvretĂ© horrible parce qu’elle est la perte de la vraie richesse celle de la grĂące qui fait de vous les enfants et hĂ©ritiers de Dieu. Les remĂšdes humains sont inutiles en tels cas. Seul le doigt de Dieu efface le dĂ©cret de misĂšre et souscrit au dĂ©cret de dĂ©livrance. Celui qui est dĂ©livrĂ© guĂ©rit de la possession’ s’il est possĂ©dĂ©. Celui qui est dĂ©livrĂ© entre au Ciel, si son infirmitĂ© est de Dieu. Mais outre les infirmitĂ©s de la chair, il y a les infirmitĂ©s de l’esprit. Elles sont l’Ɠuvre du Malin. Elles vous courbent, vous font vous dĂ©battre et Ă©cumer de rage; elles Ă©moussent les sens et la parole, vous portent Ă  des aberrations morales pires que les maladies de la chair; parce qu’elles courbent et Ă©moussent l’ peux les guĂ©rir, moi seul. L’ñme dĂ©livrĂ©e de l’influence qui la tenait courbĂ©e se redresse et glorifie le Seigneur, comme la femme de l’Évangile. Toi, tu l’éprouves. Ta chair se meurt et tu le sens [10]. Mais comme tu te sens libre et forte puisque ton MaĂźtre t’a guĂ©rie ! Une maĂźtrise virile et paisible a envahi ton esprit. Tu as la sensation de chaĂźnes brisĂ©es tombĂ©es Ă  tes pieds. Maintenant je te dis Suis-moi. Suis-moi avec ton nouvel esprit et ne pĂšche plus pour que Satan ne puisse pas tendre son piĂšge sur toi. Si tu me suis de prĂšs, il ne pourra pas te nuire car celui qui me suit ne pĂšche pas et, ne pĂ©chant pas, il ne s’asservit pas Ă  celui qui veut, faire de vous mes ennemis".[1] Maria Valtorta venait sans doute de recevoir la communion Eucharistie.[2] Cf. la prophĂ©tie du vieillard SymĂ©on en Luc 2,34-35 et en EMV Dans la dictĂ©e du 19 juin.[4] Saint Louis-Marie Grignon de Montfort a eu la grĂące de recevoir la rĂ©vĂ©lation sur un des secrets de la Sainte Vierge Marie qu'il a dĂ©voilĂ© dans son Ɠuvre Le Secret de Marie. L’introduction de l’Ɠuvre explique en quoi il consiste.[5] Saint-Paul apĂŽtre aussi a parlĂ© de ses souffrances dans les mĂȘmes termes dans sa Lettre aux Colossiens. Cf. Colossiens 1, 24[6] Lire Ă©galement Ă  ce sujet dans la dictĂ©e du 15 septembre[7] Dans la dictĂ©e du 19 juin.[8] Le pĂšre Migliorini.[9] Cf. Luc 13, 11 et EMV 337.[10] Maria Valtorta souffrait de multiples maladies et est restĂ©e infirme jusqu'Ă  la fin de sa vie. Voir le rĂ©sumĂ© de son Autobiographie Elle y Ă©crit entre autres page 295 Pour une Ăąme gĂ©nĂ©reuse aimante, le sacrifice n'est plus un effort et la souffrance n'est plus un tourment
 Et mĂȘme une seule chose prĂ©occupe une Ăąme gĂ©nĂ©reuse elle a peur de ne point souffrir. C'est lĂ  que rĂ©side le renversement des valeurs. 
 Une Ăąme gĂ©nĂ©reuse est tout Ă  fait incapable de souffrir de la façon amĂšre dont souffrent ceux qui ne sont pas gĂ©nĂ©reux. La souffrance demeure, parce que cela est inĂ©vitable, mais elle ne se prĂ©sente plus comme un ennemi elle est une amie qui nous aide Ă  monter de plus en plus haut. La seule pensĂ©e que cette souffrance nous rend semblables au Christ et fait de nous des continuateurs de son Ɠuvre, nous donne une soif insatiable de souffrances toujours nouvelles et plus profondes
 Cela fait des annĂ©es que je vis de la sorte et que j'ai trouvĂ© la paix de l'Ăąme». Elle Ă©crit par ailleurs page 382 BĂ©nie soit la souffrance qui me rend semblable Ă  toi ! BĂ©nie soit la croix qui m'Ă©lĂšve jusqu'au ciel ! BĂ©ni soit l'amour qui donne des ailes Ă  ma souffrance ! BĂ©ni soit le jour oĂč ton regard m'a accrochĂ©e ! Et plus bienheureux encore soit le moment oĂč Ă  toi je me suis consacrĂ©e ! »Source deux genres d'infirmitĂ©La possession divineLe 3 juillet JĂ©sus dit "Je t’ai dit hier qu’il existe des genres d’infirmitĂ©s qui sortent du commun, c’est-Ă -dire qu’elles sont voulues par des forces spirituelles [1]. Dieu ou Satan, l’un agissant de l’abĂźme du Ciel, l’autre de l’abĂźme de l’Enfer, frappent certaines crĂ©atures pour des raisons diffĂ©rentes et Ă  des fins diffĂ©rentes. Mais, Ă©tant donnĂ© l’origine diffĂ©rente et opposĂ©e, l’infirmitĂ© qui vient de Dieu porte en elle, les tirant Ă  la source d’une incommensurable LumiĂšre et d’un incommensurable Amour, lumiĂšre et amour pour la crĂ©ature martyre [2] de son Dieu. L’autre, qui provient de l’abĂźme stagnant oĂč rĂšgne Satan, enveloppe de tĂ©nĂšbres et de tourments. J’ai dit crĂ©ature martyre de son Dieu. Oui. L’ñme qui s’est abandonnĂ©e Ă  son Dieu, totalement, devient son martyr. Dieu lui-mĂȘme agit ici en sacrificateur, mais le martyre de la crĂ©ature abandonnĂ©e Ă  l’Amour n’en est pas pour autant moins sanglant, mĂȘme si le sang n’est pas matĂ©riellement versĂ©, que celui de la crĂ©ature immolĂ©e par le bourreau [3]. Parce que, non seulement la chair et le sang, mais l’intellect, l’ñme et l’esprit sont torturĂ©s dans un martyr heureux dont la fin, aprĂšs la crucifixion spirituelle — qui stigmatise l’ĂȘtre dans chacune de ses puissances, dans la chair, dans le sang, dans l’intellect, dans l’ñme, dans l’esprit, y apposant mon sceau glorieux — sera l’étreinte enflammĂ©e avec la Flamme elle-mĂȘme, avec la CharitĂ© brĂ»lante, l’engloutissement dans l’ardente UnitĂ© qu’est notre TrinitĂ©, la connaissance complĂšte de ce qu’est Dieu, la possession de Dieu et par Dieu pour l’éternitĂ©. Oui. Il y a deux formes d’infirmitĂ©s spirituelles et deux formes de possession spirituelle. En effet, si on dit possĂ©dé’ celui qui est saisi, dĂ©chirĂ©, Ă©crasĂ©, dominĂ© par Satan, pourquoi n’appellerait-on pas possĂ©dé’, Ă  plus juste raison, celui qui est embrassĂ©, soulevĂ©, modelĂ©, dominĂ© par Dieu ? BĂ©atifique, sublime, heureuse possession ! L’ñme, en amour, n’a qu’à s’abandonner Ă  l’Amour qui l’entoure, l’embrasse, la pĂ©nĂštre, la transporte, lui confĂšre de nouveaux sens et des connaissances inconnues aux mortels. C’est le plongeon dans le gouffre de Dieu, gouffre de LumiĂšre, de Savoir, de CharitĂ©, de toute vertu. C’est un plongeon dans le gouffre de la Paix. L’ñme en sort, Ă  ces rares instants oĂč elle en sort — d’autant plus rares que l’ñme est plus perdue en Dieu — parfumĂ©e de l’Essence de Dieu, et aucun miasme de la Terre et de l’Enfer ne peut agir sur son esprit imprĂ©gnĂ© de l’arĂŽme divin. L’ñme possĂ©dĂ©e’ de Dieu vient Ă  lui ressembler Ă  un tel point que mĂȘme la forme extĂ©rieure et matĂ©rielle de son ĂȘtre subit des modifications. Dieu brille dans son regard, dans son sourire, Ă  travers ses paroles et la nouvelle majestĂ© de son expression, de sorte que celui qui l’effleure se dit il y lĂ  quelque chose qui n’est pas de cette terre’. L’ñme possĂ©dĂ©e’ de Dieu est un prĂ©cieux vase scellĂ©, mais qui exhale l’arĂŽme qui le remplit. ScellĂ©, puisque l’amour consacre et la possession fait de l’esprit la propriĂ©tĂ© d’Un seul, et il n’y a que ce seul Être qui ouvre et ferme le sceau apposĂ© sur l’esprit qui s’est donnĂ© Ă  lui. Exhale, car l’arĂŽme de Dieu est si puissant que, non seulement il remplit l’intĂ©rieur du vase, mais il en imbibe la matiĂšre ce qui fait que l’effluve spirituel s’en dĂ©gage et passe dans la foule, la purifiant de l’odeur de la chair et du sang. Si les ĂȘtres savaient ce qu’est la possession’ de Dieu, ils voudraient tous ĂȘtre possĂ©dĂ©s’.Mais pour le savoir, il faut faire le premier pas, le premier acte de gĂ©nĂ©rositĂ©, de renonciation, et puis persĂ©vĂ©rer dans ce premier acte. Le reste vient, car, tout comme une onde Ă©mise par le pole A est attirĂ©e par le pole Z qui est plus fort, ainsi l’ñme qui s’est placĂ©e dans l’orbite de Dieu sera attirĂ©e par lui de n’importe quel point de l’orbite oĂč elle se trouve. Car je suis l’Alfa et l’OmĂ©ga [4] et j’embrasse tout ce qui est. Seule une volontĂ© humaine contraire, qui se met sous le sceau de la BĂȘte, dĂ©tourne mon action, parce que je vous ai faits libres et je ne violente pas votre volontĂ©. Si donc votre volontĂ© est de chair et de sang, c’est-Ă -dire qu’elle est Satan, ma volontĂ© ne peut agir puisque ma volontĂ© est Esprit et elle agit sur votre esprit et l’esprit meurt lĂ  oĂč rĂšgne la matiĂšre. Il faut renaĂźtre dans l’esprit pour pouvoir entrer dans l’orbite de Dieu et vaincre la chair [5] et son maĂźtre, Mammon. Alors se produit la possession’. Paradis anticipĂ© sur terre, heureuse ascension de l’ñme au Ciel dans la mort, plĂ©nitude du paradis dans mon Royaume oĂč les miens seront avec moi pour l’éternitĂ©, lumiĂšre dans la LumiĂšre, paix dans la Paix, joie dans la Joie, gloire dans la Gloire."[1] Voir la dictĂ©e du 2 juillet. [2] En grec, le mot martyr signifie tĂ©moin de Dieu, plus spĂ©cialement jusqu’au sang. Cf. par exemple Apocalypse 12,11 Eux-mĂȘmes l’ont vaincu par le sang de l’Agneau, par la parole dont ils furent les tĂ©moins ; dĂ©tachĂ©s de leur propre vie, ils sont allĂ©s jusqu’à mourir ».[3] Marie des vallĂ©es 1590-1656, dans une de ses visions dĂ©signant les Ăąmes victimes des temps futurs, les appelle les martyrs de l’Amour divin "Ce seront de grands martyrs quoique les bourreaux ne les touchent point, mais ils seront martyrs de l’Amour divin. Ce sera le divin Amour qui les martyrisera. Ils seront brĂ»lĂ©s dans la fournaise de l’Amour et ils seront plus grands martyrs que quantitĂ© d’autres des premiers martyrs qui souffrirent le martyre par l’espĂ©rance des couronnes et de la gloire, mais ceux-ci ne regardent point la rĂ©compense mais la seule gloire de Dieu" Propos recueillis par Gaston de Renty 1511-1649.[4] Cf. Apocalypse 1, 8.[5] Dans l'Ă©pĂźtre aux Galates, Saint Paul ApĂŽtre donne une sublime explication sur la vie dans l'Esprit pour pouvoir vaincre les Ɠuvres de la chair. Voir Galates 5, pont entre ciel et terre La pĂ©nitence des victimesLa tentation de la fatigue et de la crainteLe 4 juillet JĂ©sus dit “L’Eucharistie est mon Sang et mon Corps. Mais avez-vous dĂ©jĂ  songĂ© que ce Sang et ce Corps ont Ă©tĂ© formĂ©s avec le sang et le lait de Marie ?Celle-ci, la trĂšs Pure qui accueillit le Ciel dans son sein, habillant de ses chairs de blancheur immaculĂ©e le Verbe du PĂšre aprĂšs les noces divines avec l’Esprit Saint, ne s’est pas limitĂ©e Ă  engendrer le Sauveur. Elle l’a nourri de son lait. Il s’ensuit que vous, humains qui vous nourrissez de moi, sucez le lait de Marie qui est devenu sang en lait virginal. Comment donc pouvez-vous rester si souvent esclaves de la chair 51, avec mon Sang, descend en vous ce lait immaculĂ© ? C’est comme si une fontaine de puretĂ© cĂ©leste dĂ©versait en vous ses flots. N’en ĂȘtes-vous pas purifiĂ©s ? Comment pouvez-vous ĂȘtre comme cela alors que coule en vous le lait de la Vierge et le Sang du RĂ©dempteur ? Quand vous vous approchez de ma table, c’est comme Si vous approchiez votre bouche du sein trĂšs chaste de la enfants qui nous aimez peu. Je suis content que vous suciez ce sein dont j’ai tirĂ© ma nourriture. Mais je voudrais que, comme en des bĂ©bĂ©s nourris au sein, la vie augmente en vous ; je voudrais que vous grandissiez et vous vous fortifiiez. Le lait de la nourrice transmet, outre la vie matĂ©rielle, des tendances morales. Comment pouvez-vous, vous qui ĂȘtes nourris Ă  ce sein trĂšs pur, ne pas acquĂ©rir une ressemblance spirituelle Ă  Marie ? Elle vous serre sur sa poitrine, malades, Ă©maciĂ©s, sales que vous ĂȘtes. Et elle vous lave, vous nourrit, vous amĂšne Ă  son Premier NĂ© car elle veut que vous l’ ce n’étaient les soins de Marie et de ses priĂšres, la race humaine ne serait plus. Je l’aurais effacĂ©e parce que votre façon de vivre a vraiment touchĂ© le fond du mal et la justice est blessĂ©e, et la patience est Ă  son comble, et la punition est prĂȘte. Mais Marie est lĂ  qui vous protĂšge de son manteau et si je peux, d’un seul regard, prosterner le Paradis et faire trembler les astres, je ne peux rien contre ma suis son Dieu, mais je reste toujours son Enfant. Sur ce cƓur, je me suis reposĂ© dans le premier sommeil du nouveau-nĂ© et dans le dernier sommeil de la mort, et de ce cƓur je connais tous les secrets. Je sais donc que vous punir causerait une douleur transperçante Ă  la MĂšre du genre humain, Ă  sa vraie MĂšre, qui continue d’espĂ©rer qu’elle pourra vous conduire Ă  son suis son Dieu, mais elle est ma MĂšre. Et moi, parfait en tout, je suis votre MaĂźtre en ceci aussi l’amour pour la MĂšre. À ceux qui en ce monde croient encore, je dis "Le salut du monde est en Marie".Si vous compreniez que Dieu se retire dans les profondeurs, face Ă  la marĂ©e montante des crimes que vous commettez, vous les dĂ©icides, les fratricides, vous les violeurs de la loi, les fornicateurs, les adultĂšres, les voleurs, sentine de vices, vous en trembleriez. Mais vous ĂȘtes devenus des c’était moi le pont entre le monde et le Ciel. Mais en vĂ©ritĂ©, devant votre obstination dans le mal, le Christ se retire comme autrefois de JĂ©rusalem car l’heure n’est pas encore venue’ et en attendant l’heure, le Christ vous laisse Ă  votre mal pour que vous l’ le seul pont qui reste, c’est Marie. Mais si vous la mĂ©prisez elle aussi, vous serez Ă©crasĂ©s. Je ne permets pas que soit vilipendĂ©e Celle en qui descendit l’Esprit Saint pour m’engendrer, moi Fils de Dieu et Sauveur du monde.”Le soirDans l’état oĂč je me trouve, j’ai eu la tentation d’adoucir un peu les mortifications habituelles, que j’ai reprises avec rigueur depuis quelques mois car j’ai senti que JĂ©sus le mon JĂ©sus me rĂ©pond “Non. PersĂ©vĂšre. Le monde est recouvert d’une mer de fautes et il faut des ocĂ©ans de pĂ©nitence pour les laver. Si vous Ă©tiez nombreux Ă  les expier, je pourrais dire diminue. Mais vous ĂȘtes trop peu nombreux et la nĂ©cessitĂ© trop grande. Pour ce que vous pouvez faire, peu serait rĂ©parĂ©. Il y a une Ă©norme disproportion entre le pĂ©chĂ© et l’expiation. Mais je ne regarde pas combien vous pouvez faire; je regarde et je juge si vous faites tout ce que vous pouvez faire. Tout. Je veux le tout pour rĂ©parer l’infini. Le tout de mes imitateurs, Ăąmes aimantes et victimes, pour rĂ©parer l’infini des Tu n’en mourras pas pour autant. Au contraire, la Paix et la LumiĂšre entreront toujours plus en toi. Souviens-toi en outre que quand, par prudence humaine, tu as diminuĂ© la pĂ©nitence, la tentation s’est insinuĂ©e en toi et elle t’a fait flĂ©chir. Alors, je l’ai permis; maintenant, non. Et tu peux en comprendre les moi Ă  vaincre Satan dans les cƓurs. Il y a certains dĂ©mons qu’on vainc par la priĂšre et la souffrance, souviens-toi de cela. PitiĂ©, je te demande pitiĂ© pour les pĂ©cheurs et pour moi. Ce sont tes frĂšres et tes sƓurs et ils ne savent pas m’aimer. Ta pĂ©nitence doit allumer le feu dans les cƓurs Ă©teints. Je suis ton FrĂšre et les pĂ©cheurs me flagellent. Si tu me voyais humainement flagellĂ©, toi qui ne peux voir fouetter un animal, ne te lancerais-tu pas Ă  la dĂ©fense de ton JĂ©sus ?Souviens-toi chaque pĂ©chĂ©, chaque blasphĂšme, chaque malĂ©diction contre Dieu, chaque perte de foi, chaque trahison est pour moi un coup de fouet. Doublement douloureux parce que je ne suis plus le JĂ©sus inconnu d’il y a vingt siĂšcles, mais bien le JĂ©sus qu’on connaĂźt. Le monde sait ce qu’il fait maintenant et il me frappe quand tu ne t’appartiens plus. Tu es la victime. Par amour et pour ĂȘtre fidĂšle Ă  ton ministĂšre, ne diminue donc pas ta pĂ©nitence. Chaque pĂ©nitence est une blessure en moins Ă  ton Dieu, tu la subis pour moi. Chaque pĂ©nitence est une lumiĂšre qui s’allume en un cƓur. Je t’enlĂšverai moi-mĂȘme la pĂ©nitence quand je jugerai que tu auras assez souffert et je mettrai entre tes mains la palme. Moi seul. Je suis ton Ă  toutes les fois oĂč j’étais fatiguĂ© de souffrir et pourtant je souffris, pour toi... Car je t’aimais...”JĂ©sus dit encore “Tu ne dois pas te laisser impressionner par certains moments de fatigue, de crainte; ils sont reliĂ©s Ă  la nature humaine autour de laquelle l’Ennemi rĂŽde sans est un dĂ©vorateur insatiable et sa faim s’accroĂźt d’autant plus que sa proie est vaste. Et avec la faim s’accroĂźt la rancƓur contre le Christ et les chrĂ©tiens. Les vrais chrĂ©tiens. Il essaie donc tout. Et lorsqu’il ne peut attaquer de front comme un lion furieux, il s’insinue en rampant. C’est le serpent qui cherche Ă  s’enrouler autour de l’ñme sans qu’elle s’en rende compte, prĂȘt Ă  la broyer aprĂšs l’avoir essaie donc de vaincre, Ă  dĂ©faut de pouvoir faire autre chose, par la fatigue et la l’arme qu’il essayĂ©e avec moi. Il n’a pas rĂ©ussi, mais sais-tu combien de fois il l’a utilisĂ©e ? L’embĂ»che la plus subtile et la plus pressante me fut tendue Ă  GethsĂ©mani. Satan m’a accablĂ© en m’exposant ce que j’avais Ă  souffrir et le petit nombre qui en aurait souffert ce martyre de l’esprit en pensant aux victimes’ des siĂšcles Ă  venir qui l’aurait subi, par l’Ɠuvre de Satan. J’ai souffert en pensant Ă  toi. Mais ne crains rien. Mon martyre d’alors a rachetĂ© vos faiblesses, et si vous ne cĂ©dez pas Ă  l’Ennemi, votre faiblesse, qui vient de la peur, seulement de la peur, n’a pas de consĂ©quences. Satan peut vous donner un frisson de frayeur. Mais rien de plus, car je suis prĂšs de mes amis et imitateurs. La possession absolue survient lorsque l’ñme se met sous le joug satanique par le pĂ©chĂ©. Autrement, ce n’est que vengeance, et elle trouble la surface sans agiter le profond oĂč je une souffrance plus ou moins atroce. Celle que tu as Ă©prouvĂ©e aujourd’hui n’a Ă©tĂ© qu’un lĂ©ger sifflement et c’est tout. Tu es trop en moi pour que le dĂ©mon puisse faire autre chose. Autrefois, pendant des annĂ©es, il t’a beaucoup tourmentĂ©e et il ne t’a pas toujours trouvĂ©e forte au point de le faire trembler. Mais le passĂ© ne compte pas. Je te dis persĂ©vĂšre, le passĂ© est mort. Cette Ă©preuve-lĂ  aussi Ă©tait utile. Tu l’as surmontĂ©e. Reste maintenant dans le sillage de Dieu oĂč je t’ai placĂ©e et ne crains te le dis ne crains rien. Et je te dis surmonte les fatigues de la chair, les craintes de la chair assiĂ©gĂ©e par Satan, avec la hardiesse de l’esprit. Si tu souffrais seule, crĂ©ature mortelle, tu ne pourrais durer. Mais je suis avec toi, mais tu souffres pour cela avec foi et toute hardiesse te sera facile, car l’esprit est plus fort que la matiĂšre et il est trĂšs fort quand il est uni Ă  son Dieu par un nƓud de charitĂ©."Je m’explique pour que vous ne pensiez pas qu’il y a eu quelque chose de grave. Non, rien de grave. Dans ma grande souffrance qui m’arrache des cris involontaires, j’avais seulement eu l’idĂ©e suscitĂ©e sĂ»rement par l’Ennemi, comme dit JĂ©sus, d’adoucir un peu mes mortifications. Peu de chose en rĂ©alitĂ©, mais je ne peux en faire davantage. Comme vous voyez, la rĂ©ponse n’a pas tardĂ©. J’irai donc de l’avant, tant que je le pourrai. D’ailleurs, si je considĂšre la valeur que j’ai attachĂ©e Ă  ces bagatelles, et qui est dĂ©jĂ  ratifiĂ©e par le bon Dieu en maintes choses — et]’espĂšre qu’elle le sera pour d’autres aussi—, je suis portĂ©e Ă  conclure qu’il vaut vraiment la peine de rĂ©sister tant que je le pourrai. C’est-Ă -dire jusqu’au bout...Et puis... Si la chair est lasse de souffrir et demande pitiĂ©, l’ñme est dans une telle paix et une telle joie !... Je ne peux sortir de ce bonheur surnaturel qui m’est restĂ© de ma vision mentale de la trĂšs Sainte TrinitĂ©. Je suis sous ce Soleil.., comme une fleur. Et je regarde mon soleil, qui resplendit au milieu des trois cercles sublimes, le Soleil de l’UnitĂ© de Dieu, dont la lumiĂšre de paix infinie et d’infinie beautĂ© me communique de nouveaux sens. Pour mĂ©riter cela, qu’est- ce que la souffrance ? C’est une joie militante, jardin du palais vrais 5 juillet JĂ©sus dit "Mon Église est semblable Ă  un grand jardin qui entoure le palais d’un grand roi. Le roi, pour ses raisons Ă  lui, ne sort pas du palais et il a donc, aprĂšs avoir semĂ© les fleurs et les plantes les plus belles, dĂ©lĂ©guĂ© un jardinier aux soins de son Église. Le jardinier, Ă  son tour, a beaucoup d’aides qui l’assistent. Dans le jardin, il y a des fleurs et des plantes de toutes les espĂšces. Pour les rendre fertiles, le roi Ă©pandit sur les plates-bandes toutes sortes d’engrais, et autrefois seules les fleurs et les plantes belles et utiles fleurissaient. Au centre du jardin se dresse une fontai­ne Ă  sept bouches qui envoient leurs eaux partout, nourrissant et for­tifiant les plantes et les fleurs. Mais en l’absence du roi, le Malin est entrĂ© et a Ă©parpillĂ© Ă  son tour sa semence nocive, de sorte que maintenant le jardin prĂ©sente un aspect dĂ©sordonnĂ©, pour ne pas dire dĂ©solant. Les mauvaises herbes, malsaines, Ă©pineuses, vĂ©nĂ©neuses se sont propagĂ©es lĂ  oĂč avant Ă©taient bordures, plates-bandes et magnifiques buissons, et elles les ont Ă©touffĂ©s ou appauvris parce qu’elles ont absorbĂ© les humeurs de la terre et empĂȘchĂ© le soleil de descendre sur les petites plantes. Le jardiniers et ses aides se donnent beaucoup de peine Ă  sarcler, Ă  extirper, Ă  redresser les petites plantes pliĂ©es sous le poids des mauvaises herbes. Mais s’ils travaillent ici, le Malin travaille lĂ , et le jardin continue d’avoir l’air dĂ©solĂ©. Des serpents, des crapauds, des limaces profitent du dĂ©sordre pour nicher, pour ronger, pour baver. Ici et lĂ , quelque plante robuste rĂ©siste Ă  tout et pousse haut vers le ciel, quelques plates-bandes aussi, surtout de lys et de roses. Mais les belles bordures de marguerites et de violettes sont presque complĂštement effacĂ©es. Quand le roi viendra, il ne reconnaĂźtra plus son beau jardin Ă  l’abandon; il arrachera avec colĂšre les mauvaises herbes, Ă©crasera les animaux visqueux, cueillera les fleurs qui seront restĂ©es et les apportera dans son palais, effaçant le jardin Ă  jamais. Maintenant, Ă©coute bien l’explication. Le roi est JĂ©sus Christ. Le jardin est son Église militante. Le jardinier est mon Pierre, et ses aides sont les prĂȘtres. Les fleurs et les plantes sont les fidĂšles consacrĂ©s, les baptisĂ©s. Les substances fertilisantes sont les vertus et en particulier mon Sang, rĂ©pandu pour fĂ©conder le monde et rendre la terre fertile Ă  la semence de vie Ă©ternelle. Les sept bouches de la fontaine sont les sept Sacrements. Les graines nocives sont les vices, les passions, les pĂ©chĂ©s semĂ©s par Satan dans sa haine pour moi. Le dĂ©sordre vient du fait que les bonnes plantes n’ont pas rĂ©agi et se sont laissĂ© Ă©touffer par les mauvaises qui annulent les bienfaits de mon Sang, de mes sacrements, du soleil de la GrĂące. Le Jardinier suprĂȘme et ses quelques vrais aides n’arrivent pas Ă  mettre le jardin en ordre Ă  cause de la mauvaise volontĂ© des bonnes plantes, de leur paresse spirituelle, et Ă  cause de la mauvaise volontĂ© et de la paresse de nombreux faux jardiniers qui ne se fatiguent pas Ă  leur saint devoir de cultiver, d’aider, de redresser les Ăąmes. Les serpents, les crapauds et les limaces sont les tentations. Si tous les jardiniers Ă©taient diligents et toutes les plantes vigilantes, ils seraient Ă©crasĂ©s. Mais les Ăąmes n’appellent pas l’Église Ă  leur secours quand elles se rendent compte que la tentation est plus forte qu’elles, et les membres du clergĂ© n’accourent pas, pas tous, lorsqu’une des pauvres Ăąmes, que j’ai payĂ©es de ma douleur et affranchies d’avance, demande de l’aide. Les bonnes plantes qui rĂ©sistent sont les vrais prĂȘtres, de mon Vicaire, jardinier suprĂȘme et arbre suprĂȘme qui lĂšve jusqu’au ciel sa cime droite et intrĂ©pide, aux simples prĂȘtres qui restent le sel de la terre. Les plates-bandes, surtout celles de lys et de roses, sont les Ăąmes virginales et aimantes. Mais les bordures de petites marguerites, l’innocence, et celles de violettes, la pĂ©nitence, prĂ©sentent un aspect dĂ©solant. L’innocence naĂźt et fleurit, mais bientĂŽt, elle n’est plus car la malice, la luxure, le vice, l’imprudence la dĂ©truisent. La pĂ©nitence est littĂ©ralement assĂ©chĂ©e par le chiendent de la tiĂ©deur. Seuls quelques plants rĂ©sistent. Et ils parfument, de leur odeur de purification, un large rayon du jardin, chassant les miasmes du mal. Quand je viendrai, Ă  mon heure terrible, j’arracherai, je piĂ©tinerai, je dĂ©truirai les herbes maudites et les parasites maudits, j’effacerai le jardin de l’univers, emportant avec moi, Ă  l’intĂ©rieur de mon palais royal, les plantes bĂ©nies, les fleurs bĂ©nies qui ont su rĂ©sister et fleurir pour ma joie. Et malheur Ă  ceux qui seront arrachĂ©s de moi et lancĂ©s dans le royaume de Mammon, le mauvais semeur qu’ils auront prĂ©fĂ©rĂ© au semeur divin; et malheur Ă  ceux qui auront prĂ©fĂ©rĂ© la voix des serpents et des crapauds et le baiser des limaces Ă  la voix de mes anges et au baiser de ma grĂące. Il aurait mieux valu pour eux qu’ils ne fussent jamais nĂ©s ! Mais joie, joie Ă©ternelle Ă  ceux qui seront restĂ©s mes bons serviteurs fidĂšles, chastes, pleins d’amour. Et joie encore plus grande Ă  ceux qui auront voulu ĂȘtre doublement mes disciples en choisissant pour leur voie les voies du Calvaire, afin d’accomplir dans leur corps ce qui manque encore Ă  la passion Ă©ternelle du Christ [1]. Leurs corps glorifiĂ©s resplendiront comme des soleils dans la vie Ă©ternelle, car ils se seront nourris du double pain de l’Eucharistie et de la Douleur, et ils auront ajoutĂ© leur sang Ă  la grande Ɠuvre de purification que JĂ©sus, le chef, a initiĂ©e et que, eux les membres, ont poursuivie pour laver leurs frĂšres et sƓurs et rendre gloire Ă  Dieu." Jean 2, 23-25Pendant qu’il Ă©tait Ă  JĂ©rusalem pour la fĂȘte de la PĂąque, beaucoup crurent en son nom, Ă  la vue des signes qu’il accomplissait. JĂ©sus, lui, ne se fiait pas Ă  eux, parce qu’il les connaissait tous et n’avait besoin d’aucun tĂ©moignage sur l’homme ; lui-mĂȘme, en effet, connaissait ce qu’il y a dans l’homme. Plus tard, je dis Ă  JĂ©sus "Je ne comprends pas ce passage de l’Evangile" Jean 2, 23-25, et il m’explique ainsi "L’ĂȘtre humain est l’éternel sauvage et l’éternel enfant. Pour ĂȘtre attirĂ© et sĂ©duit, spĂ©cialement dans ce qui est bon — sa nature viciĂ©e le porte facilement Ă  accepter le mal et difficilement le bien —, il a besoin d’une farandole de prodiges. Le prodige le secoue et l’exalte. C’est un choc qui le pousse aux bords du bien. Aux bords, j’ai bien dit. Je savais que ceux qui croyaient grĂące Ă  mes miracles Ă©taient au bord de la voie. Être lĂ  ne veut pas dire ĂȘtre dans ma voie. Cela veut dire ĂȘtre des spectateurs curieux ou intĂ©ressĂ©s, prĂȘts Ă  s’éloigner quand l’utile cesse et un danger menace, et Ă  devenir accusateurs ou ennemis comme avant ils s’étaient montrĂ©s admirateurs et amis. L’humain est ambigu tant qu’il n’est pas tout en Dieu. Je vois au fond des cƓurs. C’est pourquoi je ne me suis pas fiĂ© aux admirateurs d’une heure, aux croyants d’un instant. Ils n’auraient pas Ă©tĂ© les vrais confesseurs, mes vrais tĂ©moins. Ni avais-je besoin de tĂ©moins. Mes Ɠuvres tĂ©moignaient de moi, et le PĂšre en tĂ©moignait, celui qui est perfection et vĂ©ritĂ© pour l’éternitĂ©. VoilĂ  pourquoi Jean dit que je n’avais pas besoin que d’autres tĂ©moignent de moi. D’autres que le PĂšre et moi-mĂȘme. La vĂ©ritĂ© ne prend pas chez l’humain, et son tĂ©moignage n’est donc pas vĂ©ridique et durable. Nombreux furent ceux qui crurent, mais peu ceux qui persĂ©vĂ©rĂšrent, trĂšs peu ceux qui tĂ©moignĂšrent pendant toute leur vie, et par leur mort, que je suis le Messie, le vrai Fils du vrai Dieu. Ceux-lĂ  sont bienheureux pour l’éternitĂ© !".[1] Comme le disait aussi Saint-Paul apĂŽtre quand il parlait de ses souffrances. Cf. Colossiens 1, deuxiĂšme conception mystique de MarieLe 6 juillet En attendant que JĂ©sus parle, je vais parler pour Ă©claircir certains points. Vous aurez remarquĂ© [1] qu’en date du 28 juin, il y a une priĂšre au TrĂšs PrĂ©cieux Sang. Cependant, si JĂ©sus se plaint qu’on ne vĂ©nĂšre pas assez son Sang, il n’impose pas impĂ©rieusement qu’on fasse connaĂźtre cette priĂšre. Alors qu’il ne m’a laissĂ© aucun rĂ©pit tant que je ne vous ai pas envoyĂ© celle du 4 juin, en rĂ©paration Ă  JĂ©sus dans le Sacrement. JĂ©sus me laisse entendre qu’il faut dire cette priĂšre souvent, et personnellement, il me la fait dire avec la phrase qu’il a dictĂ©e “... par la main de Satan”. Je regrette de dĂ©sobĂ©ir au censeur ecclĂ©siastique. Mais entre lui et le MaĂźtre, je choisis le MaĂźtre. MĂȘme si je voulais en faire autrement, je ne le pourrais pas. Je regrette aussi d’avoir Ă  dire que je ne connais pas celui qui a Ă©crit cette priĂšre. Oh !, si je le connais ! Mais il se cache derriĂšre l’anonymat. Il nous donne une formule parfaite dans sa concision, complĂšte, telle que lui seul pouvait la faire, il nous demande de la dire et c’est tout. Si bien que je dis Ă  ceux qui sont loin d’ici qu’elle a Ă©tĂ© Ă©crite par une infirme. Écrite ce mot a un sens trĂšs large. Je peux Ă©crire La Divine ComĂ©die [2], si je m’y mets avec patience. Mais ce n’est sĂ»rement pas moi qui l’ai composĂ©e. C’est la mĂȘme chose maintenant. C’est moi qui l’ai Ă©crite et lui qui l’a composĂ©e. Mais aux voisins qui pourraient demander oĂč se trouve cette infirme, je dis “Je ne sais pas qui a Ă©crit cette priĂšre”. Si je disais “C’est moi qui l’ai Ă©crite”, j’en aurais injustement des louanges. Si je rĂ©vĂ©lais qui me l’a dictĂ©e, les gens penseraient de deux façons diffĂ©rentes. Pour ce qui est de la premiĂšre, patience, je la subirais en pensant Ă  JĂ©sus qu’on a appelĂ© “fou”. Mais je ne veux pas qu’on dise la deuxiĂšme. Car si JĂ©sus, vĂ©ritable Samaritain compatissant, se penche sur mon Ăąme qui n’est que dĂ©chirure, cela est preuve de son infinie misĂ©ricorde et non de mĂ©rite de ma part. Je sens, avec la mĂȘme prĂ©cision que si je l’avais dĂ©jĂ  vĂ©cu, que si l’orgueil s’emparait de moi, tout serait fini. Je vous le disais ce matin. J’en suis persuadĂ©e personnellement, et le bon JĂ©sus le confirme en me disant que “l’orgueil tue toutes les vertus, Ă  commencer par la charitĂ©. Il apporte donc avec soi la perte de la lumiĂšre de Dieu. L’orgueilleux - m’explique JĂ©sus - ne traite pas avec un saint respect le bon PĂšre des cieux, n’a pas d’instinct viscĂ©ral de misĂ©ricorde pour ses frĂšres et sƓurs, se croit supĂ©rieur aux faiblesses de la chair et aux rĂšgles de la Loi. Il pĂšche donc sans cesse, et par le mĂȘme pĂ©chĂ© qui causa la ruine de Lucifer d’abord, d’Adam et de sa progĂ©niture ensuite. Mais par-dessus tout, il tue la charitĂ©. Il dĂ©truit donc l’union avec Dieu.” À propos de charitĂ©. Je vous prie d’insister chaleureusement sur cette question auprĂšs des sƓurs de l’HĂŽpital. Il est comprĂ©hensible et excusable qu’elles soient fatiguĂ©es, dĂ©bordĂ©es, Ă©nervĂ©es, appelĂ©es de tous cĂŽtĂ©s comme elles le sont par les malades exigeants et souvent ingrats. Mais elles portent la livrĂ©e de la charitĂ©, de la charitĂ© active et de la plus sainte des activitĂ©s. Elles ont entre les mains des Ăąmes qui souffrent dans des corps souffrants, des Ăąmes qui parfois rencontrent le visage de Dieu dans ses servantes, justement dans les couloirs de l’hĂŽpital, des Ăąmes qui sont peut-ĂȘtre sur le point de se retrouver face Ă  face avec le Dieu Ă©ternel pour le jugement particulier. Oh ! Qu’elle est grande la responsabilitĂ© de celui qui soigne un malade ! Il peut, par sa façon d’agir, empĂȘcher le contact, la rencontre entre deux ĂȘtres qui se cherchaient, du moins pour ce qui est de l’Un d’eux, sans se trouver. La douleur est souvent une chaĂźne, une Ă©tincelle, un aimant entre Dieu et sa crĂ©ature. Mais quand et d’autant plus que la crĂ©ature ne connaĂźt pas son Dieu, il faut savoir exploiter le moyen — la maladie —avec une charitĂ© infinie pour obtenir que l’ñme aille lĂ  oĂč JĂ©sus l’attire, sur son cƓur aimable, au lieu de fuir, scandalisĂ©e, choquĂ©e, sceptique car elle voit qu’une servante de Dieu est... un bouquet d’orties au lieu d’ĂȘtre un bouquet veloutĂ© de violettes. D’autres malades peuvent ĂȘtre des catholiques tiĂšdes... Mais comment pourront-ils s’embraser s’ils sont entourĂ©s de cƓurs qui, sous l’insigne de la Croix enflammĂ©e, sont glacĂ©s comme la chair morte ? Remettre des Ăąmes Ă  JĂ©sus, prendre ces pauvres Ăąmes que la vie jette sur les douloureuses plages d’un hĂŽpital comme autant de naufragĂ©s blessĂ©s et dĂ©sespĂ©rĂ©s, et les recueillir avec amour, les soigner, les calmer, leur insuffler les trois sublimes vertus thĂ©ologales [3] et les trĂšs douces vertus cardinales [4], les conduire Ă  la lumiĂšre. Faire en sor­te que, dans la vie, si elles surmontent la maladie, ou dans la mort si l’heure du trĂ©pas est venue, elles quittent l’hĂŽpital ou la vie avec dans l’ñme, allumĂ©e par la compatissante sƓur infirmiĂšre, la LumiĂšre qui ne meurt pas. Si ĂȘtre marraine au BaptĂȘme est une grande responsabilitĂ©, quelle n’est pas la responsabilitĂ© des “marraines de la douleur et de la mort” ? J’ai Ă©tĂ© infirmiĂšre, je sais et je compatis. Mais tous ne l’ont pas Ă©tĂ©. Pourquoi scandaliser, susciter les cancans, blesser les Ăąmes, les fermer Ă  l’heure oĂč elles devraient plus que jamais rester ouvertes, parce qu’on les frappe d’anticharitĂ© ? Pardonnez-moi et que les sƓurs me pardonnent. Mais par pitiĂ© pour celles qui devront rĂ©pondre au Juge Ă©ternel d’elles-mĂȘmes et des Ăąmes soignĂ©es, par pitiĂ© pour ceux qui souffrent dans leur corps et ont tant besoin de lumiĂšre dans l’ñme, je vous en prie, insistez sur la charitĂ© qui “fait de nous des servantes empressĂ©es”, comme disait notre devise d’infirmiĂšres samaritaines. De la charitĂ© viennent Ă  l’infirmiĂšre la patience, le calme, le sourire si utile auprĂšs de ceux qui souffrent et si hĂ©roĂŻque. Tout vient en cette vie et le baiser du Christ dans l’autre parfois mĂȘme dans celle-ci, ce baiser qui est le passeport pour le Royaume de Dieu. En ce qui concerne votre malade, infirme depuis quatorze ans, je prierai pour elle en souffrant. Je serai heureuse si ma douleur lui obtient la vision de notre divin et doux JĂ©sus. Elle est sourde et muette. FĂ»t-elle aveugle aussi, JĂ©sus pourrait toujours briller dans ses tĂ©nĂšbres et parler Ă  ses tympans Ă©teints. Il suffirait qu’il se rĂ©vĂšle un instant... AprĂšs, on ne peut plus sortir de son sillage de lumiĂšre... Je prierai beaucoup pour cette paralysĂ©e dans les membres, comme je prie pour les autres Ăąmes que vous dirigez et qui sont plus ou moins alourdies dans l’esprit. Oh ! Je voudrais souffrir beaucoup pour monter vers Dieu traĂźnant derriĂšre moi, comme un vol d’anges, une vĂ©ritable tribu d’ñmes [5]. Je n’ai pas peur de souffrir trop, parce que je souffre pour faire plaisir Ă  JĂ©sus. Merci de la surprise vraiment inattendue. Dimanche, j’avais fait un vĂ©ritable sacrifice en repoussant la tentation d’acheter un livre, La vie de J. M. Vianney, qu’on m’avait donnĂ© Ă  lire. Mais vous voyez comme le Seigneur est bon ? Lorsque je contemple sa divine bontĂ©, j’en ai les larmes aux yeux. Car dans tout ce que je reçois, je vois JĂ©sus. C’est la main de JĂ©sus qui me donne ceci ou cela. C’est une sensation si vive que je dis d’abord “merci” Ă  JĂ©sus et ensuite Ă  la personne compatissante qui, inspirĂ©e par JĂ©sus, donne un rĂ©confort Ă  la pauvre Maria. JĂ©sus se tient comme un Ă©cran entre moi et le monde, et je le vois se superposer Ă  tout et Ă  tous. Merci, donc, mon PĂšre, d’avoir suivi l’inspiration de JĂ©sus et de m’avoir... JĂ©sus commence Ă  parler et je me tais. JĂ©sus dit "Ce fut un soulagement pour ma MĂšre de voir que j’avais cessĂ© de souffrir dans la chair, mais ce ne fut pas l’allĂ©gresse’. Elle voyait que la chair du Fils ne souffrait plus, elle savait que l’horreur du dĂ©icide matĂ©riel Ă©tait terminĂ©e. Mais la Femme Pleine de GrĂące’ avait aussi la connaissance des siĂšcles Ă  venir oĂč d’innombrables humains continueraient de blesser spirituellement son Fils, et elle Ă©tait dĂ©icide ne s’est pas terminĂ© sur le Golgotha Ă  l’heure de ma mort. Il se rĂ©pĂšte chaque fois qu’un de ceux que j’ai rachetĂ©s tue son Ăąme, profane le temple vivant de son esprit, soulĂšve son esprit sacrilĂšge Ă  blasphĂ©mer contre moi, non seulement par ses propos obscĂšnes, mais par ces mille modes de vie actuels, toujours plus contraires Ă  ma Loi et qui neutralisent toujours plus les mĂ©rites incalculables de ma passion et de ma mort. Marie, la sublime Co-RĂ©demptrice, ne cesse de souffrir, comme je ne cesse moi-mĂȘme de le faire. Dans la gloire intangible des Cieux, nous souffrons pour ceux qui nous renient et nous offensent. Marie est l’éternelle accouchĂ©e [6] qui vous donne le jour avec une douleur incomparable, car elle sait que cette douleur n’engendre pas des bienheureux pour le Ciel, mais, pour la majoritĂ©, des damnĂ©s pour l’Enfer. Elle sait qu’elle engendre des crĂ©atures mortes ou destinĂ©es Ă  mourir sous peu. Mortes, car mon Sang ne rĂ©ussit pas Ă  pĂ©nĂ©trer dans certaines Ăąmes, comme si elles Ă©taient faites d’un jaspe trĂšs dur elles se tuent dĂšs leur plus jeune Ăąge. Ou, destinĂ©es Ă  mourir sous peu, c’est-Ă -dire celles qui, aprĂšs une ombre de vitalitĂ© chrĂ©tienne, succombent Ă  leur propre inertie que rien ne parvient Ă  secouer. Marie peut-elle ne pas souffrir de voir pĂ©rir ses crĂ©atures qui ont coĂ»tĂ© le sang du Fils ? Le Sang versĂ© pour tous et qui n’est utile qu’à un si petit nombre ! Quand le temps cessera d’exister, alors Marie cessera de souffrir, car le nombre des bienheureux sera complet. Elle aura engendrĂ©, avec d’inĂ©narrables douleurs, le corps qui ne meurt pas, dont son Premier-nĂ© est la tĂȘte. Si vous considĂ©rez cela, vous comprendrez sans doute que la douleur de Marie fut la douleur suprĂȘme. Vous comprendrez que - grande dans sa Conception immaculĂ©e, grande dans sa glorieuse Assomption - Marie fut trĂšs grande dans le cycle de ma passion, c’est-Ă -dire du soir de la derniĂšre CĂšne Ă  l’aube de la RĂ©surrection. Alors elle fut, en ordre et en puissance, le second Christ, et pendant que le ciel s’obscurcissait sur la tragĂ©die accomplie et que le voile du Temple se dĂ©chirait [7], nos cƓurs se dĂ©chiraient d’une Ă©gale blessure en voyant le nombre incommensurable de ceux pour qui la Passion fut Ă©tait accompli, en cette heure, du sacrifice matĂ©riel ; tout restait Ă  commencer par rapport au cheminement des peuples dans le sillage de l’Église, dans la matrice de la Vierge MĂšre, pour donner le jour aux habitants de la JĂ©rusalem qui ne meurt pas. Et pour commencer avec l’empreinte de la Croix que doit porter tout ce qui est fait pour le Ciel, cela commença dans la douleur de la l’heure des tĂ©nĂšbres. Les Cieux fermĂ©s. L’Éternel absent. Le Fils dans la mort. Marie commençait seule sa deuxiĂšme conception mystique." Et maintenant, c’est moi qui termine. Je disais donc merci, mon PĂšre, d’avoir suivi l’inspiration de JĂ©sus et de m’avoir donnĂ© le moyen de relire La vie du curĂ© d’Ars. Je l’aime beaucoup car il fut une victime. Quant Ă  moi, je reste dans ma souffrance paisible comme un bĂ©bĂ© dans son berceau et un petit oiseau sous l’aile maternelle. Mon soleil me tient lieu de vie, d’antidouleur, de tout. Je me tiens dans son rayonnement et je suis heureuse. Avez-vous jamais observĂ© les pigeons ? Quand ils le peuvent, ils se blottissent au soleil, ils ouvrent leurs petites ailes et les soulĂšvent Ă  tour de rĂŽle pour recevoir le baiser du soleil sous les ailes, ils lĂšvent la tĂȘte et, avec une satisfaction manifeste, je dirais presque une bĂ©atitude animale, ils regardent le soleil d’or. Ils sont heureux de s’y rĂ©chauffer et on ignore comment ils puissent rĂ©sister si longtemps sous ce rayon de feu qui descend sur eux perpendiculairement de l’astre. Moi je suis comme une petite colombe sous le soleil. Je reste lĂ , immobile, et je ne bouge pas, heureuse de me sentir envahir, brĂ»ler par son feu, avec l’espoir d’ĂȘtre bientĂŽt consumĂ©e, attirĂ©e Ă  lui. Oh ! Mon Soleil ! Comme vous dites si bien, il faudrait qu’un autre Ă©prouve ce que j’éprouve pour le comprendre... Je m’efforce en vain d’expliquer ce qu’est cette LumiĂšre paix, majestĂ©, savoir, beautĂ©... Non. On ne peut vraiment pas dire ce qu’est pour l’ñme cette inextinguible, inexprimable, rĂ©jouissante splendeur.[1] Elle s’adresse au pĂšre Migliorini.[2] Un poĂšme de Dante Alighieri, poĂšte italien du Moyen Ăąge que Maria Valtorta aimait particuliĂšrement. Lors de son sĂ©jour Ă  Florence, dans sa jeunesse, elle suivait les lectures publiques qui se faisaient au Palagio della Lana. Elle aimait particuliĂšrement cette phrase tirĂ©e de la Vie nouvelle du mĂȘme auteur parlant de BĂ©atrice son amour DĂšs qu’elle se montrait, une flamme instantanĂ©e de charitĂ© s’élevait en moi et me faisait pardonner les torts reçus et aimer mes ennemis». Elle avait conçu d’ĂȘtre la BĂ©atrice de son entourage.[3] La foi, l'espĂ©rance et la charitĂ©.[4] Prudence, justice, force et tempĂ©rance.[5] Ces propos de Maria Valtorta rejoignent ceux de la petite Sainte Jacinthe de Fatima qui aussi aimait souffrir pour la conversion des pĂ©cheurs. Parlant de JĂ©sus et de la Vierge Marie, elle disait "J’aime tellement souffrir pour leur amour et pour leur faire plaisir ! Ils aiment beaucoup ceux qui souffrent pour la conversion des pĂ©cheurs". C'est la Sainte Vierge Marie elle-mĂȘme qui lui avait fait la demande de l'offrande de ses souffrances pour la conversions des pĂ©cheurs. Un jour, elle confia Ă  sa cousine Lucie "Notre Dame est venue nous voir et Elle a dit qu’Elle viendrait chercher François bientĂŽt pour l’emmener au Ciel. Elle m’a demandĂ© si je voulais convertir encore des pĂ©cheurs. Je lui ai dit que oui. Elle m’a dit que j’irais Ă  l’hĂŽpital et que, lĂ , je souffrirais beaucoup ; que je souffrirais pour la conversion des pĂ©cheurs, en rĂ©paration des pĂ©chĂ©s contre le CƓur ImmaculĂ© de Marie, et pour l’amour de JĂ©sus 
". Sa cousine Lucie, aprĂšs une visite Ă  Jacinthe confia "Je la revis avec la mĂȘme joie de souffrir par amour pour le bon Dieu et pour le CƓur ImmaculĂ© de Marie, pour les pĂ©cheurs et pour le Saint PĂšre ; ce fut son idĂ©al, celui dont elle parlait." MĂ©moires de SƓur Lucie, pages 61 Ă  62[6] Dans le sens de "Ă©ternelle nouvelle mĂšre"[7] Cf. Luc 23, du Notre PĂšreLe 7 juillet JĂ©sus dit "La perfection de la priĂšre se trouve dans le "Notre PĂšre". Observe aucun acte ne manque dans cette brĂšve formule. Foi, espĂ©rance, charitĂ©, obĂ©issance, rĂ©signation, abandon, demande, contrition, misĂ©ricorde sont tous prĂ©sents. En la disant, vous priez avec tout le Paradis pendant les quatre premiĂšres pĂ©titions; puis, quittant le Ciel, la demeure qui vous attend, vous revenez sur terre, les bras levĂ©s vers le ciel pour l’implorer de vous accorder les nĂ©cessitĂ©s d’ici-bas et pour demander de l’aide dans la bataille Ă  gagner pour retourner lĂ -haut. "Notre PĂšre qui es aux Cieux". Oh ! Maria ! Seul mon amour pouvait vous inviter Ă  dire "Notre PĂšre". Par cette expression, je vous ai publiquement investis du titre sublime d’enfants du TrĂšs Haut et de mes frĂšres et sƓurs. Si quelqu’un, Ă©crasĂ© par la considĂ©ration de sa nullitĂ© humaine, peut douter d’ĂȘtre le fils de Dieu, créé Ă  son image et Ă  sa ressemblance, il ne pourra plus douter en pensant Ă  cette parole de moi. Le Verbe de Dieu ne se trompe pas et ne ment pas. Et le Verbe vous invite Ă  dire "Notre PĂšre". C’est une douce chose et un grand secours que d’avoir un pĂšre. Dans l’ordre matĂ©riel, j’ai voulu avoir un pĂšre sur terre pour protĂ©ger mon existence de bĂ©bĂ©, d’enfant, de jeune homme. J’ai voulu par-lĂ  vous enseigner, aux fils autant qu’aux pĂšres, combien grande est la figure morale du pĂšre. Mais d’avoir un PĂšre d’une absolue perfection, tel qu’est le PĂšre qui est aux Cieux, est la douceur des douceurs, le secours des secours. Regardez ce PĂšre-Dieu avec une sainte crainte, mais que l’amour soit toujours plus fort que la crainte, un amour reconnaissant au donneur de la vie sur terre et au ciel. "Que ton Nom soit sanctifiĂ©". RĂ©pĂ©tez cette exultation, reconnaissante et juste louange au Saint des Saints avec le mĂȘme mouvement que les sĂ©raphins et les chƓurs des anges, auxquels vous vous joignez pour exalter le nom de l’Éternel. RĂ©pĂ©tez-la en pensant Ă  moi, Dieu Fils de Dieu, qui le premier vous l’ai dite avec suprĂȘme vĂ©nĂ©ration et suprĂȘme amour. RĂ©pĂ©tez-la dans la joie et dans la douleur, dans la lumiĂšre et dans les tĂ©nĂšbres, dans la paix et dans la guerre. Bienheureux ces enfants qui n’ont jamais doutĂ© du PĂšre [1] et qui, Ă  chaque heure, Ă  chaque Ă©vĂšnement, ont su lui dire "Que ton Nom soit sanctifiĂ© ! ". "Que ton RĂšgne arrive". Cette invocation devrait ĂȘtre le battement du pendule de toute votre vie, et tout devrait graviter autour de cette invocation au bien. Car le RĂšgne de Dieu dans les cƓurs, et, Ă  partir des cƓurs, dans le monde, voudrait dire bien, paix et toute autre vertu. Scandez donc votre vie d’innombrables implorations pour l’avĂšnement de ce RĂšgne. Mais d’implorations vivantes, c’est-Ă -dire d’actions dans votre vie en appliquant votre sacrifice de chaque heure, car bien agir signifie sacrifier la nature Ă  cette fin. "Que ta VolontĂ© soit faite sur la Terre comme au Ciel". Le Royaume du Ciel appartiendra Ă  celui qui aura fait la volontĂ© du PĂšre, non Ă  celui qui aura accumulĂ© paroles sur paroles, pour ensuite se rĂ©volter contre le vouloir du PĂšre, contredisant ainsi les paroles mentionnĂ©es plus haut. Ici aussi vous vous unissez au Paradis tout entier, lequel fait la volontĂ© du PĂšre. Et si les habitants du Royaume font cette volontĂ©, ne la ferez-vous pas pour devenir, Ă  votre tour, habitants de lĂ -haut ? Oh ! Joie qui vous a Ă©tĂ© prĂ©parĂ©e par l’amour unique et trin de Dieu ! Comment pouvez-vous ne pas vous employer, avec une persĂ©vĂ©rante volontĂ©, Ă  la conquĂ©rir ?Celui qui fait la volontĂ© du PĂšre vit en Dieu. Vivant en Dieu, il ne peut se tromper, il ne peut pĂ©cher, il ne peut perdre sa demeure au Ciel, car le PĂšre ne vous fait faire que ce qui est bien et qui, Ă©tant bien, sauve du pĂ©chĂ© et conduit au Ciel. Celui qui fait sienne la volontĂ© du PĂšre, annulant sa propre volontĂ©, connaĂźt et savoure sur terre la paix qui est dĂ©volue aux bienheureux. Celui qui fait la volontĂ© du PĂšre, tuant sa propre volontĂ© perverse et pervertie, n’est plus un homme il est dĂ©jĂ  un esprit mĂ» par l’amour et vivant dans l’amour. Vous devez, avec bonne volontĂ©, arracher de votre cƓur votre volontĂ© et y mettre Ă  sa place la VolontĂ© du vous ĂȘtre occupĂ©s des pĂ©titions pour l’esprit, puisque vous ĂȘtes de pauvres ĂȘtres, vivant dans les besoins de la chair, demandez le pain Ă  celui qui fournit la nourriture aux oiseaux des airs et les vĂȘtements aux lys des champs. "Donne-nous aujourd’hui notre pain quotidien". J’ai dit aujourd’hui et j’ai dit pain. Je ne dis jamais rien d’inutile. Aujourd’hui. Demandez les secours au PĂšre un jour Ă  la fois. C’est une mesure de prudence, de justice, d’ si vous aviez tout d’un seul coup, vous en gaspilleriez beaucoup. Vous ĂȘtes d’éternels enfants, et capricieux de surcroĂźt. Il ne faut pas gaspiller les dons de Dieu. De plus, si vous aviez tout, vous en oublieriez Dieu. Justice pourquoi auriez-vous tout d’un seul coup, quand moi je reçus l’aide du PĂšre un jour Ă  la fois ? Et ne serait-il pas injuste de penser qu’il est bon que Dieu vous donne tout Ă  la fois, ce qui sous-entendrait, avec une sollicitude tout humaine, qu’on ne sait jamais, et qu’il est bon d’avoir tout aujourd’hui de crainte que Dieu ne nous donne rien demain ? La mĂ©fiance, vous n’y rĂ©flĂ©chissez pas, est un pĂ©chĂ©. Il ne faut se mĂ©fier de Dieu. Il vous aime Ă  la perfection. Il est le PĂšre trĂšs parfait. Le fait de tout demander Ă  la fois froisse la confiance et offense le PĂšre. HumilitĂ© d’avoir Ă  demander, jour aprĂšs jour, vous rafraĂźchit la mĂ©moire de votre nullitĂ©, de votre condition de pauvres, et du Tout et de la Richesse de Dieu. Pain. J’ai dit "pain" parce que le pain est l’aliment noble, indispensable Ă  la vie. Dans cette seule parole, j’ai inclus, pour que vous les demandiez tous, tous les besoins de votre passage sur terre. Mais tout comme la tempĂ©rature de votre spiritualitĂ© varie, il en va de mĂȘme pour l’étendue de ce mot."Pain-nourriture" pour ceux dont la spiritualitĂ© est embryonnaire au point que c’est dĂ©jĂ  beaucoup s’ils savent demander Ă  Dieu la nourriture pour rassasier leur ventre. Il y a ceux qui ne la demandent pas, mais la prennent avec violence, en pestant contre Dieu et leur prochain. Dieu les regarde avec colĂšre car ils piĂ©tinent le prĂ©cepte dont dĂ©coulent les autres "Aime ton Dieu de tout ton cƓur, aime ton prochain comme toi-mĂȘme". "Pain-secours" dans les nĂ©cessitĂ©s morales et matĂ©rielles pour ceux qui ne vivent pas seulement pour leur ventre, mais qui, ayant une spiritualitĂ© plus Ă©voluĂ©e, savent vivre aussi pour la pensĂ©e. "Pain-religion" pour ceux, plus avancĂ©s encore, qui font passer Dieu avant les satisfactions des sens et des sentiments humains, et qui savent dĂ©jĂ  mouvoir leurs ailes dans le surnaturel. "Pain-esprit, pain-sacrifice" pour ceux qui, ayant atteint la pleine maturitĂ© de l’esprit, savent vivre dans l’esprit et dans la vĂ©ritĂ©, ne s’occupant du sang et de la chair que pour le strict nĂ©cessaire Ă  l’existence dans la vie mortelle, jusqu’à ce qu’arrive l’heure d’aller rejoindre Dieu. Ceux-ci se sont dĂ©sormais ciselĂ©s sur mon modĂšle et ils sont des copies vivantes de moi, sur lesquelles le PĂšre se penche avec une Ă©treinte d’amour. "Pardonne-nous nos offenses comme nous pardonnons Ă  ceux qui nous ont offensĂ©s".Parmi les ĂȘtres créés, il n’y a personne, exceptĂ© ma MĂšre, qui n’ait eu Ă  se faire pardonner par le PĂšre des fautes plus ou moins graves selon sa propre capacitĂ© d’ĂȘtre enfant de Dieu. Priez le PĂšre qu’il vous raie du nombre de ses dĂ©biteurs. Si vous le faites avec une Ăąme sincĂšre, humble, contrite, vous plierez l’Éternel en votre faveur. Mais la condition essentielle pour obtenir le pardon, c’est de pardonner. Si vous voulez la pitiĂ© sans la donner Ă  votre prochain, vous ne connaĂźtrez pas le pardon de l’Éternel. Dieu n’aime pas les hypocrites et les cruels, et celui qui refuse le pardon Ă  son frĂšre refuse le pardon du PĂšre Ă  en outre que, quelles qu’aient Ă©tĂ© les blessures que vous a faites votre prochain, celles que vous avez faites Ă  Dieu sont infiniment plus graves. Que cette pensĂ©e vous incite Ă  tout pardonner comme je le fis par ma perfection et pour vous enseigner le pardon. "Ne nous induis pas en tentation, mais dĂ©livre-nous du mal". Dieu ne vous induit pas en tentation. Il vous tente avec des dons de bien seulement, et pour vous attirer Ă  lui. InterprĂ©tant mal mes paroles, vous croyez qu’elles signifient que Dieu vous induit en tentation pour vous mettre Ă  l’épreuve. Non. Le bon PĂšre qui est aux Cieux permet le mal, mais il ne le crĂ©e pas. Il est le Bien dont jaillit chaque bien. Mais le mal existe. Il existe depuis que Lucifer se tourna contre Dieu. C’est Ă  vous de faire du mal un bien, le vainquant et implorant du PĂšre les forces pour le vaincre. VoilĂ  ce que vous demandez par cette derniĂšre pĂ©tition, que Dieu vous donne assez de force pour rĂ©sister Ă  la tentation. Sans son aide, la tentation vous plierait, car elle est forte et rusĂ©e, et vous ĂȘtes bornĂ©s et faibles. Mais la lumiĂšre du PĂšre vous Ă©claire, mais la puissance du PĂšre vous fortifie, mais l’amour du PĂšre vous protĂšge, grĂące Ă  quoi le mal meurt et vous en ĂȘtes dĂ©livrĂ©s. VoilĂ  ce que vous demandez par le "Notre PĂšre" que je vous ai enseignĂ©. En cette priĂšre, tout est compris, tout est offert, tout est demandĂ© de ce qu’il est juste de demander et de donner. Si le monde savait vivre le "Notre PĂšre", le RĂšgne de Dieu viendrait dans le monde. Mais le monde ne sait pas prier. Il ne sait pas aimer. Il ne sait pas se sauver. Il sait seulement haĂŻr, pĂ©cher, se damner. Mais je n’ai pas fait et donnĂ© cette priĂšre pour un monde qui a prĂ©fĂ©rĂ© ĂȘtre le rĂšgne de Satan. J’ai fait et donnĂ© cette priĂšre pour ceux que le PĂšre m’a donnĂ©s parce qu’ils lui appartiennent, et je l’ai faite afin qu’ils soient unis avec le PĂšre et avec moi dĂšs cette vie, pour atteindre la plĂ©nitude de l’union dans l’autre".Maintenant je comprends vĂ©ritablement ce que veut dire Paradis’. Cela veut dire vivre en voyant toujours ce Soleil, Un et Trin. [1] Sur le mot PĂšre’, Maria Valtorta note, au crayon et entre parenthĂšses, spirituel’.Source Ă  tous,En raison du rĂ©veillon de demain, je ne posterai sans doute de chapitre ce vendredi, mais je reprendrai la publication dĂšs ce week-end Fraternellement,AnayelLe don sublime et total du Sang 8 juillet JĂ©sus dit "Une association de bienfaisance des Donneurs de sang’ est apparue et s’est Ă©tablie dans les villes et dans les pays les plus importants; elle se compose de bĂ©nĂ©voles qui, Ă  la demande des mĂ©decins, donnent du sang aux blessĂ©s civils ou militaires. Un grand nombre de vies ont ainsi Ă©tĂ© sauvĂ©es, et ces donneurs gĂ©nĂ©reux sont louĂ©s et donnĂ©s en exemple Ă  la Nation, aidĂ©s Ă  surmonter la faiblesse qui rĂ©sulte de leur don. Bref, on les entoure d’une atmosphĂšre juste la leur est une grande charitĂ©, et si j’ai promis une rĂ©compense Ă  qui donne un verre d’eau en mon Nom, j’aurai certainement une grande rĂ©compense pour celui qui donne son sang pour l’amour du prochain et n’épuise pas le mĂ©rite de sa charitĂ© par des fautes graves. Mais n’avez-vous pas rĂ©flĂ©chi au fait que moi, je vous l’ai tout donnĂ© mon Sang, et non pour sauver une chair qui devra mourir plus tard, mais pour donner le salut de la vie Ă©ternelle Ă  cette partie qui ne meurt pas ? Je vous l’ai donnĂ©, mon Sang, et c’était le Sang d’un Dieu, dans des souffrances inouĂŻes et d’inouĂŻes offenses. Je vous l’ai donnĂ© sans que vous ayez Ă  le demander. Je vous l’ai donnĂ© par amour. Je me suis vĂȘtu de chair pour pouvoir vous le donner. Je me suis exilĂ© des Cieux pour vous le donner. Pendant trente-trois ans, j’ai souffert de la faim, du froid, de la fatigue, des abus, des moqueries, pour pouvoir vous le donner. J’ai fini ma vie en endurant la trahison, tourment plus fort qu’une blessure, le baiser infĂąme plus brĂ»lant qu’un bĂ»cher, les sĂ©vices de prĂȘtres menteurs, de gouvernants insensĂ©s, d’une plĂšbe sans reconnaissance et sans honnĂȘtetĂ©, endurant les railleries de soldatesques paĂŻennes, les tortures d’une loi humaine, une sentence ignominieuse, une mort horrible, tout cela pour vous donner mon Sang. Les derniĂšres gouttes de mon sang, lequel avait mouillĂ© les rues et les cours de JĂ©rusalem et laissĂ© son empreinte dans le palais [1] oĂč siĂ©geait un pouvoir mal compris et un cƓur qui ne craignait que de perdre ce pouvoir, s’étaient accumulĂ©es entre le cƓur et le poumon sans mouvement, et elles me furent enlevĂ©es violemment. Mais au moment de la sĂ©paration de mon Esprit de la chair dĂ©sormais sans vie, j’ai exultĂ© que mĂȘme ces derniĂšres gouttes fussent rĂ©pandues. J’étais venu pour vous donner tout mon Sang et je vous l’ai donnĂ©, et je continue de vous le donner dans les mystĂšres sacrĂ©s. Mais si je pensais que mon retour vous convertirait, Oh ! parfaits paĂŻens, vous qui reniez durement votre Dieu crucifiĂ©, je viendrais de nouveau pour vous donner mon Sang sous une forme humaine, laquelle vous est nĂ©cessaire, vous qui vivez seulement de chair et de sang et qui avez tuĂ© ou obscurci l’esprit, et avec l’esprit, l’amour et la foi. Mais cela ne servirait Ă  rien. Vous augmenteriez le poids de vos fautes aux yeux du PĂšre, et si jadis il y en eut un qui me vendit pour trente deniers, maintenant il y en aurait mille, cent mille qui me troqueraient pour le baiser d’une pĂ©cheresse, pour le bĂ©nĂ©fice d’une promotion, pour encore moins. Vous dire que vous vivez de chair et de sang, c’est encore vous faire un Ă©loge. Vous vivez de fange et dans la fange, nouveaux pharisiens qui vous frappez la poitrine et simulez une religion et une foi qui ne vous servent que de tremplin pour votre profit, qui ne sont pour vous qu’un terrain utile. Vous vivez, non seulement dans la fange, mais dans une matiĂšre encore plus vaseuse, vous qui n’avez mĂȘme pas la fausse piĂ©tĂ© des pharisiens et ĂȘtes pires que les paĂŻens d’il y a vingt siĂšcles, et qui mĂ©langez le crime Ă  la luxure, les larcins de tout genre aux vices de toute mesure. Mais, selon la loi ancienne, celui qui se sert d’une chose mauvaise mourra de cette mĂȘme chose. Vous vivez dans la fange et dans la fange vous mourrez. Vous tomberez de la fange de la terre Ă  la fange de l’enfer, puisque vous avez dĂ©truit ma Loi dans vos cƓurs, ma nouvelle Loi de pitiĂ©, d’amour, de puretĂ©, de bontĂ©. Mais pour la millioniĂšme fois je vous dis, en vĂ©ritĂ©, que seuls ceux qui sont marquĂ©s par mon Sang et qui vivent, non en ennemis, mais en amis du Christ crucifiĂ©, verront Ă  l’heure de la mort se lever l’aube du jour Ă©ternel, oĂč finit chaque tribulation et survient la bĂ©atitude de possĂ©der Dieu pour toujours, sans voiles et sans limitations."PriĂšre donnĂ©e Ă  Maria ValtortaTrĂšs Saint Sang qui jaillis pour nous des veines du Dieu fait homme, descends comme une rosĂ©e rĂ©demptrice sur la Terre contaminĂ©e et sur les Ăąmes que le pĂ©chĂ© rend semblables Ă  des je t’accueille, Sang de mon JĂ©sus, et je te rĂ©pands sur l’Église, sur le monde, sur les pĂ©cheurs, sur le rĂ©conforte, purifie, allume, pĂ©nĂštre et fĂ©conde, Oh ! TrĂšs divin Suc de Vie. Et que l’indiffĂ©rence et le pĂ©chĂ© ne t’empĂȘchent pas de contraire, pour le petit nombre de ceux qui t’aiment, pour le nombre infini de ceux qui meurent sans toi, accĂ©lĂšre et rĂ©pands sur tous cette trĂšs divine pluie afin qu’on vienne Ă  toi confiant en la vie, que par toi on soit pardonnĂ© dans la mort, qu’avec toi on entre dans la gloire de ton Royaume. Ainsi soit-il.[1] Dans la dictĂ©e du 14 septembre FĂȘte de la Sainte Croix, JĂ©sus donne l'explication de son sang versĂ© dans les diffĂ©rents lieux du pĂ©chĂ© originelMĂ©ditation des paroles donnĂ©es Ă  9 juillet LĂ©vitique 11, 43-4543 Ne vous rendez pas immondes vous-mĂȘmes avec tous ces petits animaux qui foisonnent, ne devenez pas impurs avec eux et ne soyez pas impurs Ă  cause d’ Car moi, le Seigneur, je suis votre Dieu. Vous vous sanctifierez et vous serez saints car moi, je suis saint. Ne vous rendez donc pas impurs avec tous ces petits animaux qui rampent sur Car moi, le Seigneur, je vous ai fait monter du pays d’Égypte pour ĂȘtre votre Dieu vous serez donc saints car moi, je suis saint. JĂ©sus dit "Parlant Ă  MoĂŻse, le Seigneur dit Ne contaminez vos Ăąmes d’aucun reptile qui rampe sur la terre. Je suis le Seigneur qui vous a tirĂ©s d’Egypte pour ĂȘtre votre Dieu; et vous serez saints, car Je suis saint’ [1]. Ces paroles t’ont frappĂ©e. Veux-tu que nous les mĂ©ditions ensemble ? Ton MaĂźtre parle. Le Seigneur ne pouvait donner au peuple juif d’alors la perfection de la Loi comme je l’ai donnĂ©e par la suite Ă  un monde plus Ă©voluĂ© et engagĂ© sur la voie d’une civilisation toujours plus avancĂ©e. Civilisation ne signifie pas perfection. Cela signifie uniquement complication. Vous ĂȘtes devenus toujours plus compliquĂ©s dans vos habitudes, vos coutumes, vos interdictions. À cette Ă©poque-lĂ , les masses vivaient selon l’instinct plus que toute autre chose, et mĂȘme si elles commettaient des actes qui semblent rĂ©pugnants Ă  votre mentalitĂ©, elles n’étaient pas responsables comme vous l’ĂȘtes pour tant d’autres. Elles les commettaient sans malice, poussĂ©es par la nĂ©cessitĂ© et leur propre mentalitĂ©. Vous les commettez avec malice et la faute rĂ©side en cela. Tu remarques cependant que, bien qu’il y eĂ»t de nombreuses attĂ©nuantes Ă  leur façon d’agir en raison du degrĂ© limitĂ© de leur civilisation, elles furent punies lorsqu’elles dĂ©passĂšrent la mesure dans le mal commis par leur mentalitĂ© enfantine. Le Seigneur leur avait donnĂ© des lois dĂ©taillĂ©es, et en mĂȘme temps plus extĂ©rieures qu’intĂ©rieures. Moi, j’ai parlĂ© pour vos Ăąmes. Le PĂšre parlait Ă  MoĂŻse aussi pour l’enveloppe des Ăąmes, une enveloppe si rude qu’elle rendait presque fĂ©roce dans les instincts et les coutumes. C’est pourquoi le CrĂ©ateur dut continuer Ă  vous crĂ©er en tant que personnes morales, limant, polissant, purifiant votre enveloppe. Ce qui explique les minuties matĂ©rielles excessives de la Loi d’alors. Mais une Ăąme perdue dans le Christ-LumiĂšre ne doit point voir les choses matĂ©rielles. Elle doit voir ce qui se cache sous la nature, c’est-Ă -dire l’esprit, et ce qui s’adresse Ă  l’esprit. Ne contaminez vos Ăąmes d’aucun reptile qui rampe sur la terre’. Il faut lire d’aucun reptile spirituel qui tend un piĂšge Ă  votre Ăąme. Les passions sont les reptiles sataniques qui montent des profondeurs vaseuses pour s’enrouler autour de votre cƓur et le contaminer. J’ai dit Ce ne sont pas les choses qui entrent par la bouche et sortent par les voies naturelles qui contaminent l’ĂȘtre humain ce qui le corrompt est ce qui sort de son cƓur, [2] lorsque de son cƓur sortent les mauvaises passions qui y Ă©taient entrĂ©es pour y nicher comme des serpents dans le creux d’un rocher’. J’ai perfectionnĂ© la Loi et je vous ai montrĂ© quels sont les reptiles qui contaminent l’ĂȘtre humain, futur citoyen de la JĂ©rusalem Ă©ternelle. Levez-vous, crĂ©atures Ă  qui j’ai donnĂ© la vie de la vie. Ne rampez pas. N’ayez aucun contact avec ce qui rampe. J’ai donnĂ© l’impulsion Ă  votre esprit pour qu’il s’élĂšve. Ma grĂące est une aile OnLe Confond Avec La CalĂšche - CodyCross. La solution Ă  ce puzzle est constituéÚ de 6 lettres et commence par la lettre F. CodyCross Solution pour ON LE CONFOND AVEC LA CALÈCHE de mots flĂ©chĂ©s et mots croisĂ©s. DĂ©couvrez les bonnes rĂ©ponses, synonymes et autres types d'aide pour rĂ©soudre chaque puzzle. Je suis plein du silence assourdissant d’aimer ». — Le fou d’Elsa, 1963 Le paysan de Paris La rĂ©alitĂ© est l’absence apparente de contradictions. Le merveilleux, c’est la contradiction qui apparaĂźt dans le rĂ©el. L’amour est un Ă©tat de confusion du rĂ©el et du merveilleux. Dans cet Ă©tat, les contradictions de l’ĂȘtre apparaissent comme rĂ©ellement essentielles Ă  l’ĂȘtre. — Le Paysan de Paris, t. 1, livre III, p. 911 Prose du bonheur et d’Elsa Louis Aragon Le roman inachevĂ©, 1956 Sa premiĂšre pensĂ©e appelle son amour Elsa L’aurore a brui du ressac des marĂ©es Elsa Je tombe OĂč suis-je Et comme un galet lourd L’homme roule aprĂšs l’eau sur les sables du jour Donc une fois de plus l’amour s’est retirĂ©e Abandonnant ici ce corps Ă  rĂ©mĂ©rĂ© Ce coeur qui me meurtrit est-ce encore moi-mĂȘme Quel archet sur ma tempe accorde un violon Elsa Tout reprend souffle Ă  dire que je t’aime Chaque aube qui se lĂšve est un nouveau baptĂȘme Et te remet vivante Ă  ma lĂšvre de plomb Elsa Tout reprend souffle Ă  murmurer ton nom Le monde auprĂšs de toi recommence une enfance DĂ©chirant les lambeaux d’un songe mal Ă©teint Et je sors du sommeil et je sors de l’absence Sans avoir jamais su trouver accoutumance A rouvrir prĂšs de toi mes yeux tous les matins A revenir vers toi de mes dĂ©serts lointains Tout ce qui fut sera pour peu qu’on s’en souvienne En dormant mon passĂ© que ne l’ai-je perdu Mais voilĂ  je gardais une main dans les miennes Il suffit d’une main que l’univers vous tienne Toi que j’ai dans mes bras dis oĂč m’entraĂźnes-tu Douleur et douceur d’ĂȘtre ensemble confondues Un jour de plus un jour Que la barge appareille Sur la berge s’enfuit novembre exfoliĂ© Ce que disent les gens me revient aux oreilles Il va falloir subir Ă  nouveau mes pareils Depuis le soir d’hier les avais-je oubliĂ©s Mais dans les joncs dĂ©jĂ  j’entends les jars crier Je ne sais vraiment pas ce que peut bien poursuivre Cet animal en moi comme un seau dans un puits Qu’est ce que j’ai vraiment Ă  m’obstiner de vivre Quand je n’ai plus sur moi que la couleur du givre L’ñge dans mon visage et dans mon sang la nuit N’achĂšvera-t-on pas l’écorchĂ© que je suis J’écoute au fond de moi l’écho de mes artĂšres Je connais cette horreur soudain quand il m’emplit Faut-il se borner Ă  subir et se taire Faut-il donc sans y croire accomplir les mystĂšres Comme le sanglier blessĂ© les accomplit Si le valet des chiens ne sonne l’hallali Quoi je dormais toujours ou qu’est ce paysage Quel songe m’habitait dans l’intime des draps OĂč tu vas je te suis La vie est ton sillage Je te tiens contre moi Tout le reste est mirage J’étais fou tout Ă  l’heure Allons oĂč tu voudras Non je n’ai jamais mal quand je t’ai dans mes bras Je vis pour ce soleil secret cette lumiĂšre Depuis le premier jour Ă  jouer sur ta joue Cette lĂšvre rendue Ă  sa pĂąleur premiĂšre On peut me dĂ©chirer de toutes les maniĂšres M’écarteler briser percer de mille trous Souffrir en vaut la peine et j’accepte ma roue Ah ne me parlez pas de roses de l’automne C’est toujours le front pur de l’enfant que je l’aimais Sa paupiĂšre a gardĂ© le teint des anĂ©mones Je vis pour ce printemps furtif que tu me donnes Quand contre mon Ă©paule indolemment tu mets Ta tĂȘte et les parfums adorables de mai L’amour que j’ai de toi garde son droit d’aĂźnesse Sur toute autre raison par quoi vivre est basĂ© C’est par toi que mes jours des tĂ©nĂšbres renaissent C’est par toi que je vis Elsa de ma jeunesse Ô saisons de mon coeur ĂŽ lueurs Ă©pousĂ©es Elsa ma soif et ma rosĂ©e Comme un battoir laissĂ© dans le bleu des lessives Un chant dans la poitrine Ă  jamais enfoui L’ombre oblique d’un arbre abattu sur la rive Que serais-je sans toi qu’un homme Ă  la dĂ©rive Au fil de l’étang mort une Ă©toupe rouie Ou l’épave Ă  vau-l’eau d’un temps Ă©vanoui J’étais celui qui sait seulement ĂȘtre contre Celui qui sur le noir parie Ă  tout moment Que serais-je sans toi qui vins Ă  ma rencontre Que cette heure arrĂȘtĂ©e au cadran de la montre Que serais-je sans toi qu’un coeur au bois dormant Que serai-je sans toi que ce balbutiement Un bonhomme hagard qui ferme sa fenĂȘtre Le vieux cabot parlant des anciennes tournĂ©es L’escamoteur qu’on fait Ă  son tour disparaĂźtre Je vois parfois celui que je n’eus manquĂ© d’ĂȘtre Si tu n’étais venue changer ma destinĂ©e Et n’avais relevĂ© le cheval couronnĂ© Je te dois tout je ne suis rien que ta poussiĂšre Chaque mot de mon chant c’est de toi qu’il venait Quand ton pied s’y posa je n’étais qu’une pierre Ma gloire et ma grandeur seront d’ĂȘtre ton lierre Le fidĂšle miroir oĂč tu te reconnais Je ne suis que ton ombre et ta menue monnaie J’ai tout appris de toi sur les choses humaines Et j’ai vu dĂ©sormais le monde Ă  ta façon J’ai tout appris de toi comme on boit aux fontaines Comme on lit dans le ciel les Ă©toiles lointaines Comme au passant qui chante on reprend sa chanson J’ai tout appris de toi jusqu’au sens du frisson J’ai tout appris de toi pour ce qui me concerne Qu’il fait jour Ă  midi qu’un ciel peut ĂȘtre bleu Que le bonheur n’est pas un quinquet de taverne Tu m’as pris par la main dans cet enfer moderne OĂč l’homme ne sait plus ce que c’est d’ĂȘtre deux Tu m’as pris par la main comme un amant heureux Il vient de m’échapper un aveu redoutable Quel verset appelait ce rĂ©pons imprudent Comme un nageur la mer Comme un pied nu le sable Comme un front de dormeur la nappe sur la table L’alouette un miroir La porte l’ouragan La forme de ta main la caresse du gant Le ciel va-t-il vraiment me le tenir Ă  crime Je l’ai dit j’ai vendu mon ombre et mon secret Ce que ressent mon coeur sur la sagesse prime Je l’ai dit sans savoir emportĂ© par la rime Je l’ai dit sans calcul je l’ai dit d’un seul trait De s’ĂȘtre dit heureux qui donc ne blĂȘmirait Le bonheur c’est un mot terriblement amer Quel monstre emprunte ici le masque d’une idĂ©e Sa coiffure de sphinx et ses bras de chimĂšre Debout dans les tombeaux des couples qui s’aimĂšrent Le bonheur comme l’or est un mot clabaudĂ© Il roule sur la dalle avec un bruit de dĂ©s Qui parle du bonheur a souvent les yeux tristes N’est-ce pas un sanglot de la dĂ©convenue Une corde brisĂ©e aux doigts du guitariste Et pourtant je vous dis que le bonheur existe Ailleurs que dans le rĂȘve ailleurs que dans les nues Terre terre voici ses rades inconnues Croyez-moi ne me croyez pas quand j’en tĂ©moigne Ce que je sais du malheur m’en donne le droit Si quand on marche vers le soleil il s’éloigne Si la nuque de l’homme est faite pour la poigne Du bourreau si ses bras sont promis Ă  la croix Le bonheur existe et j’y crois Tu m’as conduit dans la garrigue Ă  l’heure oĂč l’air n’est que cigales Les troupeaux anciens n’ont laissĂ© qu’un peu d’une terre frugale Et ce parfum de la lavande on dirait foulĂ© de leurs pieds Qui croĂźt des pores de la pierre Ă  tort et travers jointoyĂ©e C’est la terre d’un songe ancien comme il tombe des sarcophages Pleine d’insectes enkystĂ©s d’élytres et de coquillages Elle a le carmin du kermĂšs qui pousse sur les chĂȘnes-nains Écrase-le pour voir le sang vĂ©gĂ©tal te teindre les mains Et ce serpent ruinĂ© sans rien qui tienne ensemble ses Ă©cailles Ce long cheminement qui est ce qui reste d’une muraille Comme il s’agissait toujours de marquer les propriĂ©tĂ©s Mais regarde-moi ces zigzags c’est drĂŽlement mal arpentĂ© C’est un fichu cache-nez que les siĂšcles ont mangĂ© aux mites On a depuis belle lurette oubliĂ© ce qu’il dĂ©limite Et que ce fut le grand terrain domanial de l’épidĂ©mie Transhumance interdite ici comme aux gens de guerre aux brebis A cause des exhalaisons ordre Ă  tous de porter le masque MĂȘme aux morts qui jonchent le sol entre Carpentras et Venasque VoilĂ  le nom lĂąchĂ© Venasque ĂŽ ville oĂč je fus avec toi OĂč l’église juchĂ© Ă  des pierres tombales sur le toit Tu aimes ces contrĂ©es de peste entre la Durance et le RhĂŽne Ce pays sans eau ces hauteurs oĂč la Peur avait fait son trĂŽne Tu l’ouvres devant moi cet incunable plein de tragĂ©dies De meurtres et de poisons noirs Moi j’écoute ce que tu dis Et j’entends ce remue-mĂ©nage et se levant des ossuaires Les fantĂŽmes qui font un bruit cachĂ© d’armes sous leur suaire Tu m’as conduit dans cet autre pays de la confusion Dans ce pays de banqueroute oĂč rien n’est que dĂ©rision DĂ©cor plĂątras La bise entre comme elle veut dans les demeures Toutes pareilles plus ou moins Ă  des tombeaux de parfumeurs Des cabochons en veux-tu en voilĂ  pour faire plus coquet Regarde-moi les plantes vertes qu’on a mises sur les quais Il y a ce quartier perdu quand on suit le chemin de fer OĂč les immeubles et les gens ont fait de mauvaises affaires Ce palais dĂ©labrĂ© qu’emplit une marmaille dĂ©braillĂ©e Le linge y pend partout sur les balcons les escaliers Mais le pis peut-ĂȘtre que ce sont les pensions de famille OĂč ça sent Ă  la fois la poudre de riz et la camomille Chambre avec kitchenette et le robinet d’eau froide larmoie La belle Ă©poque y rend sa derniĂšre bague Ă  la fin du mois PitiĂ© pour qui sur la figure a toujours le trente et quarante Le carnaval est lĂ  pour lui prouver que la vie est marrante La femme de mĂ©nage appelle ici les Italiens PiĂ©montais A toi bien sĂ»r elle racontera le drame qu’elle tait Le pĂšre de son fils un beau matin parti pour le Maroc Cette femme en blanc que tu fais surgir c’est l’Ange du baroque Énigmes Mots croisĂ©s de la CĂŽte et toi seule en as la clef Soudain la mer a balayĂ© la Promenade des Anglais Nous sommes partis d’ici par le dernier petit train de Digne Et des motards Ă  plumes de coq couraient le long de la ligne Tout cela me vient pĂȘle-mĂȘle et ne tient pas compte du temps J’ai traversĂ© toute la France et toi tout au bout tu m’attends Je revois le papier mural de notre chambre Ă  Carcassonne Et le dĂ©sespoir qu’on ne pouvait partager avec personne Une chambre succĂšde Ă  l’autre nuit une nuit suit une autre nuit On dirait que le bras de l’ange exterminateur nous poursuit Un bordel pour le front de l’Est Toute la smala dans la cour Et le fiancĂ© qui voulait s’enfuir de la prison de Tours Nous dĂ©barrasser de son lit le diable m’emporte comment Il n’y a pas de diffĂ©rence entre la vie et tes romans Te voilĂ  dans la neige avec les faux papiers Tu marches vite Vers la maison dans la montagne par toi quelque part dĂ©crite C’est la NoĂ«l Nous sommes abominablement malheureux Quand la porte s’ouvre on jette du genĂ©vrier plein le feu Qu’une grande flamme en ton honneur alors nous saute Ă  la face Mais nous ne resterons pas ici Que voulez-vous qu’on y fasse Nous voilĂ  boulevard Morland dans ce petit rez-de-chaussĂ©e Je ne distingue plus ce que tu dis de ce qui s’est passĂ© SchĂ©hĂ©razade au village oĂč le Commandant Azur se cache Tu es assise au coeur du monde et tu Ă©cris contre la hache Encore un conte pour prolonger l’univers jusqu’à demain Un soldat vert feuilletait ton manuscrit debout dans le train Ou cette nuit au-dessus d’une boucherie Ă  Saint-Rambert La mort est pour un autre jour la croix pour un autre calvaire Quand il n’en reste que la cendre oĂč est la mĂ©moire du feu Notre temps pour le bien comprendre il faut le chercher dans tes yeux Avez-vous lu La Femme au diamant J’adore cette histoire L’éclipse pour la dĂ©chiffrer on a besoin de verres noirs SchĂ©hĂ©razade ĂŽ rĂ©citante et ce n’est plus toi qui supplies Au mille et uniĂšme matin quand le dernier astre a pĂąli Alors tu tournes ce regard d’aube sur les choses futures Et derriĂšre toi dans la brume on aperçoit tes crĂ©atures Jenny ThĂ©rĂšse Elizabeth ce peuple mouvant que voici Dans le faux jour de la voyance et le nĂ©on des pharmacies Le troupeaux hideux des marchands de biens et des soldeurs de stocks Et cet espĂšce de beau garçon qui se perd dans son Ă©poque Avez-vous remarquĂ© que c’est la mĂȘme chose qu’elle dit Dans chaque livre et dans chacun que c’est la mĂȘme tragĂ©die Pour le faire comprendre mieux elle-mĂȘme a pris ce visage Atroce ĂŽ mon amour c’est exiger de moi trop grand courage Ce spectacle Ă  quoi bon D’oĂč sort cette sauvage cruautĂ© Cette apocalypse Écartez de moi ce miroir Ă©cartez De moi ce miroir Enlevez au moins ce mot qui fait si mal Pourquoi tes doigts dans la blessure et cette souffrance animale Qui grandit Les mots tombent de mon coeur oh que ce soit la fin Jusqu’ici je ne savais pas oĂč la douleur humaine atteint Mais d’oĂč te vient cette science Ă  toi qui l’écris et l’enseignes Toi par qui je comprends tout ce qui palpite et tout ce qui saigne Tu es l’air qui porte vers moi la vie et ses pollens lĂ©gers Vint mil neuf cent cinquante-six comme un poignard sur mes paupiĂšres Tout ce que je vois est ma croix tout ce que j’aime est en danger Et sans toi je n’aurais Ă©tĂ© que l’homme qui reçoit les pierres Mais tu m’as chantĂ© la chanson du Rendez-vous des Ă©trangers ‱‱‱ Tant que j’aurai le pouvoir de frĂ©mir Et sentirai le souffle de la vie Jusqu’en sa menace Tant que le mal m’astreindra de gĂ©mir Tant que j’aurai mon coeur et ma folie Ma vieille carcasse Tant que j’aurai le froid de la sueur Tant que ma main l’essuiera sur mon front Comme du salpĂȘtre Tant que mes yeux suivront une lueur Tant que mes pieds meurtris me porteront Jusqu’à la fenĂȘtre Quand ma nuit serait un long cauchemar L’angoisse du jour sans rĂ©mission MĂȘme une seconde Avec la douleur pour seul Ă©tendard Sans rien espĂ©rer les dĂ©sertions Ni la fin du monde Quand je ne pourrais ni veiller ni dormir Ni battre les murs quand je ne pourrais Plus ĂȘtre moi-mĂȘme Penser ni rĂȘver ni me souvenir Ni dĂ©partager la peur du regret Les mots du blasphĂšme Ni battre les murs ni rompre ma tĂȘte Ni briser mes bras ni crever les cieux Que cela finisse Que l’homme triomphe enfin de la bĂȘte Que l’ñme Ă  jamais survive Ă  ses yeux Et le cri jaillisse Je resterai le sujet du bonheur Se consumer pour la flamme au brasier C’est l’apothĂ©ose Je resterai fidĂšle Ă  mon seigneur La rose naĂźt du mal qu’a le rosier Mais elle est la rose DĂ©chirez ma chair partagez mon corps Qu’y verrez-vous sinon le paradis Elsa ma lumiĂšre Vous l’y trouverez comme un chant d’aurore Comme un jeune monde encore au lundi Sa douceur premiĂšre Fouillez fouillez bien le fond des blessures DissĂ©quez les nerfs et craquez les os Comme des noix tendres Une chose seule une chose est sĂ»re Comme l’eau profonde au pied des roseaux Le feu sous la cendre Vous y trouverez le bonheur du jour Le parfum nouveau des premiers lilas La source et la rive Vous y trouverez Elsa mon amour Vous y trouverez son air et son pas Elsa mon eau vive Vous retrouverez dans mon sang ses pleurs Vous retrouverez dans mon chant sa voix Ses yeux dans mes veines Et tout l’avenir de l’homme et des fleurs Toute la tendresse et toute la joie Et toutes les peines Tout ce qui confond d’un mĂȘme soupir Plaisir et douleur aux doigts des amants Comme dans leur bouche Et qui fait pareil au tourment le pire Cette chose en eux cet Ă©tonnement Quand l’autre vous touche Égrenez le fruit la grenade mĂ»re Égrenez ce coeur Ă  la fin calmĂ© De toutes ses plaintes Il n’en restera qu’un nom sur le mur Et sous le portrait de la bien-aimĂ©e Mes paroles peintes ‱‱‱ J’étais celui qui sait seulement ĂȘtre contre Celui qui sur le noir parie Ă  tout moment Que serais-je sans toi qui vins Ă  ma rencontre Que cette heure arrĂȘtĂ©e au cadran de la montre Que serais-je sans toi qu’un cƓur au bois dormant Que serais-je sans toi que ce balbutiement Un bonhomme hagard qui ferme sa fenĂȘtre Le vieux cabot qui parle des anciennes tournĂ©es L’escamoteur qu’on fait Ă  son tour disparaĂźtre Je vois parfois celui que je n’eus manquĂ© d’ĂȘtre Si tu n’étais venue changer ma destinĂ©e Et n’avais relevĂ© le cheval couronnĂ© Je te dois tout je ne suis rien que ta poussiĂšre Chaque mot de mon chant c’est de toi qu’il venait Quand ton pied s’y posa je n’étais qu’une pierre Ma gloire et ma grandeur seront d’ĂȘtre ton lierre Le fidĂšle miroir oĂč tu te reconnais Je ne suis que ton ombre et ta menue monnaie J’ai tout appris de toi sur les choses humaines Et j’ai vu dĂ©sormais le monde Ă  ta façon J’ai tout appris de toi comme on boit aux fontaines Comme on lit dans le ciel les Ă©toiles lointaines Comme au passant qui chante on reprend sa chanson J’ai tout appris de toi jusqu’au sens du frisson J’ai tout appris de toi pour ce qui me concerne Qu’il fait jour Ă  midi qu’un ciel peut ĂȘtre bleu Que le bonheur n’est pas un quinquet de taverne Tu m’as pris par la main dans cet enfer moderne OĂč l’homme ne sait plus ce que c’est qu’ĂȘtre deux Tu m’as pris par la main comme un amant heureux. ‱‱‱ La Rose et le RĂ©sĂ©da Celui qui croyait au ciel Celui qui n’y croyait pas Tous deux adoraient la belle PrisonniĂšre des soldats Lequel montait Ă  l’échelle Et lequel guettait en bas Celui qui croyait au ciel Celui qui n’y croyait pas Qu’importe comment s’appelle Cette clartĂ© sur leur pas Que l’un fut de la chapelle Et l’autre s’y dĂ©robĂąt Celui qui croyait au ciel Celui qui n’y croyait pas Tous les deux Ă©taient fidĂšles Des lĂšvres du coeur des bras Et tous les deux disaient qu’elle Vive et qui vivra verra Celui qui croyait au ciel Celui qui n’y croyait pas Quand les blĂ©s sont sous la grĂȘle Fou qui fait le dĂ©licat Fou qui songe Ă  ses querelles Au coeur du commun combat Celui qui croyait au ciel Celui qui n’y croyait pas Du haut de la citadelle La sentinelle tira Par deux fois et l’un chancelle L’autre tombe qui mourra Celui qui croyait au ciel Celui qui n’y croyait pas Ils sont en prison Lequel A le plus triste grabat Lequel plus que l’autre gĂšle Lequel prĂ©fĂšre les rats Celui qui croyait au ciel Celui qui n’y croyait pas Un rebelle est un rebelle Deux sanglots font un seul glas Et quand vient l’aube cruelle Passent de vie Ă  trĂ©pas Celui qui croyait au ciel Celui qui n’y croyait pas RĂ©pĂ©tant le nom de celle Qu’aucun des deux ne trompa Et leur sang rouge ruisselle MĂȘme couleur mĂȘme Ă©clat Celui qui croyait au ciel Celui qui n’y croyait pas Il coule il coule il se mĂȘle À la terre qu’il aima Pour qu’à la saison nouvelle MĂ»risse un raisin muscat Celui qui croyait au ciel Celui qui n’y croyait pas L’un court et l’autre a des ailes De Bretagne ou du Jura Et framboise ou mirabelle Le grillon rechantera Dites flĂ»te ou violoncelle Le double amour qui brĂ»la L’alouette et l’hirondelle La rose et le rĂ©sĂ©da — Extrait de La Diane Française », Ă©dition Seghers →Lire l’analyse de ce poĂšme ici ‱‱‱ La guerre et ce qui s’ensuivit Les ombres se mĂȘlaient et battaient la semelle Un convoi se formait en gare Ă  Verberie Les plates formes se chargeaient d’artillerie On hissait les chevaux les sacs et les gamelles Il y avait un lieutenant roux et frisĂ© Qui criait sans arrĂȘt dans la nuit des ordures On s’énerve toujours quand la manƓuvre dure Et qu’au-dessus de vous Ă©clatent les fusĂ©es On part Dieu sait pour oĂč Ça tient du mauvais rĂȘve On glissera le long de la ligne de feu Quelque part ça commence Ă  n’ĂȘtre plus du jeu Les bonshommes lĂ -bas attendent la relĂšve Le train va s’en aller noir en direction Du sud en traversant les campagnes dĂ©sertes Avec ses wagons de dormeurs la bouche ouverte Et les songes Ă©pais des respirations Il tournera pour Ă©viter la capitale Au matin pĂąle On le mettra sur une voie De garage Un convoi qui donne de la voix Passe avec ses toits peints et ses croix d’hĂŽpital Et nous vers l’est Ă  nouveau qui roulons Voyez La cargaison de chair que notre marche entraĂźne Vers le fade parfum qu’exhalent les gangrĂšnes Au long pourrissement des entonnoirs noyĂ©s Tu n’en reviendras pas toi qui courais les filles Jeune homme dont j’ai vu battre le cƓur Ă  nu Quand j’ai dĂ©chirĂ© ta chemise et toi non plus Tu n’en reviendras pas vieux joueur de manille Qu’un obus a coupĂ© par le travers en deux Pour une fois qu’il avait un jeu du tonnerre Et toi le tatouĂ© l’ancien LĂ©gionnaire Tu survivras longtemps sans visage sans yeux Roule au loin roule train des derniĂšres lueurs Les soldats assoupis que ta danse secoue Laissent pencher leur front et flĂ©chissent le cou Cela sent le tabac la laine et la sueur Comment vous regarder sans voir vos destinĂ©es FiancĂ©s de la terre et promis des douleurs La veilleuse vous fait de la couleur des pleurs Vous bougez vaguement vos jambes condamnĂ©es Vous Ă©tirez vos bras vous retrouvez le jour ArrĂȘt brusque et quelqu’un crie Au jus lĂ -dedans Vous bĂąillez Vous avez une bouche et des dents Et le caporal chante Au pont de Minaucourt DĂ©jĂ  la pierre pense oĂč votre nom s’inscrit DĂ©jĂ  vous n’ĂȘtes plus qu’un mot d’or sur nos places DĂ©jĂ  le souvenir de vos amours s’efface DĂ©jĂ  vous n’ĂȘtes plus que pour avoir pĂ©ri. ‱‱‱ C’est une chose Ă©trange Ă  la fin que le monde
 Chant II extrait du recueil Les yeux de la mĂ©moire », 1954 Que la vie en vaut la peine C’est une chose Ă©trange Ă  la fin que le monde Un jour je m’en irai sans en avoir tout dit Ces moments de bonheur ces midis d’incendie La nuit immense et noire aux dĂ©chirures blondes. Rien n’est si prĂ©cieux peut-ĂȘtre qu’on le croit D’autres viennent. Ils ont le cƓur que j’ai moi-mĂȘme Ils savent toucher l’herbe et dire je vous aime Et rĂȘver dans le soir oĂč s’éteignent des voix. D’autres qui referont comme moi le voyage D’autres qui souriront d’un enfant rencontrĂ© Qui se retourneront pour leur nom murmurĂ© D’autres qui lĂšveront les yeux vers les nuages. II y aura toujours un couple frĂ©missant Pour qui ce matin-lĂ  sera l’aube premiĂšre II y aura toujours l’eau le vent la lumiĂšre Rien ne passe aprĂšs tout si ce n’est le passant. C’est une chose au fond, que je ne puis comprendre Cette peur de mourir que les gens ont en eux Comme si ce n’était pas assez merveilleux Que le ciel un moment nous ait paru si tendre. Oui je sais cela peut sembler court un moment Nous sommes ainsi faits que la joie et la peine Fuient comme un vin menteur de la coupe trop pleine Et la mer Ă  nos soifs n’est qu’un commencement. Mais pourtant malgrĂ© tout malgrĂ© les temps farouches Le sac lourd Ă  l’échine et le cƓur dĂ©vastĂ© Cet impossible choix d’ĂȘtre et d’avoir Ă©tĂ© Et la douleur qui laisse une ride Ă  la bouche. MalgrĂ© la guerre et l’injustice et l’insomnie OĂč l’on porte rongeant votre cƓur ce renard L’amertume et Dieu sait si je l’ai pour ma part PortĂ© comme un enfant volĂ© toute ma vie. MalgrĂ© la mĂ©chancetĂ© des gens et les rires Quand on trĂ©buche et les monstrueuses raisons Qu’on vous oppose pour vous faire une prison De ce qu’on aime et de ce qu’on croit un martyre. MalgrĂ© les jours maudits qui sont des puits sans fond MalgrĂ© ces nuits sans fin Ă  regarder la haine MalgrĂ© les ennemis les compagnons de chaĂźnes Mon Dieu mon Dieu qui ne savent pas ce qu’ils font. MalgrĂ© l’ñge et lorsque, soudain le cƓur vous flanche L’entourage prĂȘt Ă  tout croire Ă  donner tort IndiffĂ©rent Ă  cette chose qui vous mord Simple histoire de prendre sur vous sa revanche. La cruautĂ© gĂ©nĂ©rale et les saloperies Qu’on vous jette on ne sait trop qui faisant Ă©cole MalgrĂ© ce qu’on a pensĂ© souffert les idĂ©es folles Sans pouvoir soulager d’une injure ou d’un cri. Cet enfer MalgrĂ© tout cauchemars et blessures Les sĂ©parations les deuils les camouflets Et tout ce qu’on voulait pourtant ce qu’on voulait De toute sa croyance imbĂ©cile Ă  l’azur. MalgrĂ© tout je vous dis que cette vie fut belle Qu’à qui voudra m’entendre Ă  qui je parle ici N’ayant plus sur la lĂšvre un seul mot que merci Je dirai malgrĂ© tout que cette vie fut belle. — Les Yeux et la mĂ©moire, 1954, Chant II, Que la vie en vaut la peine ‱‱‱ Chanson pour oublier Dachau ‱‱‱ Je chante pour passer le temps Je chante pour passer le temps Petit qu’il me reste de vivre Comme on dessine sur le givre Comme on se fait le cƓur content A lancer cailloux sur l’étang Je chante pour passer le temps J’ai vĂ©vu le jour des merveilles Vous et moi souvenez-vous-en Et j’ai franchi le mur des ans Des miracles plein les oreilles Notre univers n’est plus pareil J’ai vĂ©cu le jour des merveilles Allons que ces doigts se dĂ©nouent Comme le front d’avec la gloire Nos yeux furent premiers Ă  voir Les nuages plus bas que nous Et l’alouette Ă  nos genoux Allons que ces doigts se dĂ©nouent Nous avons fait des clairs de lune Pour nos palais et nos statues Qu’importe Ă  prĂ©sent qu’on nous tue Les nuits tomberont une Ă  une La Chine s’est mise en Commune Nous avons fait des clairs de lune Et j’en dirais et j’en dirais Tant fut cette vie aventure OĂč l’homme a pris grandeur nature Sa voix par-dessus les forĂȘts Les monts les mers et les secrets Et j’en dirais et j’en dirais Oui pour passer le temps je chante Au violon s’use l’archet La pierre au jeu des ricochets Et que mon amour est touchante PrĂšs de moi dans l’ombre penchante Oui pour passer le temps je chante Je passe le temps en chantant Je chante pour passer le temps. Je me souviens Ô la nostalgie Ă  retrouver de vieilles cartes postales OĂč le ciel est toujours bleu l’arbre toujours vert la mer Ă©tale Sans doute on ne les met dans l’album que pour les photographies Je suis seul Ă  savoir ce que l’écriture au dos signifie Les diminutifs les phrases banales Au-dessus de ce monde mort on voit traĂźner des cerfs-volants PoignĂ©es de main de Castelnaudary bons baisers du Mont-Blanc Un bonjour de Saint-Jean-de-Luz salutations de la Baule Je suis depuis trois jours ici c’est plein de Parisiens trĂšs drĂŽles Nous avons fait un voyage excellent Je me souviens de nuits qui n’ont Ă©tĂ© rien d’autre que des nuits Je me souviens de jours oĂč rien d’important ne s’était produit Un cafĂ© dans le bois prĂšs de la gare Saint Nom La BretĂšche Le bonheur extraordinaire en Ă©tĂ© d’un verre d’eau fraĂźche Les Champs-ElysĂ©es un soir sous la pluie — ChantĂ© par Yves Montand – Musique de Philippe GĂ©rard Chanson pour oublier Dachau Nul ne rĂ©veillera cette nuit les dormeurs Il n’y aura pas Ă  courir les pieds nus dans la neige Il ne faudra pas se tenir les poings sur les hanches jusqu’au matin Ni marquer le pas le genou pliĂ© devant un gymnasiarque dĂ©ment Les femmes de quatre-vingt-trois ans les cardiaques ceux qui justement Ont la fiĂšvre ou des douleurs articulaires ou Je ne sais pas moi les tuberculeux N’écouteront pas les pas dans l’ombre qui s’approchent Regardant leurs doigts dĂ©jĂ  qui s’en vont en fumĂ©e Nul ne rĂ©veillera cette nuit les dormeurs Ton corps n’est plus le chien qui rĂŽde et qui ramasse Dans l’ordure ce qui peut lui faire un repas Ton corps n’est plus le chien qui saute sous le fouet Ton corps n’est plus cette dĂ©rive aux eaux d’Europe Ton corps n’est plus cette stagnation cette rancƓur Ton corps n’est plus la promiscuitĂ© des autres N’est plus sa propre puanteur Homme ou femme tu dors dans des linges lavĂ©s Ton corps Quand tes yeux sont fermĂ©s quelles sont les images Qui repassent au fond de leur obscur Ă©crin Quelle chasse est ouverte et quel monstre marin Fuit devant les harpons d’un souvenir sauvage Quand tes yeux sont fermĂ©s revois-tu revoit-on Mourir aurait Ă©tĂ© si doux Ă  l’instant mĂȘme Dans l’épouvante oĂč l’équilibre est stratagĂšme Le cadavre debout dans l’ombre du wagon Quand tes yeux sont fermĂ©s quel charançon les ronge Quand tes yeux sont fermĂ©s les loups font-ils le beau Quand tes yeux sont fermĂ©s ainsi que des tombeaux Sur des morts sans suaire en l’absence des songes Tes yeux Homme ou femme retour d’enfer Familiers d’autres crĂ©puscules Le goĂ»t de soufre aux lĂšvres gĂątant le pain frais Les rĂ©flexes dĂ©mesurĂ©s Ă  la quiĂ©tude villageoise de la vie Comparant tout sans le vouloir Ă  la torture DĂ©shabituĂ©s de tout Hommes et femmes inhabiles Ă  ce semblant de bonheur revenu Les mains timides aux tĂȘtes d’enfants Le cƓur Ă©tonnĂ© de battre Leurs yeux DerriĂšre leurs yeux pourtant cette histoire Cette conscience de l’abĂźme Et l’abĂźme OĂč c’est trop d’une fois pour l’homme ĂȘtre tombĂ© Il y a dans ce monde nouveau tant de gens Pour qui plus jamais ne sera naturelle la douceur Il y a dans ce monde ancien tant et tant de gens Pour qui toute douceur est dĂ©sormais Ă©trange Il y a dans ce monde ancien et nouveau tant de gens Que leurs propres enfants ne pourront pas comprendre Oh vous qui passez Ne rĂ©veillez pas cette nuit les dormeurs [In Le Nouveau CrĂšve-CƓur ‱ 1948 ] ‱‱‱
Lesommet. de l’élevage est aussi l’occasion de. concours d’utilisation, avec notamment. la sĂ©lection des meilleurs attelages pour. les concours Parisiens. Et juste devant le. Hall « chevaux », un restaurant servant. de la viande de cheval! A ce sujet, pour. la premiĂšre fois, un colloque sur la viande. chevaline a Ă©tĂ© organisĂ© sur

Vous ĂȘtes ici > SĂ©quences > Le dĂ©part > L'Hirondelle et les petits oiseaux Source WikipĂ©dia Une Hirondelle en ses voyages Avait beaucoup appris. Quiconque a beaucoup vu Peut avoir beaucoup retenu. Celle-ci prĂ©voyait jusqu'aux moindres orages, Et devant 1 qu’ils fussent Ă©clos 2, Les annonçait aux Matelots. Il arriva qu'au temps que la chanvre 3 se sĂšme, Elle vit un Manant 4 en couvrir 5 maints sillons 6. Ceci ne me plaĂźt pas, dit-elle aux Oisillons. Je vous plains car pour moi, dans ce pĂ©ril extrĂȘme, Je saurai m'Ă©loigner, ou vivre en quelque coin. Voyez-vous cette main qui par les airs chemine ? Un jour viendra, qui n'est pas loin, Que ce qu'elle rĂ©pand sera votre ruine. De lĂ  naĂźtront engins 7 Ă  vous envelopper, Et lacets pour vous attraper ; Enfin mainte et mainte machine Qui causera dans la saison Votre mort ou votre prison ; Gare la cage ou le chaudron. C'est pourquoi, leur dit l'Hirondelle, Mangez ce grain et croyez-moi. » Les Oiseaux se moquĂšrent d'elle, Ils trouvaient aux champs trop de quoi. Quand la chĂšneviĂšre 8 fut verte, L'Hirondelle leur dit Arrachez brin Ă  brin Ce qu'a produit ce mauvais grain, Ou soyez sĂ»rs de votre perte. - ProphĂšte de malheur, babillarde 9, dit-on, Le bel emploi que tu nous donnes ! Il nous faudrait mille personnes Pour Ă©plucher tout ce canton. » La chanvre Ă©tant tout Ă  fait crue 10, L'Hirondelle ajouta Ceci ne va pas bien ; Mauvaise graine est tĂŽt venue ; Mais puisque jusqu'ici l'on ne m'a crue en rien, DĂšs que vous verrez que la terre Sera couverte, et qu'Ă  leurs blĂ©s Les gens n'Ă©tant plus occupĂ©s Feront aux Oisillons la guerre ; Quand reginglettes 11 et rĂ©seaux Attraperont petits Oiseaux, Ne volez plus de place en place ; Demeurez au logis, ou changez de climat Imitez le Canard, la Grue et la BĂ©casse. Mais vous n'ĂȘtes pas en Ă©tat De passer comme nous les dĂ©serts et les ondes 12, Ni d'aller chercher d'autres mondes. C'est pourquoi vous n'avez qu'un parti qui soit sĂ»r C'est de vous enfermer aux trous de quelque mur. » Les Oisillons, las 13 de l'entendre, Se mirent Ă  jaser aussi confusĂ©ment Que faisaient les Troyens quand la pauvre Cassandre 14 Ouvrait la bouche seulement. Il en prit aux uns comme aux autres Maint Oisillon se vit esclave retenu. Nous n'Ă©coutons d'instincts que ceux qui sont les nĂŽtres, Et ne croyons le mal que quand il est venu. Jean de La Fontaine, Fables livre premier, fable 8 Notes 1 - Avant. 2 - ÉclatĂ©s. 3 - Le chanvre mot masculin est une plante utilisĂ©e pour faire des cordes, des vĂȘtements, etc. 4 - Paysan, homme grossier et mal Ă©levĂ©. 5 - Mettre la semence, les graines. 6 - Longue tranchĂ©e faite dans la terre pour y semer quelque chose. 7 - engins », machines » vers 17 sont les moyens pour attraper les oiseaux. Par exemple, les lacets » sont des filets. 8 - Champ de chanvre. 9 - Bavarde. 10 - Participe passĂ© du verbe croĂźtre » grandir, pousser. 11 - PiĂšge pour attraper les oiseaux. 12 - Les lieux inhabitĂ©s dĂ©serts et les mers. 13 - FatiguĂ©s, lassĂ©s. 14 - Fille du roi de Troie Priam ayant reçu d’Apollon la facultĂ© de prĂ©dire l’avenir, mais Ă©galement Ă  n’ĂȘtre jamais crue. Questions Une fable 1. Quels sont les personnages de ce poĂšme ? Quelle figure de style consiste Ă  faire parler des animaux ? 2. Comptez le nombre de syllabes utilisĂ©es dans ces vers. Quel est le mĂštre utilisĂ© ? A-t-on l’impression de lire un poĂšme ? Justifiez votre rĂ©ponse. 3. Trouvez, dans le poĂšme, un mot qui soit synonyme de petit oiseau ». 4. Pourquoi l’hirondelle est-elle plus sage que les autres oiseaux ? Quel personnage de la mythologie a, comme elle, acquis une telle sagesse ? 5. De quel pĂ©ril extrĂȘme » parle l’hirondelle ? L’impossible dialogue 6. À quel personnage de la mythologie est-elle comparĂ©e ? Pour quelle raison ? 7. Quel signe de ponctuation est utilisĂ© lorsque l’hirondelle parle ? 8. Quels mots indiquent qu’elle parle ? 9. Quels sont les trois conseils que l’hirondelle donne aux oiseaux ? 10. Quel temps et quel mode sont alors employĂ©s ? 11. Quelles sont les rĂ©actions successives des oiseaux ? Citez le texte. 12. Que conclut le poĂšte Jean de La Fontaine ? Comment appelle-t-on ce passage ? À quel genre poĂ©tique appartient ce texte ? Réécriture Réécrivez ces vers en remplaçant je » par nous ». RĂ©digez Vous aussi, jouez les prophĂštes de malheur et annoncez un triste avenir Ă  ceux qui ne suivraient pas vos conseils. Formulez tout d’abord votre prĂ©vision au futur de l’indicatif en commençant par Voyez-vous ce ou cette... » puis utilisez le prĂ©sent de l’indicatif afin d’indiquer ce qui doit ĂȘtre fait. La fable Le mot fable » vient du latin fabula » et signifie propos, rĂ©cit imaginaire ». La fable est un genre essentiellement narratif. On y raconte toutes sortes d’histoires dont les personnages sont trĂšs souvent des animaux ou des insectes, parfois des vĂ©gĂ©taux ou des objets, et quelque fois des hommes. On peut diviser la fable en deux parties l’histoire et la moralitĂ©. L’une ne va pas sans l’autre l’histoire permet de comprendre la moralitĂ©, et la moralitĂ© Ă©claire la fable. Une fable est Ă©crite en vers mĂȘlĂ©s, c’est-Ă -dire qu’elle mĂ©lange des vers de diffĂ©rentes mesures 3, 6, 7, 8, 10, 12. Il en va de mĂȘme des rimes puisqu’elles mĂȘlent des rimes croisĂ©es, embrassĂ©es ou suivies. Lire la leçon complĂšte sur la fable Partager À voir Ă©galement SĂ©quence sur les fables La ballade Les troubadours Le rondeau

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  • on le confond avec l hirondelle petit fouet